Les humains sont la cause à effet

Chapitre 23 : Fuir à tout prix

9174 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 25/08/2020 14:21

Chapitre 23 : Fuir à tout prix





PDV Daryl :


C’est après une bonne heure de route que nous arrivions à destination, en prenant soin de garer nos véhicules un peu avant, prêts à partir. Spencer proposa que trois de ses hommes restent en arrière au cas où nous serions forcés de fuir rapidement. Rick approuva l’idée, puis forma les équipes en fonction du plan que nous avions mit en place quelques heures plutôt.


Spencer : « Où sont les gardes ? » Demanda ce dernier.


Moi : « Il y en a deux là-bas, puis trois autres derrière. C’est bizarre, ils devraient être une bonne dizaine normalement. » Expliquais-je, surpris.


Abraham : « Ça sent bon pour nous ça ! » Se manifesta ce dernier, en désignant son sniper. « En quelques tirs c’est réglé. » Déclara t-il, d’un ton assuré.


Rick : « Abraham, Daryl et Carl vous vous postez à droite comme convenu. Mark, Hershel, Spencer, prenez le coté gauche. Nous on prend le devant. OK ? » Nous demanda le shérif attendant confirmation.


Tout le monde acquiesça puis s’élança à son poste. Dès que la voie serait libre pour entrer, il fallait à tout prix que je fonce au plus vite avec Abraham et Carl dans les premiers dortoirs à notre portée, car Nathan m’avait confirmé que Negan ne se trouvait jamais dans son bureau le soir.


Peu importe où il se planquait, tout ce que je voulais, c’était lui tombé dessus et enfin m’en débarrasser une bonne fois pour toute. Les balles silencieuses de nos sniper arrivèrent jusqu’aux gardes, laissant ces derniers s’effondrer juste devant nos pieds. De l’autre côté du mur on pouvait entendre des voix d’hommes.


Abraham : « T’entends comment ils parlent ? » Me demanda ce dernier, attendant une réponse de ma part.


Moi : « Ils parlent et voilà. » Lui répondis-je, agacé car je ne comprenais pas ce qu’il voulait dire.


Abraham : « Ils sont tous bourrés ! » Me fit-il remarquer.


J’ouvris de grands yeux et tendit un peu plus mes oreilles. En effet, Abraham avait raison, tous les hommes qui se trouvaient derrière étaient bel et bien saouls. Le shérif arriva jusqu’à nous, ne comprenant pas notre arrêt.


Rick : « Qu’est ce qui se passe ? » Nous demanda t-il, inquiet.

Abraham : « Non seulement on a l’effet de surprise, mais en plus ils sont tous pétés. » Lui expliqua t-il.


Rick : « Alors on fonce ! » Ordonna t-il.


Il fit signe aux autres de nous rejoindre. Glenn qui arrivait le dernier, avait du mal à cacher son angoisse. Hershel essaya tant bien que mal de le rassurer, pour lui rappeler pourquoi on faisait tout cela. Les paroles du vieil homme eurent l’effet escompté, car le jeune asiatique reprit son arme d’une main ferme et passa devant avec Abraham, Rick et moi-même. J’allais commencer mon escalade du haut de la première tour, comme c’était prévu à la base, mais Mark m’arrêta.


Mark : « Vu qu’ils sont sous alcool, on a pas besoin de s’embêter à monter tout là-haut. » Commença t-il.


Moi : « Ah ouais… et tu propose de rentrer comment ? » Lui demandais-je.


Mark : « Par la porte ! » Me répondit-il d’un air comme s’il me prenait pour un abruti.


Puis sans demander son reste, le colonel donna de légers coups contre la grande porte en taule devant nous. Le shérif n’eut pas le temps de le contrer, que la porte commença à s’ouvrir sur un homme titubant de gauche à droite, renversant au passage la moitié de son verre. Le militaire me regarda en me lançant un grand sourire, puis il lui planta un couteau dans la nuque de l’homme saoul, par conséquent, le combat débuta. Les collègues qui se trouvaient avec lui n’avaient pas eut le temps de percuter quoi que ce soit, qu’ils étaient déjà tous à terre, baignant dans leur propre sang. Face à nous se tenait l’immense bâtiment qui leur servait de dortoir. Ce dernier ne présentait aucun mouvement inhabituel, ce qui nous réconforta concernant notre discrétion réussie.


Moi : « Venez ! » Chuchotais-je presque en ouvrant la porte de l’ancien hôpital.


Les survivants me suivirent et s’y engouffrèrent tour à tour. Chacun savait à peu près quelles étaient les chambres vides et celles occupées.


Je pris la première avec Glenn, vu que ce dernier ne paraissait pas très serein à l’idée d’abattre quelqu’un pendant son sommeil, je préférais être avec lui au cas où il n’irait pas jusqu’au bout. Dans cette piaule, ils étaient trois. Je m’avança vers le plus près de la porte, un blond avec une queue de cheval qui semblait dormir paisiblement. Je devais avouer que c’était assez cruel quand à la manière de faire, mais je repensais à tout ce dont ces hommes étaient capable, et là mon hésitation disparut subitement laissant place à une profonde haine, puis ma lame s’enfonça doucement dans son crâne, brisant ainsi le silence par ce craquement d’os bien distinct. Le jeune asiatique se retourna avec le bruit, puis mit sa main devant sa bouche comme s’il allait gerber.


Moi : « C’est pas le moment de flancher Glenn ! Allez ! » M’exclamais-je pour l’encourager à faire de même.


Il hésita quelques secondes, puis finalement son couteau s’écrasa pile entre les deux yeux de sa victime. Il restait là, à fixer son acte, gardant la main sur le manche et la lame planté dans son front. Il semblait comme paralysé, finalement il finit tout de même par extirper son couteau dans un bruit similaire au mien, puis s’accroupit aussitôt pour vomir. Pendant qu’il rendait son déjeuner, je partis dans le fond de la pièce afin de m’occuper du troisième avant qu’il ne se réveille par les bruits que faisait le jeune homme.


Moi : « Ça va aller ? » Lui demandais-je, avant de sortir de la pièce.


Glenn : « Tu le dis pas aux autres hein ? » Me supplia t-il.


Moi : « Ça restera entre nous. » Lui promis-je, esquissant un léger sourire.


