Les humains sont la cause à effet
Chapitre 20 : Trahison
PDV Daryl :
Plusieurs heures devaient s’être écoulé à présent. Tout en ouvrant les yeux progressivement, je pouvais discerner une voix autour de moi. Le plafond et les murs blanc me faisaient penser à un vieil hôpital délabré. Un homme en blouse blanche se tenait devant le pied du lit, en train de remplir un dossier. Le bip incessant des machines me donnait mal à la tête, et l’endroit de ma blessure continuait de me brûler. J’essayais de me concentrer pour me souvenir de ce qui s’était passé avant que je perde connaissance et je revoyais cet homme pointer son arme sur le crâne de Sélia.
Moi : « Sélia... » Me dis-je en prenant conscience qu’elle n’était pas là.
L’homme en blouse blanche s’aperçut de mon réveil, puis se mit au-dessus de moi, me pointant une de ses petites lampes dans les yeux.
Moi : « Putain ! » M’exclamais-je, mécontent de me faire surprendre ainsi.
Médecin : « Quels sont vos derniers souvenirs ? » Me demanda t-il, stylo en main, prêt à écrire.
Moi : « Pas grand-chose. » Lui répondis-je, froidement. « Puis d’abord où je suis ? » Lui demandais-je.
Médecin : « Nous nous trouvons dans un ancien hôpital. » Me répondit ce dernier.
Moi : « Où est Sélia ? » Lui demandais-je, priant qu’il sache de qui je parle.
Médecin : « Ça je ne suis pas censé vous le dire. » M’avoue t-il. « Écoutez, la situation est assez complexe en fait. Pour être franc, vous servez de monnaie d’échange pour Negan, c’est pour cela que je dois tout faire pour vous maintenir en vie. » M’expliqua t-il.
Moi : « Comment ça une monnaie d’échange ? » Demandais-je, surpris par le terme.
Médecin : « Je n’en sais pas vraiment plus, tout ce que je peux vous dire, c’est que votre amie a acceptée de travailler pour cet homme, en échange de mes services pour vous soignez. »
A cet instant, toutes sortes d’idées me venaient en tête, cet homme paraissait tellement fourbe et dérangé, qu’il serait capable de lui faire faire n’importe quoi, et je savais que Sélia serait prête à tout pour assurer notre survie.
Moi : « Et maintenant que j’suis tiré d’affaire, c’est quoi la suite ? »
Médecin : « Et bien, c’est à Negan d’en décider. » Ajouta le jeune homme.
Il semblait perturbé par mes questions, et paraissait même désolé pour moi. Je me sentais pris au piège, et je ne pouvais cesser de penser à Sélia qui se trouvait sûrement, en ce moment même, avec ce malade, à obéir au moindre de ses ordres. Il était hors de question que je reste ici à attendre bêtement que quelque chose se passe, je devais agir, et au plus vite.
Médecin : « Je vous conseille de ne rien tenter pour sortir d’ici. » Déclara t-il, comme s’il pouvait lire dans mes pensées.
Moi : « C’est pas un médecin qui va m’en empêcher. » Contrais-je, pour lui faire comprendre à qui il avait à faire.
Médecin : « Vous n’êtes pas encore totalement remit de votre blessure par balle, et ça serait dommage que votre amie est fait tous ses efforts pour vous retrouvez entre quatre planches. »
Moi : « Si vous croyez que vous me faites peur, c’est raté. »
Médecin : « Ce n’est pas de moi qu’il faut avoir peur, mais de Negan, croyez moi, il ne plaisante pas. » M’assura le médecin.
Moi : « Je resterais pas à me tourner les pouces pendant qu’il se sert d’elle. » Contrais-je, froidement.
Médecin : « Pourtant c’est ce qu’il y a de mieux à faire pour l’instant. » Affirma t-il. « Je dois vous laissez, j’ai un autre patient qui a besoin de soins, ne faites rien d’irréfléchi. » Me conseilla t-il, en quittant la petite chambre.
Je voulais me lever, et partir aussi, mais mon corps semblait se ramollir. Malgré l’énergie que je mettais pour bouger, plus rien ne répondait. Puis, dans un dernier souffle, mes yeux se fermèrent, m’emportant ainsi dans un profond sommeil.
PDV Sélia :
Je n’étais pas du tout à l’aise en présence de cet homme. Son regard laissait entrevoir la folie qui le rongeait, et la manière qu’il avait de s’adresser à moi, me laissait croire qu’on était pas prêt de sortir de cette merde. Negan possédait beaucoup de gens sous ses ordres, et tous sans exception, s’avérait être de parfaits combattants. Il dégageait une espèce d’aura malsaine, et il paraissait si sûr de lui dans tout ce qu’il entreprenait. Ce dernier avait décidé de me faire visiter les lieux. Un ancien hôpital qui, à première vue, semblait abandonné, mais le fait de l’avoir laissé ainsi, était surtout pour dissuader les survivants de ne pas venir s’aventurer en ces lieux. Le bâtiment était sacrément bien gardé, mieux qu’Alexandria, pensais-je. Au moins maintenant, je savais que ce n’était pas à cause d’eux que je me retrouvais piégé ici.
Malgré mes pensées tournées vers Daryl, je restais tout de même attentive à la visite. J’enregistrais chaque mètre carré de l’immeuble, afin d’entrevoir une possible fuite avec mon archer. Il était totalement exclu, que je mette à travailler pour un malade pareil, armé d’une batte entouré de barbelés et qui plus est, à qui il avait donné un prénom de femme. La visite se poursuivit à l’intérieur, où il fit le compte de tout ce qu’il possédait en matériel médical, en armes, nourriture… Je n’avais qu’une envie, c’était de lui sauter à la gorge et de le regarder s’éteindre sous mes mains qui l’étranglerait. A cette pense, mes poings se resserrèrent instinctivement, comme pour obéir à mon cerveau, mais je savais pertinemment que si j’allais jusqu’au bout de mon envie, Daryl serait condamné. Nous étions en train de passer devant plusieurs portes closes, quand il se posta devant l’une d’entre elles, en me lançant un de ces sourires narquois.
Negan : « Je pense que ce qu’il y a derrière celle-ci pourrait t’intéresser. » Me dit-il, provoquant ma curiosité.
Moi : « Ouvres là, et on verra. » Défiais-je, sûre que ce soit Daryl qui se trouve derrière cette porte.
Negan : « Avant, j’ai une petite devinette pour toi, Sélia. Qui, à ton avis, aurait put nous informez sur votre petite rencontre dans la forêt, avec le groupe d’Alexandria ? » Me demande t-il, ravi de sa question.
Moi : « J’vois pas comment tu aurais put être au courant, tu as réussis ton coup par hasard. » Lui répondis-je, ne voyant vraiment pas qui aurait put nous trahir ainsi.
