Les humains sont la cause à effet
Chapitre 22 : Il faut savoir prendre des risques
8726 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 25/08/2020 14:15
Chapitre 22 : Il faut savoir prendre des risques
PDV Extérieur :
Rick commençait à trouver le temps long, la nuit n’allait pas tarder à tomber, et toujours aucun signe de Daryl et Abraham. Glenn et Mark, du haut de leur mur, guettaient les environs. C’est le grondement de la moto qui les avertir de leur arrivée. Le shérif ordonna à son fils d’ouvrir le portail et les deux amis pénétrèrent dans l’enceinte du domaine. Abraham affichait un grand sourire, tandis que Daryl gardait un air pour le moins songeur.
Rick : « Je commençais à m’inquiéter. » Avoue ce dernier à ses collègues.
Abraham : « On a plein de choses à vous dire, pas vrai Daryl ? » Déclara t-il, les mains sur les hanches.
Le chasseur lui répondit par un grognement, puis partit ranger la précieuse moto de Sélia.
Rick : « Qu’est ce qui se passe ? » Demanda le shérif, intrigué par le silence de l’archer.
Mark et Glenn descendirent afin de ne pas louper la conversation qui allait suivre.
Abraham : « Sélia est vivante. » Affirma subitement ce dernier, provoquant ainsi la surprise chez les autres.
Mark : « Quoi ? T’en es sûr ? » Demanda le colonel, étonné de cet nouvelle.
Abraham : « Oh oui, pas de doute c’était elle. » Confirma t-il.
Glenn : « Negan la retient prisonnière ? » Questionna le jeune asiatique.
Abraham : « On peut dire ça oui. » Répondit-il.
Rick : « OK. Réunissez tout le monde, vous allez nous raconter tout ça depuis le début. » Ordonna le shérif aux autres. « Abraham ! » Appela t-il avant que l’homme ne rentre. «Ça a donné quoi pour Alexandria ? » Demanda t-il, pressé de connaître la réponse.
Abraham : «Pour te la faire courte, on peut crever la gueule ouverte, il ne lèveront pas le p’tit doigt ! » Déclara t-il.
Le shérif ne cacha pas sa déception, ni son énervement d’ailleurs. Il donna un grand coup dans le portail pour extérioriser sa colère.
Rick : « Ah ! » Cria t-il. « On est trop peu comparé à eux. »
Abraham : « Ouais… Mais nous on à l’effet de surprise en plus. » Dit-il en s’éloignant pour laisser le shérif se calmer.
La nuit tombait progressivement sur la Géorgie, la lune reprenait sa place dans le ciel, éclairant ainsi les arbres de ses premières lueurs blanche. L’hiver ferait bientôt place au printemps, les feuilles mortes au sol dansaient à la vitesse du vent, et les animaux de la nuit sortaient tranquillement de leur léthargie.
Les survivants étaient à présent tous réunis dans le grand salon. La plupart s’imaginait qu’ils allaient simplement discuter en détail du plan contre Negan, d’autres en revanche restaient persuadé que Rick allait tout annuler, car pour eux ils ne faisaient pas le poids face à un groupe aussi nombreux et organisé. Le shérif arriva en trombe dans la pièce, suivit de près par Daryl et Abraham, puis ils se postèrent face au groupe.
Rick : « Bon, si je vous ai fait réunir c’est pour vous annoncer deux choses. La première, c’est qu’on aura pas d’aide d’Alexandria. » Déclara t-il difficilement, n’avalant toujours pas la nouvelle.
Les survivants ne se privèrent pas pour manifester leur déception et leur panique d’être seul dans cette bataille.
Carole : « Et la seconde ? » Cria t-elle presque pour faire taire les autres.
Rick : « La seconde... c’est que Sélia est en vie. » Annonça t-il.
La réaction fut immédiate, car tout le monde se tut. Un long silence de mort s’installa dans le salon. Personne ne semblait réellement percuter cette nouvelle.
Carole : « Elle est vivante ? » Demanda t-elle en regardant l’archer pour avoir confirmation que Rick disait vrai.
Daryl : « Oui. » Dit-il, dans un murmure, n’en revenant pas lui-même.
Maggie : « Qu’est ce qu’on attend alors ? » Hurlait-elle.
Alyssa : « Faut pas perdre de temps ! » Ajouta la jeune fille, encore troublée de cet aveu.
Rick : « Du calme, du calme ! Il faut qu’on soit sûr de notre plan, avec ce genre de personne, on a pas le droit à l’erreur. » Expliqua t-il tranquillement pour apaiser l’énervement général qui régnait dans la pièce.
Abraham : « Y a pas besoin de tortiller du cul pour chier droit, on fonce dans le tas et on défonce tout ! » Affirma t-il.
Rick : « Ah ouais, ben je ne donne pas cher de notre peau dans ce cas! » Contra le shérif, énervé.
Daryl : « Le mieux serait de les attaquer la nuit, ils sont moins nombreux à la surveillance. » Assura l’archer.
Rick : « Tu serais nous dessiner un plan pour l’intérieur ? » Demanda le shérif.
Le chasseur acquiesça, puis partit se mettre au travail aussitôt. Le shérif distribua les tâches secondaires à certains, et fit signe à Carole, Abraham, Glenn, Hershel, Mark et Carl de le suivre. Le fils du shérif se rebellait de plus en plus ces derniers temps face à son père, car ce dernier le laissait toujours en retrait quand il s’agissait de prendre des risques, ce qui était normal pour un père, mais Carl lui avait bien fait comprendre qu’il était prêt pour se battre a ses cotés. Le petit groupe rejoignit Daryl dans une chambre à part, afin de peaufiner les derniers détails. Le chasseur venait de finir ses explications sur papier.
Daryl : « C’est un ancien hôpital. Juste là, c’est le bureau de Negan, il y sera sûrement, c’est par là qu’il faut commencer une fois qu’on sera rentré. La chambre de Sélia se trouve dans ce coin là, et tous les autres dortoirs de ces hommes sont ici. » Expliquait-il, précautionneusement.
