Les humains sont la cause à effet

Chapitre 24 : Fuir à tout prix 2

9781 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 25/08/2020 14:28

Chapitre 24 : Fuir à tout prix (partie 2)





PDV Sélia :


Arrivé à destination, un sentiment de lassitude me submergea. A force d’aller de ville en ville, pour moi elle finissait toute par se ressembler.


C’était toujours la même chose, il fallait constamment piller pour survivre et par la même occasion, prendre des risques. A coté de cette survie, ma vie d’avant ressemblait de près à un conte de fée. Rick coupa le moteur sur le devant d’une ancienne boulangerie. Le shérif descendit précipitamment de la voiture, puis lança les premières directives.


Rick : « Se séparer ne me semble pas une bonne idée, le mieux serait qu’on reste ensemble tout le long. » Déclara t-il, tout en scrutant les alentours.


Ryley : « On irait pourtant plus vite en se séparant. » Contra notre nouvel allié.


Rick : « Ça ne nous a pas réussi la dernière fois. » Ajouta t-il tristement, en me lançant un regard en coin.


Ryley se retourna vers moi, puis en voyant mon regard absent, ce dernier n’osa pas le contredire. Carole passa une main délicate sur mon épaule en guise de soutien, car je restais encore très sensible sur la mort de Tyler.


Rick : « On devrait commencer par ce coté. » Proposa t-il, désignant la rue qui se dessinait juste devant nous.


Tout le monde acquiesça, puis le shérif passa devant, revolver en main. Après plus de deux heures de pillage, Rick pointa au loin une ancienne pharmacie qui avait l’air en parfaite état.


Carole : « Espérons qu’elle soit pleine, ça serait le jackpot. » Annonça t-elle, heureuse de notre trouvaille.


Ryley : « Allons voir ça alors ! » Dit-il en s’avançant le premier dans le petit commerce.


Il donna quelques coups à la porte avant d’entrer. Quelques secondes après, trois rôdeurs apparurent aux carreaux. J’avais beau en avoir vu des tas, ils m’impressionnaient toujours autant. Leurs dents à la recherche de nourriture humaine et leurs corps puant en décomposition, me donnaient envie de vomir et de fuir à chaque fois. Ryley ouvrit la porte, et élimina les trois à la suite tout seul. Le shérif le remercia d’une tape dans le dos, puis pénétra dans le bâtiment, suivit de près par Carole.


Ryley : « Les dames d’abord. » Me dit-il, en souriant.


Je n’étais pas vraiment d’humeur à rire aujourd’hui. Même si j’avais passé un très bon moment avec mon archer, les idées noires qui m’avaient envahies la veille chez Negan restaient toujours présentes. Il faisait très sombre à l’intérieur, et comme l’avait espéré Carole, la boutique était bel et bien en parfait état. Il ne manquait absolument rien sur les étagères. Rick et Carole poussèrent un petit cri de joie, et ne se firent pas prier pour remplir leurs sacs. Je fis de même aussitôt pour ne pas perdre de temps, car généralement, quand tout se passait bien comme ça, c’était que quelque chose se tramait derrière nous. Je parcourais les rayons à la recherche de médicaments en tout genre quand la gondole naissance se présenta devant moi. Les boîtes de lait, les couches, les peluches et divers accessoires pour bébé se tenaient juste là, comme s’ils nous attendaient. Malgré le fait que la grossesse de Maggie s’avérait compliqué, j’avais tout de même envie de penser à la suite, de ce fait, je pris tout ce qu’il il avait pour le futur bébé. Carole me rejoignit, les bras chargés.


Carole : « Il devrait y avoir des choses qui pourraient t’intéresser dans la réserve. » Suggéra t-elle en me désignant l’endroit, dans le fond de la boutique.


Moi : « Sûrement. » Répondis-je en y allant aussitôt.


Bien évidement, les médicaments les plus puissants s’y trouvaient. Je n’avais pas le temps pour regarder ce que je prenais, et je partais du principe que tout pourrait nous être utiles. Une petite boite sur ma droite attira mon attention. Il s’agissait d’un test de grossesse, et je ne saurais dire pourquoi, je le ramassa et le mis dans ma poche. Rick se précipita soudainement vers moi en me bousculant.


Rick : « A terre. » Me chuchota t-il en m’invitant à me cacher derrière le comptoir.


Ryley vint nous rejoindre à l’arrière, seule Carole manquait à l’appel.


Moi : « Où est Carole ? » Murmurais-je aux deux hommes.


Rick : « Elle en avait plein les bras, du coup elle est partit tout mettre dans la voiture. » M’avoue ce dernier, en baissant les yeux.


Moi : « Quoi ? » M’énervais-je en voulant me relever.


Rick : « Sélia ! » Cria t-il, trop tard.


En me relevant, je pu apercevoir la masse de revenants qui passait juste devant la porte de la pharmacie grande ouverte. Au même moment où je me relevais, un rôdeur se retourna et bien sûr il ne demanda pas son reste pour entrer. Les autres ne tardèrent pas à l’imiter, et en moins de trente secondes on se retrouva avec une vingtaine de cadavres pourries déambulant parmi les rayons maintenant vide de la boutique.


Ryley : « C’est malin Sélia ! » Me dit ce dernier, commençant à lancer des couteaux sur les premiers qui s’avançaient.


Rick : « Il doit bien y avoir une sortie à l’arrière ? » Me demanda le shérif comme si j’avais la réponse.


Moi : « Et ben allons voir ça. » Lui répondis-je, incertaine.


Rick et Ryley décidèrent de rester derrière le comptoir pour éliminer le plus de revenants possible, pendant que je cherchais une porte de sortie. Mon cerveau était comme déconnecté, seul mon instinct de survie me maintenait éveillé. Il y avait plusieurs portes qui s’offraient à moi. Une entrée donnait sur un couloir, et au fond de ce dernier, se trouvait une issue de secours. J’allais crier victoire, avant de m’apercevoir que cette dernière était scellé par une chaîne et un cadenas. J’entendais Rick et Ryley s’énerver plus loin, et ce n’était pas bon signe pour nous. Je réfléchissais à toute allure, mais je n’avais rien sur moi pour ouvrir cette maudite porte. La seule solution qui s’offrait à moi, était de trouver la clef, mais où ?


Ryley : « Sélia! » M’appela ce dernier.


Je me précipita pour les rejoindre. A présent ils n’étaient plus une vingtaine, mais au moins une quarantaine dans la boutique. Les gondoles tombaient les unes après les autres, tellement ils étaient nombreux. Rick et Ryley commençaient à se reculer du comptoir, qui auparavant les protégeaient de leurs dents et leurs griffes acérés.