Negan, (Imitant le bruit d’un buzz) : « Perdu ! » S’exclama t-il, fière de lui.
Puis, il ouvrit la porte, et m’encouragea à entrer dans la pièce. Malgré l’obscurité de la chambre, je pus reconnaître Nathan, allongé dans un lit d’hôpital, le visage tuméfié. Dans une colère noire, je me retourna pour faire face à cet homme qui me répugnait de plus en plus.
Moi : « Qu’est ce que tu lui as fais !? » Criais-je, à présent.
Negan : « Oh, pas grand-chose, il me fallait juste quelques petites infos, et je savais où les trouver. Ah oui c’est vrai, il ne t’as rien dis ? Ça fait plusieurs moi qu’on se fréquente, lui et moi. Tu verrais, les tomates qu’ils ont plantés ont un goût extra. » Rigolait-il, en voyant mon incompréhension face à son aveu.
Je l’écoutais, tout en observant Nathan inerte, dans ce lit. Il faisait peine à voir, Negan avait dut bien se faire plaisir sur lui. Pourquoi ne m’avais t-il jamais demandé de l’aide pour sortir son groupe et lui des griffes de ce malade ? On aurait put les aider, enfin je crois, pensais-je tristement. Je ne savais plus quoi faire, ni si je devais réellement tenter quelque chose pour sortir d’ici. On était fait comme des rats, et cet homme avait décidé de s’amuser avec nous. Le médecin caché dans un coin de la pièce, me sortit de mes pensées.
Médecin : « Bonjour. » Bégaya t-il en voyant Negan.
Negan ne prit même pas la peine de lui répondre. Le médecin dut comprendre aussitôt ce qu’il voulait, car sans attendre, il lui imprima tout un dossier sortit de l’ordinateur, puis le lui donna.
Moi : « Qu’est ce que c’est ? » Demandais-je, aussi bien à Negan qu’au médecin.
Negan : « Ce sont toutes les informations que j’ai réussi à collecter, grâce à ce très cher Nathan. » Déclara t-il. « Mais, je m’en servirais le moment venu. » Souriait-il, en demandant au soigneur de cacher le dossier.
Je tenta une approche auprès de mon ami, mais le chef en décida autrement. D’après lui, il était temps de passer aux choses sérieuses. Ces paroles eurent l’effet d’une bombe dans ma tête. Je savais que pour préserver la vie de Daryl je serais prête à tout, et c’était justement cela qui m’effrayais. Negan m’entraîna dans la pièce d’à côté. Le jeune médecin nous suivit, puis se dirigea directement au chevet de l’homme dans le petit lit.
Negan,(Rigolant de bon cœur) : « Alors, comment va notre copain Daryl ? » Demanda t-il.
Ma réaction fut immédiate. Je me précipita à ses cotés, dégageant par la même occasion le médecin qui l’approchait de trop près avec une seringue.
Moi : « Daryl... » Appelais-je, en lui caressant le visage.
Ce dernier, encore endormi, se mit à grogner. Il commençait doucement à sortir de son sommeil. Negan derrière nous, ne pouvait s’empêcher de rire. Il savait qu’il avait le contrôle de la situation, il savait comment me tenir et me faire obéir, et ça me rendait folle.
Daryl : « Sélia... » Murmura t-il, faiblement en ouvrant les yeux.
Moi : « Oui, c’est moi. Tout va bien. » Essayais-je de le rassurer.
Negan : « Comme c’est attendrissant ! » Lança t-il. « Tout ira bien, à condition que tu m’obéisse ma jolie. » Ajouta ce dernier.
Je fixais Daryl intensément pour lui faire comprendre que je ferais tout pour nous sortir de là. Même si je n’en étais pas convaincu moi-même, je voulais que mon archer garde espoir.
Moi : « Comment tu te sens ? » Lui demandais-je, commençant à l’examiner.
Médecin : « Sachez que votre ami est maintenant hors de danger, et que... » Essaya t-il de m’expliquer, mais Negan le fit taire du regard.
Le jeune homme se remit à fixer un point invisible sur le mur. Visiblement, Negan l’effrayait, comme beaucoup d’autres.
Negan : « Comme promis, j’ai soigner ton petit copain, maintenant, à toi d’honorer ta promesse. Et pour ça, j’ai ce qu’il te faut. » Me dit-il.
Moi : « Et sans indiscrétion, qu’est ce que c’est ? » Lui demandais-je, à moitié apeurée de ce qu’il allait me forcer à faire.
Negan : « C’est simple, tu va prendre la tête des opérations de ravitaillement. J’ai du malheureusement abattre l’ancien qui s’en occupait. » Annonça t-il, froidement sans une once de remords dans la voix.
Moi : « Pourquoi l’avoir tuer ? » Demandais-je, curieuse de la réponse.
Negan : « Disons que je n’aime pas qu’on me contredise. » Révéla t-il.
Ses paroles mirent un froid dans la chambre. Même le médecin semblait sous le choc de cette révélation. Cet homme semblait insensible à tout ce qui l’entourait.
Moi : « Je ne rejoindrais jamais ton groupe. » Affirmais-je, en me relevant pour lui faire face.
Ce dernier dégaina un revolver de sa ceinture, puis le pointa sur la tête de Daryl.
Negan : « Dans ce cas... » Commença t-il, en enclenchant le chien du fusil.
Le chasseur se redressa du mieux qu’il pouvait pour lui faire face, comme-ci, ce dernier était prêt à accepter ce qui l’attendait.
Moi : « NON !! » Hurlais-je, me mettant devant le canon.
Sourire aux lèvres, il me fixait d’un regard intense et provocateur. Un duel s’engageait entre nous, à savoir lequel de nous deux capitulerait le premier. Malheureusement, je n’avais d’autres choix que de capituler face à cet homme de pouvoir. J’entendais la voix faible de Daryl derrière qui me suppliait de laisser tomber tout ça, mais c’était mal me connaître.
Negan : « Plus tu t’investiras dans le groupe, plus vite je déciderais de vous relâcher. » M’annonça t-il.
Moi : « Qu’est ce qui me prouve que tu tiendras ta parole ? » Lui demandais-je.
Negan : « Je n’ai qu’une parole, maintenant, à toi de voir. » Déclara t-il.
Moi : « Si je prends la tête de ton équipe et que je fais du bon boulot, tu nous laissera partir sans nous poursuivre ? »
Negan : « Oui. » Répondit ce dernier, en rangeant son arme à sa ceinture.
Daryl : « On peut pas être sûr qu’il dise vrai Sélia. » Ajouta l’archer, me coupant dans ma réflexion.
Moi : « J’vois pas d’autre moyen pour qu’on s’en sorte. » Déclarais-je au chasseur. « Marché conclut. » Ajoutais-je pour Negan.
