Les humains sont la cause à effet
Chapitre 25 : Retrouvailles furtives
PDV Sélia :
Je n’en pouvais plus, j’avais vraiment hâte d’arriver au manoir et de me coller dans les bras de Daryl pour le reste de la soirée. On marchait depuis 7h ce matin, et Ryley ne nous laissait que quelques minutes de pause. Mes pieds étaient gonflés comme jamais, et mes chaussettes tâchées de sang pouvaient en témoigner. Rick semblait lui aussi avoir du mal à suivre la cadence, mais ce dernier restait d’accord avec
Ryley sur le fait d’arriver avant la nuit, sinon, on devrait de nouveau se retrouver un abri de fortune. La route avait été assez paisible, mis à part quelques rôdeurs par-ci et par-là, rien de bien spécial et tant mieux, car dans l’état de fatigue que j’étais, j’aurais sans doute eus du mal à assurer. C’est en observant mon entourage, que je percuta où nous étions.
Moi : « On arrive ! » M’exclamais-je, en reconnaissant les plaines distinctes derrière lesquelles se trouvait le manoir.
Ryley : « Tu vois que ça valait le coup de souffrir un peu. » S’écria t-il en se retournant pour capter mon attention.
Son regard paraissait plus doux et attendrit que la veille. D’ailleurs, l’œil au beurre noir qui l’accompagnait me faisait presque regretter d’avoir été aussi loin avec lui.
Moi : « Un peu ! Tu parles. » Me dis-je pour moi même.
Les deux hommes continuaient d’avancer en gardant le même rythme, tandis que moi, je prenais le temps d’observer chaque détail qui me
rapprochait un peu plus de mon chez moi. Je trépignais d’impatience à l’idée de revoir Daryl, et de serrer Maggie dans mes bras avec son ventre tout rond. Mon enthousiasme débordant me fit totalement oublier ma douleur et tous ces kilomètres parcourus en si peu de temps.
Rick : « Il y a un problème là ! » S’écria t-il en panique.
J’accélérais le pas pour les rejoindre, quand je m’aperçus qu’effectivement, il y avait anguille sous roche, car personne ne se trouvait à la surveillance, et tout nos véhicules sauf un avaient disparut.
Moi : « C’est quoi ce bordel ! » Criais-je, en accourant à l’intérieur du domaine.
J’ouvris brusquement la porte dans un terrible vacarme afin d’annoncer notre présence, mais seul le silence me répondit. Je n’arrivais pas y croire, du coup, je fis toutes les pièces une à une en hurlant le prénom de chacun de nos amis, mais personne ne me répondait. Le manoir était bel et bien désert. J’entendais Rick et Ryley faire de même en bas, et eux aussi faisaient face à un calme plat. La panique m’envahissait petit à petit, car j’imaginais les pires scénarios, mais celui qui me paraissait le plus évident, était évidemment la cause Negan.
Ce malade avait enfin réussit à avoir ce qu’il voulait, me dis-je. Je n’arrivais pas à en croire mes yeux, comment avait-il réussi à nous retrouver en si peu de temps, c’était presque irréelle.
Rick : « Sélia ! » M’appelait-il d’en bas.
Je descendis les marches en pas d’éléphant, les larmes aux bords des yeux. Je ne pouvais pas masquer mon inquiétude face aux deux hommes, puis de toute façon, je n’en avais pas envie. Je commençais à en avoir marre de jouer les dures à cuire, et faire croire que rien ne pouvait m’atteindre.
Ryley : « Ils ont sûrement dut partir ailleurs. » Déclara t-il, pensant qu’on ne l’avait pas compris tout seul.
Moi : « Non c’est vrai ? On s’en était pas aperçut dis donc ! » M’énervais-je.
Ryley : « On devrait aller à Alexandria. » Décida ce dernier, en préférant ignorer ma remarque futile.
Le shérif semblait encore sous le choc de cette découverte, et restait hésitant face à son idée. Le manoir nous laissait pour seul bruit de fond ses vieilles poutres de bois craquer. Rick s’appuya sur le buffet derrière lui, et se tenait la tête dans les mains. Généralement quand il faisait ça, c’est qu’il se poussait à se ressaisir pour réfléchir correctement quand à la situation. Je ne voyais pas en quoi rejoindre Alexandria nous aiderait à les retrouver.
Moi : « C’est Negan ! » Déclarais-je.
Ryley : « Il n’aurait pas put trouver cet endroit en si peu de temps. » Contra t-il.
Moi : « Ah ouais… Ben la preuve!J’vois pas qui d’autre les aurait pousser à fuir, du moins s’ils ont réussis. »
Ryley : « Arrête de voir tout en noir, t’as aucune preuve de ce que tu avances. »
Moi : « Si, le silence qu’il y a ici ! » M’écriais-je.
Ryley : « Ils on peut être tout simplement décidé de partir pour éviter Negan justement. » Contra ce dernier.
Moi : « En nous laissant derrière eux ? Impossible! » M’énervais-je face à ses propos, qui pour moi, ne tenaient pas la route une seconde.
Rick : « On va aller à Alexandria. » Déclara t-il subitement, nous coupant dans notre seconde dispute.
Ryley : « Merci Rick. » Répondit-il, en partant préparer le véhicule.
Moi : « Quoi ? » M’exclamais-je, décontenancée.
Rick : « Écoutes Sélia, il n’y aucune trace de lutte, donc rien ne nous prouve que Negan ou quelqu’un d’autre soit passé par-là. » M’expliquait-il, sereinement.
Moi : « Alors pourquoi ils ne sont plus là, hein, tu m’expliques ? » Hurlais-je à présent, n’arrivant plus à retenir ma colère.