Abraham : « Pourquoi elle est à part ? C’est la seule femme ? » Demanda t-il, surpris de l’écart entre les différents dortoirs.
Daryl : « Maintenant que tu le dis, c’est vrai que j’en ai pas vu d’autres. » S’éloigna l’archer en y repensant.
Le chasseur comprit soudainement l’intérêt que Negan portait à Sélia. Certes elle possédait de grandes qualités pour le combat, et plein d’autre d’ailleurs, mais c’est vrai qu’elle restait tout d’abord une femme, et plus que désirable. L’archer se traita mentalement d’abruti pour ne pas avoir fait le rapprochement avant.
Rick : « Daryl ! » Appela ce dernier pour le sortir de ses pensées.
Daryl : « Euh oui… Donc il sont à peu près une quarantaine ici, plus une dizaine pour la surveillance. Deux là, quatre de ce coté et quatre de ce bord. » Désigna t-il sur le plan qu’il venait d’achever.
Abraham : « C’est jouable ! » Déclara t-il, sûr de lui.
Glenn : « Jouable ? C’est risqué ouais. Rick, c’est trop risqué, on est pas assez. »
Daryl : « Risqué ? » Hurla l’archer. « On a juste à rentrer, et les buter dans leur sommeil ! Regarde Carl, il se dégonfle pas lui ! » S’énerva t-il.
Rick : « Stop ! » Ordonna le shérif. « Chacun à le droit de s’exprimer Daryl, c’est nos vies qu’on joue, et là tu parles de mon fils ! »
Hershel : « Je suis d’accord avec Glenn, nous ne sommes pas assez nombreux, et puis les abattre dans leur sommeil, c’est plus que barbare. » Ajouta le vieil homme.
Daryl : « Ah ouais ! Alors c’est quoi le plan hein ? Ça sert à quoi qu’on s’fasse chier à aller les observer pendant des plombes, à c’que je dessine ce truc de merde, si c’est pour me dire que c’est mort ! » S’emporta l’archer en balançant son archive à la poubelle, puis ce dernier préféra quitter la pièce avant de frapper quelqu’un.
Sa réaction violente venait de jeter un froid. Plus personne n’osait parler, ni même bouger. Chacun se contentait de regarder ailleurs ou faire comme s’il était occupé par autre chose. Ce fut Abraham qui brisa ce silence devenu trop pesant pour lui.
Abraham : « Faut qu’on la sorte de là. Elle n’aurait pas hésité une seconde à le faire pour chacun d’entre nous. » Affirma ce dernier en prenant soin de fixer chaque survivant pour faire passer son message.
Hershel : « Il a raison, c’est ici qu’est sa place, pas avec cet homme néfaste. » Conclut le vétérinaire en approuvant les dires d’Abraham.
Ce dernier le remercia de son soutien, puis tous, sans exception, acceptèrent de se battre jusqu’au bout pour ramener la militaire, et se débarrasser de Negan au passage.
Carole ne perdit pas de temps pour aller à la rencontre du chasseur afin de lui annoncer leur décision. Ce dernier ne lui réserva pas le meilleur accueil, mais il ne fut pas désagréable non plus, d’ailleurs il en profita même pour se confier.
Daryl : « Tu crois qu’il lui a fait du mal ? » Lui demanda t-il, comme si elle pouvait le savoir.
Carole : « A quoi tu penses ? » Demanda t-elle, ayant déjà sa petite idée.
Daryl : « J’sais pas, enfin comme l’a bien souligné Abraham, ça à l’air d’être la seule femme là-bas. » Expliqua t-il nerveusement.
Carole : « Sélia vivante ne se laisserait sûrement pas approcher comme-ça. » Contra cette dernière, connaissant assez bien le caractère dynamique de la jeune femme.
Ces paroles firent sourire l’archer.
Carole : « Sauf si l’homme en question lui plaît. » Ajouta t-elle, sur air malicieux. « Ce plan est parfait, et il va marcher. Sélia rentrera saine et sauve avec nous, et ce salopard sera sans doute mort de tes mains d’ici demain ! » Lui dit-elle, affichant un grand sourire.
Daryl : « Il mérite pas mieux. » Dit-il, la mâchoire serré. « J’lui enlèverais ce putain de sourire ! » Déclara t-il d’un ton assuré.
PDV Sélia :
Je me battais intérieurement pour ne pas sauter de cette voiture en marche. Je venais d’abattre froidement une femme à qui j’avais donné de l’espoir juste avant, et cette petite fille qui se retrouvait sans rien à présent. Comment allais-je pouvoir me regarder dans un miroir après ça ? Un poids immense me pesait sur l’estomac, sûrement celui de la culpabilité, me dis-je. Je ne pourrais jamais supporter de faire ça pour le restant de mes jours, il me fallait une issue, n’importe laquelle. En apercevant le vieux bâtiment délabré se dessiner au loin, je ressentis une furieuse envie de courir, le plus loin possible, mais à quoi bon, je ne ferais pas dix pas sans me retrouver à terre, probablement blessée, puis Negan serait de toute évidence assez sadique pour me garder en vie afin de m’en faire voir de toutes les couleurs.
?: « Ouvrez les portes ! » Hurlait-on à notre arrivée.
Un rassemblement s’organisa dès notre retour, Negan prit la parole pour faire un topo sur ce qui venait de se passer, bien évidement, il fit exprès d’omettre certains détails. Je savais que quand il me tomberait dessus, je n’allais pas être déçu du personnage, mais ça, je n’avais aucun moyen pour y échapper, et puis, j’avais finis par lui obéir. Le troupeau commença à se disperser, me laissant ainsi l’opportunité de pouvoir partir m’effondrer sur mon lit. Arrivé près de la porte de ma chambre, James me surpris en débarquant de nul part.
James : « Tout s’est bien passé ? » Me demande t-il d’un air absent et désintéressé.