En sortant de la chambre, on pouvait entendre les bruits des couteaux se planter dans les corps des autres fidèles de Negan. Je continuais à avancer avec Glenn dans les autres pièces, mais j’attendais toujours avec autant d’impatience de tomber dans celle de ce malade pour en finir avec lui. Le shérif et Mark se tenait devant nous dans le couloir, quand soudain, une dizaine d’hommes armés de mitraillettes arrivèrent en face de nous. J’eus tout juste le temps de pousser le jeune asiatique et de me jeter avec lui pour éviter la rafale de balles qu’ils nous envoyaient. Rick et le colonel avaient également réussi à les éviter, ils se cachaient sur la gauche, ce qui nous permettaient donc de communiquer.


Rick : « Est ce qu’il y a moyen de contourner ce couloir pour aller de l’autre coté ? » Me demanda t-il, plein d’espoir.


Moi : « Non ! » Criais-je pour me faire entendre.


Les hommes aux mitraillettes gagnaient en terrain. On avait beau leur tirer dessus, ils arrivaient à éviter presque toutes nos balles, et vu que nos minutions diminuaient, il fallait à tout prix trouver une autre issue. Je réfléchissais à toute allure, on ne pouvait pas faire marche arrière, pas maintenant qu’on était presque au bout, me dis-je.


Moi : « Rick ! Les grenades ! » Hurlais-je.


Le shérif les extirpa de ses poches, puis m’en tendit une. Derrière nous, le reste du groupe attendait patiemment que je la lance pour avancer. Je regardais Rick qui transpirait à grosses gouttes et tremblait de la tête aux pieds. Comprenant son angoisse, je ne m’éternisa pas pour lancer la bombe. L’explosion qui s’en suivit fut impressionnante, et me rendit sourd quelques instants. A présent le passage était dégagé, mais le danger restait réel. Nathan arriva à ma hauteur.


Nathan : « Je sais où est la chambre de Negan. » Me confit-il, prêt à me la montrer.


Moi : « J’te suis. » Répondis-je simplement.


L’archer au capuchon me fit monter à l’étage supérieur, puis s’arrêta devant une porte double scellé par un cadenas. Ce dernier me lança un regard de désolation.


Nathan : « Quand il y a ce cadenas, ça signifie qu’il n’y est pas. » M’admit-il, presque énervé.


Moi : « Non ! » Hurlais-je en secouant la porte et la serrure dans tous les sens en priant pour qu’elle s’ouvre. « Putain ! » M’énervais-je du poing contre celle-ci.


Nathan : « Daryl ! » M’appela t-il. « Il reste Sélia à trouver. »


Moi : « Ouais, c’est au dessus. » Me rappelais-je.


Je ne prenais même plus le temps de marcher et de regarder dans chaque coin, à présent je courais le plus vite possible, car il ne fallait pas traîner ici, étant donné que Negan pouvait être n’importe où. J’entendais l’archer derrière moi qui m’appelait pour que je ralentisse le pas, mais mes jambes ne voulaient plus s’arrêter. J’angoissais tellement à l’idée de me retrouver face à une chambre vide, comme celle de Negan , que je voulais y arriver rapidement. Et si ce malade avait embarqué Sélia à l’extérieur ? Me demandais-je. Ça je n’y avais pas pensé, car après tout, il lui faisait faire tout ce qu’il voulait, donc rien ne me prouvait qu’elle était encore ici. Arrivé à sa porte, je pris la peine de frapper avant d’entrer, de peur de me prendre une balle dans la tête en guise d’accueil. Malheureusement, la chambre était vide, et je ne voyais aucune affaire de Sélia dans celle-ci, pas même une arme qui traînait.


Moi : « Putain ! » M’écriais-je, rageur.


Nathan : « Elle est peut être ailleurs. » Essaya de me réconforter ce dernier.


Moi : « Où veut tu qu’elle soit ? » Lui demandais-je, n’y croyant plus.


Pénétrer à l’intérieur s’était révélé être un jeu d’enfant, en revanche, retrouver la jeune femme allait être une tout autre histoire vu la superficie du bâtiment. J’entendis une voix familière un peu plus loin.


James : « Non pitié ! » Suppliait ce dernier, à genoux.


Abraham : « J’vois pas pourquoi j’en aurais ! » Rigolait-il en le torturant mentalement.


J’arrivais pile au bon moment, car Abraham allait réellement l’abattre.


Moi : « Non ! » Hurlais-je en me précipitant vers eux. « Ne le tue pas, il doit savoir où se trouve Sélia. » Lui expliquais-je pour enlever son air interrogateur.


James : « Elle était avec moi toute l’après-midi, mais après je ne l’ai plus vu. » Réussit-il à dire entre ses pleurs incessant.


Moi : « Alors c’est dommage pour toi ! » Répondis-je en donnant le feu vert à mon collègue.


James : « Pitié, elle ne doit pas être loin. Ne me tuez pas je vous en supplie, Daryl je vous ai quand même sauvé la vie. » Tenta ce dernier.

Rick, Hershel et Mark arrivèrent à ce moment là, suivit du reste du groupe.


Rick : « C’est bon pour nous, et de votre coté ? » Nous demanda t-il tout en observant la scène.


Abraham : « Ça devrait pas tarder à être réglé. » Répondit ce dernier d’un ton assuré.


Moi : « Va-y, tue le, il ne mérite pas mieux. » Lui dis-je sans aucune émotion tout en fixant du regard le médecin pour qui je n’éprouvais aucune pitié.


Abraham enclencha le chien de son revolver, quand une voix particulièrement familière hurla.


Sélia : « NON !!! »


Je me retourna subitement, surpris par cette entrée. Moi qui commençais à ne plus y croire, pourtant la militaire se tenait devant moi, arc en main. A priori, elle aussi paraissait surprise de nous voir ici. Spencer et plusieurs de ses hommes accoururent auprès de l’homme qui se postait aux côtés de Sélia.


Spencer : « Ryley ! » Hurla t-il, visiblement ravi.


La militaire, en revanche, semblait moins heureuse de nous voir.


Sélia : « Mais qu’est ce que vous foutez là ? » Nous demanda t-elle, sur un ton agressif.


Abraham : « Ça fait toujours plaisir de secourir une demoiselle en détresse ! » Fit-il remarquer.