Ce dernier me sourit, puis pour conclure cet accord, me serra la main. C’était comme si je venais de pactiser avec le diable, pensais-je. A présent, je me retrouvais sous ces ordres, et si j’avais le malheur de désobéir, sûr qu’il n’hésiterait pas une seconde à nous tuer tous les deux.
Negan : « A compter de maintenant, tu es libre de circuler librement. Je ne penses pas que tu sois assez bête pour tenter quoi que ce soit pour fuir. En tout cas, je ne te le conseilles pas, mes hommes ont reçut l’ordre de vous abattre si vous essayez. Sur ce, je vous laisse, j’ai beaucoup de travail. » Nous avertit-il. « James ici présent, (le médecin), va te montrer ta chambre. Demain matin a six heures tapante je veux te voir en bas pour ta première journée. » M’ordonna t-il.
Puis ce dernier quitta la pièce, nous laissant tous les trois. Le médecin, James, ne savait pas trop où se mettre, tellement je le fixais durement. Il se racla la gorge, puis se remit à lire le papier qu’il tenait entre les mains.
Daryl : « Comment t’as pus accepter sa proposition ? » S’énerva l’archer contre moi.
Moi : « Hum… Je sais pas, j’me suis pt’être dis qu’il valait mieux dire oui, plutôt qu’il te tire une balle dans la tronche ! » M’énervais-je, également.
Daryl : « Faut pas qu’on reste ici, ça craint. » M’avoue t-il.
Moi : « J’trouverais un moyen. En attendant remets toi sur pieds, on avisera pour la suite. »
James : « Si je peux me permettre, il n’y a qu’en honorant votre accord que vous pourrez partir d’ici. » S’incrusta ce dernier dans la conversation.
Moi : « Je ne pense pas que ce soit le genre d’homme à tenir parole, et je ne vois pas en quoi ça vous regarde, c’est une conversation privée. » Contrais-je.
James : « Alors vous serez surprise. » Me répondit-il, malgré l’agressivité dont je venais de faire preuve. « A présent, il serait bon de laisser votre ami se reposer. Je vais vous montrez votre chambre. » Ajouta le médecin en m’attendant près de la porte.
Moi : « Ne fais rien d’idiot j’ten prie. » Murmurais-je à l’archer.
Daryl : « Toi non plus. » Me répondit-il, froidement.
Je sentais toujours autant de tension entre nous, malgré les derniers événements, mais je ne pouvais pas lui en vouloir. De plus, il devait probablement s’en mordre les doigts d’être coincé dans ce lit, pendant que moi je serais sur le terrain. Le fait de devoir l’abandonner dans cette chambre, en compagnie de ce type qui léchait les bottes de Negan, ne me rassurait pas, mais je n’avais pas le choix. Au fond, s’ils ne nous étaient pas tombés dessus dans la forêt, Daryl serait sûrement mort à l’heure qu’il est. C’est dans un dernier regard, que je lui fit au revoir.
Ma chambre se trouvait à seulement quelques portes de celle de Daryl, ainsi, je pourrais ainsi garder un œil sur lui. En passant devant la porte où Nathan se trouvait, toutes les révélations de Negan à son sujet me revinrent à l’esprit. Comment avait-il put garder tout cela pour lui, n’avais t-il pas confiance en moi ? Me demandais-je. J’avais terriblement envie de franchir cette porte, et de le bombarder de questions, mais dans l’état où il se trouvait, ça pouvait bien attendre demain.
James : « Voilà, c’est ici. C’est très basique, un lit, une armoire et une fenêtre. Negan a tenu à ce que vous ayez une chambre près de celle de votre ami. » M’avoue t-il.
Moi : « Et pourquoi ça ? » Lui demandais-je, très surprise de cet aveu.
James : « Sûrement pour vous faire voir à quel point il peut être appréciable. » Me répondit-il, convaincu de ses paroles.
Je ne pu retenir un petit rire nerveux. Comment cet homme pouvait être appréciable, alors qu’il passait son temps à terroriser les autres pour se faire respecter ? Non, ce type était tout ce qu’on voulait, sauf appréciable. Il dominait et régnait en maître par la peur, à croire qu’il s’en nourrissait pour vivre. Le médecin partit, me laissant seule dans ce petit dix mètres carré qui allait, à présent, me servir de chambre. J’étais tellement fatiguée et lassée par cette situation, que je me jeta sur le lit, puis le sommeil ne tarda pas à m’assommer.
PDV Extérieur :
Trois jours s’étaient à présent écouler depuis leur disparition, et toujours aucun signe d’une possible évasion, ou même de leurs amis. Sélia se démenait pour se faire respecter auprès des autres. Ses rencontres avec Negan se faisait rare, l’homme semblait être très occupé. A force de passer du temps avec ses hommes de mains, elle avait finit par apprendre qu’en réalité, ce lieu n’était pas le seul que possédait l’homme à la batte. Plusieurs campements étaient dispersés un peu partout dans un rayon de cent kilomètres. Par moment, elle se demandait ce qu’elle foutait là. Pour l’instant, son travail consistait à espionner d’autres groupes, mais la veille, Negan lui avait confié que ça allait changer, qu’elle ne tarderait pas à passer à l’action. Ne voulant en savoir plus, la jeune femme se contenta simplement d’acquiescer, bien consciente de ce que serait la suite. La jeune militaire au passé tumultueux, se doutait de ce qu’on allait lui ordonner de faire, elle s’y était déjà préparée grâce aux aveux de Nathan.
En effet, la veille, Sélia était partit lui rendre visite. Ce dernier sortait tout juste d’un long sommeil, et ne semblait pas prêt à répondre à la jeune femme, mais la militaire pouvait se montrer très convaincante quand elle voulait des réponses.
Flashback :
Nathan sortait doucement de sa léthargie, quand il aperçut Sélia au pied de son lit, ce dernier ne put contenir ses larmes. La militaire restait figée sur place. Si on ne lui avait pas dit qu’il s’agissait de l’archer, sûr qu’elle ne l’aurait pas reconnu tellement son visage était tuméfié. Des bleus couvraient la plus grande partie de sa figure, ses lèvres gonflées et écorchées montraient à la jeune femme, toute la fureur dont
Negan pouvait faire preuve.
Nathan : « Je suis désolé Sélia. » S’excusa t-il, tête baissé.
La militaire avait pourtant de quoi être en colère, mais étrangement, elle n’y arrivait pas. Plus la jeune femme dévisageait l’archer, plus la haine contre Negan montait.
Sélia : « Depuis quand ? » Demanda t-elle, froidement.
L’archer ne semblait pas vraiment comprendre sa question.
Sélia : « Depuis quand Negan vous tient ? » Redemanda t-elle, plus clairement.
Nathan : « A peu près une semaine avant qu’on se rencontre. » Avoua le jeune homme.