Moi : « C’est ironique j’espère ! » L’agressais-je, en lui refermant la porte au nez.
Je n’avais aucune envie de parler avec lui maintenant, et encore moins de ce qui s’était passé, et puis de toute façon, je voulais qu’on me foute la paix. Je n’en serais pas là si dès le début j’avais fais ce que Negan me demandais, je ne pouvais donc m’en vouloir qu’à moi-même. Daryl me manquait, Mark, Abraham et tout les autres. Je pensais aussi à Maggie qui vivait sa grossesse, et dire que je n’avais toujours pas prit le temps pour lui ramener les vitamines dont elle avait besoin. L’angoisse et la solitude, dans cette chambre, commençait à m’étouffer. Je ressentais un immense vide à l’intérieur, comme si le peu d’humanité qui me restait s’évaporait au fur et à mesure du temps que je passais ici. J’allais finir comme eux au final, ou peut être ais-je toujours été comme ça ? Des larmes s’écoulèrent soudainement, sans que je ne cherche à les retenir. Je revoyais toute mon enfance, mon adolescence, mon parcours dans l’armée, puis ma survie jusqu’à aujourd’hui. En y repensant, j’eus brusquement la sensation d’avoir assez vécu, et que je n’avais plus rien à voir. Mon regard se posa sur ma table de chevet, sur laquelle reposait mon M-16, je ne sais pas vraiment pourquoi, mais dans un geste presque automatique, je m’en saisis. Mes mains le retournait de droite à gauche, comme-ci je cherchais quelque chose, puis subitement, tout me paru clair. J’avais juste à appuyer sur la détente, et tout ce calvaire serait finit. Je ne ressentirais plus jamais cette angoisse constante, je ne serais plus tirailler entre le bien et le mal, je ne devrais plus chercher à enterrer cette rage éternelle que je gardais au fond de moi, et je n’aurais plus jamais à choisir si je devais enlever ou non la vie d’une personne. Mon doigt titillait nerveusement la gâchette. Le canon se tenait pile devant moi, j’avais presque envie de sourire à cette douce délivrance qui s’approchait. Je me remis en mémoire une dernière fois le visage de l’homme pour qui je faisais tout ça.
Ryley : « Sélia c’est moi, Ryley ! » M’appela t-il en cognant dans la porte à plusieurs reprises, me coupant dans mon élan de délivrance.
Je n’y croyais pas. J’étais partis discrètement, j’avais juste besoin d’un peu de temps pour souffler, mais non, il fallait que Ryley ait eut besoin de venir me voir, alors qu’on ne se connaissait que depuis ce matin même. Je remis mon arme en place, essuya mon visage puis l’invita à entrer.
Moi : « Qu’est ce que tu veux ? » Lui demandais-je plus froidement que je ne le voulais.
Ryley : « Oh, je te déranges ? » Me demanda t-il, en voyant ma petite mine.
Moi : « Non, va-y entre. » Mentis-je.
Ryley : « Je voulais juste voir comment tu allais, c’est très difficile au début, et perso je m’étais senti seul au monde, alors j’avais pensé que tu aurais peut être eut besoin d’une oreille attentive ? » Me proposa t-il, gentiment.
Je fus extrêmement touché par son attention, puis parler m’éviterais peut être de commettre un acte irréfléchi, pensais-je. Après tout, tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir, non ?
Moi : « Viens. » Lui dis-je, en lui proposant de s’asseoir sur le lit.
Il me rejoignit, puis m’offrit une barre chocolaté qu’il sortit de sa poche.
Ryley : «Je sais que le chocolat est bon pour le moral. » Me dit-il.
Je le remercia d’un sourire, puis l’envie de parler me pris soudainement. Se confier auprès d’une personne qu’on connaît peu est souvent beaucoup plus simple qu’avec un proche.
Moi : « C’est pas la première personne que je tue… froidement. » Avouais-je, tout en dévorant la sucrerie amèrement.
Ryley : « La fin du monde nous pousse dans nos pires retranchement, on est tous pareil. » Me répondit-il, ignorant ce que je voulais dire exactement.
Dans un terrible aveu, je lui expliqua brièvement ma vie d’avant. D’où je venais, ce que j’avais perdu, et ce que je faisais dans la vie avant tout ça. Ce dernier m’écoutait attentivement, il me fixait et ne paraissait même pas surpris par mon histoire.
Moi : « Je ne fais pas partie des bonnes personnes. » Admis-je tristement en faisant le bilan de ma vie.
Ryley : « Pourtant avec tout ce que tu viens de me raconter, moi j’ai l’impression que si. » Me rassurait-il.
Moi : « Alors pourquoi j’ai autant de facilité quand il s’agit de donner la mort ? »
Ryley : « Parce que c’est pour préserver la vie de ceux que tu aimes Sélia. » Me réconforta ce dernier.
Le jeune homme resta une bonne partie de la nuit à me tenir compagnie, ce qui chassa mes idées noires, du moins pour l’instant.
PDV Daryl :
Des heures que j’étais debout, à tenter de me souvenir d’autres détails qui aurait put m’échapper durant ma capture chez notre ennemi.
L’image de Sélia, mêlée aux paroles d’Abraham, me rendait dingue de la laisser ne serait-ce qu’une minute de plus avec ce malade, mais il fallait encore attendre jusqu’à ce soir. Rick avait suggéré qu’on attende quelques jours de plus, mais bizarrement, ce dernier capitula face à ma colère. Il était cinq du matin, et je n’avais toujours pas réussi à fermer l’œil. Je voulais que tout soit parfait, pour que tout se passe sans problème, mais surtout sans perte car depuis le début on avait perdu deux fois notre nombre actuel, et à l’heure actuelle ce n’était plus acceptable.
Moi : « Rappel toi abruti de cerveau ! » Me dis-je, en me cognant la tête au-dessus de ma feuille gribouillé dans tous les sens.