Rick : « On en saura plus en suivant Ryley, plutôt qu’à rester là, en les attendant bêtement. » Tentait-il de me rassurer.
Dans le fond il n’avait pas tort, mais mon esprit était trop omnibulé par leur disparition, de ce fait, je préférais vérifier par moi-même s’ils étaient ou non chez Negan, car connaissant parfaitement les lieux, et leurs failles, je n’aurais aucun problème à entrer et ressortir sans me faire prendre.
Moi : « Allez-y tous les deux, moi j’ai une autre idée. » Déclarais-je, en ramassant mes affaires au sol.
Rick : « N’y pense même pas ! Hors de questions qu’on se sépare, c’est clair ? » Me demanda t-il en m’agrippant le bras fortement.
Moi : « Dans ce cas là, vous n’avez qu’à me suivre. » Lui affirmais-je d’une voix dure et autoritaire afin de lui faire comprendre que je ne lâcherais pas le morceau.
Rick : « On va d’abord à Alexandria, et s’ils n’y sont pas, là on suivra ton plan. OK ? » Me proposa t-il.
Je pris le soin d’y réfléchir quelques instants, mais le temps nous était comptés, et j’imaginais déjà Negan en train de les torturer un à un, ou pire encore, les abattre. A cet image, mon cerveau dérailla complètement pour me plonger dans la folie du moment.
Moi : « Bonne chance à vous deux ! » M’exclamais-je en sortant du manoir.
Je marchais d’un pas déterminé, et je fixais l’horizon qui m’attendait. J’espérais de tout cœur trouver une voiture ou même un vélo sur la route, car la douleur de mes pieds commençait à devenir intenable. Je franchissais le portail du domaine, quand j’entendis Rick hurler quelque chose à Ryley, puis juste au moment où j’allais me retourner, je me sentis basculer en arrière avec une affreuse douleur derrière la tête. Je commençais à ouvrir doucement les yeux, quand de légères secousses me firent percuter que je me trouvais à l’arrière d’un véhicule. Rick conduisait tranquillement, tout en esquivant les rôdeurs se trouvant sur son chemin, quand à Ryley, il tenait une carte dans ses mains grâce à laquelle il guidait le shérif. J’avais une terrible migraine, et je n’arrivais pas à croire à qui je la devais.
Moi : « Bordel, j’vous pensais pas capable de ça ! »
Rick : « Quand t’es comme ça, je sais qu’il n’y a rien à faire pour te faire changer d’avis, du coup on a employé la manière forte. » M’expliquait-il, comme si c’était tout à faire normal.
Moi : « Et qui m’a frappé ? Car celui qu’a fais ça, n’y a pas été de main morte ! » M’exclamais-je, légèrement en colère.
Ryley : « C’est moi. Mais tu me remerciera plus tard ma belle. Et puis avec l’œil au beurre noir que je me tape à cause de toi, on peut dire qu’on est quitte, non ? »
Moi : « Ça c’est toi qui l’dis. »
PDV Extérieur :
Déjà deux jours maintenant que les survivants on intégrés Alexandria afin d’éviter une confrontation avec Negan et deux jours que Daryl arpentait la forêt avec l’aide d’Abraham, Mark, Glenn, Spencer, et plusieurs de ses hommes, mais en vint. Le chasseur pourtant très doué pour la traque ne trouvait, encore à ce jour, aucune piste à suivre. Une seconde fois, à leur plus grand désespoir, ils rentrèrent bredouille de leurs recherches. La nuit approchait, et même s’ils étaient nombreux et équipés, cela restait trop dangereux de s’attarder dans la forêt sous l’obscurité. Les amis les plus proches de Rick et Sélia n’en pouvaient plus de n’avoir aucune traces d’eux. C’était comme s’ils s’étaient évaporés du jour au lendemain, d’ailleurs, la rumeur qu’ils aient été enlevés ou s’étaient même fait dévorés, ne tarda pas à revenir à leurs oreilles. Le groupe de Rick était sous tension. Certains arrivaient à s’intégrer parmi ces nouvelles personnes, mais la plupart ne cherchait même pas à faire l’effort, bien trop concentré sur leur avenir sans Rick et Sélia.
Ce soir là, Diane décida d’organiser une petite fête chez elle afin de leur souhaiter la bienvenue, même si au fond, la femme avait organisé tout cela plus pour les avoir à l’œil. La dirigeante avait commencé ses entretiens individuels depuis la veille, avec comme première victime Maggie, Glenn et Beth. Pour cette dernière, ces personnes là semblaient être des gens de confiance sur qui elle pourrait probablement compter par la suite, mais elle préférait tout de même rester sur ses gardes pour le moment. Elle voyait bien qu’ils étaient différents des gens d’Alexandria. Après tout, pensait-elle tout en remettant de l’ordre chez elle, peut être avait-elle eut tort de les enfermer et de les protéger dès le début derrière ces murs immenses presque infranchissables. Les survivants du groupe de Rick possédaient un très gros avantage par rapport au sien, car eux savaient ce qu’il y avait à l’extérieur et ils maîtrisaient parfaitement les armes. Des coups donnés à la porte la sortit brusquement de ses pensées. En ouvrant, elle fut surprise de faire face à Abraham, Mark, Daryl, Glenn et Maggie, mais la dirigeante les invita aussitôt à entrer.
Diane : « Je peux faire quelque chose pour vous ? » Leur demanda t-elle, en se remettant au travail.
Maggie : « Tout d’abord, on tenait à vous remercier pour votre accueil. » Dit-elle timidement.
Diane : « Vous avez vu Denise ? Le bébé se porte bien ? » Enchaîna t-elle.
Maggie : « Très bien, merci beaucoup. »
Abraham : « En fait, on venait vous prévenir que plusieurs d’entre nous partiront demain dès l’aube. » S’exprima ce dernier.