Malgré sa réaction, plus que blessante, Alyssa accourut dans ses bras. La fillette pleurait de joie, et apparemment ne voulait pas la lâcher.


Rick : « Content de te revoir. » Dit ce dernier sur un ton froid.


Sélia : « Désolé, je suis contente de vous revoir aussi, c’est juste que je ne m’y attendais pas. » Mentit-elle, car je savais pertinemment pourquoi elle réagissait ainsi.


Nathan : « Le moment est plutôt mal choisi pour des retrouvailles vous pensez pas ? » Déclara l’archer, tout en souriant à la jeune femme.


Abraham : « Ouais c’est vrai, j’en fais quoi de cet asticot alors ? » Redemanda t-il, toujours le doigt posé sur la détente.


La militaire s’avança jusqu’à Abraham, et lui pria de reposer son arme.


Sélia : « James est important, lève toi. » Lui ordonna t-elle.

Ce dernier s’exécuta s’en rechigner.


James : « Qu’est ce que vous allez faire de moi ? » Demanda t-il, apeuré.


Sélia : « On va prendre ce qu’il te faut pour travailler et tu nous suit. » Lui répondit-elle en l’accompagnant. « On se rejoint en bas, on en a pas pour longtemps. » Ajouta la jeune femme avant de disparaître avec le médecin au bout du couloir.


Abraham : « Ça veut dire qu’on les a tous buter ? » Demanda t-il, étonné d’avoir si vite réussi.


Ryley : « Avec le vacarme que vous avez fait, il doit sûrement il y en avoir qui se planquent. » Déclara l’ami de Spencer.


Rick : « Alors on ne traîne pas. » Ordonna le shérif à l’assemblée.


Les survivants obéirent dans un même mouvement, mais moi je préférais rester là pour attendre le retour de Sélia et de James. C’est après plusieurs minutes et un sac remplit dans les bras qu’il revinrent.


James : « Je tiens juste à souligner la bêtise que vous êtes en train de commettre. » Lui dit-il.


Sélia : « Je ne pense pas que tu manquera à Negan. » Se moquait-elle.


James : « Même si le fait de m’enlever contre mon gré le mettra sûrement en colère, le plus important pour lui sera de voir votre absence, et tous ses hommes morts bien sûr. » Ajouta ce dernier, se battant avec le sac trop lourd pour lui.


Sélia : « Et ben je suis bien contente car je ne serais pas là pour voir ça. » Lui répondit-elle pour écourter la conversation. «Maintenant avance, on est pressé. » Ajouta t-elle en le poussant devant elle.


Au fur et à mesure qu’on descendait les escaliers, des détonations résonnaient dans le bâtiment. C’est en sortant de la bâtisse qu’on put découvrir ce qui se passait et d’où venait ces bruits. Ça tirait dans tous les sens, certains fidèles de Negan s’étaient planqués et avaient attendu sagement pour nous prendre au piège. J’entendais le shérif hurler au reste du groupe de fuir jusqu’aux véhicules. Un peu plus loin j’apercevais Abraham qui fuyait en se tenant l’épaule. Spencer de son coté tentait d’aider les siens qui se faisaient tirer dessus comme des lapins.


Moi : « Faut y aller ! » Ordonnais-je, en poussant d’abord le jeune médecin devant nous.


Ça pouvait peut être paraître cruel, mais après tout, s’il devait en avoir un de nous trois qui y reste, autant que ce soit lui. La jeune femme me lança un regard noir, puis le suivit tout en levant son M16 pour être parée au tir. Le grand portail était ouvert, ce qui laissait entrer les revenants. Ces derniers déambulaient parmi nous, attirés par les coups de feu, mais heureusement ils n’étaient pas assez nombreux pour nous poser problème, du moins pour l’instant. Je courais derrière Sélia, et me retournais de temps en temps pour tirer au hasard sur ceux qui nous coursaient. Hershel et Michonne nous aidèrent à nous débarrasser des trois hommes qui ne voulaient pas nous lâcher depuis notre sortie.


Michonne : « Par là, vite ! » S’écria cette dernière en nous montrant le chemin.


Les voitures se trouvaient à peine à un kilomètre du camp, mais quand on fuyait pour sauver sa vie, cette courte distance pouvait nous être fatal. Je me trouvais devant, avec Rick et Mark qui venaient juste de nous rejoindre, quand j’entendis Sélia hurler à l’arrière. Ayant reconnu aussitôt sa voix, mon sang ne fit qu’un tour, et mon cœur s’arrêta un instant. Même si j’avais peur de ce que j’allais découvrir, je me retourna immédiatement. Mark réagit au quart de tour, malgré sa blessure qui le tiraillait, car il empoigna son sniper, puis fit tomber les deux hommes à terre. Malheureusement, il était trop tard. J’avais tant espéré de ne plus subir de pertes, et ce soir plus que jamais.




PDV Sélia :


On courait sans s’arrêter. L’adrénaline me portait, et grâce à elle, je ne ressentais pas la douleur du point de coté que je traînais depuis le début de notre fuite. Daryl, Michonne, James et Mark se trouvaient juste devant nous, tandis que j’étais à l’arrière avec Hershel. Je pouvais voir le vieil homme à bout de souffle même dans la nuit, pourtant il tenait le rythme.


Moi : « Allez Hershel, on y est presque. » L’encourageais-je.


Ce dernier réussit à rattraper le petit écart qu’il y avait entre nous, quand soudain, il s’écroula sur moi, me faisant tombé au passage. La chute fut assez violente, car j’avais à présent tout son poids sur moi, et mes côtes déjà fragilisées se réveillèrent sous l’impact. D’un geste délicat, je repoussa son corps sur ma droite, tout en hurlant son nom pour qu’il se remette sur ses jambes, mais ce dernier se contentait de me fixer intensément. Ses lèvres tremblantes essayaient de former des mots, puis dans un dernier effort, il me murmura :


Hershel : « Veille sur mes filles Sélia… Merci pour tout. »

Du sang s’écoulait de sa bouche, puis son regard se posa sur moi pour finalement s’éteindre dans un dernier souffle. Même si j’avais compris que s’en était finit, je n’arrivais pas à l’accepter.


