Les humains sont la cause à effet
Chapitre 21 : J’abandonne
PDV Extérieur :
Nathan racontait toute l’histoire depuis le début. Les survivants l’écoutaient avec beaucoup d’attention, mais quand vint le moment d’annoncer la mort de leur amie, l’archer se sentit soudainement envahit par les émotions. Il n’eut pas besoin d’en dire plus pour que le groupe de Rick comprenne la fin du récit. Le shérif comprit aussitôt l’absence de Daryl, qui devait sûrement être en train de se défouler quelque part dans les bois.
Abraham : « Alors c’est ce Negan qui nous a piégé tout à l’heure? » Demandait-il, essayant de comprendre toute l’histoire.
L’archer se contenta d’acquiescer pour lui répondre.
Mark : « Alors qu’est ce qu’on attends pour lui faire la peau à ce merdeux ? » Déclara le militaire, essayant de contenir ses larmes.
Abraham : « Entièrement d’accord, hors de question que ce pourri reste en vie plus longtemps. » Ajouta ce dernier.
Les deux hommes se levèrent en même temps, mais le shérif les stoppa net.
Rick : « Non ! Je sais que vous êtes en colère, mais agir comme ça sur un coup de tête, c’est trop dangereux. On a déjà Daryl à récupérer, j’ai pas besoin de vous avoir, en plus, à traîner dans la forêt. » Coupa t-il.
Carole : « Bon sang Rick ! Il l’a tué ! » Pleurait-elle, tout en se levant pour se mettre au coté des deux hommes.
Comme s’ils étaient en train de voter, les survivants se levaient en nombre pour rejoindre ceux qui étaient pour la vengeance. S’ajouta,
Michonne, Alyssa, Carl, Glenn, Nathan, puis vint Beth, malgré l’interdiction de son père.
Carl : « On est en nombre supérieur ! » Déclara le garçon, en fixant son père droit dans les yeux pour le mettre au défi d’aller contre cette décision.
Le shérif regardait les autres qui restaient neutre, comme pour les compter, mais ce dernier se rendait bien compte qu’il devait capituler. Il avait lui aussi beaucoup de peine pour la jeune femme, elle leur était d’une aide précieuse, et il avait apprit à la connaître, néanmoins, il ne voulait pas mettre le groupe en danger pour une simple vengeance.
Rick : « Ils sont nombreux ? » Demanda ce dernier à l’archer qui connaissait déjà ce groupe.
Nathan : « Oui, ils sont pas mal. Mais ils ne s’attendent pas à nous voir débarquer, on peut facilement les surprendre. » Affirma le jeune homme.
Le shérif sembla hésiter un long moment, ne sachant pas vraiment comment il allait organiser tout cela. Le mieux, était bien évidemment de faire des repérages, mais il lui fallait convaincre les plus impatients.
Rick : « Sélia a fait beaucoup pour nous tous, c’est indéniable. Pour le moment, le mieux serait d’organiser des équipes pour faire du repérage. Étudier leur façon de vivre, leurs armes, leurs tours de garde… Et quand on sera prêt, on frappera un grand coup, mais un seul, et ça fera mal, très mal. » Déclara le shérif, en mettant le ton pour motiver ses troupes.
Tout le monde paraissait satisfait de son idée, tout le monde, excepté Abraham et Mark. Ces deux derniers voulaient foncer dans le tas, et tout de suite. Les deux hommes exprimèrent leur mécontentement, puis partirent à l’étage. Sûrement avaient-ils besoin de faire leur deuil de leurs cotés, pensa le shérif en les voyant monter.
Carole : « On commence demain ? » Demanda t-elle, calmant ses pleurs.
Rick : « Oui, dès demain. » Lui répondit le chef.
Alyssa : « Et pour Daryl, on fait quoi ? » S’inquiéta la jeune fille.
Rick : « Ne t’en fais pas pour lui, c’est un grand garçon. » Déclara le shérif, convaincu de ses paroles.
Une ambiance maussade et macabre dominait ce soir. En effet, le dîner se fit dans le plus grand des silences, et se finit avec des assiettes encore pleines. Peu d’entre eux réussissaient à trouver l’appétit. Les conversations se limitaient au programme du lendemain. Chacun partit rejoindre son lit en ayant une triste pensée pour la jeune femme.
Aux alentours d’une heure du matin, Alyssa et Carl descendaient les escaliers le plus doucement possible pour ne réveiller personne. Ils avaient été très discrets quand ils prirent la décision de partir à la recherche de Daryl. Tous deux savaient que s’ils étaient prient sur le fait, ils passeraient sans aucun doute un mauvais quart d’heure, de ce fait, ils avaient bien préparés leur évasion. Leurs armes les attendaient au devant de la porte, prêtes à être utilisées. Les deux presque adolescents, s’enfonçaient dans la forêt sous le manteau de la nuit. La lune les éclairaient de son intense luminosité, puis les étoiles qui parsemaient le ciel les guidaient à travers les bois. Carl restait concentré, et paré à faire feu à tout instant, quand à Alyssa, elle déambulait de droite à gauche devant lui, cherchant au sol, des traces ou bien des empreintes de l’archer. La jeune fille tenait sa lampe au plus bas, afin de ne pas attirer les rôdeurs sur eux.
PDV Daryl :
Maintenant plusieurs heures que je marchais seul dans les bois, déambulant parmi les arbres, ignorant toujours l’endroit où j’allais. Plus rien ne semblait compter à présent, les heures passaient lentement, et moi je les regardais s’écouler en espérant ne plus être là pour voir passer la prochaine. Mes yeux me brûlaient par la fatigue, mais l’animosité que je ressentais dans mes veines me maintenait éveillé. J’étais toujours debout dans un monde de morts. L’image de son corps inerte ne me quittait pas, elle repassait en boucle dans ma tête comme un film qu’on aurait mit sur pause. La haine envers cet homme me rongeait doucement de l’intérieur, il fallait que je me défoule, et au plus vite.
Je sifflais le plus fort possible pour attirer les rôdeurs jusqu’à moi, mais tout au fond, je priais pour que ce soit Negan qui vienne. Les minutes défilaient, et toujours pas de revenants en visu. Je fulminais d’impatience, mes poings me démangeaient terriblement. J’allais siffler une deuxième fois, quand deux cadavres pourries s’avancèrent dans ma direction en grognant.
Moi : « Ah ! J’commencais à perdre patience ! » M’exclamais-je, bruyamment pour les attirer plus vite.
Une de ces bestioles fondit sur moi dans un claquement de dents. D’un simple coup de couteau dans le crâne, je réussis à m’en défaire, pour ne garder que la deuxième pour me faire plaisir.
Moi : « T’en veux aussi, hein ?!! » Hurlais-je contre ce monstre.
Dans un premier temps, je le repoussais avec mes poings et mes pieds. Ça me faisait du bien, de sentir ainsi le craquement de ses os sous mes phalanges que plus rien ne pouvait arrêter. Le sang giclait dans tous les sens, j’en avais partout, sur mes vêtements, sur mon visage, mais je l’imaginais comme étant le sang de la vengeance, celui de Negan. Même avec la fatigue accumulée de la journée, je me sentais prêt à buter toute une horde à moi tout seul ce soir. Je voyais rouge, le rôdeur ne bougeait même plus tellement j’y avais été fort avec lui.