Rick : « T’as trouvé la porte ? » Me demanda le shérif dans un hurlement pour couvrir les claquements de leurs mâchoire.


Moi : « Elle est barré. » Lui avouais-je en continuant de fixer les revenants qui s’entassaient dans le magasin.


Rick : « QUOI ?!!? » Cria t-il de plus belle.


Ryley : « Putain qu’est ce qu’on fait ? » S’énerva t-il devant mon manque de réaction.


Rick : « Faut qu’on se recule ! » Dit-il en me prenant la main pour que je les suives.


Le shérif ferma la porte derrière nous qui donnait sur le couloir. On discernait toujours leurs grognements, mais d’ici, le bruit était moins important. Ryley s’avança jusqu’à l’issue de secours barré, et commença à y donner des coups de pieds tout en jurant.


Rick : « On a rien pour l’ouvrir ? » Me demanda t-il.


Des grosses gouttes de sueur parcouraient son visage, mouillant quelques mèches de devant au passage. Ses yeux laissaient paraître toute l’inquiétude qu’il ressentait en ce moment même, mais j’y voyais également la rage de survivre. C’est tellement plus simple quand on a une famille qui compte sur vous, car même si Rick avait perdu sa femme, il lui restait encore son fils pour qui il était prêt à se battre jusqu’au bout.


Rick : « Sélia ! » Cria t-il en me secouant par les épaules. « C’est pas le moment de rêvasser ! »


Moi : « La clé... » Réussis-je à dire.


Un flash-back passa devant mes yeux. Avant de passer mon diplôme d’infirmière, j’avais eu un stage à faire en pharmacie, et je me souviens que le directeur fermait à clé, tous les soirs, la porte de derrière, puis, il la cachait dans la salle de pause.


Ryley : « On a pas le temps de chercher une putain de clé ! Venez m’aider ! » Hurlait-il plus loin.


Le shérif partit le rejoindre dans sa lutte, quand à moi, je me précipita sur la porte où était inscrit « OFFICE ». La pièce n’était pas très grande, et peu meublée. Une simple table se tenait contre le mur, un lavabo dans le fond, puis un buffet sur la gauche. La fouille s’annonçait rapide, et heureusement, car un bruit assourdissant vint nous avertir de l’arrivée des cadavres ambulants.


Rick : « Sélia ils entrent !!! » Hurla t-il.


J’entendais aussi des bruits de taule, signe qu’ils s’acharnaient toujours autant contre l’issue de secours. Je venais d’ouvrir tous les tiroirs, mais en vain. C’est en fouillant les placards que je mis la main sur une boite de seringues usagées, et je ne saurais expliquer pourquoi je pris la peine de l’ouvrir.


Moi : « Je l’ai ! » Hurlais-je en brandissant fièrement la clé.


Des grognements traversèrent la porte. Les rôdeurs commençaient à pénétrer dans l’office. Je couru à l’autre bout de la pièce, là où se trouvait la table, afin de m’en servir comme bouclier. Rick et Ryley ne tardèrent pas à venir me secourir. Les revenants s’effondraient au sol comme des mouches, au fur et à mesure des détonations. Malheureusement, ils étaient trop nombreux pour y faire face seuls, et c’était moi qui avait la clé, de ce fait, on était tous les trois piégés comme des rats.


Ryley : « Rick ! J’arrive plus à suivre, ils débarquent tous en même temps ! » Lui fit-il remarquer en lui montrant les rôdeurs qui affluaient en masse par la porte du couloir.


Certes, ils se ralentissaient eux-même en se poussant ainsi dans l’encadrement d’une si petite entrée, mais cela ne les empêchaient pas d’avancer petit à petit. La situation était plus que désespéré, du moins de mon coté, du coup mon instinct de survie s’enterra au plus profond de moi-même, pour laisser place à mon esprit de militaire.


Moi : « Rick ! » L’appelais-je. « Attrapes ! » M’écriais-je, en lui lançant ma trouvaille.


Ce dernier rattrapa la clé au vol, puis Ryley lui prit des mains et fonça sur l’issue de secours afin de l’ouvrir. Le shérif resta un moment à me fixer en comprenant ce que cela voulait dire, mais il ne semblait pas l’accepter. Malgré la sortie grande ouverte, il continuait d’éliminer les rôdeurs qui tentaient d’entrer dans l’office, en plus de ceux qu’ils y avaient déjà. Ryley vint le rejoindre, mais malgré leurs efforts combinés, ça ne suffisait pas à les repousser. Je m’étais déjà demandé, bien avant tout cela, comment j’allais mourir, et bêtement, je m’étais imaginé partir avec mes enfants auprès de moi autour d’un lit d’hôpital, avec l’agréable sensation d’avoir bien vécu. Au grand jamais je n’aurais pensé me faire bouffer par des humains ramenés à la vie par un gêne, sans aucun doute, crée par une bande de macaques en blouses blanche.


Rick : « La fenêtre ! » Hurla ce dernier en levant les yeux au-dessus de moi.


En me retournant, je pris conscience de la chance qui, une fois de plus, s’offrait à moi. Tout simplement, une fenêtre par laquelle je pouvais facilement fuir. Mais pendant un court instant, je me mis à hésiter, car si je prenais la fuite, cela voulait dire que je devrais continuer encore et encore à me battre contre ces choses, jusqu’au jour où mon heure viendrait.


Rick : « Sélia ! » Se remit-il à crier pour que je me bouges.


Les détonations continuaient de résonner dans le couloir. Ces deux hommes ne lâchaient rien pour que je puisse m’en sortir. Beaucoup de gens comptaient sur nous pour cette mission, y comprit Maggie qui attendait un enfant, et Carole qui se trouvait dehors, seule contre ces bestioles assoiffées de sang.


Moi : « Bats toi putain ! » Me dis-je pour m’encourager à avancer.


Trois rôdeurs commençaient à pousser la table contre moi, me bloquant ainsi contre le mur derrière. Je pris mon M16 pour m’en défaire. Je me servis du rebord du meuble afin d’atteindre la petite lucarne. Dans ma montée, j’entendis Rick ordonner à Ryley de sortir. A peine je venais de poser le pied par terre, que les deux hommes m’attrapèrent dans leur course jusqu’à la voiture. L’ancienne boulangerie ne se trouvait qu’à quelques mètres de là où nous étions, mais les revenants étaient bien trop nombreux. A présent, la ville en était remplie, nous forçant à fuir dans la forêt. Je courais derrière mes amis, tout en essayant de retenir le chemin, car il était hors de question d’abandonner Carole. La pauvre se retrouvait seule dans cette ville infecté, sans aucun signe de vie de notre part. Je priais intérieurement pour qu’elle ait eut le temps de s’enfuir avec le véhicule. Après plusieurs minutes de course intensive, le shérif désigna au loin une petite cabane en bois, qui devait sûrement autrefois appartenir à un chasseur. Ce dernier frappa pour vérifier que personne ne s’y trouvait et le silence confirma l’absence de toute forme de vie à l’intérieur.