Moi : « Hershel… J’ten prie ! Qu’est ce que j’vais dire à Maggie ? » Lui demandais-je comme s’il allait me répondre. « Et qui va s’occuper du petit ? » Criais-je. « Non, j’ten supplie… On avait dit plus de morts, pas toi... » Pleurais-je sans pouvoir m’arrêter.


Des voix à l’arrière hurlaient mon prénom, mais je restais là, le regard perdu dans le sien. Sans réfléchir, je ramassa son arme, puis me mit à tirer sur tous ce qui s’avançaient vers moi, que ce soit rôdeurs ou humains, à présent ils étaient pareil, des monstres assoiffés de sang, tuant les miens froidement les uns après les autres. Les larmes coulaient à flot sans que je ne cherche à les retenir. Une folle envie de hurler et de tout envoyer promener me prit subitement. Rick et Daryl vinrent me rejoindre pour m’aider à finir le boulot, car autant le faire jusqu’au bout et bien. Les moteurs des voitures ronronnaient plus loin et commençaient à attirer beaucoup trop de revenants.


Rick : « On rentre ! » Nous ordonna t-il.

Le chasseur me lança un regard en coin pour s’assurer que j’allais obéir.


Daryl : « Sélia ! » M’appela t-il, voyant que je ne bougeais pas de ma position.


Moi : « Laisse moi juste le temps de faire une dernière chose. » Lui répondis-je, en lui montrant au loin le corps du vieil homme qui commençait à se relever.


Daryl comprit ce que j’attendais, de ce fait, il me laissa faire. Le cadavre de l’ancien fermier s’avança jusqu’à nous, puis dans un dernier regard pour l’homme que j’appréciais tant auparavant, j’abattis mon couteau derrière sa nuque tout en reposant délicatement son corps au sol.


Daryl : « Il faut y aller Sélia ! » Hurlait-il.


Moi : « Pas sans lui ! » Criais-je en lui désignant le corps du vieil homme que je commençais à soulever.


Daryl : « Bon sang on a pas le temps, ils peuvent se ramener à tout moment. » S’énerva t-il soudainement.


Moi : « Je le ramènerais avec ou sans toi. » Lui dis-je d’une voix plus que déterminée.


Sur ces paroles, l’archer me rejoignit afin de m’aider à transporter le corps de notre défunt médecin. Pour quitter cet endroit maudit une bonne fois pour toute, je suivis le chasseur jusqu’à son pick-up où Carole et Alyssa nous attendaient, puis tout en pleurant silencieusement, je me mis dans la benne, au coté de cet homme qui venait de laisser sa vie pour sauver la mienne, encore une fois.




PDV Extérieur :



Le groupe de Rick arriva au manoir plus rapidement qu’à l’aller. Tout le monde semblait à bout de nerf et au bord de l’épuisement. Beth ouvrit le portail pour les laisser entrer. Cette dernière ne s’imaginait pas un instant quelle terrible découverte elle allait faire. Le shérif tenait son fils près de lui, comme si le fait que Carl soit encore présent était un cadeau du ciel. Malgré la seul perte qu’ils avaient eut, le shérif savait que l’annoncer ne serait pas une mince affaire, et continuer à avancer sans cet homme également. Hershel était un pilier pour le groupe, ce vieil homme avec ses connaissances de médecine et sa sagesse les avait plus d’une fois tiré d’affaire, mais à présent ils allaient devoir continuer sans lui.


Carole : « Rick! » L’appela t-elle. « Il y a des blessés ! » Dit cette dernière en désignant Mark qui commençait à devenir blanc en se tenant le flan, et Abraham qui épongeait le sang coulant de son épaule.


Le shérif secoua la tête pour reprendre ses esprits, puis lança les directives.


Rick : « Oui… Sélia ! » Hurla ce dernier, ne pouvant s’empêcher de regretter déjà l’absence du vétérinaire.


La jeune femme arriva aussitôt, les larmes aux yeux. Rick la regarda quelques instants, comme pour partager sa douleur, puis quand il entendu les cris et les pleurs des deux enfants Green, il comprit immédiatement la tristesse de la militaire.


Rick : « Tu penses pouvoir t’occuper des blessés ? » Lui demanda t-il, gentiment.


Sélia se contenta d’acquiescer simplement, toujours avec ce regard absent, puis ajouta :


Sélia : « Je prends James avec moi, il sera utile. » Lui dit-elle en désignant le jeune médecin plus loin.


Rick : « Tu penses qu’on peut lui faire confiance ? » Demanda t-il, inquiet.


Sélia : « Pour soigner oui, pour le reste j’en sais rien Rick. » Avoue cette dernière, agacé de ses questions qui lui paraissait futile sur le moment.


Puis elle partit avec les blessés ainsi que James dans la chambre d’Hershel, là où se trouvait tout son matériel. En ouvrant la petite valise, elle s’aperçut que le stock avait grandement diminué.


James : « Il faut vous retirez la balle dans un premier temps. » Dit le jeune médecin à Abraham qui le fixait méchamment.


Abraham : « Qu’est ce que t’attends alors ? » L’agressa t-il.


James préféra ne pas répondre à cette agression gratuite, puis commença à s’occuper de sa blessure, tandis que Sélia de son coté, soignait la vilaine plaie de Mark. Le colonel s’était fait agressé au couteau par un des hommes de Negan.


Mark : « Je commence à me faire trop vieux pour les combats au corps à corps. » Lui avoua t-il.


Sélia : « C’est dans la tête. » Lui dit-elle simplement, toujours cet air absent sur le visage.


Mark : « J’aimais beaucoup Hershel, ça va faire un vide sans lui. » Ajouta t-il pour réconforter la jeune femme.


Sélia : « J’ai pas vraiment envie d’en parler Mark. » Répondit-elle sur un ton autoritaire.


De l’autre coté du manoir, Glenn tentait de faire sortir Maggie de sa chambre qui s’y était enfermée à double tours. Le jeune asiatique restait démuni face à sa fiancée en pleurs, et même Beth n’arrivait pas à lui faire entendre raison. Tout le monde paraissait sous le choc à l’annonce de la mort du vieil homme, lui qui était tant apprécié. Michonne se mit dans un coin afin de refaire l’inventaire sur le reste de leurs munitions. Nathan et Spencer discutait tranquillement plus loin. Rick de son coté, réfléchissait sur ce qu’ils allaient faire maintenant, car il se doutait bien que Negan tenterait une vengeance, que ce soit pour tous les éliminer ou faire comme avec le groupe de l’archer au capuchon. Pour ce dernier il était hors de question d’attendre sagement ici pour se faire cueillir.