D’autres grognements distinct de ses bestioles se ramenaient vers moi. Jamais je ne m’étais sentis aussi haineux qu’en ce jour, pourtant j’avais perdu mon frère, mais là c’était différent, une partie de moi s’était éteinte pour laisser place à mon coté sombre. Il n’y avait plus que de la haine, de la rage, et de la fureur qui émanait de moi en cet instant. La scène qui suivit face à ces cadavres fut des plus violentes. L’un d’entre eux réussit à me mettre à terre, puis tenta de me mordre, malheureusement pour lui, ce n’était pas le bon jour de m’énerver encore plus que je ne l’étais déjà. Instinctivement, je dégaina mon couteau plus bas, et lui planta pile entre les deux yeux. Il s’en était fallut de peu pour qu’il me mordre, mais comme toujours, mon instinct de survie avait prit le dessus. Tout en me relevant, je scrutait les cadavres qui gisait sur le sol boueux. La lune les éclairait, ce qui me permettait de bien apprécier le massacre que je venais de faire, pour autant, je ne me sentais pas mieux, c’était même pire qu’avant.
Deux secondes plutôt j’avais eu la possibilité de mourir, et pourtant, j’avais tout fais pour ne pas me faire bouffer, pourquoi ? Me demandais-je.
Moi : « Pourquoi ? » Rigolais-je.
La folie m’emportait, le fou rire me prit, puis vint les larmes. Des larmes de désespoir et de tristesse. Mon deuil n’était pas fait, d’ailleurs, il ne le serait jamais. La culpabilité me rongeait les entrailles, car il fallait bien que je l’admette, si j’avais fermé ma putain de gueule ce matin même, Sélia ne serait pas entre quatre planches, mais dans mes bras. Cette femme pleine de vie et d’entrain, cette femme qui m’avait charmé depuis notre première rencontre, cette femme qui me comprenait, cette femme qui était prête à tout, même au pire des crimes pour me sauver la vie.
Affalé contre un tronc d’arbre, je fixais un point invisible en face de moi, me remémorant chaque instant passé avec elle. Je désirais mourir plus que tout au monde, ici et maintenant. Je fermais les yeux, imaginant la douleur des crocs s’enfonçant dans ma chair, et me dévorant.
Peut être que la souffrance me libérerait de ma culpabilité, pensais-je.
Merle : « J’ai toujours dit que t’étais qu’une fiotte ! » Me dit une voix, bien familière.
Je rouvris les yeux un instant, persuadé que cela ne pouvait être qu’une putain d’hallucination. Et juste là, en face de moi, se trouvait Merle.
Un rire nerveux me prit tout le corps, j’étais en pleine crise de folie.
Moi : « Taré ! J’deviens taré ! » Criais-je.
Merle : « Une lopette, voilà c’que tu deviens oui ! Non mais regarde toi ! T’as pas honte de pleurer pour une nana ? » Me lança t-il, méchamment.
Moi : « J’espère pour toi que t’es pas réel, car j’vais t’mettre une putain de droite dont tu te souviendras ! » Menaçais-je à mon hallucination.
Ce dernier se mit à rire, en me lançant au défi de le faire. Fou de rage contre mon propre frangin, j’abattis mon poing violemment dans sa figure, qui se trouva être, uniquement de l’air. De ce fait, je me rétama au sol dans une gamelle mémorable.
Merle : « Ouais… Une belle merde ! » Me dit-il, se foutant de a gueule.
Moi : « Casse-toi, c’est pas l’moment. » Répondis-je, me relevant pour retrouver un peu de dignité.
Merle : « Tu crois que c’est en pleurant ici, et à attendre la mort qu’elle reviendra ? » Me demanda t-il.
Moi : « Jamais elle ne reviendra puisqu’elle est morte ! Par ma faute ! » Hurlais-je, de toute mes tripes. « Par ma faute, t’entends ?!! »
Merle : « Si je comprends bien, elle s’est sacrifié pour que tu puisses vivre, et toi en échange, tu restes au milieu de la forêt, en pleine nuit, à attendre qu’on vienne te bouffer ? Et ben, son sacrifice n’aura pas été vint » Lança t-il, ironiquement.
Moi : « J’en ai plus rien à foutre de toute façon. Dis c’que tu veux, moi j’abandonne. » Répondis-je, en me remettant à ma place de départ les yeux de nouveau fermés.
Merle : « J’penses pas qu’elle aurait été du genre à abandonner elle ! » Finit-il, en disparaissant.
Une détonation résonna subitement, puis un revenant tomba raide à mes pieds. Juste en face de moi, se tenait Carl, revolver en main. Alyssa restait à ses cotés, me fixant d’un air désappointé.
Moi : « Putain, qu’est ce que vous foutez là les morveux ? » Leur demandais-je, en les agressant.
Carl bafouillait, visiblement apeuré face à ma réaction vive, mais la jeune fille elle, me répondit aussitôt.
Alyssa : « Toi, qu’est ce que tu fous ici ? Tu faisais quoi ? » M’engueulait-elle.
Moi : « Quoi ? Ça c’est la meilleure, j’me fais sermonner par une gamine. » Lui répondis-je, tout en repoussant plus loin le cadavre qui se trouvait devant mes pieds.
Alyssa : « Va te faire foutre Dixon ! » Me lança t-elle, d’un air supérieur.
Même Carl ouvrait de grands yeux face au propos de la jeune fille. Comment osait-elle me parler comme-ça ? Cette phrase venait de Sélia en plus, j’avais l’impression d’avoir ma militaire en plus jeune en face.
Moi : « De quel droit tu me parles comme ça toi ? » Hurlais-je, en me relevant pour la dominer de ma hauteur.
Alyssa : « Et toi, de quel droit tu te laisses mourir ? J’penses que Sélia t’en foutrait une bonne si elle te voyait dans cet état. » Rétorqua t-elle, ne dévoilant aucune faiblesse dans sa voix.
Les dernières paroles de la petite me bloquèrent d’un coup. Je ne savais pas quoi répondre, je ne savais pas comment réagir, et encore moins ce que je devais en penser. Est-ce qu’elle essayait de me faire réagir pour que je me reprenne comme avait tenté Merle plus tôt ? Carl braquait toujours son pistolet là où il avait tirer, c’est à dire, là où je me trouvais présentement.
Moi : « Et toi gamin ! Baisse ça tu veux ? » Ordonnais-je, au fils du shérif.
Ce dernier s’exécuta, en s’excusant poliment. Lui avait bien comprit que ce n’était pas le moment de me chercher des poux. La jeune fille gardait son regard méprisant sur moi, ce qui commençait à me mettre mal à l’aise.
Alyssa : « T’es prêt à te battre ? » Me demanda t-elle.
Moi : « Quoi ? J’vais certainement pas me mettre à frapper une gosse. » Déclarais-je.
Alyssa : « J’te parlais pas de te battre avec moi crétin. Abraham et Mark ont réussit à convaincre Rick de se débarrasser une bonne fois pour toute de Negan, et par la même occasion, de venger Sélia. Alors, t’es avec nous ? » Me proposa t-elle, sur un ton plus que déterminé.
Cette gamine me fascinait. On sentait toute la tristesse qu’elle éprouvait d’avoir perdu la jeune femme qui s’occupait d’elle après la mort de ses parents, mais à contrario, elle paraissait décidée et prête à faire partie du plan pour venger la militaire. Je revoyais Alyssa au tout début, une petite fille perdue et terrorisée par le monde qui nous entourait, puis la voilà maintenant, déterminée, forte, armée, et prête à se battre.
Son entraînement, elle le devait en majeur partie à Sélia. Cette dernière avait passée des jours entiers à lui enseigner l’art de se battre au corps à corps, à se servir d’un fusil, et également d’un couteau. Sélia désirait plus que tout que la jeune fille sache se défendre au cas où elle s’absenterait, et bien le moment était venu pour elle de montrer ce qu’elle savait faire, et visiblement, la petite au fort caractère prenait ça très à cœur. Carl semblait aussi surpris que moi de voir Alyssa s’affirmer ainsi.