Sélia : « Pourquoi tu ne m’as rien dit ? »
Nathan : « J’ai appris à me méfier de tout le monde. » Répondit-il, sachant que la jeune femme comprendrait son point de vue.
Sélia : « Moi j’te faisais confiance. » Ajouta t-elle, visiblement déçu par ses propos.
Nathan : « Crois moi Sélia, je voulais rien lui dire ! » S’écria l’archer en pleur. « J’ai essayé de tenir, j’te jures que j’ai essayé. » Ajouta t-il, essayant de se calmer.
Comment la jeune femme aurait put lui en vouloir d’avoir craché le morceau face à la fureur et la hargne dont Negan pouvait faire preuve ?
Il semblait si sincère dans ses excuses, et vu les coups qu’il s’était prit, il avait dut forcément tenir un bon moment avant de craquer. Face à cet homme défiguré et vulnérable, toute la déception de la militaire s’envolait.
Sélia : « Qu’est qu’il va faire maintenant ? » Demanda t-elle, au jeune homme défiguré.
Nathan : « Comment je pourrais le savoir ? » Répondit ce dernier.
Sélia : « Tu le connais mieux que moi. » Rétorqua la jeune femme.
Nathan : « Il t’as dis pourquoi il t’avais amené ici ? » Questionna t-il.
La militaire acquiesça et lui expliqua tout depuis le début de son enlèvement avec Daryl. Tout le long du récit, Nathan écoutait attentivement la jeune femme, réfléchissant en même temps sur leur situation.
Nathan : « Tu n’as aucune idée de ce que Negan fait faire à ses hommes Sélia. Ils tuent pour le plaisir de tuer. » Avoua t-il tristement, en repensant à un homme de son groupe que Negan avait exécuter devant eux, le premier jour.
Sélia : « Tu veux que j’fasse quoi alors ? Il menace de tuer Daryl si je ne fais pas ce qu’il m’demande. Je ferais ce qu’il y a à faire, ensuite il nous laissera partir. » Déclara la jeune femme, sur un ton autoritaire.
Nathan : «De toute façon, je ne vois pas d’autre solution. » Ajouta t-il, comprenant sa position.
L’archer congédia gentiment Sélia. Ce dernier semblait affecté par ses propres paroles, mais la militaire le laissa à ses réflexions, pour partir dans les siennes. Toutes sortes de plan biscornus tournaient dans sa tête, tous plus fou les uns que les autres. Certes, avec Daryl elle était plutôt bien partit pour s’en sortir, mais qu’en était-il de Nathan ? Negan n’avait pas prit la peine d’en parler avec elle, était-ce parce qu’il avait déjà tranché sur son sort ?
PDV Sélia :
Des pas précipités dans l’escalier, puis deux hommes qui se disputent dans le couloir, c’est ainsi que mon sommeil fut interrompu. Il faisait encore nuit dehors, certes il devait être aux alentours de cinq heures du matin, mais quand même, pour une fois que je dormais bien. D’un geste lasse et monotone, je sortis de mon lit pour m’habiller, puis je décida d’aller voir ce qui se passait. Les deux hommes en questions s’engueulaient à s’époumoner, non loin de la chambre de Nathan qui devait sûrement se demander ce qui se passait. Une des deux voix me percuta, il n’y avait pas de doute, c’était celle de Daryl. Arrivée devant la querelle, je fus surprise sur l’identité du deuxième, car il s’agissait tout bonnement de Nathan. Les deux archers se menaçaient du poing, et chacun essayait de gueuler plus fort que l’autre. Je trouvais la scène assez comique, je ne pus retenir un sourire. Les voir ainsi avec autant d’énergie à revendre, alors que quelques jours plutôt, ils se trouvaient chacun dans un lit d’hôpital entre la vie et la mort. Les deux rivaux ne semblaient pas m’avoir percuté. D’un simple sifflement, je mis court à la dispute, amenant les regards surpris sur moi.
Nathan : « Ah Sélia, déjà debout ? » Me demanda t-il, visiblement étonné de me voir.
Moi : « Difficile de dormir avec le raffut que vous faites. » Leur remarquais-je, en désignant ma porte de chambre qui ne se trouvait qu’à seulement quelques mètres.
Daryl : « J’tavais dis d’la mettre en sourdine ! » S’écria le chasseur, très énervé.
Nathan : « Oh toi... » Commença ce dernier, en le menaçant de son poing.
Moi, (M’interposant entre les deux) : « Hey ! Stop vous deux ! C’est ni le lieu, ni le moment pour ça. Vous pensez pas qu’on a assez de problèmes comme ça ? » M’exclamais-je, d’une voix autoritaire.
Les deux archers continuaient de se fixer méchamment, mais Nathan prit les devants, et s’excusa. Bizarrement, un des hommes de Negan débarqua au même moment. C’était un de ses bras droit les plus fidèles. Ce dernier m’informa que Negan voulait me voir de toute urgence, puis il repartit en sens inverse.
Daryl : « Qu’est ce qu’il te veux ? » Me demanda t-il, sur un ton inquiet.
Moi : « Hé bien j’vais vite le savoir. » Répondis-je, en m’éloignant. « Ah, et n’en profitez pas pour vous mettre sur la gueule, je penses que vous avez eu votre cota de bleus pour les mois à venir ! »
Le fait de les laisser de nouveau tous les deux ne me rassurait pas trop, mais on m’attendait, et je ne serais pas toujours là pour les sermonner. Il faudra bien, un jour où l’autre, qu’ils apprennent à se supporter.
Le bureau de Negan se trouvait dans une dépendance en dehors de l’hôpital. J’étais à moitié terrifiée de savoir ce qu’il me voulait, puis en même temps excitée, car peut être était venu le moment de notre libération. En quatre jours, j’en avais fais plus que la moitié de ces hommes. Tout ce qu’il m’ordonnait de faire, je le faisais bêtement, comme un robot. Bien sûr, je n’en étais pas fière, de plus, ces derniers temps je dormais peu, je faisais des cauchemars toute la nuit. Tous ces gens qu’on m’avait ordonné de tuer sous prétexte qu’il nous fallait ce qu’ils possédaient me hantait, mais je n’avais pas eu le choix de le faire, pour la survie de Daryl, et pour la mienne.
Je ne me rendis compte du chemin que j’avais parcouru, qu’une fois devant sa porte. Instinctivement, je donna trois coups, puis la porte s’ouvrit aussitôt, me forçant à faire face à un Negan plutôt coléreux. Trois hommes sortirent, me bousculant au passage, dont un qui venait sûrement d’en prendre pour son grade, à la vue de son nez ensanglanté. C’est du genre hésitante que je pénétra dans son bureau. Cet endroit me rendait toujours autant mal à l’aise, des têtes de rôdeurs en bocaux parsemaient les étagères. Leurs yeux vitreux inexpressifs me donnait l’impression d’être constamment observée.