Ryley : « Là, on peut dire que c’était moins une ! » Lança t-il, tout en reprenant ses esprits.


Le shérif ne cessait de me fixer bizarrement. Je me doutais bien de ce qu’il pensait en cet instant, car il était vrai que je n’avais pas été au top sur ce coup là.


Rick : « Je peux savoir ce qui s’est passé ? » Me demanda t-il, en prenant une voix froide et dure.


Moi : « J’y suis pour rien moi si les rôdeurs ont débarqués à l’improviste. » Me défendis-je.


Rick : « Je ne parle pas de ça et tu le sais. » Beuglait-il.


Moi : « Je sais pas quoi te dire. » Lui répondis-je, en partant dans la petite cuisine, à la recherche de nourriture.


Ryley : « Au moins, on s’est battu pour quelque chose. » Ajouta t-il, en déposant son sac plein à terre.


Je fouillais les placards inutilement, car tous étaient vides, mais au moins j’échappais au questionnaire du shérif en attendant. Un bruit de pas à l’arrière m’avertir d’une présence.


Rick : « Je ne sais pas ce qui s’est passé exactement quand tu étais avec Negan, mais par pitié Sélia reprends toi ! »

Non, il ne savait pas, il ne savait rien, et pour rien au monde je ne voulais lui dire. Toutefois, il avait raison, je devais me ressaisir, et au plus vite, sinon je ne tiendrais pas longtemps.


Moi : « Ouais… T’as raison. J’suis désolé Rick, ça ne se reproduira plus. » Lui promis-je.


Rick : « Avec Ryley, on va garder ça pour nous, car je ne donne pas cher de ta peau si Daryl l’apprend. » Me dit-il sur un ton paternel.


Il commençait à faire nuit, et l’obscurité qui régnait dans la cabane nous fit regretter de ne pas avoir prit les lampes torches dans la voiture.


La nuit promettait d’être longue et compliquée. La maisonnette était entièrement vide. Il n’y avait ni nourriture, ni eau, ni couvertures. Le shérif se torturait les méninges sur la carte, cependant, avec le manque de luminosité, il ne tarda pas à laisser tomber.


Ryley : « Je vais prendre le premier tour, j’suis trop énervé pour dormir. » Déclara t-il face au shérif qui acquiesça.


Rick : « Réveilles moi pour le second alors. » Lui répondit-il.


Ryley se posta donc devant la petite fenêtre qui donnait sur le devant de la cabane. Le shérif déposa un matelas sur le sol, et s’y allongea sans rien ajouter. Je partis docilement m’effondrer sur le canapé, en prenant conscience que si Rick n’avait pas été là, je n’aurais sans doute pas revu le soleil se lever demain.




PDV Carole :



J’avançais tranquillement et fièrement jusqu’à la voiture pour y déposer mon précieux butin. Une vrai mine d’or, me disais-je. En retournant vers la pharmacie, je ne pu retenir un effroyable cri d’horreur. Une horde rôdeurs passait doucement juste devant la boutique où se trouvait mes amis. Soudain, un des revenants pénétra à l’intérieur, puis, petit à petit, les autres suivirent. J’allais intervenir quand d’autres me remarquèrent et me prirent en chasse. Je savais me battre, je n’étais plus la pauvre petite Carole qu’il fallait constamment sauver, non, à présent je me débrouillais seule, mais je n’en étais pas au point de pouvoir faire l’impossible. La horde était conséquente, et une bonne trentaine me coursait maintenant. J’avais confiance en Rick et Sélia, je savais pertinemment de quoi ils étaient capable, et même si j’avais le sentiment de les abandonner, je n’avais pas d’autres choix qui s’offraient à moi en cet instant, je devais fuir à tout prix.


Malgré la distance qui me séparait de la pharmacie, je pouvais entendre les détonations de leurs armes, me réconfortant dans l’idée qu’ils s’en sortaient. Arrivé à la voiture, je ne perdis pas de temps pour la démarrer et éloigner le plus possible ces cadavres puants. J’espérais de tout cœur que le bruit du moteur les attires jusqu’à moi, et que mes amis puissent fuir et me rejoindre. A force de tourner en rond ainsi, et de ne voir aucune traces d’eux, un sentiment de désespoir m’envahit. Qui me prouvait qu’ils s’en était tirés après tout ? Je me sentais terriblement coupable d’être à l’abri dans cette voiture, pendant qu’eux se battaient probablement encore contre ces choses pour leur survie. Les rôdeurs devenaient beaucoup trop nombreux autour de la voiture qui stagnait, et la jauge d’essence qui ne cessait de descendre, ne me réconfortait pas non plus.


Moi : « Où êtes vous ? » Hurlais-je dans la voiture en frappant le volant.


Je me battais pour retenir les larmes qui essayaient de couler le long de mes joues. Il fallait que je prenne une décision et vite, car la situation devenait urgente. Plus je restais là à les attendre, plus les rôdeurs devenaient nombreux, puis de toute façon, avec tous ces revenants autour du véhicule, comment feraient-ils pour me rejoindre ? Me demandais-je.


Moi : « La nuit va tomber, ils sont forcément quelque part à l’abri. » Me dis-je à voix haute pour me convaincre.


Je pris appuie sur la pédale d’accélérateur, puis la voiture partit en trombe afin de rejoindre le manoir au plus vite. Il était 20H passé quand je fus enfin arrivée. Le portail s’ouvrit sur moi, et un terrible sentiment de culpabilité me rongeait les entrailles. Comment allais-je pouvoir leur annoncer ça ? Me demandais-je, inquiète. J’eus tout juste le temps de mettre le pied dehors, que j’entendais déjà Daryl s’énerver sur l’absence des autres.


Daryl : « Putain c’est pas comme si je ne les avais pas prévenu ! » Criait-il, en s’agitant dans tous les sens.


Abraham et Glenn tentèrent de le calmer, et heureusement, car quand il était dans cet état, il avait tendance à faire abstraction de tout ce qu’il se trouvait autour de lui. Sa colère me faisait froid dans le dos, même si ce n’était pas la première à laquelle j’avais à faire, celle-ci serait différente vu que j’étais la seule à être rentré au manoir. Je m’imaginais déjà les pires scénarios concernant les autres, alors je pouvais parfaitement comprendre ce que ressentais Daryl en cet instant.