Diane : « Oh… Pour retrouver vos amis c’est cela ? »
Daryl : « Ouais, c’est ça. » Ajouta t-il pour couper la conversation.
Diane : « Je ne pense pas que ce soit une bonne idée. Ryley est un homme intelligent et plein de ressources, il ramènera vos amis ici en parfaite santé. » Les rassura t-elle d’une voix compatissante.
Daryl : « On préférerait y aller nous même vous voyez! » Expliqua l’archer, trépignant d’impatience.
Diane : « Écoutez, ce n’est pas que je n’ai pas confiance dans vos compétences, mais je peux vous assurez que demain vos amis seront rentrés. De là où vous étiez, il faut à peu près trois jours de marche, enfin d’après Spencer, il ne devrait donc plus tarder. » Déclara t-elle.
Maggie : « D’accord. Alors attendons jusqu’à demain. » Décida t-elle, en se retournant vers ses coéquipiers qui eux ne semblaient pas du même avis.
Diane : « Parfait. Dans ce cas c’est réglé. Maintenant veuillez m’excuser, mais j’ai plein de préparatifs pour ce soir qui m’attendent. »
Abraham : « Qu’est ce qu’il y a ce soir ? » Demanda t-il, curieux.
Diane : « Maggie je vous avais pourtant confier la tâche des les inviter. »
Maggie : « Oui, je n’ai pas encore eu le temps de leur dire. » S’excusa t-elle.
La dirigeante les invita donc elle-même pour cette petite soirée en leur honneur. Les survivants n’osèrent pas refuser devant tant de gentillesse, y compris devant le regard noir que leur lançait Maggie. Sur la route du retour, l’archer ne masquait pas sa colère face à la décision que venait de prendre la jeune femme concernant la recherche de leurs amis.
Daryl : « C’était pas à toi d’en décider ! » Hurlait-il.
Maggie : « Bon sang Daryl ouvres les yeux un peu ! T’as vu où on est ? C’est ce qu’on a toujours recherché, et Diane connaît bien Ryley, si elle dit qu’il les ramènera sain et sauf moi je la crois. Donc il est préférable d’attendre sagement ici, plutôt que de prendre des risques inutiles à l’extérieur. » Gueulait-elle encore plus fort.
Glenn lançait un regard inquiet sur Maggie, cette dernière étant enceinte, il ne lui était donc pas conseillé de s’énerver ainsi. Le chasseur comprit le jeune asiatique sans même qu’il ait eut à parler, et partit donc sans rien ajouter de plus. La tension au sein du groupe était palpable, il devenait urgent de retrouver le leader et la jeune militaire afin de rééquilibrer tout ça.
PDV Daryl :
Il était 20h00 passé, la fête commençait tout juste, et moi je sirotais tranquillement une bière sur le porche de la maison. Depuis qu’on était arrivé ici, je n’avais pas réussi à avoir un moment seul pour réfléchir. Les lampadaires éclairaient la rue en face, me laissant apercevoir plus loin les autres maisons, ainsi que les boutiques. Cette vision était comme surréaliste, car j’avais la véritable sensation de me retrouver dans une vraie ville, comme si tout ce qu’on avait vu et vécu à l’extérieur n’avait été qu’un rêve, pourtant, tout était réelle, jusqu’aux morts qu’on avait enterrés. J’entendis des pas résonné dans le silence de la nuit, preuve que je n’étais pas si seul que je pouvais le penser.
Carole : « Pourquoi tu rumines tout seul dans ton coin ? » Me demanda t-elle, en s’asseyant à mes cotés.
Moi : « J’aime pas la foule. » Répondis-je simplement, ne voulant pas en dire plus.
Carole : « Pourtant tu aimes l’alcool ! Et là-bas, il y en plein. » Plaisanta cette dernière en me tendant un verre de whisky qu’elle avait prit la peine de ramener, spécialement pour moi.
Moi : « Merci. » Répondis-je en acceptant le breuvage. « J’ai horreur de ces fêtes prout prout bourgeoise. »
Ma remarque eut le don de la faire rire. Je devais bien admettre, que depuis qu’on était là, les regards de mes amis avaient changés, et leurs sourires se faisaient beaucoup moins rare qu’avant. Maggie et Beth, qui pourtant venaient de perdre leur père, semblaient trouver une seconde vie ici. Je n’avais pas le droit de tout gâcher, simplement sous prétexte que je n’avais pas entièrement confiance, alors que ce sont eux qui nous accueillit, et ça devrait donc être à eux d’avoir de la méfiance.
Carole : « C’est quand ton entretien avec Madame la ministre ? » Me demanda t-elle.
Moi : « J’en sais rien, j’suis pas encore sur le programme. » Répondis-je en soufflant.
Carole : « J’me doutes que tu es inquiets Daryl, mais Sélia nous a prouvé plus d’une fois qu’elle était capable de se débrouiller seule, et puis cette fois-ci, il y Rick et Ryley avec elle. » Tentait-elle de me rassurer.
Moi : « Ouais je sais, mais c’est pas vraiment que je m’inquiète. En fait, c’est plus que… tu va rire, mais elle me manque… beaucoup. » Lui confiais-je en me cachant derrière mon verre.
Carole : « Je suis heureuse pour vous deux. Qui l’aurait cru ? Daryl Dixon trouvant l’amour dans un monde de revenants ! » Rigolait cette dernière en m’ébouriffant les cheveux.