Moi : « C’est quoi le plan ? » Demandais-je.
Alyssa : « Ça, Rick te l’expliquera mieux que nous. Donc tu rentres ? » Me demande t-elle sur un ton plus adoucit.
Je lui répondis positivement par un simple hochement de tête. La jeune fille s’élança sur moi pour une étreinte, chose pour laquelle je n’étais pas très doué, en particulier avec les gosses.
Alyssa : « Tu comptais énormément pour elle, donc tu comptes aussi pour moi. » Me confit-elle dans un murmure à peine audible.
Les émotions de la journée me submergeaient, et parler de Sélia ne m’aidait pas à mettre ma rage de coté. Attendre la mort bêtement comme je venais de le faire ne me ramènerais pas la militaire, tout ce que je pouvais faire à présent pour honorer sa mémoire, était de me battre et de tuer ce sale type.
Carl : « On ferait bien de rentrer avant qu’on s’aperçoive de notre absence. » Déclara le jeune garçon tout en scrutant les alentours.
Moi : « Ouais, si Rick apprends ce que vous avez fait, je ne donne pas cher de votre peau les gosses ! » Ajoutais-je.
Carl : « Hé ! On est plus des enfants. » Contra t-il.
Je lui répondis par un simple sourire. Ce gamin je l’avais vu grandir dans ce monde apocalyptique, et je devais avouer qu’il détenait un
sacré sang froid pour son âge. Même après la perte de sa mère, il n’avait jamais laissé échapper une seule larme. Heureusement pour nous, on ne se trouvait pas loin du manoir. Voyager ainsi dans la nuit n’était pas prudent, je ne m’en faisais pas pour les rôdeurs, mais plus sur les autres survivants, car c’était eux les plus dangereux. L’avenir restait très incertain pour nous.
PDV Sélia :
J’entendais une voix au-dessus de moi qui semblait m’être adresser, mais je n’arrivais pas encore à émerger totalement. Cette dernière persistait malgré mon manque de réaction. D’un effort presque surhumain, j’ouvris lentement les paupières. Dans un premier temps ma vision était flou, je discernais seulement une forme assez grande et blanche. Après plusieurs minutes, je les rouvris une seconde fois, et cette fois-ci, je pu reconnaître immédiatement le médecin qui avait prit soin de Daryl. Si mes souvenirs étaient bons, il s’agissait d’un certain James.
Moi : « Qu’est ce que j’fais là ? » Lui demandais-je, alors que je savais qu’être dans un lit d’hôpital signifiait qu’on était mal en point.
James : « Ne vous en faites pas, j’ai tout réparé ! » Lança t-il, joyeusement en rigolant.
Il se tut subitement quand il prit conscience que ça ne me faisait pas rire du tout. C’était pas lui qui avait la nausée, et la grosse migraine d’un lendemain de cuite.
Moi : « J’me souviens pas de grand-chose. » Soulignais-je, pour l’engager vers une explication.
James : « De ce que je suis en droit de savoir, vous n’avez pas suivit à la lettre les instructions d’en haut, de ce fait, vous avez été… punit si je puis dire. »
Moi : « Daryl ? Et Nathan ? » Demandais-je, en m’agitant pour tenter de sortir de mon lit.
James : « Non, non, calmez-vous ! Ils vont bien, rassurez vous, ils vont très bien. » Me confirma l’homme à la blouse.
Moi : « J’veux les voir pour en être sûre, où sont-ils ? »
James : « Negan les as relâché. » Admit-il. « Et il m’a dit de vous dire, qu’il avait tenu sa parole, et qu’à présent, c’était à vous de tenir la
votre. » Ajoute t-il.
J’essayais de me remémorer tout ce qui s’était passé depuis mon retour de mission. Negan était furieux après moi, mais il faisait tout pour me garder avec lui. OK, il m’avait mit une sacré raclée, j’en avais encore mal au crâne, mais j’étais en vie, et apparemment Daryl et Nathan également.
Moi : « Je veux le voir ! Tout de suite ! » M’énervais-je, car je voulais l’entendre sa propre voix.
James : « Je suis désolé, mais ce n’est pas possible pour le moment. » Répondit-il.
Moi : « Et pourquoi ça ? »
James : « Il est très occupé, je lui transmettrait votre désir de le voir. »
Moi : « Est-ce que vous parlez toujours comme ça ? C’est pour vous donnez un genre ? » Rigolais-je nerveusement.
Le rouge lui monta aux joues, il ne savait plus quoi dire. Je m’amusais de sa réaction, ça m’aidait à oublier dans quelle merde je me trouvais une fois de plus. J’eus beaucoup de mal à dormir. La douleur me réveillait sans arrêt, mais vu que je n’étais pas médicament, morphine et tout ça, il fallait que je fasse avec. J’essayais d’imaginer ce que faisait Daryl en cet instant, à quoi il pensait, s’il allait tenter quelque chose pour me sortir de là, même si au fond j’en avais très envie, j’espérais tout de même qu’il n’en fasse rien, car Negan n’hésiterait pas à le tuer cette fois-ci.
PDV Extérieur :
Beaucoup du groupe n’avait pas réussi à trouver le sommeil. Certains angoissaient à l’idée d’affronter le fameux Negan dont ils avaient tant entendu parlé. Abraham et Mark avait passé la nuit à faire l’inventaire sur leurs armes et munitions, et le résultat ne semblait pas les satisfaire. Dans la nuit, Carl, Alyssa et Daryl avaient réussit à rentrer sans se faire remarquer de Glenn et Jack qui garder le domaine, preuve que la surveillance était à revoir. Si Rick apprenait que son fils était sortit en pleine nuit à la recherche du chasseur, sûr qu’il aurait pété les plombs.
Le soleil n’était pas encore levé que Daryl se tenait dans le salon, prêt à partir. Ce dernier faisait les cents pas, impatient que le reste du groupe se lève. Abraham et Mark, en pleine conversation, le rejoignirent.
Mark : « Je te dis que c’est pas une bonne idée, on les connais pas. » S’énerva t-il.
Abraham : « C’est eux qui nous ont avertis pour Negan. » Contra ce dernier.
Au nom de l’homme, le chasseur tendit immédiatement l’oreille, soudainement intéressé par leur discussion.
Mark : « Qui te dit qu’ils ne sont pas de mèche avec lui ? » Ajouta le militaire sur la défensive.
Abraham : « Parce que c’est trop tirer par les cheveux. » Conclut-il.
Daryl : « Et c’est quoi cette mauvaise idée ? » Demanda le chasseur en s’incrustant auprès des deux hommes.
Mark : « Abraham pense qu’on devrait aller demander de l’aide au groupe d’Alexandria. » Finit-il.
Daryl : « C’est pas bête. Plus on sera, plus on aura de chance de buter ce salopard ! » Déclara l’archer.
Abraham : « Tu vois ! » Dit-il au colonel. « Voilà quelqu’un de censé. »
Mark : «Et bien nous verrons si Rick approuve votre idée ! » Contra t-il, espérant que le shérif serait de son avis.
Rick : « Quelle idée ? » Demanda t-il, en débarquant dans le salon, armant son revolver.
Mark : « Ces deux-là pensent que le groupe d’Alexandria pourrait se joindre à nous pour la fête. » Lança t-il.
Rick : « Bonne idée, je n’y avais pas pensé. » Déclara t-il, en approuvant.