Negan : « Ah enfin ! Assieds toi. » M’ordonne t-il. « J’ai eus toutes les informations que je voulais sur le groupe que vous suivez depuis maintenant trois jours. Il est temps de passer à l’étape suivante qui est ma favorite. » Déclare t-il, tout sourire.
Moi : « C’est à dire ? » Demandais-je, inquiète de la suite.
Negan : « L’entrée ! » S’écrit-il. « Seul ton équipe suffira, car si j’ai bien compris ils ne sont qu’une vingtaine, et sont peu armés en plus. Tu entres, tu en tue un, et tu repars avec la moitié de leurs biens. Et puis on s’organise pour aller fréquemment leur rendre une petite visite. » Finit-il.
Je restais bouche-bée face à ces paroles. OK, depuis que j’étais là, j’avais déjà été forcé à tuer, mais c’était surtout parce que ceux d’en face se défendaient, et faisant partit de ceux qui les avaient attaqués, je n’avais pas d’autres choix que de me défendre également, mais là c’était différent. Je devais carrément entrer de force chez ce groupe de survivants, puis en buter un, juste pour leur faire voir qu’on ne plaisantait pas. Je ne me sentais pas capable de faire ça, il y aurait sûrement des enfants, des femmes… Comment décider ainsi d’enlever la vie à quelqu’un sur un simple jeu de hasard ? Negan commençait à sentir que j’hésitais.
Negan : « Tu n’as pas à réfléchir, simplement à obéir. » Me dit-il, droit dans les yeux.
Moi : « Pourquoi ne pas confier ça à une autre équipe ? On a fait tout le boulot, et eux, ils n’auront plus qu’à aller les cueillir. » Essayais-je, égoïstement.
Ma proposition le fit rire de toutes ses dents, mais ça sonnait faux.
Negan : « Dommage… Je comptais te libérer toi et ton archer après, mais bon, si tu ne te sens pas de … » Commença t-il.
Moi : « OK ! » M’écriais-je, en me levant brusquement, envoyant par la même occasion la chaise valser un peu plus loin.
Negan : « Parfait. Vous partez dans une demi-heure, il faut les surprendre. » Finit-il, en me congédiant.
Une fois sortie de son bureau, j’essayais de ne pas trop réfléchir à ce que je venais d’accepter. J’allais devoir tuer une personne au hasard dans un groupe de gens, qui comme nous avant, essayait de survivre. Je ne sais pas si un jour, j’arriverais de nouveau à me regarder dans un miroir, après avoir faire ça, mais malheureusement, c’était notre porte de secours pour enfin rentrer chez nous. Nathan ? Qu’allait-il faire de lui ? Il ne me restais plus qu’à prier pour que les futures victimes aient beaucoup de ressources à nous donner, ainsi, peut être que la bonne humeur de Negan reviendrait, et comme ça, il serait plus facile pour moi de négocier avec lui pour la survie de l’archer.
Il me restait donc une demi-heure pour me préparer. L’équipe que je dirigeais fut rapidement informé de notre départ. Tout en remontant les escaliers en direction de ma chambre, je cogitais quand à la façon de tourner tout ça pour Daryl. Il fallait à tout prix que je reste discrète sur ce que j’allais faire aujourd’hui.
Daryl : « Alors ? » Me surpris ce dernier en déboulant de nul part.
Moi : « Ah, euh, une petite mission. Je prends mes armes, et normalement ce soir on est libre. » Lui avouais-je, en simplifiant la chose.
Daryl : « Quelle genre de mission ? » Questionna l’archer, visiblement suspicieux.
Moi : « J’sais pas moi, j’en serais plus sur place. » Mentis-je.
Le chasseur n’insista pas, puis me supplia d’être prudente. Il sentait que quelque chose me tracassait, c’était certain. Sa façon de me regarder ainsi, et le fait de me suivre jusqu’à ma chambre pour m’observer me prouvaient qu’il ne me croyait pas.
Daryl : « Je sais que Negan t’as confiés la surveillance d’un groupe extérieur, et aujourd’hui tu me dis qu’on va être libérés, coïncidence ? J’penses pas ! » Déclara t-il, sûr de ce qu’il avançait.
Moi : « T’insinue quoi là ? » Lui demandais-je, surprise de sa conclusion rapide.
Daryl : « Que Nathan avait raison depuis le début. Tu pars faire ce que Negan a fait à son groupe. » Conclut-il, prenant un air de dégoût.
Je me trouvais dos à lui, mon sniper me glissa des doigts pour retomber sur le matelas. Daryl venait de résumer la situation en une seule phrase, et c’était très bien dit. Pendant un instant, je me mis même à imaginer que notre ancien groupe puisse vivre ça. Je me sentais sale, et le ton qu’avait employé Daryl me faisait prendre conscience de comment il me verrait après cela, mais je ne pouvais faire autrement. Il était hors de question qu’on crève ici, ou pire, qu’on soit forcés à vivre avec eux, je préférais encore me faire bouffer par des rôdeurs.
Moi : « J’ai pas le choix Daryl. » Réussi-je à dire pour ma défense.
Daryl : « On a toujours le choix. » Me contra t-il.
Moi : « Quoi ? C’est quoi cette connerie ? Tu crois que Negan me laisse le choix ? Soit je passe ce portail et je fais ce que j’ai à faire, soit je reste et ce soir on est morts. » M’énervais-je, en m’agitant face au chasseur.
Lui ne bougeait pas, et ne cillait pas face à ma colère qui montait. Il restait là, à me regarder avec cet air de mépris.
Moi : «Putain mais dis quelque chose ! » Tentais-je.
Daryl : « Tu as fais ton choix Sélia, j’ai rien d’autre à ajouter. » Me dit-il, en quittant la pièce.
Je restais figée dans la même position. Comment pouvait-il oser me dire ça, avec tout ce que je faisais pour nous maintenir en vie ? Je doutais de moi à présent, et du choix que j’avais fais en acceptant cette mission. C’est toujours hésitante et encore plus mal qu’avant, que je pris soin de m’équiper pour partir. Mon fidèle arc vint rejoindre sa place habituel dans mon dos, ainsi que mon sniper. Avant de refermer la porte de ma chambre, je pris le temps de regarder une dernière fois cette pièce qui me servait de dortoir, tout en prenant conscience que si tout se passait bien, je n’y remettrais plus jamais les pieds.