L’horloge dans la salle à manger m’annonça cinq heures et demi, et malgré sa sonnerie assourdissante, je pus distinguer des bruits de pas qui s’avançaient par ici. Mark débarqua, de grosses cernes sous les yeux, et le regard songeur.
Mark : « Toi non plus t’arrive pas à dormir ? » Me demanda le militaire, mettant de coté nos différents du passé.
Moi : « J’essaye de me souvenir de tout. » Répondis-je, me penchant sur ma feuille.
Mark : « Comment elle allait ? » Me questionne t-il.
Moi : « Visage fermé, regard vide, mais vivante. » Lui répondis-je immédiatement.
Mark : « D’après toi, avec quoi Negan a t-il réussi à la convaincre de travailler pour lui ? » Me demanda t-il d’une voix assurée.
Sa question jeta un froid entre nous. Sa manière d’avoir tourné sa question, puis sa façon de me regarder me laissait croire qu’il se doutait de la réponse, mais qu’il voulait juste avoir confirmation.
Moi : « Ça j’sais pas, mais ça dura pas longtemps, enfin si je peux continuer de me concentrer. »
Mark : « C’est à cause de toi qu’elle est dans cette merde ! » Me lança t-il en me défiant du regard.
Moi : « Et j’peux savoir pourquoi ? » Lui répondis-je sur le même ton.
Mark : « Pour qu’elle accepte aussi facilement de travailler pour un type comme Negan, c’est qu’il y a forcément la vie de quelqu’un à qui elle tient en jeu. Et vu que t’étais là-bas, je ne vois pas qui d’autre ça peut être. »
Moi : « Et t’as compris ça tout seul ? Bravo. » M’énervais-je.
Mark : «T’es qu’un pauvre rigolo. Tu vaux rien, je ne vois vraiment pas ce qu’elle te trouve. » Me dit-il, en quittant la pièce.
Pour la première fois depuis longtemps, j’avais enfin réussis à garder mon calme avec cet homme. De toute façon, je préférais garder mon énergie pour sauver Sélia de ce mauvais pas. Il fallait absolument qu’on la récupère au plus vite, car l’angoisse de la récupérer dans un sale état grandissait d’heures en heures. La nuit filait, et moi je restais penché sur ce bout de papier à me torturer les méninges pour ne rien laisser au hasard, car à la moindre erreur tout pouvait basculer.
Abraham : « Quelle est belle quand elle dort. » Se moqua une voix au-dessus de moi.
Une voix grave me réveilla. Relevant doucement la tête, je pris conscience de l’endroit où j’étais.
Abraham : « Alors ça va la belle au bois dormant ? » Insista t-il, tout sourire.
Je m’étais endormis sur ma feuille, et ça ce sentait, car j’avais le dos en compote et le cou à moitié bloqué.
Moi : « Il est quelle heure ? » Lui demandais-je, soudainement paniqué.
Abraham : « 7h » Me répondit-il en regardant sa montre. « T’as un train à prendre ? » Ajouta t-il.
Moi : « Je comptes pas me tourner les pouces pendant que Sélia risque sa vie de l’autre coté pour un sale type. » Lui répondis-je, froidement.
Abraham : « Si ça peut te rassurer, Rick a prit sa décision, on attaque ce soir. » M’avoue t-il, joyeusement.
Enfin une bonne nouvelle, pensais-je.
Moi : « Il faut que ça marche. » Déclarais-je à voix haute.
Abraham : « Ça marchera ! » M’affirma ce dernier en me collant une tape sur l’épaule.
PDV Sélia :
Le soleil n’était pas encore levé, que je me trouvais déjà dehors à fumer ma première cigarette de la journée. J’avais passé une bonne partie de la nuit à discuter avec Ryley. On s’était découvert pas mal de points commun, mais il restait vague sur son parcours depuis le début de l’épidémie, comme s’il me cachait quelque chose. Le peu de temps que j’avais eu pour dormir, je n’avais fais que des cauchemars.
Je revoyais inlassablement cette femme que j’avais abattu froidement. Si je voulais continuer d’avancer, il fallait absolument que je passe à autre chose, car ça ne serait sûrement pas la dernière personne que j’aurais à exécuter sous les ordres de cet homme. La peur de devenir comme eux ne me quittait pas, c’était comme-ci j’étais sur un fil qui se détendait au fur et à mesure que j’avançais. J’étais tellement perdu dans mes pensées, que je n’avais pas entendu les pas derrière moi.
Negan : « On est matinal ! » Me salua t-il d’un air enjoué.
Je n’avais pas besoin de me retourner pour savoir de qui il s’agissait, car cette voix je la connaissais par cœur. Je ne pris même pas la peine de me retourner et encore moins de le saluer.
Moi : « Qu’est que tu m’veux ? » Lui demandais-je froidement.
Negan : « T’es une femme direct, j’aime ça. » Me dit-il. « Je dois partir quelques jours. » Ajouta ce dernier.
Moi : « Et alors ? » Enchaînais-je, toujours aussi froide.
Negan : « James travaille sur une petite expérience, j’aimerais que tu te penches aussi dessus, c’est important. » M’expliqua t-il.
Moi : « Pour faire le cobaye c’est ça ? » L’agressais-je.
Negan : « Tu n’y est pas Sélia, et au cas où tu n’aurais pas encore compris, tu es importante à mes yeux, ce n’est donc pas dans mon intention de t’abîmer. » Me dit-il, me caressant la joue.
Moi : « Pourtant ça ne t’as pas empêché de me foutre dans le coma et de me briser les côtes. » Lui fis-je remarquer en le repoussant.
Negan : « Tu as un sacré caractère, il faut bien que je me fasse respecter un peu. Et puis si tu ne me désobéissais pas, je n’aurais pas à faire ça.» Se défendit-il.
Moi : «Pourtant on m’a toujours dit que j’étais douce comme un agneau… » Me moquais-je. « Et c’est quoi cette expérience ? » Demandais-je, pour changer de sujet.