Mark : « Quoi ? Mais Rick, on ne sait rien d’eux et... »
Rick : « Ils nous ont prévenu pour Negan, et je penses qu’ils seraient prêt à nous aider. » Coupa le shérif.
Les quatre hommes en discutèrent un long moment, mais ce fut Daryl et Abraham qui l’emportèrent. Les survivants commençaient à se lever, un à un, et l’ambiance restait maussade et lugubre, tout comme le temps. Un épais brouillard recouvrait les trois quarts de la forêt. Le shérif attendit que tout le monde soit à table pour annoncer leurs idée de demander de l’aide au groupe rencontré la veille. Le plan fut approuvé par tous, au plus grand bonheur de Daryl et Abraham.
Carole : « Et comment va t-on rentrer en contact avec eux ? On ne sait pas où ce groupe se trouve. » Fit-elle remarquer.
Abraham : « On était dans le colle tard quand ils nous ont enlevés, mais on avait toute notre tête, je serais retrouver le chemin. Ça prendra un peu de temps, mais je sais que c’est possible. » Affirma l’homme, d’un air déterminé.
Daryl : « Perdons pas de temps alors, on y va. » Ajouta l’archer, motivé.
Rick : « Vous prenez quel véhicule ? Car de notre coté on va commencer les équipes d’éclaireur. »
Daryl : « On a qu’à prendre la moto, ça vous laisse toutes les voitures comme ça. » Suggéra le chasseur.
Le shérif approuva l’idée de l’archer.
PDV Sélia :
Ça faisait une éternité que j’étais réveillée. Je voulais me lever, mais la perfusion et les divers appareils branchés sur moi me clouaient au lit. La pendule en face affichait 6h15, et l’absence de lumière à travers les volets m’indiquait qu’elle devait sûrement être à l’heure.
Moi : « Il faut que je voie Negan. » Me dis-je à voix haute.
Cherchant par tous les moyens de m’enlever tout cet attirail, quelque chose glissa de ma poche. J’avais complètement oublié que je les avais avec moi. Les plaques militaire de Tyler ne me quittaient plus depuis que Daryl avait remit la main dessus. En effet, au fond de son pick-up il avait retrouvé un sac contenant des effets personnel de mon major, et en voyant ses plaques, je n’avais pas pu m’empêcher de les porter constamment pour garder une partie de lui avec moi. Le relief des inscriptions sous mes doigts me fit remonter tous les souvenirs que nous avions en commun. Je maudissais encore et toujours le jour où il s’était comme sacrifié pour qu’on puisse fuir. La porte de ma chambre s’ouvrit subitement, me sortant de mes pensées. Dans l’obscurité de la pièce, je discernais une carrure imposante, celle d’un homme, et à sa façon de marcher, je compris immédiatement de qui il s’agissait.
Negan : « Alors, il paraît que tu voulais me voir. » Me dit-il, en se postant à ma droite.
Je me redressa pour lui faire face.
Moi : « Alors, il paraît que tu as relâchés Daryl et Nathan ? Ou est-ce que ce n’est qu’une rumeur ? » Lui demandais-je, froidement.
Negan : « Tu as accepté ma proposition, du coup j’ai tenu ma promesse. Tes petits agneaux sont saint et saufs. » Déclara t-il.
Cet homme était ce qu’il y avait de plus noir dans ce monde de morts, mais il y avait une chose que je devais lui reconnaître, c’était la confiance qu’on pouvait lui offrir.
Moi : « Qu’est ce que je suis censé faire maintenant ? » Demandais-je, pour connaître mon rôle.
Negan : « M’obéir au doigt et à l’œil en toute circonstance. » Me répondit-il.
Moi : « Ta façon de tuer les gens, qui tentent de survivre, à tout bout de champ, me pousse à te désobéir. » Lui expliquais-je.
Negan : « Dans ce cas, je te conseille d’imaginer la tête de ton chasseur accrochée au mur de mon bureau. » Déclara t-il, en quittant la pièce.
PDV Extérieur :
Le shérif laissa ces dernières instructions aux deux motards. En effet, ils devaient absolument obtenir l’aide du groupe de Spencer, de ce fait, Rick supplia Daryl et Abraham de ne pas s’emporter à la première occasion.
Abraham : « On sera sage comme des images. » Ironisa ce dernier.
Rick : « Je suis sérieux, on joue gros en s’attaquant à ce type. » Admit le shérif, anxieux.
Daryl : « On le crèvera, avec ou sans eux, on y arrivera. » Affirma le chasseur, jouant de l’accélérateur pour montrer son empressement.
Rick : « OK. Bonne chance, soyez prudent et ne traînez pas. » Supplia t-il.
Puis les deux hommes s’éloignèrent à bord du splendide bolide, ne laissant qu’une odeur d’essence derrière eux. Les cheveux au vent, Daryl se sentait vivant en ce moment même, et bien déterminé à convaincre Alexandria de les rejoindre dans la lutte. L’archer se posait mille et une question sur comment il allait tuer Negan. Il avait tellement d’idées en tête, plus dégueulasse les unes que les autres, qu’il ne savait laquelle choisir. Il désirait plus que tout au monde regarder cet homme en train de se vider de son sang. L’archer voulait voir la lumière s’éteindre dans ses yeux, et l’entendre hurler de douleur, comme il lui avait fait en tuant sa jolie brune. Le compteur de la moto affichait 120 Km/H, ce qui était fort raisonnable quand au peu de circulation qu’il y avait sur les routes depuis l’épidémie. Peu importait où ils allaient, le paysage semblait toujours le même, des arbres, des buissons et des rôdeurs. Daryl s’amusait à slalomer entre les revenants qui déambulaient sur la route, puis Abraham semblait apprécier le divertissement. Après une bonne vingtaine de minutes à plus de 120 à l’heure, les deux hommes commençaient à se rapprocher du but. Le chasseur stoppa la bécane, afin de laisser du temps à son coéquipier pour se repérer.
Daryl : « Alors ? » Demanda t-il.
Abraham : « Si tu permets, je cherche un point de repère. » Répondit-il agacé par l’empressement de l’archer.
Ce dernier scrutait les alentours, réfléchissant à toute allure. Il se remettait la scène de l’enlèvement dans sa tête depuis le début, et se remémorait avec précision, les moments où la voiture tournait. Ils étaient près, très près, ça Abraham pouvait le sentir, ils ne leur manquaient plus qu’un ou deux petits kilomètres à franchir pour se retrouver devant les portes d’Alexandria, mais l’homme n’arrivait pas à se recentrer.
Daryl : « Putain, on est perdu ! » S’énerva le chasseur.
Abraham : « Non ! On est pas perdu, laisse moi le temps j’te dis. » Enchérit-il.
Le frottement de taule au loin, le rappela à la réalité, il reconnaissait ce bruit.
Abraham : « Par là ! » Hurla t-il, sortant Daryl de ses pensées.
Ils remontèrent à l’unisson sur la moto, et selon les indications d’Abraham, les deux hommes arrivèrent pile devant le portail d’Alexandria. Deux survivants, du haut de leur tour, les avertit.
?: « Qui êtes vous ? » Hurla l’un d’entre eux.
Abraham : « On voudrait voir Spencer et Diane. » Déclara ce dernier, laissant son arme en place dans sa poche.
Daryl, lui, avait sortit son arbalète, et attendait patiemment la suite.
?: « Comment les connaissez vous ? » Demanda t-il, pointant toujours son arme sur eux.