Daryl : « On a eu beaucoup de chance quand même non? » Demanda le chasseur au shérif.


Rick : « Ouais, vu le nombre qu’ils étaient, on peut dire qu’on s’en est plutôt bien tiré. Enfin...pas lui. » Répondit-il tristement en songeant à son ami.


Daryl : « J’suis désolé pour Hershel. » Réussit-il à dire. « D’ailleurs, Sélia a tenu a ramener son corps, il est dans le pick-up. Ça serait bien de s’en occuper dignement. » Ajouta t-il.


Rick hocha la tête, tout en se passant les mains sur le visage.


Michonne : « Désolé de vous coupez, mais je viens de compter les munitions, et ce que je peux vous dire c’est qu’on a pas intérêt à se faire attaquer dans les prochains jours. » Déclara t-elle.


Daryl : « On aura qu’à aller en chercher. » Répondit-il.


Michonne : « C’est vrai que les armes ça court les rues. » Lui dit-elle sur un ton agacé.


Daryl : « C’est pas d’ma faute si y a plus rien,OK! » S’énerva immédiatement ce dernier.


Rick : « On est tous encore sous le choc de l’attaque, pour ce qui est des munitions on verra ça en temps et en heure. Allez vous reposer maintenant, après une bonne nuit on y verra plus clair. » Proposa t-il.


Daryl : « Ouais... » Dit-il, en s’éloignant.


Maggie refusait toujours de sortir de sa chambre, seule Beth, Rick, Daryl, Glenn, Sélia et Carole partirent enterrer le vieil homme. La tombe se creusa dans le plus grand silence. L’instant fut écourté par le froid qui régnait dehors, mais aussi parce que sa perte restait trop fraîche et inacceptable pour eux. Par la suite, Carole et Rick prirent le soin de libérer les dernières chambres qu’il restait pour leurs invités. Beth s’activa pour préparer un repas pour tout le monde, malgré ses yeux rougies et ses pleurs incessant. La jeune fille prenait énormément sur elle, car comme lui disait si bien son père, « On a tous un rôle à jouer. »




PDV Sélia :


Moi : « Voilà, c’est recousu. Par contre ne fait pas de mouvements brusque pendant plusieurs jours, sinon les points sauteront. » Lui expliquais-je, tout en rangeant le matériel.


Mark : « Je ferais attention, merci ma belle. » Me répondit-il en posant son regard dans le mien. « Je suis si heureux de te revoir en vie. » M’avoue t-il en me caressant la joue.


Évidemment, j’étais soulagée d’être de nouveau avec eux, mais j’avais comme un poids dans l’estomac. Cette angoisse que Negan débarque d’un jour à l’autre, et la perte subite d’Hershel n’étaient pas prêt de me quitter de si tôt. Le militaire semblait plus que ravi de mon retour ici, ainsi que tous les autres, car après tout ce qu’ils avaient fait pour me tirer de ce mauvais pas, je ne pouvais qu’être comblée d’avoir trouver des gens qui tenaient autant à moi. Le sentiment de soulagement, mêlé à celui du décès du vétérinaire me plongeait dans une profonde mélancolie que j’avais du mal à cacher, et ça, Mark le voyait bien.


Moi : « Merci pour tout ce que vous avez fait pour moi. » Dis-je en regardant également Abraham.


Abraham : « Ce fut un plaisir princesse. » Me répondit-il en grimaçant quand à la douleur de son épaule.


James : « Je vous avait pourtant dit de ne pas bouger. » Lui dit le jeune médecin, tout en s’emmêlant les doigts dans le fil.


Abraham : « C’est jamais agréable de se faire recoudre par un novice ! » Rétorqua ce dernier.


Je ne pus retenir un léger ricanement. Les blagues et les réflexions d’Abraham m’avaient beaucoup manquées. Le fait de les voir ainsi, en bonne santé, et bien vivant me faisait prendre conscience de la chance qui continuait de nous sourire. J’aurais tout donné pour qu’Hershel soit avec nous en ce moment même, cependant ça s’était passé autrement, et je ne pouvais rien y changer.


James : « Voilà, ça ira comme ça. » Termina le médecin en me redonnant le matériel.


Abraham : « Enfin ! Maintenant j’peux te prendre dans mes bras, du moins avec celui qui est encore valide. » Me dit-il en m’invitant à prendre place contre son torse.


Le médecin semblait mal à l’aise face à nos retrouvailles, il ne savait pas vraiment où il avait le droit de poser le regard. Écourtant les retrouvailles, je pris soin de ramener James en bas auprès du shérif, afin de savoir où il comptait le placer en attendant de pouvoir l’intégrer avec le reste du groupe. J’eus à peine le temps de faire deux pas, que Carole et Alyssa vinrent se jeter sur moi. A la force de leur étreinte, je pouvais presque sentir mes os craquer les uns après les autres.


Abraham : « Laissez là respirer vous êtes en train de l’étouffer. » Plaisanta ce dernier.


Carole : « Excuse nous, c’est… l’émotion. On te croyait tous morte, alors te revoir comme ça… vivante. » Essayait-elle de formuler.


Moi : « Morte ? » Demandais-je, ne comprenant pas vraiment.


Carole : « Oui, quand Nathan et Daryl sont revenus, c’est ce qu’ils nous ont dit. » Me conta cette dernière.


En parlant du loup, le chasseur débarqua dans la grande salle.


Moi : « Euh Carole, tu peux me rendre un service ? » Lui demandais-je.


La femme acquiesça immédiatement.


Moi : « Amène James à Rick pour savoir où est-ce qu’on pourrait le mettre en attendant. » Ordonnais-je.


James : « Je ne suis pas un objet. » Protesta t-il.


Je l’ignora pour partir rejoindre Daryl qui venait à présent de sortir dehors. L’air frais de la nuit me surpris, mais je voulais tellement le serrer dans mes bras, que ça ne m’arrêta pas dans ma démarche. Dans l’obscurité, je pouvais discerner une petite lumière rouge, celle de la cigarette qu’il venait de s’allumer. C’est dans la plus grande discrétion que je m’avançais jusqu’à lui, espérant ainsi le surprendre.