Abraham : « Qu’est-ce qui s’est passé ? » Me demanda t-il, en me proposant de rentrer au chaud.


Moi : « J’étais partis déposer ce que j’avais trouvé dans la voiture, et en revenant devant la pharmacie, les rôdeurs l’avait déjà envahie. J’ai

rien pu faire, j’ai attendu bien sûr, mais il n’y avait aucune trace d’eux, alors… J’ai fuis. » Déclarais-je, honteusement en trouvant un intérêt soudain pour mes pieds.


Abraham : « Carole, tu n’as pas à t’en vouloir, tu as fais ce que tu as pus. » Me réconforta ce dernier en me tendant une assiette.


Moi qui mourait de faim il y a seulement quelques heures, là, plus rien ne me faisait envie. J’entendais encore Daryl faire des siennes de l’autre coté de la pièce, me poussant un peu plus dans ma culpabilité. J’aurais du faire plus pour eux…


Spencer et un de ses hommes dont je ne me rappelais plus le nom, vinrent me rejoindre. Ils avaient sûrement dut être mit au courant de la situation, car leur ami Ryley faisait partie de la sortie.


Spencer : « On a décidé de rester encore, le temps de les retrouver. » Me dit-il.


Moi : « Je suis désolé. » Réussis-je à dire.


Spencer : « Tu n’as pas à être désolé, dans ce genre de situation, personne n’aurait sans doute réussit à faire mieux. On va les retrouver de toute façon. » Déclara t-il, sûr de lui.


Il me passa une main délicate sur l’épaule afin de me réconforter. C’est fou, que des gens que je connaissais à peine viennent pour me rassurer, tandis que Daryl, que je côtoyais depuis le début, m’en mettais autant plein la tête. Malgré l’absence de Rick, les décisions concernant la surveillance furent tout de même prise. Abraham se chargea de répartir les tours, puis ordonna à tout les autres de ne pas traîner pour se coucher, car les recherches débuteraient dès l’aube. Je partis donc me reposer, toujours accompagné de ce terrible sentiment qui me rongeait de l’intérieur, le poids de la culpabilité devenait compliqué à porter. J’espérais au plus profond de mon être que demain allait être la seule journée qu’on passerait à les chercher.




PDV Extérieur :


Le crépuscule n’était pas levé que l’alerte fut donné. Des véhicules bruyants arrivaient de tous les cotés, et se postaient face au portail comme pour un face à face. C’est Glenn qui s’extirpa de sa garde afin de prévenir les autres survivants du danger imminent. De leurs cotés, Abraham, Jack et Michonne se tenait prêt pour faire feu. Le jeune asiatique revint avec du renfort. La tension était palpable, car bien évidement, chacun savait que ce jour arriverait. Les moteurs des véhicules se coupèrent à l’unisson, puis, la porte avant de la Volvo noir s’ouvrit. Les mains des survivants se resserrèrent aussitôt, autour de leurs armes, car un seul moment d’inattention pourrait leur être fatale.


Daryl se tenait fièrement devant le portail, paré pour faire face à l’homme qu’il haïssait le plus au monde et pour qui il avait réservé une flèche bien spéciale. Un type orné d’une sorte de cape en descendit, laissant ainsi la pression redescendre en flèche, puisqu’il s’agissait en réalité de Nathan et de son groupe. L’archer semblait gravement blessé et affaiblit, comme une majeure partie des siens d’ailleurs.


Abraham : «Un problème ? » Hurla Abraham de sa hauteur.


Nathan : « Negan ! » Répondit-il en hurlant, et retirant sa cape pour dévoiler ainsi la blessure qui le forçait à se tenir à la portière de son véhicule.


Abraham : « Carl ! » Appela t-il. « Tu peux ouvrir. » Ordonna t-il.


Le jeune adolescent s’exécuta immédiatement, fière de faire partie des hommes actifs à présent. Il ne paraissait pas plus inquiet que ça sur l’absence de son père, car ce dernier savait pertinemment qu’il s’en tirerait comme toujours. Nathan entra avec le reste de son groupe, du moins, le peu qu’il en restait. Il y avait seulement deux hommes puis un bébé que l’archer sortit de la voiture. Arrivé à l’intérieur, Beth proposa son aide pour s’occuper de l’enfant, bien évidemment, Nathan accepta avec joie. Michonne, Mark, et Jack vinrent les rejoindre.


Toute la table était remplit, même Spencer et ses hommes étaient présents. A quelques pas, Daryl se tenait dans l’encadrement de la porte, toujours avec ce regard brûlant de haine et de colère. Nathan commença son récit. Il évoqua l’arrivée précipitée de Negan dans leur camp la veille. L’archer au capuchon expliquait à quel point il semblait furax, et que ce dernier n’avait pas essayé une seule fois de marchander, bien au contraire, il était simplement venu pour tout détruire. Nathan leur épargna bien des détails, tous plus effrayants les uns que les autres, puis il arriva au moment qu’il redoutait le plus.


Nathan : « Nous n’avons donc nul part où aller. On aurait besoin d’aide, du moins, le temps qu’on se retourne. » Se confia t-il.


L’archer ne semblait pas avoir l’habitude de demander des services, car il le fit avec la tête baissé, et une toute petite voix. Abraham et Michonne qui écoutaient attentivement son récit depuis le début, lui répondit positivement aussitôt.


Abraham : « On devrait pouvoir vous faire de la place. » S’exclama t-il, en se passant une main sur le visage tout en réfléchissant.


Daryl : « On a pas de place ! » Ajouta le chasseur d’une voix froide et sans appel.


Mark : « Quelle humanité ! » Déclara ce dernier en se retournant vers l’archer.


Daryl : « Quelle connerie oui ! On a déjà assez de problèmes comme ça, pas besoin de rameuter Negan jusqu’ici. » Déclara t-il.


Nathan : « Il finira par venir tôt ou tard de toute façon. Et il ne se privera certainement pas pour vous faire subir la même chose, sauf que vous, vous pouvez encore fuir. »


Daryl : « C’est une menace ?! » S’énerva subitement le chasseur. « Putain t’as craché le morceau c’est ça hein ?!!? » Hurla t-il en tapant des poings sur la table face à ce dernier.


Nathan : « Non ! Je l’ai déjà trahi une fois, et je me suis promis de ne jamais recommencer. » Affirma t-il, en sautant de sa chaise.


Daryl : « Qu’est-ce qu’il voulait alors ? » Demanda t-il toujours énervé.


L’archer au capuchon hésita quelques instants, pour finalement lui dire ce qu’il aurait préféré garder pour lui.