Rester ainsi pendant plusieurs heures à parler avec Carole me fit le plus grand bien. Durant toute la soirée, j’avais presque réussi à mettre de coté mes angoisses. Cette femme me consolait dès que j’en avais besoin, pour moi elle était comme une mère que je n’avais jamais eus. Par moment mon frère me manquait, mais les gens qui m’entourait me suffisait pour que je me sente entouré et apprécié. Il était 23h00 passé quand Carole partit se coucher. Pour ma part, je n’avais pas encore sommeil, je préférais donc rester là, à attendre que le temps passe et que mes yeux se ferment. Le silence qui régnait en maître depuis la soirée, venait de laisser place à des cris et des hurlements de terreur non loin de la maison de Diane. Je ne mis pas longtemps pour arriver sur place et tomber face à plusieurs rôdeurs en train de festoyer tranquillement.
Abraham : « Daryl ! » M’appela ce dernier en m’apercevant. « Deux autres sont partis par là ! » Me dit-il en désignant la maison de leur médecin Denise.
Moi : « OK, je m’en charge. » Déclarais-je en me précipitant sur les deux cadavres déambulant dans la rue.
Mon arbalète prit en cible le plus près, mais au moment où j’allais tirer, ce dernier tomba à terre, suite à une détonation venant de ma droite.
J’eus tout juste le temps de me retourner pour voir de qui il s’agissait, que je reconnus aussitôt cette voix.
Sélia : « Alors beau brun, besoin d’un coup de main ? »
La jeune femme abattit rapidement le deuxième, et me fonça dessus en me pressant contre elle, tandis que Rick et Ryley à l’arrière, partirent aider les autres. Je n’en revenais pas encore de la sentir contre moi. Son odeur de vanille envahissait tout mes sens et me laissait sans voix. La militaire passait et repassait ses mains dans mes cheveux, comme pour se prouver que j’étais bien réel.
Moi : « Tu m’a tellement manqué. » Réussis-je à lui dire, tandis que je restais sans voix face à ses retrouvailles inattendu.
Sélia : « Toi aussi tu m’a manqué. Quand j’ai vu le manoir vide, j’ai crus que j’allais devenir folle. J’ai tout imaginé. » M’avoua t-elle.
Je ne pouvais m’empêcher de la toucher et de la regarder. Son visage si bien dessiné, sa voix à la fois féminine et autoritaire, et son regard si expressif, tout en elle m’avait manqué depuis sa disparition.
Moi : « J’ai vraiment eu peur. » Admis-je, tout en continuant ma contemplation.
Sélia : « Moi aussi. » Me répondit-elle en m’embrassant délicatement.
Vu de l’extérieur, nos retrouvailles devaient probablement ressembler à du grand n’importe quoi. Moi avec mon arbalète encore dans les mains, et Sélia dans mes bras, tenant toujours son M16, on était loin du compte de fée, mais c’était notre histoire à nous. Les cris avaient bien sûr cessés autour de nous. Les survivants commençaient à rassembler les cadavres pour les brûler, et de notre position, on apercevaient les gens d’Alexandria quitter la fête avec une tête d’enterrement pour certains et d’autres encore en état de choc. Leur médecin, Denise, tentait de soigner un homme au sol mordu à la jambe. Rick et Abraham nous rejoignirent d’une démarche bien trop vive, pour juste vouloir causer, me dis-je.
Rick : « Denise aurait besoin de toi Sélia. » Lui dit ce dernier dans un regard navré.
En voyant le regard de la jeune femme s’attarder sur le corps de l’homme plus loin, je compris de quelle genre d’aide le médecin avait besoin.
Sélia : « J’ai réussi une fois, mais peut être pas deux. » Déclara t-elle, en hochant la tête négativement.
Rick : « Il faut que tu essayes Sélia, c’est le mari de Diane en plus. » Expliqua t-il.
Abraham : « Allez, tu peux le faire ! » L’encouragea ce dernier.
Sélia : « Facile à dire, c’est pas à toi qu’on demande de couper une jambe. » Déclara t-elle, en partant vers le blessé en question.
Denise : « Je n’ai jamais pratiqué ça avant. » Bégayait-elle, en commençant à pleurer.
Je voyais également Diane qui se tenait debout sans bouger, elle semblait en état de choc. Le shérif prit le temps de m’expliquer en bref ce qu’il venait de se passer, ou du moins, ce qu’il avait eut le temps de voir. Abraham me donna les détails manquant, ce qui me permit d’assembler le puzzle. En somme, l’idiot du village avait mal refermer les grilles, et les gardes avaient désertés leurs postes pour partir faire la fête comme les autres, quoi de plus banale ? Il fallait vraiment revoir l’organisation de cette ville, sinon tout ne tarderait pas à partir en fumée.
PDV Sélia :
Abraham : « Allez, tu peux le faire. » M’encouragea ce dernier.
Il me faisait rire à dire ça comme si c’était aussi simple de couper une jambe.
Sélia : « Facile à dire, c’est pas à toi qu’on demande de couper une jambe. » Déclarais-je, en partant vers le blessé en question.
Denise : « Je n’ai jamais pratiqué ça avant. » Bégayait-elle, en commençant à pleurer.
Là, je commençais à me sentir mal. J’avais la chance d’avoir une femme diplômé en médecine en face de moi, et ben non, il fallait que ce soit une petite nature susceptible et baissant les bras au premier obstacle, décidément, la chance m’avait vraiment abandonnée.
Moi : « Il me faut un endroit au calme d’abord, puis de quoi faire un garrot. Ensuite, une hache ou autre chose peut importe, pour l’amputer, et des sédatifs pour lui, car il va en avoir besoin je pense. » M’exclamais-je en observant la morsure dans sa jambe.
L’homme se tortillait de douleur sous mes yeux, sans que je ne puisse le soulager immédiatement. Ça n’aurait tenu qu’à moi, je l’aurais assommé avec une batte, mais beaucoup risquerait d’être choqué.
Moi : « Il faut deux hommes costauds pour le transporter. » Ordonnais-je en glissant un regard complice vers mon archer.