Negan : «Alors il n’y a qu’avec moi que tu es comme ça » Rigolait-il. « Pour le travail, tu verras ça avec James, il te l’expliquera mieux que moi, mais je suis sûr que ça va te plaire ! Une dernière chose, j’te conseille de te tenir tranquille durant mon absence, je ne penses pas avoir besoin de te faire un dessin sur ce qui pourrait se passer si tu tentais quoi que ce soit ? » M’expliqua t-il, puis il partit sur ces dernières recommandations.
Je me surpris à souffler de soulagement quand il s’éloigna. Le fait que Negan parte quelques jours, et ne me confie aucun travail, mis à part une expérience de laboratoire, allait me faire des vacances. Finalement, cette journée, malgré ma fatigue déjà bien avancée, avait toutes les chances pour bien se dérouler. J’étais curieuse d’en savoir plus sur le travail de James, même si ce dernier m’agaçait rien que par sa présence, je devais admettre qu’il possédait beaucoup de connaissances, ce qui rendrait sûrement l’expérience intéressante. En remontant les escaliers pour aller jusqu’au laboratoire, je repassa devant l’ancienne chambre où Daryl dormait quand il était là. Juste à voir cette porte, je m’imaginais que l’archer allait en sortir et me saluer, comme chaque matin avant notre enlèvement, mais bien sûr, tout ça était dans ma tête, car je ne le reverrais sans doute jamais.
James : « Ah vous voilà ! » Dit une voix plus loin me sortant de ma rêverie.
Le médecin semblait m’attendre depuis un long moment. Il se triturait les mains dans tous les sens, et son énergie débordante commençait déjà à m’insupporter. Il avait de grosses cernes sous les yeux, probablement comparable aux miennes, et il n’était même pas coiffé. Quand je pénétra dans son laboratoire et que je vis le désordre qu’il y régnait, ainsi qu’une tasse de café non loin d’une masse de papier, je compris direct ce qu’il avait fait de sa nuit, et le pourquoi de sa tête actuel.
James : « A deux on ira sûrement plus vite mais il ne faut pas perdre de temps. » Me dit-il.
Moi : « Si déjà tu m’expliquais, ça serait un bon début. »
James se racla la gorge, apparemment gêné par ma familiarité. Cet homme me faisait rire à me vouvoyer constamment et à tourner ses phrases dans un langage soutenu.
James : « Suivez-moi. » Me dit-il, ouvrant une porte qui ressemblait à un placard, alors que derrière se trouvait une immense pièce. Cette dernière était rempli d’espèces de tubes en verre avec à l’intérieur des corps de rôdeurs.
Il y en avait partout, cependant, certains contenaient des corps d’humains ayant tous un impact de balles entre les deux yeux. Sur la droite se trouvait une table d’opération équipée de sangles. Plus on avançait dans la pièce, plus je trouvais ça glauque et je commençais même à avoir peur qu’il m’enferme dans un de ces tubes. Sur ma gauche se réunissaient des étagères rempli de fioles contenant des liquides de toute les couleurs, ainsi que des outils digne d’un bûcheron.
Moi : « Bordel, mais c’est quoi cet endroit ? » Demandais-je, de plus en plus surprise en avançant.
James : « C’est là que je travaille. » Me répondit-il simplement, en s’asseyant face à son écran.
Moi : « Parce que tu arrive sérieusement à travailler avec toutes ces choses autour de toi ? »
Le médecin me regarda froidement, ce qui n’était pas du tout dans ses habitudes, bien au contraire.
James : « Je vais vous la faire courte. Je me sert de corps déjà transformés et d’autres non transformés pour comprendre la mutation de la maladie. »
Moi : « Quel est l’intérêt ? » Lui demandais-je, ne comprenant pas où mènerait ses recherches.
James : « Un antidote bien sûr, il faut tout vous expliquez ! » S’énerva t-il.
Moi : « Tu dois pas vraiment avoir l’habitude de la caféine toi ! » M’énervais-je également pour lui faire comprendre qu’il valait mieux qu’il prenne un autre ton avec moi. « Un antidote ? Tu penses avoir les connaissances suffisante pour créer un antidote ? »
James : « Vous devenez vexante à insister ainsi. » Me dit-il, se calmant.
Moi : « Tu faisais quoi exactement avant ? » Questionnais-je, curieuse de sa réponse.
James : « Je travaillais dans la recherche. » Me dit-il, sans développer d’avantage.
Moi : « Mais encore ? » Insistais-je.
James : « Dans la recherche contre les maladies du type cancer, sida... »
Moi : «Et ben, j’comprends mieux tout ça maintenant. » Déclarais-je, désignant tous ces corps autour de nous qui me filait la chair de poule.
James : « Comment cela ? » Demanda t-il, ne semblant pas comprendre ma remarque.
Moi : « Les chercheurs sont tous complètement barrés. » Me moquais-je.
James : « Vous n’avez donc aucun respect pour les autres. » Me lança t-il, soudain agressif.
Moi : « Et l’homme pour qui tu travailles, tu crois qu’il en a lui ? » M’enflammais-je, en me rapprochant de lui pour l’intimider.
Il secoua la tête négativement, puis s’excusa. Je sentais d’avance que la coopération s’avérait compliqué, mais son projet n’en restait pas moi intéressant, et de toute évidence, j’étais mieux ici à faire des tests pour tenter de changer le monde, plutôt que dehors, à tirer sur tout ce qui bougeait, juste parce que l’on me l’ordonnait. Le chercheur passa donc une bonne partie de la journée à m’expliquer tout ce qu’il avait pratiqué comme test depuis qu’il y travaillait. Je n’étais qu’une simple infirmière, mais j’avais de bonnes bases quand même, ce qui me permettait de comprendre le principal. Ces recherches s’avéraient être des plus intéressantes, et je devais même avouer qu’il avait bien avancer, puis cet homme restait un cerveau brillant. Pour moi, il était devenu primordiale qu’on avance au plus vite, car avec un antidote en main on pourrait soigner tout les infectés, mais aussi stopper cette épidémie et reprendre une vie normal. A ces dernières pensées, je me suis mis à m’imaginer de retour dans la caserne à reprendre mon poste de colonel, mais avec l’absence de Tyler à mes cotés, je ne savais pas si ça serait faisable. Et puis comment reprendre le court de notre vie après tout ce qu’on vivait à présent ? Me demandais-je.