Nathan : « Il détruira et tueras tout ceux qui se mettent en travers de sa route, tant qu’il n’aura pas récupéré ce qui lui appartient. » Déclara t-il difficilement.


Abraham : « Et on peut savoir ce que c’est ? » S’incrusta ce dernier, agacé de cette conversation qui selon lui tournait en rond.


Nathan : « Sélia. » Dit-il simplement, provoquant un silence de mort.


Les survivants n’osaient plus bouger, ni même respirer. Chacun regardait l’autre, comme s’ils cherchaient la bonne réaction à avoir en regardant le voisin. Daryl fut le premier à briser le silence dans la pièce. Le chasseur commença d’abord par faire les cents pas, tout en se passant désespérément les mains dans les cheveux.


Daryl : « Elle ne lui appartient pas ! » S’énerva t-il en faisant valser une chaise d’un simple coup de pied.


Dans le fond de la salle, un jeune homme, pourtant discret depuis le début, prit tout à coup la parole, surprenant tout le monde de par sa présence.


James : « Si. » Trancha ce dernier, en coupant le chasseur dans sa colère. « Negan et Sélia on passé un accord, et en fuyant avec vous, elle l’a rompu. Je vous avez prévenu qu’il serait fou de rage en voyant son absence au camp. » Souligna le jeune médecin.


Daryl : « Toi j’vais t’arracher les yeux et te donner à bouffer aux rôdeurs moi tu va voir !!! » Hurla t-il en se ruant sur le jeune homme.


Michonne : « Arrête Daryl ! » Cria la jeune femme, en essayant de le stopper.


Abraham la rejoignit dans sa lutte afin de calmer l’archer au plus vite, car ce dernier se donnait à cœur joie sur l’allié de Negan. Mark dut lui aussi intervenir, étant donné la vivacité du chasseur, il ne serait pas trop de trois pour l’arrêter.


Daryl : « C’est bon ! Lâche moi putain ! » S’écria t-il contre Mark qui lui tenait les mains.


Mark : « On est tous à cran, mais c‘est pas une raison pour s’attaquer au plus faible. » Dit-il en désignant le jeune homme ensanglanté à terre.


Daryl : « C’est une invitation ? » Demanda t-il, avec toujours autant de colère et de haine dans la voix.


Abraham : « Stop ! Daryl tu sors. » Ordonna t-il.


Daryl : « Quoi ? » S’indigna l’archer.


Abraham : « Sors s’il te plait, ne m’oblige pas à te le redire Daryl.Va te calmer plus loin. » Insista ce dernier en lui désignant la porte.


Le chasseur jeta un dernier regard sur sa victime, puis quitta la pièce, laissant tout le monde pour le moins déboussolé. La révélation que venait de faire Nathan avait eut l’effet d’une bombe, en particulier pour le chasseur. Leur survie déjà bien compliqué, devenait à présent presque impossible. Les survivants ne s’étaient pas vraiment rendus compte de la dangerosité de Negan, en revanche, le groupe de Nathan venait d’en faire les frais et savait parfaitement de qui il parlait.





PDV Sélia :


Ça devait faire plusieurs heures maintenant que j’étais réveillée, mais mon corps lui ne voulait pas bouger. Je ne savais pas si c’était à cause des kilomètres qu’on avait parcouru la veille pour fuir les rôdeurs, mais j’étais courbaturés de partout et ma jambe me faisait un mal de chien. Je revoyais les images en boucle dans ma tête comme un film qu’on ne se lasse jamais de revoir, sauf que cette fois-ci, la fin avait été plus que miraculeuse. Rick et Ryley s’était démenés pour me sortir de là, et ils avaient finis par y arriver, j’avais donc une dette envers ces deux hommes. Le soleil laissait apparaître ses premiers rayons à travers la fenêtre du petit salon. A deux pas de moi, au sol, Rick dormait profondément. Seul Ryley était debout, en train de monter la garde tout en savourant une barre chocolatée. Je l’observais du coin de l’œil, car depuis notre rencontre, cet homme restait mystérieux sur son passé, et ça avait le don d’éveiller ma curiosité. Il faisait un froid de canard dans la petite cabane, je devais donc prendre sur moi pour me sortir du canapé encore chaud dans lequel j’étais confiné depuis plusieurs heures.


Ryley : « Fini de dormir la marmotte. » Me salua t-il.


Moi : « Ça fait un moment que je suis réveillé. » Avouais-je.


Ryley : « Laissons encore un peu de temps à Rick, ça fait pas longtemps qu’il s’est endormi. » M’expliqua t-il.


Moi : « Pourquoi tu ne m’a pas réveillé pour mon tour ? » Lui demandais-je, curieuse.


Ryley : « Tu dormais si bien, puis j’ai jamais été un gros dormeur alors. » Me répondit ce dernier.


Moi : « Tu t’fous d’moi là. »


Ryley : « Rick tenait absolument à ce que tu fasses une nuit complète avant de reprendre la route, et j’dois dire que j’étais d’accord avec lui. »


Moi : « Quoi ? Mais pourquoi ? » M’énervais-je, même si je savais qu’ils avaient tous les deux raison.


Ryley : « T’étais totalement ailleurs hier, et ça a faillit te coûter la vie Sélia. » Me sermonna t-il.


Moi : « Comment tu fais toi? » Lui demandais-je


Ryley : « Comment je fais quoi ? »


Moi : « Tu travaillais pour Negan depuis plus longtemps que moi, t’as forcément fais des choses dont tu n’es pas fière, non ? »


Ryley : « J’avance avec. » Admit-il, sereinement.


Moi : « C’est impossible que ça ne te fasse ni chaud ni froid. » Rétorquais-je, face à sa mauvaise foi.


Ryley : « Tu veux que j’te réponde quoi Sélia ? » S’énerva t-il soudainement, en réveillant Rick au passage. « Bien sûr que ça fait mal, ça me réveille chaque nuit, j’arrive même plus à me regarder dans un putain de miroir, et…, et j’me sens aussi sale et méprisable que toi. On est pareil, mais il faut pourtant qu’on continue d’avancer, pour les gens qu’on aime et qui nous aime.Mets toi ça dans le crâne une bonne fois pour toute. »


Il me fallut quelques instants afin d’assimiler correctement tout ce qu’il venait de me dire. Évidement qu’il fallait continuer d’avancer, ça, on avait pas vraiment le choix si on ne voulait pas finir en viande avariée, mais comment faisait-il pour continuer avec autant d’envie ? C’était ça ma vrai question, et il l’avait très bien compris, car sinon il ne se serait pas emporté ainsi. Le shérif se réveilla en lançant quelques grognements, ce qui mit fin à notre conversation, qui commençait à se transformer en dispute.