PDV Extérieur :
En arrivant près des véhicules, la jeune femme mit fin à une longue conversation entre Negan et deux de ses hommes. Ces derniers en questions se firent congédier, et montèrent à bord d’une jeep, prêt à prendre la route. L’homme à la batte lui souhaita bonne chance, et lui conseilla une dernière fois de ne pas le décevoir. Ils étaient à peu près une trentaine à participer à cette mission. La militaire ne se doutait sûrement pas, que plus haut dans le bâtiment, Daryl l’observait quitter le campement, du haut de sa fenêtre. L’archer semblait déçut de la décision de son amie, mais tout au fond de lui, il savait qu’elle faisait tout cela pour eux. Le convoi sortit par le grand portail, puis disparut dans l’épaisse forêt qui dominait le bâtiment.
Seulement une heure les séparait de leur point d’arrivée. Dominant les bois avec leurs gros véhicules, les hommes de Negan en profitait pour jouer à des jeux, que Sélia qualifiait de vulgaire et totalement idiot. Les rires allaient bon train dans les voitures, provoquant par moment la fureur de la militaire qui tentait, malgré le bruit, de se concentrer sur sa mission. Plus ils se rapprochaient de leur objectif, plus la jeune femme doutait de sa réussite. Les paroles du chasseur ne la quittait plus. Elle se les repassaient en boucle, et à chaque fois, ça lui déchirait toujours autant le cœur qu’il puisse la considérer comme un monstre. Les véhicules se stoppèrent dans un même mouvement, confirmant leur arrivé.
?: « On y est ! Negan a ordonné qu’on y entre de force pour leur faire voir qu’on ne plaisante pas. » Déclara un des hommes de Negan face au reste du groupe, mais en insistant devant la militaire.
Sélia : « On est pas forcé de procéder ainsi. » Contra la jeune femme, provoquant aussitôt les rires des autres.
?: « Les ordres sont les ordres ma jolie, et si tu veux pas les appliquer, je donne pas chère de ta peau. » Trancha l’un d’entre eux.
La jeune femme se tut, puis suivit son équipe pour forcer le campement. Sans réfléchir, sans rien ressentir, elle pénétra à l’intérieur avec ses hommes. Certains s’amusaient à tirer des coups de feu en l’air pour effrayer ces pauvres survivants. Leur camp n’était pas protéger de mur ou de taules, il était simplement entouré de barbelés. Centré en pleine forêt, les rôdeurs attirés par les détonations ne tarderaient pas à venir et ne faire qu’une bouchée d’eux, pensa la jeune femme. Ces gens qu’ils observaient depuis maintenant plusieurs jours, tous répondaient présent au plus grand désespoir de la militaire. En effet, deux enfants d’une dizaine d’années, un vieillard, un adolescent, puis onze adultes de tout âges. Ils étaient terrorisés, et il y avait de quoi quand on les voyait. Elle avait beaucoup de peine pour ce groupe, les enfants partaient se réfugier dans les bras de certains, seul un petit garçon restait à l’écart des autres, tel le vilain petit canard.
?: « Bonjour à tous ! » Déclara un des hommes de Negan.
Ce dernier expliqua la situation aux gens apeurés, puis il commença à parler de Negan. Tout en leur affirmant que tout ce qu’ils avaient, appartenaient désormais à leur chef. La jeune femme n’écoutait pas, elle regardait tour à tour ses personnes, et se demandait laquelle méritait le plus de mourir. Le vieillard, songea cette dernière, après tout place aux jeunes. Non, elle ne pouvait pas, ce vieil homme lui rappelait trop Hershel, dieu que ses anciens compagnons lui manquait.
?: « Sélia ! A toi de jouer ! » Lui lança t-il, tout sourire de ce qui allait se suivre.
La militaire le fixa intensément pour lui faire comprendre son hésitation. L’homme, en retour, imita un tir avec ses doigts dans la direction de la jeune femme. Cette dernière sortit son Glock qu’elle portait constamment sur elle, puis le pointa sur chaque tête du groupe d’en face, mais à aucun moment son arme ne fit le choix de s’arrêter. Après plusieurs longues secondes d’hésitation, la brune finit par la ranger, et comprit que s’en était finit pour elle, malgré tous les efforts qu’elle avait fournit, tout allait s’arrêter sur cette dernière mission. La tension était à son comble, tous les regards étaient ancrés sur Sélia qui n’osait plus bouger d’un millimètre. Le bras droit de Negan la fixait durement, puis ce dernier leva son arme dans sa direction, Sélia n’avait plus la force de regarder le sourire malsain de ces gens à chaque fois qu’il pointait une arme sur quelqu’un, de ce fait elle ferma les yeux. Puis dans une dernière pensée pour son archer, le coup de feu retentit dans l’immense forêt, faisant fuir ainsi plusieurs oiseaux dans le ciel.
PDV Sélia :
Bêtement, je pensais qu’en fermant les yeux je ressentirais moins la douleur, et étrangement, ça semblait marcher. C’est quand j’entendis des cris, puis des pleurs, que je me rendis compte que le tir n’avait pas été pour moi, mais pour le groupe d’en face. Plusieurs personnes étaient rassemblés autour d’un cadavre sans vie. En me décalant de quelques centimètres, je pus apercevoir qu’il s’agissait d’un petit gabarit. L’homme qui venait de tirer rigolait de bon coeur, accompagné par d’autres de mes collègues, et il continuait son discours comme-ci de rien n’était. A présent consciente qu’il venait d’abattre un enfant sans aucun problème, je regrettais de ne pas avoir eut le courage de choisir et de tirer, car j’aurais évidement épargné les gosses. Une femme hurlait de toutes ses forces. On avait l’impression qu’on venait de lui arracher le coeur. Cette scène violente me donnait la gerbe. Jamais de toute ma putain de vie je ne m’étais sentie aussi mal de voir un cadavre. Les hommes de Negan se répartissaient dans le petit camp afin de se servir eux-même. Un des types fit même exprès d’enjamber le petit garçon sans vie pour passer de l’autre côté. Je regardais et laissais faire ses hommes, mais je faisais bien partie de tout ça, j’étais même complice de ce meurtre.
?: « Ah et n’oubliez pas, où que vous irez, on vous retrouvera. » Déclara t-il, sur un air de défi, faisant ainsi redoubler les pleurs des survivants.
D’un claquement de doigts, ce dernier nous ordonna de remonter dans les véhicules avec tout ce qu’on avait récupérés. Ces types se mirent à rire en apercevant les revenants affluer sur ce pauvre groupe en deuil. Je voulais sauter de la voiture pour les aider, leur présenter mes excuses pour le pauvre petit garçon… Mais ils me voyaient comme une des leurs, et au final, c’était bien ce que j’étais… Negan.
La route du retour se fit dans le plus grand des silences. La mission était pourtant une réussite, du moins pour eux, mais moi je savais ce qui m’attendais au bout de cette route. Negan allait nous tuer quand il apprendrait mon échec. Arrivés devant l’hôpital, les battements de mon cœur s’accélérèrent, des gouttes de sueur perlaient sur mon front, trahissant l’angoisse que j’essayais de cacher. Le portail s’ouvrit bruyamment, nous donnant la possibilité de voir Negan qui nous attendait, bras croisés. Ce dernier trépignait sûrement d’impatience de savoir ce qu’on lui avait ramené. L’homme qui conduisait notre jeep ordonna aux deux autres postés à l’arrière de me conduire jusqu’au chef.