Ce dernier réagit aussitôt, accompagné d’Abraham. Ils soulevèrent le corps délicatement sans aucune difficultés.
Denise : « On va l’amener chez moi, j’ai tout mon matériel là-bas. » Dit-elle en s’adressant à moi.
Je la suivis donc jusqu’à chez elle, avec sur nos talons Daryl et Abraham. Je pensais que Diane nous aurait suivit, mais je la voyais
s’effondrer dans les bras de Ryley. Ça devait sûrement être un choc pour elle de voir son mari entre la vie et la mort à cause de ces revenants en décomposition. D’ailleurs sur la route, Denise me confia que c’était la première fois pour elle, ainsi que pour beaucoup d’autres, de voir des rôdeurs. Cette révélation me consterna et j’avais plein de questions qui me venaient, mais le moment était mal choisit, car je devais à tout prix rester concentré.
Arrivés à l’intérieur, Denise nous conduisit jusque dans une chambre où se trouvait deux lits médicaux, ainsi que tout son matériel médical. La jeune femme disposait également d’un défibrillateur et d’autres appareils utiles en cas de lourdes interventions.
Denise : « Posé le ici, je rassemble ce qu’il faut. » Me dit-elle, paniquée.
Daryl me jeta un regard inquiet en coin.
Moi : « Ça va aller. » Le rassurais-je en comprenant ce qui l’inquiétait.
On avait pas mal morflé avec Rick et Ryley pour rentrer jusqu’à Alexandria, et à peine arrivés, on me sautait dessus, mais j’avais les nerfs solides grâce à mon passé de militaire j’étais habituée à être sur tous les fronts. L’homme s’agitait de plus en plus, comprenant qu’on allait l’amputer. Denise ne tarda pas à revenir avec le matériel, ainsi que des calmants qu’elle lui fit ingurgiter aussitôt. J’eus le temps de faire un garrot que le blessé commença à s’endormir.
Moi : « C’est puissant ce que tu lui as donné ! » M’exclamais-je, surprise par l’efficacité des médicaments. « Je pense que vous feriez mieux de sortir les gars, ça va pas être beau à voir. »
Abraham et Daryl m’écoutèrent et sortirent aussitôt. Denise à mes cotés, semblait plus tendu que moi. La jeune femme avait dégoté une machette, ce qui ferait une coupe plus nette que la hache, pensais-je. Contrairement à la dernière fois que j’avais fais cela, cette fois-ci, je possédais du vrai matériel médical, du désinfectant, et de quoi cautériser par la suite, tout était donc réunis pour que l’intervention se passe au mieux. Je ne perdis pas de temps pour abattre la machette sur la jambe, ce qui la coupa nette d’un seul coup.
Moi : « Denise passe moi le désinfectant et les compresses ! » Lui ordonnais-je.
La jeune femme me les donna aussitôt, puis partit s’asseoir plus loin. Son visage blanc lui donnait des allures de vampires. Je me retrouvais donc seule pour finir l’amputation. Après plusieurs minutes de travail intensif, je finis par appliquer un bandage autour du moignon afin d’éviter toute infection.
Moi : « Il n’y a plus qu’à attendre son réveil. Je te le laisse, j’ai besoin de repos. » Lui dis-je.
Denise : « Ca ne va pas ? » Me demanda t-elle en voyant ma tête.
Moi : « Je ne me sens pas très bien, mais t’en fais pas, après une bonne nuit ça ira mieux. » La rassurais-je immédiatement en voyant son air inquiet.
Denise : « Sélia c’est bien ça ? » Me demanda t-elle en confirmation. « Merci pour tout, j’aurais pas été capable. » Admit-elle.
Moi : « Maintenant que tu as vu comment on fait, la prochaine sera pour toi ma belle ! » Déclarais-je en quittant la maison.
Je me sentais exténué, et pourtant, je devais encore tenir un peu, car à peine sortie, Diane me sauta dessus.
Diane : « Comment va t-il ? » Me demanda t-elle, les yeux rougis par les larmes.
Moi : « Tout s’est bien passé. Avec les calmants il ne se réveillera que demain matin, mais vous pouvez le voir si vous voulez. » Lui expliquais-je.
Diane : « Merci pour tout Sélia. » Me dit-elle avant de franchir la porte d’entrée.
Rick, Daryl, Michonne, Abraham et Mark m’attendaient bien sagement un peu plus loin, sur le porche de la maison du shérif. En les voyant ainsi, je ne pus m’empêcher de sourire devant cette magnifique photo de famille. Je me sentais plus que soulagée d’avoir enfin retrouver les miens bel et bien vivants. L’air frais de la nuit me ravivait l’esprit, et mon petit malaise de tout à l’heure s’évaporait petit à petit. Je m’avançais jusqu’à eux d’une démarche vivace et assurée.
Rick : « Alors ? » Me demanda t-il immédiatement.
Moi : « Il est tiré d’affaire. » Répondis-je simplement pour le rassurer.
Rick : « Parfait ! » Déclara t-il, soulagé.
Abraham : « C’est clair qu’en sauvant son mari, t’as forcément du gagné une place dans son cœur bichette ! » M’affirma ce dernier en se moquant.
Moi : « J’en ai rien à faire qu’elle m’apprécie ou pas. Tout ce que je veux c’est aller me coucher, cette journée est interminable. »
Rick : « Ça c’est sûr. Deux jours entiers à marcher non-stop. » Ajouta le shérif.
Mark : « D’ailleurs Spencer disait qu’il en fallait trois, vous avez couru ou quoi ? » Demanda t-il, perplexe.