Abraham : « J’suis déjà venu ici, enfin j’veux dire à l’intérieur. C’est une longue histoire, et on pourrait probablement en discuter autour d’une tasse de thé, mais c’est qu’on est assez pressé là. » Répondit-il.
Le type en haut de son perchoir semblait troublé par sa façon de dire les choses, mais ce dernier ordonna à son collègue d’aller chercher les personnes qu’il demandait.
Abraham : « Baisse ton jouet, tu veux ? Déjà qu’avec la gueule que tu tires tu va les effrayer, donc pas besoin qu’ils aient en plus une arbalète pointé sur leur tronche. » Ironisa ce dernier.
L’archer ne paraissait pas confiant au point de ranger son arme, mais il décida de l’abaisser légèrement quand le portail s’ouvrit pour les inviter à entrer. Abraham fit comme s’il était chez lui, et avança d’un pas déterminé, tandis que le chasseur restait sur ses gardes.
Spencer : « Abraham ! Quelle joie de te revoir ! » S’exclama le jeune homme.
Abraham : « En vie ! » Répondit ce dernier.
Diane : « Vous ne seriez pas en train de nous reprocher d’avoir sauver nos vies lors de l’attaque ? » Demanda t-elle, sur un ton indigné.
Abraham : « J’oserais pas. » Répondit-il, esquissant un faux sourire. « J’vous présente Daryl. » Ajouta l’homme.
Spencer : « Bonjour, j’pensais que Sélia serait venu, vu que l’idée de s’unir venait d’elle. » Fit remarquer ce dernier.
A l’annonce du prénom de la jeune femme, Daryl baissa la tête, ne voulant en entendre plus, car c’était encore trop frais pour en parler ainsi. Le jeune homme ne semblait pas comprendre le silence qui s’installait, sans que personne n’ose le briser. Ce fut Abraham qui prit les devants, ce dernier jugeait bon qu’il soit au courant de l’histoire.
Abraham : « C’est votre fameux Negan qui nous a attaqué l’autre jour. Il a enlevé Daryl et … Sélia. » Commença t-il, difficilement.
Spencer : « J’vous avais dit que ce type était une vrai menace pour nous tous. » Coupa le jeune homme, ne comprenant visiblement pas où Abraham voulait en venir.
Abraham : « Il a tué Sélia. » Réussit-il à sortir, brut de décoffrage.
Spencer semblait choqué de cette révélation, contrairement à sa mère, qui elle, ne paraissait pas surprise du tout. Un long silence s’installa entre les quatre personnes, mais cette fois-ci, personne n’osa le briser immédiatement, respectant le deuil de la triste nouvelle.
Diane : « Pourquoi être venu ? » Demanda t-elle, surprenant tout le monde par son ton froid et agressif.
Daryl : « Ce salopard doit crever ! » Déclara le chasseur, aussi agressif.
Spencer : « Je suis bien d’accord. » Répondit le jeune homme, approuvant l’idée de l’archer.
Diane : « Pas si vite ! » Coupa t-elle. « Nous devons y réfléchir. » Ajouta cette dernière.
Daryl : « C’est vous qui nous avez trouvés pour former une alliance contre ce pourri, et maintenant, vous devez réfléchir ?!! » S’emporta t-il.
Abraham : « Oh du calme ! Le problème voyez vous, c’est qu’on compte pas perdre de nouveau un des notre. »
Diane : « Pourtant vous prévoyez de vous battre, non ? » Enchaîna t-elle.
Abraham : « Ah OK, j’ai compris. Vous avez peur, hein ? » Lui dit-il en se rapprochant d’elle, tout en la fixant dans les yeux. « Restez donc planquez derrière vos murs de taule jusqu’au jour où il finira par vous trouvez, et là ça sera à votre tour d’enterrer les votres. » Menace l’homme.
La femme d’âge mûre arrivait à peine à maintenir son regard dans celui d’Abraham.
Spencer : « Il a raison maman, on ne peut pas rester planqué indéfiniment. C’est maintenant ou jamais. » Déclara t-il à sa mère.
La mère semblait indécise.
Diane : « Nous sommes capable de nous défendre en cas d’attaque. » Se défendit-elle.
Daryl : « Allez, on s’casse ! » Dit-il à Abraham, en s’éloignant.
Abraham le suivit, ne voulant pas perdre plus de temps qu’il n’en avait déjà perdu. Ils allaient remonter sur la moto, quand le jeune homme les rattrapa.
Spencer : « Attendez ! » Hurla ce dernier à leurs attention. « Il faut lui laisser un peu de temps pour assimiler tout ça. Elle ne s’attendait pas à une guerre contre Negan, du moins, pas maintenant. » Expliqua ce dernier.
Daryl : « Ouais, ben nous on à autre chose à faire que d’attendre après Madame la duchesse. » Enchaîna l’archer, en démarrant sa moto pour couper court à la conversation stérile.
Spencer : « Dites moi où vous vous trouvez, et dès qu’on sera prêt, on vous rejoindra. » Proposa le jeune homme.
Les deux survivants se regardèrent, Dary ne semblait pas chaud pour lui expliquer le chemin, mais Abraham acquiesça aussitôt. Ce dernier lui fournit les explications nécessaire pour les localiser, puis les deux amis repartirent bredouille de leur mission. Le long de la route, le chasseur réfléchissait à comment ils allaient faire pour exterminer un groupe d’une bonne centaine de personnes, à seulement 16, dont deux enfants. La suite semblait logique pour lui, il y aurait beaucoup de pertes, mais se venger de Negan était devenu une obsession qu’il devait assouvir à tout prix.
Abraham s’en voulait de retourner au manoir sans avoir de bonnes nouvelles pour remonter le moral du groupe, aussi, ce dernier proposa à Daryl de faire un crochet par la première ville qu’ils croiseraient afin de ramener de la nourriture, car leurs vivres étaient au plus bas depuis plusieurs jours. C’est au bout d’un quart d’heure que le panneau d’une ville apparut.
Daryl : « On prend celle-là ? » Demanda l’archer, ralentissant l’engin.
Abraham : « Ça me paraît pas mal, pas trop grand, pas trop petit. » Répondit ce dernier.
Le chasseur s’engagea donc dans la petite ville qui semblait désertée.
PDV Sélia :
James, le médecin, m’examinait une dernière fois avant que je reprenne du service et que je puisse enfin sortir de ce lit médicalisé. Le manque d’inactivité commençait à se faire ressentir dans mes jambes.
James : « Tout est OK pour moi, vous êtes libre. » Déclara t-il.
Moi : « Ah ! Enfin une bonne nouvelle ! » M’exclamais-je en bondissant de mon lit comme si le médecin allait changer d’avis d’une minute à l’autre.
James : « Allez-y doucement quand même, vos forces ne sont pas totalement revenus, et... »
Je l’embrassa sur la joue pour le remercier d’avoir été autant au petit soin pour moi, ce qui le coupa dans sa phrase. Je ne pris pas le temps de m’amuser de sa réaction, que je me trouvais déjà en bas des marches, pressée de respirer l’air extérieur. Je jouissais de chaque bouffée d’oxygène que j’inspirais. Le ciel était dégagé, le soleil bien présent me réchauffait malgré le vent frais qui me fouettait le visage. Je me sentais bien, et même si l’idée de ne jamais revoir mon ancien groupe ne me quittait pas, j’essayais de relativiser et de profiter d’être encore en vie. Pourtant la mort aurait put être comme une parfaite délivrance pour moi, surtout en ce moment, mais je voulais continuer d’espérer qu’un jour je retrouverais mes amis et quitter cet endroit. J’observais toutes ces personnes qui s’agitaient autour de moi, certaines nettoyaient les armes de service, d’autres montaient la garde. Un peu plus loin, un homme s’entraînait au tir à l’arc. Les survivants se contentant d’un arc comme arme étaient plutôt rare, et ce type m’intriguait, il ne semblait pas coléreux et mauvais comme tous les autres. Hésitant un court instant, mes jambes me poussèrent à aller jusqu’à lui. Ces tirs étaient d’une précision parfaite, et ses gestes assurés. Maintenant que j’étais là, je ne savais même pas comment engager la conversation, et j’avais même peur de me faire virer.