Daryl : « Ne me dis pas que t’essayes d’être discrète là ? » Me lança t-il, en se moquant gentiment de ma mauvaise performance.


Moi : « C’est pas sympa, car j’essayais vraiment de faire le moins de bruit possible. »


Daryl : « C’est raté. » Se moqua t-il.


Moi : « Ça doit être la fatigue. » Me défendis-je.


Daryl : « Tu veux une cigarette ? » Me demanda t-il en me tendant le paquet.


Malgré mon envie constante de nicotine, ce n’était pas de ça que je rêvais depuis plusieurs jours, par conséquent, je refusa le paquet et fondis sur lui. Finalement, je venais de réussir à le surprendre, car dans l’action, il lâcha sa cigarette au sol. L’archer répondit rapidement à mon baiser, et m’entoura de ses bras musclés. Dire qu’il y avait encore seulement quelques heures, je me disais que jamais je ne le reverrais, et pourtant, j’étais là, dans ses bras à l’embrasser tendrement. Ma bouche ne voulait plus quitter la sienne, de peur de ne jamais la revoir. Je fus forcer de me séparer de ses lèvres pour reprendre mon souffle, et c’est à ce moment là que ces mots sortirent sans que je n’y songe un seul instant, ni sans pouvoir les retenir.


Moi : « Je t’aime Daryl Dixon... » Lui avouais-je dans un souffle.


Bien sûr que je ne m’attendais pas à une réponse immédiate de sa part, connaissant le personnage, je savais que ce n’était pas le genre d’homme à faire de grandes phrases, mais c’est justement ce que j’aimais chez lui. Sa façon brutal de dire les choses, ainsi on savait à quoi s’attendre avec Daryl. Malgré l’heure tardive, la lune nous éclairait de sa douce lumière blanche, ainsi je ne manquais rien de son expression surprise. Je sentais qu’il essayait de dire quelque chose, mais je n’en avais pas besoin, je voulais juste qu’il sache ce que je

ressentais pour lui, je n’attendais rien en retour.


Moi : « Ne dis rien silteplait... » Murmurais-je à son oreille.


Puis cette fois-ci, ce fut sa bouche qui se colla sur la mienne pour une énième danse enflammée. Sa langue n’eut même pas besoin de forcer le passage. Ce simple contact me fit frissonner de la tête aux pieds. Tellement de temps passé sans contact humain que mon corps réagissait au moindre frôlement. Je passais et repassais mes mains dans ses cheveux, appréciant le simple fait qu’ils avaient beaucoup poussés.


Daryl : « J’ai pas vraiment eut le temps de les couper. » Me dit-il, en sentant mes mains joués avec.


Moi : « Tant mieux car j’adore. » Ajoutais-je.


Daryl : « Tu m’a manqué. » Admit-il, en me caressant la joue d’une main.


Moi : « C’est vrai que tu m’as cru morte ? » Le questionnais-je, en repensant aux paroles de Carole.


Daryl : « T’étais dans les bras de ce type, puis tu bougeais plus… et ce malade là qui rigolait... » Tentait-il de m’expliquer. « Qu’est ce qu’il t’a fais ? » Me demanda t-il, subitement en changeant de ton.


Moi : « Comment ça ? »


Daryl : « Est ce qu’il t’as fais du mal ? »


Moi : « Quelques côtes cassées, un œil au beurre noir, puis un petit coma de 24H. »Lui expliquais-je, en disant tout cela sur le ton de la plaisanterie.


Le chasseur serra les poings, suite à mon aveu, puis se mit à faire quelques pas autour de moi en prenant un air songeur. Je le regardais faire sans rien dire, car connaissant son fort caractère, je savais qu’il s’en voulait et qu’il n’allait pas tarder à s’énerver contre lui-même. Je pouvais sentir toute sa colère et sa frustration émanés de lui, mais qu’aurait-il put faire de plus même en ayant été présent ?


Daryl : « Je l’aurais ce fis de pute ! » S’écriait-il.


Il commençait à s’emporter, et j’étais planté là, à regarder bêtement le spectacle. Ne sachant trop quoi faire, je tenta une diversion pour le faire passer à autre chose, car on avait eut assez d’émotions pour la journée. Je me jeta donc dans ses bras, en le suppliant d’arrêter, et étrangement, l’archer finit par se calmer. Sa présence me rassurait et me donnait envie de continuer à vivre. On était bien ici, j’aurais pu y rester des heures entières sans bouger, mais le froid commençait à bien se faire sentir sur nos corps, de ce fait, le chasseur me fit signe qu’il était temps pour nous de rentrer.






PDV Daryl :



Je n’arrivais même pas à exprimer mon soulagement de l’avoir enfin retrouver, et qui plus est, en vie. Sélia avait plus de facilité que moi quand il s’agissait de dire les choses, ou de parler sentiments. Ces mots résonnaient encore dans ma tête, des mots qu’on ne m’avaient jamais dis de toute ma putain de vie. Que ce soit mes parents, ou encore une femme, ou même mon frère, personne ne m’avait dit je t’aime.


Un mauvais rêve me réveilla en sursaut. Pendant un instant je ne savais même plus où j’étais. Une légère odeur de vanille émanait des draps, mais quand je me retourna pour me rapprocher de Sélia, je fis face à lit vide. Sûrement n’avait-elle pas réussi à trouver le sommeil ?


Après ce qu’elle venait de traverser et de subir à cause de Negan, la jeune femme devait probablement être perturbée.


L’ambiance dans le manoir était mitigée. D’un côté il y avait Glenn, Beth, Maggie et Rick qui tiraient de sacrées têtes d’enterrement, ce que je pouvais bien sûr comprendre, et de l’autre coté, les autres survivants qui semblaient décontractés et prêts pour affronter cette nouvelle journée. Pour la première fois depuis que je vivais avec eux, j’étais le dernier levé, d’ailleurs Abraham me le fit fièrement remarquer.


Abraham : « Alors on fait la grasse mat ! » Me dit-il en m’offrant une tasse de café.


Moi : « Si à chaque fois que je traîne au lit tu me sers mon café, j’suis prêt à recommencer tous les jours. » Lui répondis-je accompagné d’un clin d’œil.


Abraham : « C’est pas moi ta gonzesse j’te signales. »

Sélia s’avança jusqu’à nous, un air étonné sur le visage.