Moi : « Non, comme a dit Rick, on a marché deux jours sans s’arrêter. Et mes pieds sans souviendront toutes leurs vies ! »
Abraham : « Ah ! Ah ! Alors la redoutable militaire commencerait-elle à se faire vieille ? » Se moquait-il.
Moi : « Vieille ? Tu peux parler, t’as le double de mon âge ! »
Ma remarque les fit tous rire, excepté Abraham évidement.
Abraham : « Ça c’était vraiment pas cool, et puis j’ai pas la cinquantaine passé j’te signale ! »
Moi : « Menteur ! Tu m’a dis ton année de naissance l’autre jour, et les maths n’ont pas de secrets pour moi. T’as 51 ans, et t’es pas loin des 52 ! » Lui fis-je remarquer.
Le ton était à la plaisanterie ce soir. Nous restâmes ainsi pendant une bonne heure, à parler de tout et de rien. Chacun parlait un peu de soit, que ce soit des anecdotes, ou bien des gens qu’on a connu autrefois. Dieu que ces gens m’avait manqué, tous autant qu’ils soient. Je les aimais, et j’étais prête à laisser ma vie pour chacun d’entre eux, à présent, c’était eux ma famille.
PDV Extérieur :
La nuit avait été courte et riche en émotions pour les survivants. Ayant à présent accès à un médecin, la grossesse de Maggie était rudement surveillé, et tout se passait bien pour le moment, rassurant ainsi les futurs parents. Denise était encore sous le choc de la veille, mais la jeune femme persistait à vouloir en apprendre toujours plus, c’est donc avec beaucoup de courage réunit, qu’elle entreprit de venir frapper à la porte où logeait à présent Sélia et les trois hommes. Il était à peu près 8h00 quand Mark lui ouvrit.
Mark : « Salut ! »
Denise : « Salut. » Répondit-elle, timidement. «Est ce que je peux voir Sélia ? J’aurais besoin de lui parler. » Ajouta t-elle, tout penaud.
Mark : « Bien sûr, entres. » L’invita t-il. « Sélia ! » Appela t-il à travers la maison.
La jeune militaire descendit les marches à la va vite. En apercevant Denise, elle fut prise d’un énorme doute concernant l’intervention de la veille.
Sélia : « Que se passe t-il ? » Demanda t-elle au jeune médecin paniquée.
Denise : « Oh non, tout va bien, j’aurais juste besoin de te parler, enfin… si tu as le temps, car je voudrais pas déranger. » S’excusa t-elle, gênée.
Sélia : « Ah. Un café ? » Proposa t-elle gentiment pour mettre la jeune femme à l’aise.
Cette dernière accepta volontiers, puis suivit la jeune femme jusqu’à la cuisine où se trouvait également Daryl et Abraham. Le médecin salua les deux hommes et s’installa auprès de la militaire.
Abraham : « On va peut être déranger ? » Demanda t-il.
Sélia : « Non, on va juste parler maquillage et mode. Ça vous intéresse ? » Demanda t-elle, rigolant intérieurement car elle savait que ça les ferait fuir.
Les deux amis se regardèrent, et d’un comme un accord, partirent dans le salon.
Sélia : « Ça marche à tous les coups. » Rigolait-elle.
La militaire invita Denise à commencer. Cette dernière paraissait gênée par la situation, mais quand elle apprit le métier d’origine de Sélia, elle se sentit moins bête. En effet, Denise avait été diplômée peu de temps avant l’épidémie, de ce fait, la jeune femme n’avait pas vraiment eut le temps de pratiquer. Les deux jeunes femmes parlèrent ainsi pendant plus de deux heures. Sélia expliquait toutes les bases qu’elle avait apprit en tant qu’infirmière, et Denise lui en apprit également de son coté. Puis le sujet passa à toute autre chose, c’est en parlant de tout et de rien, qu’elles se découvrirent pas mal de points communs. La jeune diplômée se confia aussi sur son manque de confiance en elle, ce qui expliqua sa réaction de la veille face à l’homme en souffrance.
Denise : « Puis ces choses, je n’en avais encore jamais vu, du moins, pas d’aussi près. » Admit-elle.
Sélia : « Peu de gens d’ici savent se battre, n’est ce pas ? » Demanda t-elle, sachant d’avance la réponse.
Denise : « Très peu. Je suis à Alexandria depuis le début, et ici on a tous ce qu’il nous faut, alors pourquoi risquer sa vie à l’extérieur ? » Conclut-elle.
Sélia : « Et si cet endroit tombait un jour ? Comment ferait vous ? »
Denise : « J’en sais rien, mais il n’est pas censé tomber. »
Sélia : « Je l’espère sincèrement. » Avoue t-elle.
L’après-midi passa à toute allure. La dirigeante de la ville resta au chevet de son mari toute la journée. Abraham, Glenn et Michonne occupaient des postes de surveillance, maintenant que Diane avait fait leurs entretiens. Daryl était partit chasser avec Spencer et Nathan.
Carole et Maggie prenaient le soleil sur un petit coin d’herbe au milieu de la ville. Les enfants étaient à l’école, les survivants qui étaient déjà passés devant Diane possédaient un travail, par conséquent, les autres restaient en retrait pour l’instant et passaient les journées comme ils pouvaient.
Maggie : « J’espère que ça sera une fille. » Confia cette dernière en se touchant le ventre.
Carole : « Je te le souhaites. » Répondit la mère attristée en repensant à son propre enfant.
Maggie comprit son air défait. Elle ne s’imaginait pas un seul instant ce que l’on pouvait ressentir quand on perdait un enfant, et en aucun cas, elle ne le voulait. La jeune militaire s’avança vers elles, et mit fin au silence devenu pesant.
Sélia : « Alors ! On fait bronzette ! » Se moqua t-elle, face à leurs teints toujours aussi pâle.