?: « Ryley ! » Me dit-il.
Moi : « Pardon ? » Demandais-je, n’ayant pas compris.
L’homme se tourna vers moi dans un sourire.
?: « Moi c’est Ryley. » Recommenca t-il.
Moi : « Oh ! Pardon, j’avais pas compris. Moi c’est Sélia, la « Nouvelle » !
Ryley : « Cool, comme ça ce n’est plus à moi de porter l’étiquette. » Déclara t-il, souriant.
Moi : « T’es arrivé quand ? » Lui demandais-je, curieuse.
Ryley : « J’sais pas, je dirais trois semaines ou peut être quatre. Il t’a pas loupé l’autre jour le Negan. » Remarqua t-il, à la vue de l’œil au beurre noir qui me restait.
Moi : « Ouais, c’est pas le pire que j’ai vécu, puis je me suis vite écroulée donc j’me rappel pas de grand-chose. » Répondis-je, en ironisant la chose. « Alors comme ça, tu tires à l’arc ! » Ajoutais-je pour la forme.
Ryley : « Oui, mais c’est pas ma spécialité. » Admit ce dernier.
Moi : « Ah, et c’est quoi ? » Demandais-je, curieuse.
Ryley : « Disons que je suis assez doué pour le lancé de couteaux. » Me dit-il, sortant une fine lame de sa poche pour me faire une démonstration.
Moi : « Ouah, je suis impressionnée. » En suivant le couteau des yeux qui se plantait pile au milieu de la cible.
Ryley : « Tu veux essayer ? » Me proposa t-il, ignorant mon passé avec les armes blanches.
Il récupéra le couteau, puis me le tendit. Sans même prendre le temps de viser, l’arme s’élança pour se planter au même endroit. Ryley me dévisageais, sans trop savoir quoi dire.
Moi : « Moi aussi j’ai mes spécialités. » Répondis-je, pour lui enlever cet air complètement idiot qu’il affichait.
J’aurais aimée rester plus longtemps à discuter, et à m’entraîner avec lui, mais deux des gorilles de Negan vinrent nous chercher. Je sentais bien que quelque chose se tramait depuis que j’avais mis le nez dehors. Quelques types à ma gauche finissaient de charger des armes dans le coffre d’une voiture, puis Negan arriva, accompagné de James.
Moi : « Qu’est qu’il fout là ? » Chuchotais-je discrètement à Ryley.
Ryley : « Il accompagne Negan dans tous ses déplacements, un vrai petit toutou. » Me répondit-il.
Il était là depuis plus longtemps que moi, et lui n’avait pas dut passer autant de temps cloîtré dans une chambre. Pas mal de gens ici lui disait bonjour, et venait même pour lui parler. Il semblait être apprécié, ce qui m’étonnait car il ne ressemblait en rien à tous ces gorilles armés jusqu’aux dents, prêt à vous décapiter à tout moment.
Negan : « Ceux qui sont prévus à partir, vous êtes prêts ? » Demanda ce dernier.
Un peu plus d’une douzaine d’hommes se mirent à gueuler en même temps, on aurait dit des vikings abordant un bateau. Ces derniers montèrent dans leurs véhicules respectifs. C’est en me déplaçant sur le coté pour les laisser passer que je m’aperçut de l’absence de
Ryley, l’homme était en train de parler avec Negan. L’homme à la batte lui désigna une jeep militaire un peu plus loin, et le jeune homme s’y précipita aussitôt. Je ne voulais pas participer à cette petite virée, de ce fait, j’essayais de m’extirper discrètement. Une fois sortie de tout ce petit monde qui ne cessait de s’agiter, une main se posa sur mon épaule.
Negan : « Tu vas quelque part ? » Me demanda t-il.
Moi : « J’te dirais bien oui, mais là tout de suite je ne serais te dire où ! » Répondis-je, franchement.
Negan : « Tu viens avec nous. » Déclara t-il.
Moi : « J’suis pas très en forme et mon médecin m’a ordonné le repos. » Mentis-je, pour échapper à l’excursion.
James : « Je vous ais dis de ne pas trop forcer, nuance. » Répondit une voix derrière nous.
Le médecin en blouse blanche affichait un grand sourire, sûrement fière de m’avoir surpris, et de m’avoir bien eut par la même occasion. Ryley avait raison, un vrai toutou.
Negan : « Alors Sélia, maintenant tu me mens ! Va prendre tes armes et monte dans celle-là ! » M’ordonna t-il, d’une voix autoritaire en désignant l’une des jeep qui attendait.
Pendant un instant je m’imaginais prendre la fuite, partir loin de tout ça, très loin, mais ses menaces avaient été très clair, et je savais qu’il les mettrait à exécution sans hésiter une seconde. J’obéis donc, et partis m’armer pour la sortie. Je n’avais eu le droit à aucune explication sur ce qui allait suivre, ni même où nous allions, mais après tout mon rôle était clair, je devais obéir sans réfléchir et encore moins me poser de questions. Je me retrouvais serrée sur la banquette arrière entre deux types gras et qui en plus empestaient la sueur, la route allait être longue pour moi. C’est après plus d’une heure et demi et dans une petite ville déserte que notre jeep se stoppa. Les autres véhicules firent de même en se garant devant plusieurs pavillons. Une station essence se trouvait juste à coté, malheureusement, elle semblait avoir déjà été visité. Les rues étaient désertes, aucunes traces de rôdeurs dans les environs comme-ci le ménage avait déjà été fait.
?: « On les fouilles toutes chef ? » Demanda l’un de ses fidèles.
Negan : « Toutes sans exception. » Conclut-il. « Tout ce qui bouge, vous me le butez ! » Ajoute t-il.
Les équipes se formaient à l’arraché. Chacun allait avec qui il voulait, de ce fait, Ryley se fraya un chemin jusqu’à moi.
Ryley : « Allez viens, on va commencer par celle-ci ! » Me dit-il, en désignant une maisonnette pour le moins lugubre.
Moi : « C’est parti ! » Dis-je, faussement heureuse.
Je ne comprenais pas pourquoi on avait fait autant de route pour venir fouiller des maisons, qui, apparemment l’avaient déjà été. Il devait forcément il y avoir autre chose qu’on ne me disait pas, et Ryley semblait savoir ce qu’il avait à faire. Tout en pénétrant prudemment dans la maison, je réfléchissais à un éventuel questionnaire pour avoir le fin mot de cette histoire, mais réfléchir en ce moment me prenait trop la tête, du coup, je décida d’y aller franchement. Je me mis devant lui pour lui bloquer le passage du couloir, ainsi, il n’avait pas d’autres choix que de m’écouter.
Moi : « Qu’est ce qu’on fait là ? » Lui demandais-je, froidement, les yeux dans les yeux.
Ryley : « On est en mission de ravitaillement, tu ne t’en rappel déjà plus ? » Me répondit-il, en me prenant à moitié pour une débile.
Moi : « Ne me dis pas qu’on à fait une heure de route pour venir fouiller des maison délabrées, et qui de toute évidence, on déjà été vidées ! » Contrais-je, sûr de mon coup.