PDV Daryl :
Tout le monde finissait de se préparer pour ce soir, car le grand jour était enfin arrivé, on allait récupérer Sélia, et buter ce pourri. J’avais hâte d’en finir avec tout ça, et de reprendre le cours de ma vie, du moins de ma survie. Rick angoissait pour la suite, car selon lui, il ne faudrait pas rester ici, car le camp de Negan n’était pas si éloigné que ça du notre et ce malade chercherait sûrement à se venger.
Seulement une centaine de kilomètres à peine devaient nous séparer. En allant fumer ma cigarette dehors, je pus assister à un entraînement entre Alyssa et Carl. Ces deux gamins me surprenait de jour en jour, par leur prouesse, mais aussi par leur détermination.
Quand on avait annoncer que Sélia était vivante, j’ai pus voir renaître l’étincelle dans les yeux d’Alyssa, ainsi que des larmes de joies. L’ambiance de la veille m’avait remit d’aplomb, et j’étais plus que prêt à me battre. Tout en les regardant s’entraîner, Rick arriva à ma hauteur, avec un air songeur.
Rick : «Il y aura forcément des pertes, tu en es conscient ? » Me dit-il, essayant de cacher son angoisse.
Moi : « J’me doute, mais on fera tout pour qu’il y en ait le moins possible. Puis de toute façon, tôt ou tard, il nous serait tombé dessus
Rick. » Affirmais-je.
Rick : « Je sais, mais je dois t’avouer que là on joue vraiment gros. Comparé au gouverneur, ce type à tout ce qu’il faut pour avoir le dessus. » M’avoue t-il.
Moi : « C’est ce qu’on verra. » Répondis-je, en jetant mon mégot pour rentrer à l’intérieur.
Son discours n’était pas des plus rassurant, certes, mais je ne perdais pas pour autant mon assurance. J’allais rentré quand j’entendis Glenn hurler. J’aperçus Rick qui fonçait jusqu’au portail, puis ce dernier l’ouvrit aussitôt, ce qui annonçait la présence d’une connaissance.
En effet, quand la personne pénétra dans le domaine, je le reconnus immédiatement grâce à ce capuchon marron qu’il portait sans arrêt, il s’agissait bien de Nathan, mais cette fois-ci, il n’était pas seul. Tout en m’approchant tranquillement, je pus me rendre compte qu’il était accompagné d’une dizaine de personnes.
Nathan : « Si vous acceptez, on vient en renfort. » Déclara ce dernier au shérif surpris de cette arrivée soudaine.
Rick : « Tu ne dois pas te sentir obligé Nathan. » Répondit ce dernier.
Nathan : « Comme je te l’ai expliqué, c’est en partie de ma faute si Negan vous est tombé dessus, et je me sens donc coupable pour la mort de Sélia. » Expliquait-il, tristement.
Sa dernière phrase me fit prendre conscience qu’on avait totalement zappé de lui annoncer la dernière nouvelle. Rick se racla la gorge, et me laissa la parole.
Moi : « Avec Abraham, on est tombé sur le groupe de Negan dans une petite ville, et… Sélia est en vie. » Déclarais-je.
L’archer fut surpris par mon aveu, et restait là, à me fixer presque bêtement, comme si je venais de lui annoncer la fin de l’épidémie.
Nathan : « Ça c’est de l’info. » Réussit-il à dire. « Est ce que je peux la voir ? » Demanda t-il, timidement.
Moi : «L’ennui, c’est que Negan la retient toujours là-bas. » Lui annonçais-je, en lui faisant perdre son sourire.
Nathan : «Vous attaquez toujours alors ? » Demanda t-il.
Le shérif acquiesça à sa question, puis proposa à l’archer ainsi qu’à son groupe de rentrer à l’intérieur pour finir la conversation. Les survivants de son groupe furent impressionnés par l’immensité du domaine. Une fois entrés, le shérif prit les devants en présentant notre groupe à celui de Nathan.
Nathan : « Bien sûr, je n’ai emmené avec moi que les gens qui savent se battre, du moins contre des ennemis de cette importance. » Déclara ce dernier.
Rick : « Merci à tous de nous aider, on est pas mal angoissé pour ce soir. Du renfort nous fera le plus grand bien. » Ajouta le shérif, en serrant la main de l’archer.
Nathan : « On a également amenés des armes, et il y a quelques jours on est tombés sur une armurerie. Tenez. » Nous dit-il, en offrant des grenades à Rick. « Il ne restait que ça mais, ça peut s’avérer utile en cas de gros pépins. » Ajouta t-il.
Rick semblait presque gêné par sa générosité, mais ce dernier accepta son aide ainsi que le reste sans rechigner. Ce dernier me demanda d’expliquer le plan en détail à Nathan et ses hommes. L’archer au capuchon y apporta ces idées, dont certaines me paraissaient plus que bien, de ce fait, je fis donc quelques modifications. C’était une aubaine pour nous d’avoir onze hommes en plus, prêts à se battre. Plus l’heure du combat approchait, plus j’étais persuadé que tout se passerait comme sur des roulettes. Une fois que les derniers détails firent réglés, chacun partit s’occuper comme il pouvait en attendant le moment venu. Abraham espérait toujours que le groupe d’Alexandria allait débarquer pour nous venir en aide, mais il perdait son temps à attendre bêtement dehors.
Moi : « Tu ferais mieux de rentrer te reposer pour tout à l’heure. » Lui dis-je, en le faisant sursauter.
Abraham : « Punaise, je ne t’ai même pas entendu arriver. » Me dit-il, surpris par mon entrée des plus discrètes.