Maggie : « Moque toi, c’est facile t’es déjà bronzé de nature toi ! » S’offensa la jeune femme.
Sélia : « Et oui, que veux tu, c’est ça d’avoir des origines mixes. Jalouse ? »
Maggie : « Complètement jalouse ! »
Carole : « Toi aussi tu t’ennuies ? » Demanda t-elle.
Sélia : « Oui, j’ai hâte de parler avec Diane, car il est hors de question que je passe mes journées à glander, sinon je vais devenir folle. »
Carole : « Idem. Mais bon, il faut attendre qu’elle refasse surface. »
Sélia : « Ouais… Ça devrait pas tarder. Son mari va vite s’en remettre, il s’est réveillé ce matin en pleine forme, enfin, quand il a vu qu’il lui manquait une jambe ça lui a fait un choc bien sûr, mais il s’habituera. »
Maggie : « Comme l’avait fait papa. » Ajouta t-elle, tristement.
En reparlant de son père, Maggie eut une montée de larmes qu’elle ne put retenir.
Sélia : « J’suis sincèrement désolé pour lui. Ce que j’peux te dire, c’est que ces dernières pensées ont été pour toi et Beth. »
Maggie : « Désolé… C’est les hormones, ça me travaille, je chiale pour un rien en ce moment. » Pleurait-elle.
Carole tentait de calmer Maggie, tandis que Sélia se retourna brusquement pour vomir son déjeuner.
Carole : « Sélia ça va ? » Demanda t-elle, inquiète.
Sélia : « Oui, je sais pas ce que j’ai depuis deux jours, c’est la troisième fois que je vomis. J’ai du manger un sale truc ou j’sais pas. »
Carole : « Tu devrais aller voir Denise. » Conseilla t-elle.
PDV Daryl :
Après plusieurs heures de chasse fructueuse, Spencer mit fin à la traque. Même si coté nourriture ils étaient garnis, je commençais à en avoir marre de manger des boites et d’ailleurs je n’étais pas le seul. Ce soir là, on allait enfin pouvoir goûter à de la vraie bidoche, me dis-je.
Finalement mes relations avec Spencer et Nathan s’étaient nettement améliorées, rien ne valait une bonne partie de chasse pour rapprocher des hommes entre eux.
Spencer : « Alors si j’ai bien tout suivit, ça veut dire que toutes les jolies filles sont déjà prises ? » Demanda ce dernier, visiblement déçu.
Nathan : «Et oui, on arrive trop tard ! » S’exclama t-il.
Leur conversation passait d’un sujet à un autre en un éclair, mais j’appréciais de les écouter.
Moi : « Parce que tu aurais choisis qui ? » Demandais-je à l’archer qui marchait à ma gauche.
Nathan : « J’pense pas que ce soit une bonne idée, on ferait mieux de changer de sujet. » Déclara ce dernier, en se reculant de quelques pas de moi.
Spencer : « Bah va-y, réponds. C’est toi qui a voulut parler de ça. » Insista t-il.
Nathan : « Non vraiment je n’y tiens pas. » Refusa t-il une fois de plus.
Spencer : « Ah d’accord ! » S’exclama t-il soudainement. «T’aurais choisis Sélia p’tit coquin ! »
Mon regard dévia automatiquement vers l’archer qui visiblement, ne savait plus où se mettre. Il osait à peine soutenir mon regard.
Spencer : « J’avoue que moi aussi je l’aurais choisis. Qu’est ce que t’en penses Daryl ? » Me demanda t-il tout sourire.
Moi : « J’en pense que si vous l’approchez de trop près je vous refais le portrait façon Picasso ! » Plaisantais-je également.
Les deux hommes se mirent à rire, comprenant bien évidement que je ne leur en voulait pas d’avoir aussi bon goût. Cela faisait longtemps que je ne m’étais pas retrouvé à rire et parler de n’importe quoi, comme avec je le faisais avec mes potes et mon frère autrefois. La nuit commençait à tomber petit à petit, laissant apparaître un soir de pleine lune. Le portail d’Alexandria s’ouvrit afin de nous laisser rentrer chez nous après une dure journée de chasse. Je m’attendais à voir Sélia en entrant, mais étrangement, ce fut Diane qui nous accueillit. La dirigeante semblait avoir reprit des couleurs, et paraissait beaucoup plus pétillante que la veille.
Spencer : « Comment va papa ? » Demanda t-il.
Diane : « Il se porte comme un charme, tu peux aller le voir si tu veux, j’ai besoin de m’entretenir seule avec Daryl. » Déclara t-elle en me regardant.
Spencer : « Très bien. Nathan ! » Appela t-il afin de nous laisser seul.
Avant de rejoindre Spencer, l’archer me déchargea de mes prises de la journée. Diane m’invita à la suivre jusqu’à chez elle. Même si j’étais agacé d’avance par le fait qu’elle me saute dessus à peine revenu de la chasse, je restais tout de même curieux de savoir ce qu’elle me voulait.
Diane : « Asseyez vous, je vous en prie. » Me dit-elle en désignant un fauteuil plus que confortable.
Son regard m’interpellait, car j’avais le sentiment qu’elle cherchait comment tourner ses mots. Avait-elle quelque chose de grave à m’annoncer ? Me demandais-je.
Diane : « Tout d’abord je tenais à vous remerciez de participer ainsi. En partant chasser avec mon fils, je me sens plus rassurer et la viande se fait donc plus importante. » Me remerciait-elle.
Moi : « Pas d’problème. » Répondis-je.
Diane : « Ne vous en faites pas, si je vous ai fais venir maintenant, c’est que j’avais hâte de m’entretenir avec vous afin d’en savoir plus sur vous même et de pouvoir mettre à profit vos compétences au sein de cette communauté. » M’expliquait-elle tout en allumant la caméra derrière elle.