Sélia : « Et ben, pendant mon absence de nouveaux liens se sont crées apparemment. » Remarqua t-elle.


Abraham : « Ah que veux tu, c’est peut être le début d’une grande histoire d’amour ! » Rigolait ce dernier en me chambrant.


Moi : « Plutôt crever. » Rétorquais-je en le regardant s’éloigner.


Sélia : « Bien dormi ? » Me demanda t-elle.


Moi : « Ouais… Ça faisait longtemps. » Lui répondis-je.


Sélia : « Serais-ce dut à ma présence ? » Plaisanta t-elle en se rapprochant de moi.


Moi : « Peut être. » Suggérais-je en affichant un petit sourire moqueur.


A la voir de près, je pu remarqué qu’elle avait repris des couleurs, et qu’elle semblait moins stressé par sa fuite du campement de Negan, mais je me doutais bien, que la jeune femme devait tourner ça en boucle dans sa tête. Et puis la mort d’Hershel l’avait sacrément secoué, mais Sélia était une femme qui savait retenir la douleur en elle afin de ne pas la montrer.


Rick : « Bon, avec ce qui s’est passé hier, on à tous du mal à encaisser le choc, mais… on manque cruellement de nourriture, et le stock de médicaments est au plus bas. » Annonça subitement le shérif, coupant ainsi toutes les conversations en cours.


Mark : « Qu’est ce que tu proposes ? » Demanda le colonel, se tenant déjà prêt pour partir, malgré sa blessure toujours douloureuse.


Rick : « Il me faut des volontaires. Il reste encore une ville, pas trop loin, qu’on pas eut le temps de visiter. On aurait toutes nos chances là-bas pour trouver ce qui nous manque. » Expliqua t-il, haut et fort.


Mark : « Je suis partant ! » S’écria t-il aussitôt.


Abraham : « Moi aussi ! » Dit ce dernier en se levant de sa chaise.


Sélia : « Hors de question ! » S’exclama la jeune femme allant contre ses deux amis. « Il vous faut un minimum de repos. »


Abraham : « Tu plaisantes là j’espère ? » Demanda ce dernier, soudainement inquiet.


Sélia : « Oh non je ne rigoles pas, et ce n’est pas négociable. » Confirma t-elle, se tenant bien droite, prête à affronter leur supplications.


Mark : « Et qui va y aller alors ? » S’écria ce dernier d’un air rageur.


Carole : « Vous n’êtes pas les seuls à savoir vous battre. Je suis partante Rick ! » S’incrusta t-elle.


Le shérif approuva d’un signe de tête, laissant les deux hommes perplexe.


Ryley : « J’suis ton homme ! » Lança ce dernier.


Spencer : « Quoi ? On vient de te retrouver, tu va pas déjà repartir ? » S’étonna t-il, déçu.


Ryley : « Ces gens m’ont aussi sauvé la vie, et je me plais bien ici. » Expliqua t-il.


Spencer ne semblait pas comprendre pourquoi son ami tenait tant à les aider, mais connaissant le fort caractère et la détermination dont ce dernier pouvait faire preuve, il préféra ne rien ajouter.Le silence s’installa quelques instants, personne ne semblait prêt à repartir prendre des risques dès aujourd’hui.


Moi : « J’viens aussi. » M’écriais-je, en voyant que personne ne voulait y aller.


Rick : « Je préférais que tu restes ici Daryl. » Me répondit le shérif.


Moi : « Pourquoi ça ? » Lui demandais-je, vexé de son refus.


Rick : « Tu es le seul à chasser, et on est pas sûr de trouver de la nourriture là-bas, donc tu seras mieux ici à essayer de ton coté. »


Moi : « OK, mais vous comptez partir à trois ? » Rétorquais-je, pour lui faire prendre conscience qu’ils n’étaient pas assez.


Rick : « Non, il faudrait encore au moins une autre personne. » Me répondit-il, en prenant un air désolé que je ne compris pas immédiatement. « Sélia, tu te sens prête ? » Lui demanda t-il.


Sélia : « Pas de problème chef ! » S’exclama la jeune femme.


Moi : « Wow wow wow ! Tu plaisantes là ? » L’agressais-je.


Tous les regards étaient à présent dirigés sur nous. Je fixais durement le shérif, mais ce dernier ne semblait pas prêt à décrocher.


Rick : « Daryl, il me faut des gens qui savent se battre pour y aller, et Sélia en fait partie, puis elle vient d’accepter. » S’expliqua t-il.


Moi : « Elle sort tout juste de ce truc de merde, et toi tu prends même pas la peine de la laisser se reposer un peu ! »


Sélia : « Daryl calmes toi. » Essaya t-elle.


Moi : « Non j’me calmerais pas, et toi pourquoi tu dis amen à tout ce qu’il dit ? » Continuais-je de m’énerver.

Je montais dans les tours, et le simple fait d’imaginer de nouveau Sélia loin de moi ne faisait qu’accroître ma colère.


Sélia : « On a besoin de bouffe Daryl. »


Moi : « Ouais… Et c’est une raison pour partir te faire buter !!?! »


Sélia : « On sait tous en se levant le matin ce qui peut nous arriver, ça on en est tous conscient, mais pour notre survie on a pas d’autres choix que de prendre des risques Daryl, et toi, t’en est conscient de ça? » S’énerva la jeune femme en se tenant face à moi, les mains sur les hanches.


Sur ce coup là, elle venait de me clouer le bec comme il fallait, seulement, ça n’atténuais pas ma rage pour autant, bien au contraire.


Moi : « Parfait ! Faites comme vous voulez ! Allez tous vous faire bouffer, mais c’est pas moi qui creuserais vos putains de tombes ! » Hurlais-je, m’éloignant tout en cognant sur tout ce qui me tombait sous la main.


Je n’arrivais pas à croire que Rick puisse me faire un coup pareil. Il m’avait pourtant vu me mettre dans tous mes états pour cette femme, alors soit il le faisait exprès, ou soit il ne voyait définitivement rien autour de lui. Avec le temps j’avais appris à l’écouter et le respecter, mais là, j’avais juste envie de lui foutre une bonne branlée. Et pourtant, me dis-je, je n’ai rien tenté contre lui, en partant ainsi, j’ai tout bonnement capitulé. Si le groupe de Nathan était resté, j’aurais pu accompagner Sélia à cette excursion, car le jeune homme était aussi un très bon chasseur, mais ils avaient préférés rentrés.