Ce dernier me sourit, puis se décida à passer aux aveux. Seulement, il eut à peine le temps d’ouvrir la bouche, qu’une série de coups de feu se mit à retentir dans toute la ville. Le bruit était tellement intense que ça ressemblait plus à la fin du monde, qu’à une simple fusillade. Plus on se rapprochait du vacarme, plus je pouvais entendre des cris, on aurait dit des hurlements de désespoir. Devant cette scène, mes jambes se stoppèrent net. Des gens couraient dans tous les sens, des hommes, des femmes, puis même des enfants. Negan et ses hommes les tiraient comme des lapins pris au piège.
Ryley : « C’est ça qu’il ne t’avait pas dit. » Me dit-il à l’oreille pour que je puisse l’entendre malgré les balles qui fusaient dans tous les sens.
Negan : « Je les veux tous, c’est bien clair ! » Beuglait-il, puis quand il nous aperçut, il afficha ce sourire malsain que je haïssais, et de son regard mauvais il me fit comprendre que je n’avais pas intérêt de le décevoir cette fois.
Ryley : « Les règles de Negan sont simple, tu les tus de la manière que tu veux, ça il s’en fiche. Par contre, les enfants il les garde. » M’expliqua t-il froidement et sans aucun scrupule, tout en chargeant son arme mécaniquement.
Moi : « Quoi ? Mais pourquoi les tuer ? Et pourquoi garder les enfants ? » Demandais-je, affolée et perdu.
Ryley : « Parce que c’est Negan, et les enfants sont l’avenir. Bonne chance. » Ajoute t-il, en s’éloignant vers une possible cible.
Je restais là, à moitié planquée derrière cette voiture, encore sous le choc de ses paroles. Mes bras ne répondaient plus, ni même mon cerveau d’ailleurs. Je voyais tous ces gens courir autour de moi, et bon sang qu’ils étaient nombreux. Negan avait bien prévu son coup en nous amenant ici. Les cadavres s’entassaient sur le sol, et pour ne rien arranger à la tuerie, les rôdeurs commençaient à affluer à cause des tirs. Je me sentais mal d’avance pour ce que j’allais faire, mais j’avais beau tourner et retourner ça dans ma tête, il fallait bien qu’un jour ou l’autre je passe par-là, car à présent je faisais partie de ce groupe, que je le veuille ou non. Je sentais un regard persistant sur moi, pourtant ils étaient tous trop occupés à repeindre les routes en rouge. Une femme et une petite fille slalomaient entre les balles qui fusaient dans les rues, pour aller jusqu’à la maisonnette où je me trouvais un peu plus tôt avec Ryley. Si elles espéraient rester cacher dedans jusqu’à ce que Negan et ses hommes partent tranquillement sans prendre la peine de tout fouiller, c’est qu’elles ne connaissent pas le personnage. Malgré les menaces de ce dernier, qui d’ailleurs résonnaient encore dans ma tête, il était hors de question que je laisse une mère et sa fille se faire buter sans rien tenter. Cependant, je pris tout de même soin de vérifier que personne ne me regardait avant de les suivre dans le pavillon.
Moi : « Qu’est ce que c’est glauque. » Dis-je à voix haute.
Les planches craquaient sous mes pas, puis la poussière qui recouvrait les meubles et les toiles d’araignées qui jonchaient les murs n’enlevaient rien au coté sinistre du lieu, bien au contraire. Je tendais une oreille attentive, car je pouvais entendre la respiration saccadée et bruyante de la petite fille. A seulement quelques mètres d’elles, je décida de tenter une approche afin d’éviter de me prendre un coup de poêle dans la tronche ou pire encore.
Moi : « Je veux juste vous aidez à vous enfuir d’ici, car ce n’est pas en restant cachées que vous serez épargnés. »
Subtile et rassurant, pensais-je, car dis comme-ça, elles devaient avoir encore plus envie de fuir. Malheureusement, aucune réaction ne vint de leurs cotés. Il fallait à tout prix que je trouve quelque chose et vite.
?: « Partez je vous en supplie, laissez nous en paix. » Dit une voix de femme après plusieurs minutes de silence.
Moi : « Vous ne comprenez pas, si vous restez là, vous vous condamnez. » Répondis-je, en faisant quelques pas de plus.
Je ne pouvais pas les voir, mais j’apercevais des ombres non loin d’une petite porte, qui semblait être celle d’un placard ou quelque chose comme-ça. De l’intérieur, on entendait à peine les détonations provenant de dehors, mais un mauvais pressentiment me guettait, ça faisait maintenant plusieurs minutes que le calme régnait en maître dans toute la maison, ce qui me laissait croire que la tuerie était terminée et que Negan en était aux finissions. Cette femme et sa fille étaient en danger, mais si elles ne voulaient pas bouger, je ne pourrais rien pour elles.
Moi : « Puis tant pis pour la délicatesse. » Me dis-je, en poussant la porte de là où elles se trouvaient.
Une jeune femme aux longs cheveux blonds et bouclés, me regardait méchamment, et tenait, une petite fille aux cheveux identiques, fermement contre elle.
Moi : « J’vous assure, je ne vous veux aucun mal, mais fuyez, ils ne vont pas tarder à fouiller les maisons. » Lui dis-je.
La femme paraissait surprise que je lui tende la main, mais elle finit par accepter. Je lui indiqua une sortie par l’arrière, puis lui offrit un couteau et un revolver dont je ne me servais jamais. Elle me remercia à chaudes larmes, prit sa fille dans ses bras et sortit. Au même moment, un brouhaha résonna dans la maison, plusieurs bruits de pas sourds se rapprochèrent de moi.
?: « Ya personne ici ? » Me demande l’un des fidèles de Negan.
Moi : «Personne en bas, mais j’ai pas encore regardée à l’étage. » Lui répondis-je.
Ce dernier monta aussitôt au-dessus pour vérifier. Je ne comprenais vraiment pas pourquoi Negan faisait autant la guerre aux autres groupes, au point de tout leur prendre, ou pire, de tous les exterminés, car oui, il n’y avait pas d’autres mots pour décrire ce qu’il faisait et ce qu’il nous faisait faire. Un cri d’effroi me sortit de mes pensées, et me poussa à aller voir ce qui se passait dehors. Un homme tenait la jeune femme que je venais de libérer, puis un autre derrière balançait la petite fille dans l’un des véhicules où se trouvaient les autres enfants. Cette dernière suppliait pour qu’on ne fasse pas de mal à son enfant. Le type qui la maintenait l’amena juqu’à Negan qui se tenait fièrement, les bras croisés.
? : « Je l’ai choppé de justesse, elle partait par-là. » Dit ce dernier en désignant la forêt plus loin.
Negan : « Comment une simple femme de ton genre à réussi à fuir ? » Lui demanda t-il, mais elle resta sans réponse, ce qui eut le don de l’énerver encore plus.
Il sortit un revolver de sa poche, et le pointa sur sa tête.
Negan : « Je répète ma question. Comment as tu réussi à fuir ? »
La jeune femme tremblait de tous ses membres et ne cessaient de le supplier de ne pas faire de mal à sa fille. Ce dernier se mit à rire, et lui conseilla clairement de lui répondre si elle ne voulait pas voir sa petite se transformer en revenant sous ses yeux, par conséquent, cette dernière capitula, puis me désigna d’un doigt tremblant tout en s’excusant du regard. Negan suivit son geste. A ce moment là, je pouvais voir toute la colère qui se déversait en lui, mais qu’il essayait tant bien que mal de contenir face à tous ses hommes. Il s’avança tranquillement jusqu’à moi, et me tendit son arme.