Moi : « J’suis du genre silencieux. »
Abraham : « Il faudrait que tu m’apprennes un jour, ça peut être utile pour se glisser dans le lit d’une fille. » Plaisanta ce dernier.
Moi : « Si ça peut t’aider ! » Lui répondis-je, en rigolant de sa petite vanne même si je savais que c’était pour masquer son angoisse.
Abraham : « Ils viendront pas, hein ? » Me demanda t-il.
Moi : « T’as vu ce que l’autre dinde à dit ? » Lui répondis-je, en parlant de Diane.
Ce dernier hocha la tête, visiblement déçu, mais il finit par admettre qu’ils ne viendraient pas.
Abraham : « Je vais rester monter la garde. » Déclara t-il.
Moi : « C’était pas censé être le tour de Glenn ? » Lui demandais-je.
Abraham : « Si, mais il m’a demandé de le remplacer le temps qu’il dise au revoir à sa bien aimée. » Se moquait-il.
Moi : « T’en veux une ? » Lui proposais-je, en lui tendant le paquet de cigarette.
Il allait descendre de son mur, quand il lâcha une série d’expression familière.
Abraham : « Oh putain je le savais. » Hurlait-il.
Moi : « Quoi ? » Demandais-je, agacé par son manque de réponse.
Abraham : « Les voilà. » Me répondit-il, simplement.
Ce dernier descendit aussitôt de son mur pour aller ouvrir l’immense portail, et ainsi me laisser prendre conscience qu’Abraham avait eut raison d’y croire jusqu’au bout.
Spencer : « Désolé du retard, il m’a fallut du temps pour réunir un peu de monde avec moi. » Déclara ce dernier, tout sourire.
Je n’en revenais pas, il y a quelques heures plutôt je commençais à douter de notre réussite à cause de notre manque de guerriers, et là, en moins d’une heure, on avait plus d’une vingtaine de personnes en plus, c’était juste un miracle, tout comme le fait que Sélia soit encore vivante. En rentrant au manoir avec autant de monde, l’endroit commençait finalement à être étroit. Je fis le tour du domaine pour réunir tout le monde, afin que Rick fasse encore des présentations, et pour que je puisse également expliquer de nouveau notre plan au groupe d’Alexandria. Le shérif avait lui aussi du mal à y croire, son angoisse commençait à se dissiper quand il aperçut le groupe de Spencer arrivé.
Rick : « Il nous reste combien de temps avant de partir ? » Me demanda ce dernier.
Moi : « Le soleil va commencer à descendre d’ici une heure et demi. Il faudrait partir dans moins d’une heure. » Lui affirmais-je.
Les autres approuvèrent l’horaire, et partirent sur invitation de Carole pour se nourrir avant la bataille. Les rires fusaient dans la grande salle, tout le monde se mélangeait et semblait bien s’entendre. Cette vision me fit sourire, malgré l’absence de la militaire. Même si l’ambiance était des plus agréable, je préférais rester dans mon coin pour rester concentrer. La dernière heure qu’il nous restait pour se préparer passa rapidement. Les véhicules étaient prêts à partir, les survivants aussi, et moi, je ne m’étais jamais senti aussi décidé pour embarquer. Les équipes avaient été faites au dernier moment car leur soudaine arrivée nous avait forcé à revoir notre préparation. Le shérif s’avança devant nous pour récapituler une dernière fois notre stratégie.
Rick : « Si vous avez des questions, c’est maintenant. » Déclara t-il à la fin de son discours.
Aucun survivant ne prit la parole, preuve que tous savaient ce qu’ils avaient à faire. Je pris mon pick-up accompagné de Carole, Glenn, Abraham, puis Alyssa qui avait lourdement insisté pour être avec moi. Rick partit avec Hershel, Carl, et deux hommes de Spencer, puis Michonne et Mark partirent avec une partie du groupe de Nathan. Heureusement, nous possédions tout juste le nombre de voitures qu’il fallait pour tout le monde. Le shérif demanda à Nathan de laisser deux de ses hommes au domaine, afin d’aider le reste de notre groupe pour la surveillance, au cas où ça tournerait mal, et bien évidemment, ce dernier accepta sans problème. Hershel le remercia personnellement, car le vieil homme était apeuré à l’idée de savoir sa fille enceinte avec si peu de gens pour la défendre en cas d’attaque. C’est en laissant plusieurs membres de notre groupe, et dans l’obscurité, que nous nous éloignions du manoir, sans vraiment savoir qui allait en revenir.
PDV Sélia :
J’étais maintenant enfermé dans ce laboratoire depuis plusieurs heures, et à travailler ainsi je perdais toute notion du temps. James s’avérait être un acharné, et ne semblait pas prêt à lâcher l’affaire tant qu’il n’aurait pas eut de meilleurs résultats, et j’étais également décidé à aller jusqu’au bout sur ce projet. Cependant, je commençais à avoir la tête grosse comme une pastèque, et une terrible envie de fumer me torturait doucement l’esprit.
Moi : « Tu m’excusera, mais moi j’ai besoin d’air, pas toi ? » Lui proposais-je en me levant de ma chaise pour m’étirer.
James : « Hein ? » Me demanda t-il, complètement à l’ouest, le nez toujours planté dans ses dossiers d’analyses.
Moi : « Bonne nuit. » Lui répondis-je simplement pour lui faire comprendre que je partais.
Le médecin ne bougea pas d’un millimètre et ne percuta même pas ma sortie. C’est une fois dehors que je pris conscience de l’heure tardive qu’il était. Le calme régnait à l’intérieur du camp. Negan étant absent, ses hommes en profitaient pour relâcher la pression, que ce dernier leur mettait constamment, en vidant des bouteilles d’alcool. Cette scène me fit doucement sourire, et me rendit même envieuse. Le vent commençait à se lever, et je regrettais de ne pas avoir prit de veste. La lune me berçait de sa douce lumière blanche, et les quelques étoiles qui parsemaient le ciel me faisait partir loin dans mes pensées. Je regrettais le temps où j’étais libre de mes mouvements, seulement, il était loin ce temps, car en m’engageant au sein de l’armée c’était comme pactiser avec Negan au final. Les ordres venaient d’en haut, et moi je les appliquaient bêtement, sans trop me poser de questions, comme ici. Seulement avec Negan c’était différent, car je n’y arrivais pas. J’essayais toujours de contourner ses directives pour faire autrement, alors qu’à l’armée ça ne m’avait jamais traverser l’esprit de faire ainsi. Peut être étais-je en train de changer, peut être qu’il était venu le temps pour moi de me ranger et de laisser l’action pour les autres ?