Moi : « C’est obligé que ce soit filmé ? » Demandais-je, ne comprenant pas vraiment l’intérêt de la manœuvre.
Diane : « J’aime les regarder après pour mieux réfléchir. » Me dit-elle en revenant s’asseoir. « Commençons. Je suppose que je n’ai pas besoin de vous demandez si vous savez vous battre et si vous seriez faire face à un tout autre ennemi que ces choses ? »
Moi : « Non, pas besoin. »
Diane : « Dites m’en plus sur vous alors. Où avez vous grandit ? »
Moi : « C’est vraiment important ? » Demandais-je, déjà saoulé du questionnaire qui m’attendait.
Diane : « Non, mais je suis curieuse, et j’aimerais apprendre à mieux vous connaître car après tout en vous accueillant ici, nous prenons tous de très grands risques. » Rétorqua t-elle.
Moi : « J’ai grandit en Géorgie avec mon père et mon frère. »
Diane : « Et votre mère ? »
Moi : « Vous voulez quoi au juste ? Si vous pensez que j’vais vous raconter toute ma vie allongé sur un divan, vous pouvez vous mettre le doigt où j’pense ! » M’énervais-je.
Diane : « Vous semblez être quelqu’un d’impulsif Daryl. » Me fit-elle remarquer.
Moi : « Juste quand on m’énerve. »
Diane : « Je vois. Vous faisiez quoi dans la vie ? »
Moi : « Des p’tits boulots à droite à gauche, surtout dans les garages. »
Diane : « Je suppose que les gens avec qui vous viviez sont décédés ? » Me demanda t-elle sérieusement.
Moi : « Vous avez compris ça toute seule ? » M’écriais-je en montant le ton.
Elle notait tout sur un carnet au fur et à mesure de ses questions. Son stylo grattant sur le papier me mettait les nerfs en pelote, mais je devais garder mon sang froid, car après tout, les autres y était passés aussi. Le questionnaire continuait de plus belle, mais certaines de ses questions étaient beaucoup trop indiscrète pour que j’accepte d’y répondre, et la dirigeante ne s’y attardait pas.
Diane : « Une dernière chose Daryl. Je voudrais savoir, quelle relation entretenez vous avec Sélia ? »
Moi : « Je ne vois pas en quoi ça vous regarde. » Répondis-je agacé.
Diane : « Répondez simplement à la question, ce n’est quand même si indiscret que ça. »
Moi : « On est… ensemble. » Répondis-je.
Je ne voyais pas quoi dire d’autre, les réponses du style on est fiancé, on est amoureux… c’était pas vraiment mon genre.
Diane : « Cette femme a sauvé mon mari, et pour ça, je ne saurais jamais comment la remercier. Pourriez vous lui dire que j’aimerais la voir en entretien dès demain matin ? » Me demanda t-elle en rangeant son cahier, signe que la torture était enfin terminé.
Moi : « J’lui dirais. » Dis-je en quittant la pièce, toujours autant énervé.
Quand je sortis de la maison, il faisait complètement nuit. Je remontais la rue d’une démarche plus que vive. Tout en passant devant les maisons, je voyais de la lumière à travers les fenêtres, et j’entendais les rires provenant de l’intérieur. Les gens paraissaient heureux et détendu ici, c’est tellement plus simple de vivre sereinement quand on a pas conscience du danger qui nous guette à l’extérieur. En arrivant à destination, je pus apercevoir Sélia et Abraham qui fumaient tranquillement une cigarette à l’entrée de la maison. Les deux amis se chamaillaient, apparemment pour une histoire de gâteaux. Dire que deux jours plutôt tout espoir m’avait quitté, et là, je voyais enfin le bout du tunnel. Ici, on avait toutes nos chances de se reconstruire, et de survivre dans un grand confort. Je préférais encore rester sur mes gardes, que ce soit par rapport à Negan, ou encore avec ces gens dont on ne savait rien, mais tout de même, je me sentais plus détendu et serein qu’au début.
Abraham : « Ah ! Et voilà le plus beau. » Plaisanta ce dernier en faisant de grands gestes.
Je m’avança jusqu’à eux, envahit d’une émotion que je n’avais encore jamais connus. J’étais bien, remplit de joie, et en voyant le visage de Sélia, l’agacement de mon entretien avec Diane avait totalement disparut pour laisser place à une sensation de bien être presque totale.
Sélia : « Alors, la chasse a été bonne ? » Me demanda t-elle, jetant son mégot au sol.
Je ne pris la peine de lui répondre, et la pris dans mes bras en la serrant plus fort que jamais, car je venais de comprendre à quel point je l’aimais cette femme, maintenant, il fallait juste que je trouve le bon moment et le courage nécessaire pour le lui dire. Malheureusement, notre étreinte fut vite écourté, car Sélia partit brusquement en disant ne pas se sentir bien.
Moi : « Qu’est ce qu’elle a ? Elle est malade ? » Demandais-je à Abraham, inquiet.
Abraham : « Apparemment, Carole me disait qu’elle avait vomi déjà ce matin. Peut être qu’elle a mangé un truc qui passe pas. » Suggéra t-il en me tapant dans le dos. « Et ton devoir d’homme est d’aller la réconforter, alors bon courage ! » Se moquait-il.
Moi : « Si elle est malade, j’vois pas ce que j’peux faire. » Répondis-je.
Abraham : « Fais lui une bonne soupe bien chaude ! C’est toujours ce que je faisais quand ma femme était malade, et crois moi qu’après,
elles savent te remercier d’avoir été au petit soin avec elles. » Me dit-il en me lançant un clin d’œil complice.
La soirée promettait d’être longue pour moi en tout cas.