Une fois de plus, j’avais trouvé refuge dehors, et j’observais la forêt qui s’étalait sous mes yeux. Ces immense contrée qui d’apparence paraissait si paisible, cependant, la mort nous y attendait les bras grands ouverts. Je devais faire partie des rares gens qui ne regrettait rien de leur vie d’avant, vu que je n’en avais pas vraiment eut. J’habitais un studio pourri, j’enchaînais les petits boulots, histoire d’avoir un peu de fric pour aller me bourrer la gueule avec Merle, et je tirais un coup de temps en temps, voilà à quoi ma vie se résumait. Tandis qu’à présent, des gens écoutaient mon avis, je chassais pour les nourrir, et une femme m’aimait. Tout se bousculait dans ma tête, je n’arrivais plus à réfléchir, et à comprendre pourquoi je venais de réagir avec autant de violence envers ces personnes qui comptaient tant pour moi.


J’étais bien conscient des risques qu’on devait prendre pour survivre, mais je n’étais plus d’accord sur la place de Sélia dans ce groupe. Rick l’envoyait constamment en mission de ravitaillement, certain qu’il ne lui arriverait rien, sous prétexte qu’elle sait parfaitement se battre et que c’est une ancienne militaire, en attendant, elle avait faillit y passer plus d’une fois depuis qu’elle nous avait rejoins, et ça, je ne pouvais plus le supporter. Je reconnus le bruit distinct de sa démarche.


Sélia : « Daryl. » Murmura t-elle timidement en se rapprochant.


Moi : « Alors tu va vraiment y aller ? » Demandais-je, connaissant déjà la réponse.


Sélia : « On a tous un rôle un jouer et tu le sais mieux que quiconque ici. » Me répondit-elle.


Moi : « Et si tu ne reviens pas ? »

Rien qu’à prononcer ces mots, j’eus une horrible sensation dans le ventre, comme si on m’arrachait les tripes.


Sélia : « Je reviendrais. » Me dit-elle dans un souffle en collant son visage près du mien. « Toujours. » Me promis t-elle.


Sa bouche se plaqua sur la mienne pour la dévorer. Je sentis toute la passion dans ce baiser, puis ses mains commencèrent à se balader sous ma chemise, passant ainsi directement sur ma peau nue. Des frissons me parcouraient tout le long du dos.


Moi : « Sélia... » La suppliais-je d’arrêter, dans un chuchotement.


Elle m’ignora complètement, et m’embrassa de plus bel, avec encore plus d’intensité. On avait beau être dehors dans la fraîcheur du matin, je commençais à ressentir la chaleur circuler dans mon corps. Bon sang que cette femme m’avait manqué ! Me dis-je. L’envie de m’éclipser quelques instants avec elle me prit soudainement. Je remis mon arbalète en place, puis je la souleva du sol sans trop d’effort.


Sélia : « Daryl mais qu’est ce que tu fais ? » Hurlait-elle, surprise de se retrouver dans mes bras.


Moi : « Tu m’a cherché ! » Rigolais-je en poussant la porte d’entrée.


On était obligé de passer par la grande salle pour accéder à notre chambre, mais j’en avais rien à faire qu’on nous regarde de travers, car je voulais juste être avec elle. En entrant dans la chambre je la posa délicatement sur le lit, tout en l’embrassant dans le cou.


Sélia : « Daryl…. » Me supplia t-elle de nouveau dans un gémissement.


Cette femme avait l’incroyable capacité de provoquer instantanément le désir en moi. D’un simple baiser, elle réussissait à me rendre fou. Ses mains agrippèrent bestialement mes cheveux sous l’effet des baisers, puis elle finit par m’enlever le haut de force. Bien sûr je ne perdis pas de temps pour faire de même avec elle, et nos bouches se retrouvèrent de nouveau pour un long baiser passionné. Je caressais tendrement sa peau douce et chaude quand elle me bascula sur le coté pour se mettre au-dessus. Elle m’embrassa fougueusement tout en enlevant mon pantalon, puis y plongea sa main chaude, imitant des mouvements de va et vient. Le désir montait tellement vite en moi, que j’avais l’impression d’être comme une cocotte minute prête à exploser. Je ne pouvais plus attendre, par conséquent, je repris ma place et nos corps s’unir dans un mouvement parfaitement exécuté. Ses gémissements me firent accélérer la cadence, lui arrachant par moment, quelques hurlements de désir. Je ne pensais plus qu’à elle, je ne voyais plus qu’elle, je ne sentais plus qu’elle. Je voulais ne faire qu’un avec elle. Je sentais que ma jolie brune était proche de l’orgasme. Son souffle chaud dans mon cou, sa respiration accélérée, et ses ongles s’enfonçant dans ma chair, tout était réunit pour finir ce moment magique comme il se devait. Puis dans un dernier élan, elle se cambra contre moi en lâchant un cri de jouissance en parfait accord avec le mien. Mon corps en sueur s’écroula doucement à coté du sien, puis son regard émeraude se posa dans le mien. Tout me paraissait si simple à présent. Ma main caressait délicatement sa joue, jouant avec une mèche qui lui tombait sur le visage.


Sélia : « Quelle performance ! » Me dit-elle dans un divin sourire.


Moi : « C’est toi qui me donne toute cette force. » Lui répondis-je sincèrement.


Je pouvais rester à la regarder ainsi pendant des heures, malheureusement, l’instant magique prit fin quand on frappa à la porte.


Mark : « Sélia, vous partez dans vingt minutes. Ils t’attendent dehors. » Annonça le militaire à travers la porte avant de repartir.


Sélia : « Tu crois qu’il nous a entendu ? » Me demanda t-elle, en pouffant de rire.


Moi : « J’espère bien ! » Répondis-je en bombant fièrement le torse, ce qui eut le don de la faire rire de plus belle.


A présent je la regardais monter à bord de mon pick-up. Elle me salua une dernière fois avant que le véhicule s’enfonce dans la forêt. Rick m’avait assuré de leur retour en début de soirée, mais un mauvais pressentiment s’était installé en moi depuis leur départ et il était rare que je me trompe.







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