Ryley : «Ah ! La douce odeur de la nicotine. » Me lança une voix familière en arrière.
Moi : « Suffisait de demander. » Lui répondis-je en lui tendant le paquet.
Ryley : « C’est gentil, mais je me contenterais de l’odeur. »
Moi : « Ancien fumeur ? » Lui demandais-je, surprise de son refus.
Ryley : « Ouais, et fière de ne plus en faire partie, mais j’avoue que j’adore toujours autant cette odeur. »
Moi : « Quand le chat n’est pas là, les souris dansent, t’as vu ? » Lui dis-je, en désignant les hommes plus loin en train de se saouler.
Ryley : « Ça a toujours été comme ça. Dès que Negan fiche le camp, t’inquiètes pas qu’ils en profitent un max. »
Moi : « Tu sais quand il rentrera ? » Questionnais-je.
Ryley : « J’en sais pas plus que toi, et d’ailleurs, je ne savais même pas qu’il était parti, tu viens de me l’apprendre. Tu as pris du grade on dirait. » Se moquait-il.
Moi : « Tu sais bien à quel point il m’adore. » Répondis-je, en désignant mon œil toujours noircit.
Ryley : « Je ne t’ai pas vu de l’après-midi, il t’as confié quelque chose ? »
Moi : « Oh… Je suis au labo avec James. » Commençais-je, sans savoir vraiment si je devais aller plus loin.
Ryley : « Ouais… Pour ce fameux antidote. » Me répondit-il, pas surpris de ma révélation.
Moi : « Toi aussi tu es dans la confidence on dirait ! » Me moquais-je à mon tour.
Ryley : « Apparemment, ça faisait des mois entiers qu’il travaillait dessus, mais sans résultat, Negan lui a donc ordonné de tout stopper.
Mais j’vois pas pourquoi il reprend maintenant. » Déclara t-il.
Ça commençait à gueuler un peu plus loin. Les hommes éméchés se chahutaient pour rigoler, mais certains n’hésitaient pas à donner de grands coups. La scène était des plus pathétique, me dis-je, et au soufflement désespéré de Ryley, je n’étais pas la seule à le penser.
Moi : « On ferait mieux de rentrer et d’en profiter aussi pour se saouler. » Proposais-je, ne sachant que faire d’autre.
Ryley : « Je te préviens, quand j’ai bu, je suis très câlins. » Me dit-il en rigolant.
Je ne savais pas en réalité où on pouvait trouver de l’alcool, mais apparemment Ryley le savait lui. Il m’incita à le suivre jusqu’à la dépendance où se trouvait le bureau de Negan. Je ne comprenais pas ce qu’il allait faire, vu que la pièce était fermée à clef, et que c’était Negan qui les avaient avec lui.
Moi : « Dis moi que tu ne va pas me demander une épingle à cheveux pour ouvrir la porte ? » Plaisantais-je, en repensant à tous ces films que j’avais pu voir se dérouler ainsi.
Ryley : « Non, pas besoin de te demander, j’en ai une. » Me dit-il, tout sourire.
Et en deux temps, trois mouvements, la porte s’ouvrit à nous. Il savait parfaitement où se cachait la réserve. Ce dernier me fit signe d’entrer, et referma la porte derrière moi.
Moi : « Si on lui boit ne serais-ce qu’une bouteille, il le verra forcément. » Déclarais-je, tout en m’imaginant me prendre une branlée, une fois de plus, par cet homme pour une simple cuite.
Ryley : « Balise pas Sélia, il ne compte pas ses bouteilles. Puis il a eut de la visite avant de partir, et crois moi qu’il ne devait pas se rappeler du nombre de bouteilles qui lui restait après. » Me rassurait-il.
Il sortit une bonne bouteille de whisky 18 ans d’âge, puis deux verres. Tout en versant l’alcool dans les verres, je fixais ce liquide orange qui allait tout me faire oublier l’espace d’une soirée.
Ryley : « Aux disparus ! » Trinquait-il.
Moi : « Aux disparus ! » Imitant son geste.
Je vida mon verre d’un trait et Ryley en fit autant. D’ailleurs, ce dernier n’eut pas besoin de me demander si j’en voulais un autre, car mon verre était déjà en train de se remplir. Je ne faisais pas partit de ceux qui buvaient pour oublier, mais étrangement ce soir, je ne voulais que ça, oublier. C’est après trois verres, que Ryley me prit la bouteille des mains. J’allais m’énerver, car je ne comprenais pas pourquoi il m’avait amené jusqu’ici, si ce n’était pas pour se prendre une cuite, cependant, il me fit signe de ne pas faire de bruit, et ce dernier fixait la porte d’un air angoissé. Un long silence de mort suivit.
Moi : « J’entends rien Ryley, allez donne moi la bouteille. » Lui dis-je, ne comprenant pas sa réaction.
Ryley : « Justement Sélia, on entends plus rien. » Me fit-il remarquer.
Moi : « On a qu’à aller vérifier, mais ils se sont sans doute tous endormis comme des loques. » Signifiais-je.
Ce dernier me passa devant pour aller voir ce qui se passait, puis quand il fut assez proche, il me désigna d’un doigt presque tremblant, les corps inertes de nos camarades, si je puis les appeler ainsi.
Ryley : « En tout cas, ils on bien choisit leur moment pour boire ces abrutis. » Lança t-il, énervé en scrutant les alentours à la recherche des intrus.