Ryley : « Bien dormi Rick ? » Le salua t-il d’un signe de main, en changeant de ton.


Rick : « Ouais. Il est quelle heure ? » Demanda t-il, presque affolé de voir déjà le soleil levé.


Ryley : « 7h15. On devrait y aller. » Proposa ce dernier.


Le shérif approuva, puis se leva immédiatement pour annoncer le départ. Même si j’avais hâte de rentrer au manoir, je ressentais toujours cette immense peur au fond de moi de voir débarquer Negan, et ça personne ne pourrait me l’enlever de la tête, car je restais persuadée qu’il finirait par venir tôt ou tard. Cet homme était patient, et c’était un grand malade, doublé d’un sadique qui ne raterait pas une occasion pour jouer un peu. Rien d’y repenser, j’en avais la nausée.


Rick : « Sélia ? Ça va ? » Me demanda t-il, avant que je cours jusqu’au toilette pour vomir.


Une fois ce malencontreux incident passé, je repris rapidement mes esprits, puis suivis mes amis sur le chemin du retour. Les rôdeurs se faisaient rare sur le trajet. Ryley avait lourdement insisté pour être en tête de marche, en mettant en avant son sens de l’orientation, ainsi que toutes ces heures passées en forêt. Il semblait dans son élément ici, et depuis notre fuite du camp, il paraissait plus joviale. Je m’étais beaucoup confié à lui, seulement, Ryley n’avait fait aucun effort de ce coté là, alors que j’aurais apprécié qu’il en fasse de même, surtout maintenant qu’il savait les trois quarts de ma vie.


Rick : « Je pense que ça serait une bonne idée qu’on se rapproche de Spencer. » Me dit-il en me sortant de mes pensées.


Moi : « Hein ? Euh… Ouais. » Lui répondis-je. « Mais, on est pas beaucoup à penser comme ça. » Lui avouais-je tristement.


Rick : « Le mieux serait de rentrer et d’en débattre tous ensemble. Je suis sûre qu’on peut les convaincre. » Me rassurait-il.


Moi : « Et toi ? Tu es donc prêt à lâcher ce petit bout de paradis ? » Lui demandais-je afin d’avoir confirmation.


Rick : « Je ne sais pas grand-chose quand à ce qu’il s’est passé pendant ton séjour chez ce type, tout ce que je sais, c’est qu’il est dangereux, et que je te crois quand tu dis qu’il ne tardera pas nous retrouver. Donc oui, je suis prêt à lâcher cet endroit pour que tout le monde reste en vie. » M’assurait-il.


Moi : « Sinon, il y a une solution qui serait beaucoup plus simple et moins risquée. » Commençais-je.


Rick : « Et elle est exclue Sélia. » Ajouta t-il, ayant compris où je comptais en venir.


Moi : « Pourtant si tu veux réellement que tout le monde reste en vie, c’est la seule possibilité qui s’offre à nous. » Tentais-je de le convaincre.


Rick : « On en trouvera une autre. » Trancha t-il.


Cela faisait des heures qu’on marchait sans s’arrêter, et mes chaussures commençaient à devenir trop petite pour mes pieds enflés. Ryley tenait toujours la même cadence depuis le début, et il paraissait toujours autant en forme, alors que de mon coté, l’épuisement devait se lire sur mon visage. Malgré les kilomètres parcourus depuis l’aube, Ryley finit par admettre qu’on n’arriverait pas avant au moins demain soir.


Moi : « On pourrait peut être faire une pause, non ? » Demandais-je en m’asseyant sur un rocher.


L’homme en tête de marche se retourna brusquement vers moi.


Ryley : « Pas tant qu’on aura pas trouvé un endroit où dormir. » Me répondit-il méchamment.


Moi : « On peut quand même se poser cinq minutes, ça va pas nous tuer ? » Rétorquais-je.


Ryley : « Si justement, bouges ! » Me répondit-il froidement.


Même Rick le regardait avec un air ahuri. Pourquoi réagissait-il ainsi ? Me demandais-je tout en le regardant avancer comme si de rien n’était.


Moi : « C’est quoi ton problème ? » Gueulais-je afin qu’il m’entende de là où il était.


Ce dernier s’avança subitement jusqu’à moi, puis pointa un doigt sur ma tête.


Ryley : « J’vais te dire, c’est toi le problème ! T’arrête pas de te plaindre et de pleurnicher sur ton sort, mais bordel ouvres les yeux et regarde un peu autour de toi ! Tu crois que t’es la seule à avoir perdu des gens et à être en souffrance ? Et bien non ma belle, on est nombreux dans ce cas là. Maintenant soit tu te bouges, soit tu restes là à te laisser crever, mais ça sera sans moi ! » Hurlait-il tout en me poussant jusqu’à ce que je butes contre un arbre.


Je découvrais une face caché de Ryley, un coté d’ailleurs dont je me serais bien passé. Il était rouge de rage, et me criait à tue-tête dans les oreilles. Ces paroles étaient dures à encaisser, cependant il était hors de question que je me laisse faire.


Rick : « C’est toi qui va devenir un problème si tu continues à te comporter comme ça ! » S’écria le shérif en s’approchant.


Ryley : « Ben voyons ! Et en plus t’as besoin de quelqu’un pour te défendre, ça c’est pathétique. »

J’aurais pu lui répondre n’importe quoi, rien ne l’aurait fait taire vu comment il était partit, par conséquent, seul les actes s’avéreraient efficace. Mon poing s’abattit sur son visage, puis dans un excès de rage incontrôlé, je m’élança sur lui pour un second coup.


Malheureusement, l’homme était rapide et entraîné, il esquiva la seconde attaque avec vivacité, et ce dernier réussit même à m’en mettre une dans la figure. Je voulais rétorquer, mais le shérif s’interposa entre nous pour stopper la bagarre.


Rick : « Le temps que vous passez à vous battre, c’est le temps qu’on aurait put prendre pour faire une pause je vous signales ! » S’énerva le shérif en me tenant l’épaule pour que je ne fonce pas dans ce type.


Ryley : « Ouais… Alors on ferait bien de s’y remettre. » Déclara t-il en réajustant correctement ses habits.

Malgré que Rick venait de me couper dans mon élan, je restais fière du futur œil au beurre noir que Ryley allait avoir en souvenir. Ce dernier se remit en tête de marche, et accéléra exprès la cadence. Le shérif me fixait intensément comme s’il me demandait ce qui m’avait prit de le frapper, mais je préférais prendre mes affaires et me remettre en route, car moi-même, j’ignorais ce qui m’avais pris d’aller aussi loin. En tout cas, la route promettait d’être longue.