Negan : « Alors ? » Demanda simplement l’homme.
?: « On a ramené pas mal de truc intéressant, mais ta nouvelle recrue nous as fait faux-bons. » Déclara ce dernier, en me poussant devant
Negan. Ce dernier brandit sa batte au-dessus de ma tête, et en fit le tour.
Negan : « Je suis terriblement déçu Sélia. » Murmura t-il au creux de mon oreille.
Moi : « Ils ont tués un gosse ! » M’écriais-je pour me défendre, tout en fixant son arme un peu trop près de mon visage.
Negan : « Si tu avais joués ton rôle, peut-être serait-il encore vivant ! » Rétorqua ce dernier.
Je me frappais mentalement, car au fond il avait raison. Si j’avais agis dès le début comme on me l’avais demandé, ce gamin serait toujours en vie. Un peu plus loin, je pouvais apercevoir Nathan et Daryl qui arrivaient.
Moi : « Qu’est ce que tu va faire ? » Lui demandais-je, inquiète et les jambes tremblantes, louchant toujours sur Lucile.
Negan : « Ce que j’aurais dus faire depuis le début. » Coupa t-il, levant sa batte pour prendre de l’élan.
Les deux archers, au loin, accélérèrent le pas en notre direction. Je pouvais entendre la voix de Daryl supplier Negan de poser son arme, mais ce dernier n’en ferait rien, pensais-je. Tous attendaient que Negan me porte le coup fatal, mais rien ne venait. L’homme me fixait intensément, une lueur de folie dans les yeux.
Negan : « Finalement, je préfère régler ça à l’abri des regards indiscrets, en toute intimité. » Déclara t-il, en ordonnant silencieusement à ses hommes de retenir mes amis.
Puis le chef m’agrippa le bras et me traîna avec lui jusqu’à son bureau. La peur me paralysait. J’allais mourir, ici, maintenant, de ses mains et seule.
Daryl : « Non ! » Hurlait-il, derrière nous.
Plus on se rapprochait du lieu de l’exécution, et moins je pouvais entendre les cris de mon chasseur. Je ne verrais pas le soleil se lever demain, pensais-je, tristement. Depuis que les gens se mettaient à mourir autour de moi, je m’étais toujours demandé quand est-ce que mon tour viendrait ? J’allais avoir la réponse. Negan ouvrit la porte dans un fracas, puis me jeta sur la première chaise venue. Ce dernier se mit derrière son bureau, posa Lucile dans un coin, ce qui me surpris puis me soulagea en même temps, et ouvrit un tiroir d’où il sortit un poing américain dont il s’arma fièrement.
Negan : « Tu te refais sûrement tout le film de ta vie, pas vrai ? » Me demande t-il, avec un sourire narquois incrusté sur son visage. « La tradition veut que je te tues. Mais c’est ton jour de chance, car ça fait longtemps que je cherche quelqu’un comme toi pour diriger. Et je sais que tu en est capable, il faut juste que tu te fasses aux règles. » Déclare t-il.
Je ne pouvais cacher ma surprise en écoutant ces propos. Depuis quand Negan avait besoin d’aide pour semer la terreur autour de lui ? Me demandais-je, presque sérieusement.
Negan : « Tu va être sévèrement punit, ça, j’te le garantie. » Affirme t-il. « En revanche, j’ai une nouvelle proposition à te faire, que tu ne pourras pas refuser. »
Moi : « Qu’est ce que c’est ? » Lui demandais-je, intéressée.
Negan : « Je libère tes deux amis, et en échange, tu te lies à moi. » Me propose t-il, droit dans les yeux.
Moi : « Liés ? » Demandais, rebutée par ce mot assez fort.
Negan : « Tu deviens une des notre à deux cents pourcent. Si tu tentes de fuir une seule fois, crois moi que j’te le ferais durement regretter, et ton Daryl avec. » M’explique t-il. « Et tu sais que je ne plaisantes pas. » Ajoute t-il, pour me convaincre de sa menace.
Moi : « Et j’devrais faire des choses comme aujourd’hui, c’est ça ? » Demandais-je, furieuse de ce qu’il m’imposait.
Negan : « Ça arrivera, oui. Mais qu’est ce qui est le mieux ? Tuer des gens que tu ne connais pas, ou bien, regarder ton archer en train de se vider de son sang, droit dans les yeux, sans pouvoir faire quoi que ce soit ? » Me demande t-il.
Il savait piquer là où ça faisait mal. Cet enfoiré commençait à me connaître mieux que moi-même.
Negan : « Oh, ne t’inquiètes pas, tu auras tout le temps d’y réfléchir pendant tes petites vacances ! » S’exclame t-il, en rigolant.
Moi : « Mes vacances ?... » Demandais-je sans m’apercevoir du poing qui fondait sur ma tête.
Je me sentis dégringoler de ma chaise, puis les poings fusaient me provoquant des douleurs atroces dans tout le corps quand finalement je finis par ne plus rien voir et tomber dans les vapes.
PDV Daryl :
C’est au bout de plusieurs minutes que Negan sortit de son bureau, seul. Il avait fallut trois types baraqués pour me maintenir en place, et encore, je continuais de me débattre inlassablement. Il fit signe à ses hommes d’entrer dans la pièce. Je ne pouvais pas croire qu’il venait de l’abattre, ce n’était pas possible. Deux types sortirent, dont un qui portait Sélia, complètement inerte. La vision de son corps sans vie me broyait les tripes une à une. Je voulais hurler, mais aucun son ne sortait de ma bouche. Le chef se rapprocha doucement dans ma direction, puis me murmura à l’oreille :
Negan : « Elle a fait le choix de vous libérer. » Me dit-il, affichant un de ses grands sourires.
Je ne comprenais pas ses paroles. Qu’est ce que ça voulait dire ? Que Sélia venait d’accepter de se faire battre à mort pour que Nathan et moi puissions rentrer ? Non, impossible, la militaire savait que je n’attendais pas ça d’elle et que je ne l’aurais pas supporté.
Moi : « Qu’est ce tu lui as fais putain !!! » Hurlais-je, me débattant face à trois hommes qui me tenait toujours.
Negan : « Ramenez moi ces deux rigolos là où on les as trouvés. » Ordonna t-il à ses hommes, m’ignorant au passage. « Et que je ne vous revoit plus ! De toute façon, il n’y a plus de raison pour vous de revenir ici. » Me lança t-il, avec un air supérieur et autoritaire, en désignant le corps sans vie de Sélia.