Negan : « C’est ta dernière chance, sinon c’est ton archer que je transformerais en cadavre ambulant ma belle. » Me chuchota t-il d’une voix sereine qui masquait sa colère.
Sans même réfléchir au conséquence de mon acte, je pris l’arme, puis tira sur la jeune femme. Sous l’impact du choc, son corps recula de quelques centimètres pour s’écrouler à terre dans un bruit sourd. L’homme à la batte ordonna le départ. Il me fixait, peut être s’attendait-il à ce que je m’effondre de remords ou autre, mais je devais tenir bon, et même si je devais craquer tôt ou tard, il était hors de question que ce soit devant lui, il serait trop heureux de voir ça. Je lui lança son arme, puis je partis en direction de ma jeep.
Mon cerveau avait cessé de fonctionner, je n’avais pas remarqué la petite fille qui avait tout vu à travers la vitre de la voiture. Je venais délibérément d’enlever la vie à quelqu’un, et je venais également de prendre l’enfance et l’innocence d’une petite fille, comme on m’avait prit la mienne au même âge. Mon entrée au sein de ce groupe était faite à présent, j’étais comme eux, et à présent, ma vie n’avait pas plus de valeur que la leur.
PDV Daryl :
A première vue la ville semblait déserte, et tant mieux, on serait plus tranquille pour la fouiller sans avoir ces bestioles à nos trousses, pensais-je.
Abraham : « On f’rais bien de poser la bécane par-là non ? » Me demanda t-il, en désignant un endroit bien caché donnant aux abords de la forêt.
Moi : « Ouais, c’est pas bête. » Répondis-je, en m’exécutant.
Abraham : « Espérons qu’on ramène de quoi bouffer. »
Moi : « Et de quoi picoler. » Ajoutais-je en mettant la béquille sur la moto.
Abraham : « T’inquiètes que ce pourri va payer pour... » Commença t-il, mais il fut couper par des détonations.
Moi : « A terre ! » Criais-je, en le poussant avec moi derrière un regroupement de buissons.
Des gens criaient et couraient dans tous les sens, tandis que de l’autre coté, des hommes par vingtaine leurs tiraient dessus. On aurait put se croire à l’ouverture d’une battue. Ils en sortaient de partout, ça tiraient de tous les cotés. Des hommes et des femmes étaient abattus sans scrupule, et on leur arrachait leurs enfants pour les enfermés dans des voitures garées plus loin.
Abraham : « Putain, c’est quoi ce bordel ? » Me demande t-il, ahuri par la scène.
Les tirs diminuaient, j’allais lui répondre quand Negan apparut. Abraham ne perdit pas une seconde pour m’agripper le bras afin que je ne bouge pas. L’envie de le tuer là et maintenant bouillait en moi, s’il n’avait pas été là, j’aurais tiré et tant pis pour la suite. Deux de ses hommes sortirent des abords de la forêt, le premier tenait une jeune femme aux longs cheveux noirs bouclés, quand au second il portait une petite fille à peine âgée de 7 ans qu’il alla directement poser dans la voiture contenant les autres. Ça n’aurait pas été la fin du monde, sûr que leur pratique aurait été qualifiée de trafic d’enfants. Tout ses hommes s’étaient réunis autour du chef, qui lui, se postait en face de la jeune femme.
?: « Je l’ai choppé de justesse, elle partait par-là. » Dit un de ses fidèles en désignant la forêt plus loin.
Negan : « Comment une simple femme de ton genre à réussi à fuir ? » Lui demanda t-il, mais elle resta sans réponse, ce qui eut le don de l’énerver encore plus.
Il sortit un revolver de sa poche, et le pointa sur sa tête.
Negan : « Je répète ma question. Comment as tu réussi à fuir ? »
La jeune femme tremblait de peur, et n’arrêtait pas de le supplier d’épargner sa fille. L’homme à la batte se mit à rire et lui conseilla vivement de lui répondre. Cette dernière se tut un instant, puis désigna du doigt une personne sur la droite, parmi les hommes de Negan.
De là où j’étais je ne voyais pas très bien, puis ce dernier s’avança, revolver en main vers la personne désigné, et lui chuchota quelque chose à l’oreille. Il se recula, puis une détonation s’en suivit. Le corps de la jeune femme s’écroula à terre dans un bain de sang, mais ce qui me choqua le plus ce fut le visage du tireur. Je restais figé, je ne savais pas si c’était de peur, d’incompréhension ou autre, mais j’étais comme bloqué dans l’espace temps. Pourtant l’image de son corps inerte était gravé en moi, elle était morte, je l’avais vu, seulement elle se trouvait là, à quelques mètres de moi, vivante.
Abraham : « J’suis plutôt du genre à ne pas croire aux fantômes, donc là, faut que tu m’expliques vieux ! » Me dit-il. « Daryl... » Murmurait-il pour attirer mon attention.
Moi : « J’lai vu, elle bougeait plus. » Réussis-je à dire.
Mes explications ne devaient pas lui sembler très clair, mais je n’en avais pas de meilleur à lui donner, car pour moi, Sélia était bel et bien morte, et pourtant, elle était là. Negan ordonna le départ à ses hommes, et tous s’exécutèrent. Je réfléchissais à toute allure pour trouver un plan au plus vite, car il était hors de question de la laisser repartir avec eux. Mes jambes me démangeaient à force de rester accroupi et de ne rien faire.
Abraham : « Non. » Contre t-il, en me forçant à rester au sol. « Ils sont trop nombreux Daryl, on ne peut rien faire pour l’instant. »
Moi : « Tu crois quand même pas que j’vais la laisser repartir avec eux. »
Abraham : « La seule chose qu’on peut faire c’est rentrer, et continuer de les observer. » M’expliqua t-il, en me tenant fermement.
Moi : « Quoi ? » M’énervais-je.
Entre temps les moteurs des véhicules s’allumèrent. Au loin, j’entraperçus Sélia qui montait à bord d’une jeep, accompagné de Negan. Ce pourri allait me payer tout ça, il avait parfaitement mesuré ses paroles ce jour-là pour que je comprenne qu’il l’avait tué, alors qu’il n’en avait rien fait.
Abraham : « Bordel elle est vivante, on s’organise comme on a dit, et dans quelques jours tu pourras faire des galipettes avec ta copine ! » Me garanti ce dernier. « Maintenant qu’ils sont tous partis, on y va. » Ordonne t-il.
Moi : « T’as vu ? » Lui dis-je, en désignant le corps de la jeune femme que Sélia venait d’abattre.
Abraham : « Ouais, c’est triste, mais c’est comme-ça maintenant. » Me répondit-il sans trop prêter attention au corps de la jeune femme.
Moi : « Pas le corps, tu as vu la façon dont elle l’a abattu ? » Redemandais-je.
Abraham venait de comprendre où je voulais en venir, je le voyais à son regard.
Abraham : « Crois-moi Daryl que des remords elle doit en avoir, mais j’penses que c’est le genre de nana à pas vouloir les montrer à son adversaire, tu penses pas ? » Me conforte t-il. « Allez en route tombeur ! »
Regardant une seconde fois la route qu’avait empruntée la jeep de la militaire, je fis demi-tour pour reprendre la notre, en direction du manoir où l’ambiance serait certainement plus à la fête ce soir après cette nouvelle, même si pour moi, il n’en serait rien. Je repensais aux paroles de Merle, et il avait eut raison sur toute la ligne, elle n’avait pas abandonnée, elle continuait de se battre, jusqu’au bout.