PDV Daryl :


Ce mec avait finalement réussit à me faire sortir de mes gonds. Non mais pour qui il se prenait celui-là, à dire que Sélia appartenait à Negan. Il était tout bonnement hors de question qu’elle retourne là-bas, ça j’en fais la promesse. Je fumais tranquillement ma cigarette tout en scrutant cette immense forêt dans laquelle devait se balader Sélia et Rick, quand Abraham me rejoignit.


Abraham : « T’es calmé ? » Me demanda t-il.

Je lui répondis par un grognement.


Abraham : « Je sais que tu va me haïr Daryl, mais sur ce coup là, je suis d’accord avec les autres. » Déclara t-il, en essayant de capter mon attention.


Moi : « Comment ça ? » Lui demandais-je, inquiet de la décision qu’ils venaient tous de prendre sans moi.


Abraham : « Il faut qu’on quitte cet endroit, et au plus vite. »


Moi : « Jamais ! » Hurlais-je en jetant mon mégot au sol.


Abraham : « On part pour Alexandria dans quelques heures, c’est décidé. » Trancha t-il.


Moi : «Sélia et Rick, t’y a pensé hein ? » M’énervais-je de nouveau.


Abraham : « Spencer a des hommes qui connaissent la forêt comme leurs poches, ça sera un jeu d’enfant de les retrouver. » Tentait-il de me rassurer.


Moi : « C’est pas à toi de prendre ce genre de décisions ! » Rétorquais-je, pour lui faire reprendre sa place.


Abraham : « Ah ouais ? Ben moi j’vois personne d’autre pour le faire. » Déclara t-il en faisant mine de regarder autour de nous à la recherche de Rick.


Moi : « Et s’ils reviennent ici pendant qu’on est là-bas ? » Contrais-je pour lui faire comprendre que son plan ne tenait pas la route.


Abraham : « Alors ils verront qu’il n’y a plus nos affaires et ils rejoindrons Alexandria. Ryley faisait partie de leur groupe, il les amènera à bon port. » M’expliqua t-il docilement.


Décidément il avait réponse à tout aujourd’hui, pensais-je. En y réfléchissant à deux fois, il n’avait pas totalement tort dans le fond. Negan pouvait débarquer à n’importe quel moment et tous nous buter, car pour sûr, c’est ce qu’il ferait. Au fond, ça ne valait pas vraiment la peine de se battre pour un endroit comme celui-là, quand on avait vu à quoi ressemblait Alexandria. Le fait de laisser Sélia et Rick derrière moi ne me plaisait pas du tout, mais ils savaient se défendre et ils comprendront bien assez vite où nous trouver. Le dernier point qui me gênait dans cette fuite, était qu’on allait se retrouver à vivre avec des gens dont on ne connaissait absolument rien, et ayant déjà rencontré Diane, ça promettait d’être compliqué pour se plier à ses règles absurdes. Ces gens étaient ce qu’il y avait de plus naïf sur cette terre. Ils laissent rentrer n’importe qui à l’intérieur du camp, et la plupart n’ont absolument rien de combatif.


Abraham : « Je te laisse t’occuper de ses affaires, je prends celle de Rick. » Déclara t-il.


Moi : « Au fait, comment va ? » Lui demandais-je en désignant son épaule blessé.


Abraham : « Quelques douleurs par moment, mais rien d’bien méchant. » Me répondit ce dernier, puis il partit rejoindre les autres afin de rassembler toutes nos affaires.


J’avais encore du mal à croire qu’on allait réellement quitter ce manoir. On y était si bien, et ça commençait à faire un moment qu’on s’y était installé, malheureusement, tout avait une fin. Carole vint me rejoindre dans la chambre pour me proposer de faire le trajet avec elle et les enfants. Son invitation fut la bienvenue, puisque je n’avais pas forcément envie de me retrouver avec Mark, James ou même le groupe de Spencer et Nathan. J’avais toujours eus beaucoup de difficulté à me mêler aux autres, je préférais rester dans mon coin, au moins, personne m’emmerdais, mais à présent, survivre seul était devenu impossible.


Carole : « Tu veux un coup de main? » Me demanda t-elle gentiment.


Moi : « Il me reste plus que ça à prendre, ça ira. » Lui répondis-je, en montrant un sac plus loin, ainsi que quelques vêtements de Sélia.


Carole : « Très bien, on t’attends dehors alors. » Me dit-elle, quittant la pièce en prenant soin de refermer la porte.


Le fait de me retrouver au beau milieu des affaires de Sélia me rendait fou. Je n’avais qu’une envie, sauter par la fenêtre et courir dans cette putain de forêt sans m’arrêter jusqu’à ce que je la retrouve, mais je n’avais pas le droit d’agir en égoïste, c’est ce que Rick m’avait fait comprendre depuis le début de notre rencontre. Le shérif aussi me manquait, malgré la féroce dispute qu’on avait eut la veille, cet homme comptait beaucoup pour moi, il était comme un modèle. Plus l’heure du départ approchait, plus je me sentais coupable de les abandonner ainsi pour fuir. En prenant le sac à la volée, tout le contenu se déversa au sol.


Moi : « Et merde »


J’essayais de tout ranger sans trop m’attarder sur les affaires personnelles de la jeune femme, quand une photo attira mon attention. Je reconnus aussitôt Sélia dans les bras d’un homme. Je supposais qu’il s’agissait de Mike, son mari décédé dans un accident de moto. Elle semblait si heureuse sur cette photo. Des bruits de moteur me sortir de ma contemplation. Par la fenêtre j’apercevais le groupe s’affairer autour des voitures en chauffe, l’heure était venu de partir. Avant de franchir la porte pour la dernière fois, je pris soin de déposer la photo sur le buffet de l’entrée et d’écrire au dos « Alexandria », ainsi Sélia saurait où nous retrouver.



PDV Extérieur :


Les survivants arrivèrent en grand nombre au campement d’Alexandria, provoquant ainsi la folie à l’intérieur. Spencer se doutait que leur soudaine arrivée mettrait sa mère en colère, mais il considérait ces gens comme des amis à présent, et il n’était pas du genre à laisser des amis dans la mouise. Seulement après quelques minutes, Diane débarqua comme une furie, accompagné de Julien qui lui servait d’assistant.


Diane : « Mais que se passe t-il ici ? Pourquoi toutes ces voitures, puis tous ces gens ? » Agressa t-elle son propre fils.


Spencer : « Il faut que je te parle, mais pas ici. » Répondit ce dernier, se rongeant les sangs quand à la manière dont il allait pouvoir tourner tout ça.


Diane : « Mais où sont ceux qui sont partis avec toi ? » Lui demanda t-elle en les cherchant du regard.