Moi : « Non !! » Criais-je, les larmes aux yeux. « Non..non... » Pleurais-je en m’effondrant à terre.
Negan rigolait, apparemment fière de ce qu’il avait fait. Cet homme me répugnait au plus haut point. La colère ne venait pas, mais je savais qu’elle finirait par apparaître, et ce jour là, je le trouverais et je lui ferais bouffer sa putain de batte.
Moi : « J’te tuerais ! » Hurlais-je pour l’homme à la batte. « J’te jures que j’reviendrais pour t’enlever c’putain de sourire ! » Ajoutais-je.
Il se mit à rire de plus belle, et me mit au défi de voir ça un jour. J’entendais Nathan qui tentait de se faire entendre par Negan, mais ce dernier le fit taire d’un simple regard. Ses hommes de mains commençaient à se rapprocher de nous, armes en mains, pour nous faire dégager.
Je fixais encore le corps inerte de Sélia qui s’éloignait dans les bras de cet inconnu. Mon regard ne voulait plus quitter le dos de la silhouette au loin. La mort nous guettait chaque jour, et à chaque instant, ça j’en étais bien conscient, mais j’avais tellement pris l’habitude de voir la jeune femme se sortir de n’importe quelle situation, que je ne m’étais pas préparé à l’éventualité de la perdre. Je ne retenais pas mes larmes qui coulaient, non, pas cette fois, je ne voulais pas. A partir de cet instant, je ne percutais plus rien de ce qui se passait autour de moi. Des bras me soulevèrent de force, contre mon gré, pour me jeter dans une voiture. Nathan tentait de me calmer le long du trajet, mais je n’écoutais rien, je fixais simplement les arbres qui défilaient devant moi en revoyant le corps de ma jolie brune.
?: « On peut les laisser là, qu’est ce t’en penses ? » Demanda le conducteur à son collègue.
L’autre acquiesça, sortit du véhicule, puis nous jeta dehors, en balançant nos armes respectifs. Les deux hommes rigolaient de bon cœur face à la scène qui s’offrait à eux. Puis la voiture repartit en trombe, nous abandonnant ici.
Nathan : « Faut pas qu’on traîne ici, j’ai pas confiance. Ils pourraient changer d’avis et revenir nous buter. » Me confia l’archer, attendant une réaction de ma part. « Daryl ! » M’appela t-il.
Moi : « T’as qu’à y aller toi, moi j’restes. » Réussi-je à dire.
Ce dernier refusa de me laisser seul, prétextant que je ne serais pas en mesure de me défendre, de ce fait, il s’agenouilla à mes cotés pour attendre. A croire qu’il n’avait pas compris que je voulais simplement rester seul.
Moi : « Barre toi j’te dis ! » Criais-je.
Nathan : « Je ne partirais pas sans toi, désolé mec, mais c’est certainement pas à moi d’annoncer la mort de Sélia à ton groupe. » Me répondit-il du tac au tac.
Moi : « Parle pas d’elle comme ça ! » L’agressais-je, en me relevant d’un bond.
Nathan : « Ah ouais ? Pourtant c’est la vérité Daryl ! Tu l’as vus comme moi ! » Me hurlait-il, en me faisant face.
Moi : « Dégages ! » Répondis-je, le menaçant de mon arbalète.
Ce dernier s’avança encore plus près pour me défier.
Nathan : « Crois moi, j’ai aussi beaucoup de peine, mais il faut continuer Daryl. On a pas le choix. » Me dit-il, droit dans les yeux.
Moi : « NON ! Tu sais rien de c’que je peux ressentir ! T’en sais rien du tout ! Il l’a tué, comme ça ! C’est moi qui lui avais dis de pas aller jusqu’au bout de cette foutue mission, c’est d’ma faute si elle morte ! Putain c’est moi qu’aurais dut être à sa place là! C’est d’ma putain d’faute, t’entends ?!! » Hurlais-je, sans pouvoir m’arrêter.
Nathan semblait peiné pour moi, et je me sentais honteux après cet aveu. Si le matin même je ne lui avais pas fait la morale, elle serait toujours vivante, et on serait en route pour le manoir tous les deux. L’archer réussit tout de même à me convaincre de prendre la route, mais si j’avais accepté, c’était surtout parce que la nuit n’allait pas tarder à tomber et que je comptais bien mettre en place ma vengeance.
Je n’étais pas pressé d’arriver au domaine, je voulais juste rester seul dans un coin pour hurler et me défouler sur les premiers rôdeurs qui croiseraient mon chemin. Comment je pouvais avouer à tout le monde, les yeux dans les yeux, que Sélia était morte par ma faute ? Je ne pourrais pas affronter leurs regards plein de pitié pour moi, non, je ne pourrais pas… Nathan marchait devant moi, concentré et avenant. Sans vraiment réfléchir sur les conséquences qui s’en suivraient, je bifurqua silencieusement sur la gauche, puis m’enfonça dans l’épaisse forêt qui commençait doucement à s’obscurcir.
PDV Extérieur :
C’est après plusieurs minutes, que Nathan s’aperçut que Daryl avait prit la fuite. Il se traita mentalement d’abruti.
Nathan : « Putain, j’aurais du le voir venir. » Se dit-il.
L’archer hésita longuement entre partir à sa recherche en prenant le risque de se perdre ou même de faire de nouveau une mauvaise rencontre, ou bien, de tout simplement retourner voir le groupe de Rick pour leur raconter leur mésaventure et partir à la recherche du chasseur plus tard. Après plusieurs minutes de réflexion, il décida que la deuxième solution était la meilleure pour sa propre sécurité, et aussi pour le bien être de Daryl. Nathan avait déjà vu le chasseur à l’œuvre, et il savait pertinemment qu’il s’en sortirait très bien tout seul, il ne restait plus qu’à espérer, qu’il ne serait pas assez inconscient pour aller se venger de Negan aussitôt.
C’est perdu dans ses pensées, qu’il se retrouva nez à nez avec le portail d’entrée du manoir où résidait le groupe de Rick. Il ne savait pas du tout comment il allait annoncer la mort de la jeune femme au groupe. Il avait beau retourner ça dans sa tête dans tous les sens, aucune façon de le dire ne semblait adapté quand à l’importance qu’avait Sélia dans leur groupe.
Rick : « Nathan ? » Appela le shérif, posté derrière ce dernier.
L’archer se retourna pour faire face à Carole, Mark et Rick, qui le regardait, surpris de le voir ici. En effet, les survivants ignoraient que Nathan avait lui aussi été enlevé par Negan, et en revenait.
Nathan : « Il faut qu’on parle Rick, c’est important. » Lui dit-il, sérieusement. « Réunis tout le monde. » Ajouta ce dernier, provoquant l’inquiétude des survivants.