Spencer : « Morts. » Répondit-il simplement et froidement.


Cette dernière le regardait d’un air choquée et ne semblait pas vraiment réalisé dans quoi ils s’étaient engagés en acceptant d’aider le groupe de Rick, puis la réponse froide de son fils la laissa perplexe. Le petit groupe de Nathan, ainsi que les autres, préférèrent rester à l’écart de cette dispute malgré le regard suppliant de Spencer pour qu’on lui vienne en aide.


Finalement, ce fut Abraham qui décida d’intervenir pour calmer les tensions.


Abraham : « Écoutez, on ferait mieux d’en discuter tranquillement à l’intérieur. » Proposa gentiment ce dernier, en désignant les gens qui les regardaient.


Diane : « Euh… Oui, suivez moi. » Dit-elle en se reprenant pour faire bonne figure face à ses citoyens qui attendaient d’elle un minimum de tenue.


Spencer remercia Abraham du regard, et invita les autres à les suivre, tout en les rassurant sur la suite. Diane paraissait très soucieuse et furax, tout le contraire de son fils qui, lui semblait confiant et détendu. La dirigeante, les emmena donc directement chez elle, et plus précisément dans son bureau. C’était une immense pièce ou deux canapés en velours s’imposaient au milieu. Il y avait tout le confort dont on pouvait rêver, que ce soit au jour d’aujourd’hui, ou même avant la maladie. Elle ordonna qu’on lui ramène des chaises, afin que tout le monde soit assis confortablement. Une caméra sur pied, qui apparemment ne dérangeait personne, se tenait non loin d’une immense armoire rempli de livres en tout genre. Spencer expliqua toute l’histoire de A à Z à sa mère. Cette dernière l’écoutait attentivement, sans lui couper la parole ne serait-ce qu’une fois, pourtant on pouvait remarquer à quel point elle en mourait d’envie. La perte des hommes que


Spencer avait embarqué avec lui la touchait énormément, car il était de son devoir d’aller en informer la famille, les proches, les amis qu’il leur restait, et cette tâche faisait partie de celles qu’elle détestait accomplir.


Spencer : « Negan n’était pas là-bas lors de l’attaque. » Ajouta t-il.


Diane : « Alors il court toujours. Nous sommes en danger Spencer ! »


Spencer : « Je sais, d’ailleurs, d’autre groupe en on fait les frais pas plus tard qu’hier. » Lui fit-il remarquer, en ayant un regard compatissant pour Nathan et ses derniers survivants.


Diane : « Si je comprends bien, tu me demandes de tous les accueillir ? » Demanda t-elle.


Spencer : « C’est ça. » Confirma ce dernier.


La dirigeante les regardait tous un à un en les dévisageant scrupuleusement. Son regard s’arrêta sur Maggie, en effet, la jeune femme avec son ventre bien rond ne pouvait pas passer inaperçue.


Diane : « Félicitations. » Lui dit-elle dans un sourire divin.


Maggie : « Merci. » Répondit-elle en imitant elle aussi un joli sourire.


Diane : « Où est Rick ? » Demanda t-elle soudainement revenue à la réalité.


Carole : « On a été séparé pendant une expédition, on s’est fait surprendre par des rôdeurs. » S’incrusta cette dernière.


Diane : « Oh… Mes condoléances. »


Abraham : « Ils ne sont pas morts. Ils nous rejoindront ici. » S’interposa t-il.


Diane : « Ils sont plusieurs ? » Questionna t-elle, cherchant qui d’autre manquait à l’appel.


Spencer : « Sélia et Ryley. » Répondit-il, coupant la parole à Abraham qui allait répondre aussi.


La femme devenue soudainement blanche comme un linge. C’était comme si elle venait de voir un fantôme.


Diane : « Ryley est… vivant ? » Lui demanda t-elle, les mains sur le visage.


Spencer acquiesça pour lui répondre. Visiblement, elle avait dut mal à y croire, car elle lui posa la question à plusieurs reprises. Elle finit par se ressaisir au bout d’un certain temps, puis se leva pour se racler la gorge afin d’attirer l’attention des survivants.


Diane : « Bien évidement, je ne vais pas vous jeter dehors alors que Negan est sans nul doute à vos trousses, cependant, je voudrais voir chacun de vous en entretien individuel. »


Daryl : « Et pourquoi ? » Demanda t-il subitement en se faisant remarquer pour la première fois depuis leur arrivée.


Diane : « Je préfère savoir à qui j’ai à faire, et j’en profiterais pour apprendre à vous connaître afin de définir vos tâches pour la suite dans l’enceinte d’Alexandria, enfin, dans l’éventualité que vous restiez. » Lui répondit-elle d’un air presque hautain.


Spencer : « Il nous reste des logements de libre pour vous installez. » Enchaîna ce dernier pour passer à autre chose.


Ce dernier les accompagna dans la ville afin de leur montrer les maisons encore disponibles. Nathan s’installa dans la première avec ses deux amis et le bébé qu’il portait dans ses bras. Puis vint la deuxième habitation, que Glenn, Beth, Jack et Maggie prirent. Chacun choisit avec qui il était prêt à vivre à présent.


Spencer : « Et voilà la dernière. Le meilleur pour la fin comme on dit. » Déclara t-il fièrement en se postant devant la maisonnette.


Elle était un peu plus grande que les autres, et possédait un plus grand jardin entièrement clôturé. Sa couleur lumineuse ne la rendait que plus attrayante en plus du soleil qui la berçait de sa douce lumière. Un petit porche servait d’entrée, où un rocking-chair se balançait au gré du vent juste devant la porte. A l’intérieur tout paraissait neuf, que ce soit la cuisine parfaitement bien aménagé toute en pierre, ainsi que le salon meublé et accompagné d’une belle cheminée à l’ancienne. Cette maison était la seule à ne posséder que trois chambres.


Mark : « J’adore ! » Déclara ce dernier en relookant la cheminée devant laquelle il se voyait déjà en train de se réchauffer.


Abraham : « On la prend ! » Confirma t-il en serrant la main de Spencer pour le remercier.


Daryl semblait moins convaincu que les deux autres hommes, non pas que la maison ne lui plaisait pas, bien au contraire d’ailleurs, mais parce que Mark allait lui aussi en faire partie. Il était obligé de cohabiter avec le type avec qui il avait eut le plus d’altercation dans toute sa vie.


Spencer : « Daryl ? Ça te va ? » Lui demanda t-il, curieux de son manque de réaction.


L’archer acquiesça simplement, puis partit à la recherche de sa futur chambre. Daryl ne perdit pas de temps pour y installer également les affaires de sa jolie brune qu’il attendait avec impatience. 

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