Les humains sont la cause à effet
Chapitre 19 : Rassemblement
PDV Extérieur :
Le jour-J était arrivé. Rick n’avait cessé de peser le pour et le contre de ce rendez-vous avec de nouveaux survivants, mais Sélia l’avait persuadé de faire le déplacement, ne serait-ce que pour les rencontrer. Le soleil se levait tout juste, cette journée promettait d’être la plus froide de l’hiver. Le manque de nourriture commençait à se faire sentir malgré l’acharnement du chasseur. Le shérif n’avait toujours pas prit de décision pour la suite, il préférait prendre son temps, comme le lui avait conseillé une bonne partie des survivants. L’odeur du café se répandait dans le salon, attirant ainsi plusieurs retardataires. Personne ne parlait, tous semblait préoccupé par le déroulement de la journée. Le shérif devait également désigner qui allait l’accompagner pour rencontrer, ce qui serait peut être, leurs futurs alliés. A la vue du groupe réunit, excepté Sélia et Mark, il décida d’annoncer qui l’assisterait pour cette rencontre.
Rick : « Comme vous le savez, c’est aujourd’hui que je dois rencontrer le groupe d’Alexandria. J’aurais besoin de volontaires pour m’accompagner. » Déclara t-il à l’assemblée.
Glenn : « Tu comptes leur dire oui ? » Demanda aussitôt le jeune asiatique.
Rick : « Pour le moment, non, je veux juste les rencontrer, voir ce qu’ils ont à nous offrir, et j’aviserais plus tard. » Répondit-il.
Glenn : « Sélia disait qu’ils avaient un médecin, il pourrait sûrement aidé Maggie. » Contra t-il.
Rick : « Pour le moment la santé de Maggie n’est pas en danger, donc ne nous précipitons pas. »
Daryl : « Moi j’viens. » Lança l’archer, déterminé.
Le shérif le remercia du regard. A la surprise de tout le monde, Hershel arriva dans la cuisine et annonça également son désir de les accompagner.
Rick : « Très bien, Sélia viendra avec nous aussi, et Abraham ? » Demanda t-il, à l’homme roux au bout de la table qui semblait perdu dans ses pensées.
Abraham : « Ouais. » Répondit-il simplement, puis il quitta la pièce.
Les survivants se doutaient bien qu’il lui faudrait du temps pour digérer la perte de son amie, or, ils ne s’attendaient pas à le voir aussi abattu. Le rendez-vous se passerait dans l’après-midi, ce qui leur laissait donc une bonne partie de la journée pour s’occuper. Michonne avait suggéré un ravitaillement, seulement, Rick préférait attendre d’être de retour, pour y envoyer uniquement les meilleurs éléments, afin de limiter les risques.
Malgré la fraîcheur hivernale, Sélia s’entraînait au tir à l’arc dehors, vêtue simplement d’une fine chemise. Ses mains couvertes de simples mitaines ressortaient violette par le froid, mais ça ne semblait pas la gêner dans ses mouvements. Mark se tenait à ses cotés, observant chacun de ses gestes. Les seuls moments où l’homme prenait la parole, s’était pour faire des remarques à la jeune militaire qui semblait plus tirer pour se déchaîner que pour s’entraîner. Après plusieurs cibles ratées, Mark ne put s’empêcher de la questionner.
Mark : « Bon, qu’est ce qui ne va pas ? » Lui demanda t-il en se postant face à elle, bloquant au passage son prochain tir.
Sélia : « Rick n’a toujours pas prit une décision pour Alexandria. » Finit-elle par avouer à son ami.
Mark : « C’est vraiment ça qui te met dans cet état ? » Redemanda le colonel.
Sélia : « Tu veux entendre quoi au juste ? » Questionna cette dernière, agacée d’être assommée de questions de si bon matin.
Mark : « J’vois bien que ça ne va plus avec ton chasseur. » Affirma t-il.
Sélia : « Ça, c’est mon problème Mark ! » Conclut-elle, reprenant ses tirs.
Mark : « Donc il y a bien de l’eau dans le gaz. » Ironisa le militaire.
La jeune femme le fit taire du regard, puis poursuivit son entraînement, l’ignorant. Le colonel ne put retenir un sourire de satisfaction à la suite de son aveu. Mark ne comprenait toujours pas l’intérêt que portait la jeune brune à ce bouseux de chasseur. Rick arriva jusqu’à eux.
Rick : « Vous êtes prêt pour cet après-midi ? » Leur demanda le shérif.
Mark : « Ouais. J’ai tout réarmé, au cas où. » Expliqua le colonel.
Sélia : « On en aura pas besoin, j’vous l’ai dis, ils ne nous veulent aucun mal. » Contra la jeune femme.
Rick : « Ce sont juste des précautions Sélia. » Déclara le shérif.
La militaire ne paraissait pas convaincu par ses paroles, en effet, elle redoutait que s’ils viennent trop nombreux, et trop armés, que Spencer et Diane ne fassent demi-tour. Elle voulait à tout prix que leur alliance fonctionne, et qu’ils puissent par la suite, s’installer avec eux dans la grande ville. Malheureusement, voyant la méfiance que Rick leur portait, ils n’étaient pas prêt de quitter cet endroit. Les deux hommes se mirent à débattre, en pesant le pour et le contre de cette rencontre, ils partagèrent également leurs inquiétudes. Ne voulant pas en entendre plus, la jeune femme partit se réfugier à l’intérieur.
PDV Daryl :
Ce rendez-vous me rendais plutôt nerveux, car si une alliance se créer réellement, cela voudrait dire pour nous moins de liberté, et pour moi, c’était la seule chose qui me restait. Je buvais tranquillement mon café dans la cuisine, quand la porte d’entrée se referma dans un fracas assourdissant.
Sélia : « Plein l’cul de leur connerie ! » S’écria t-elle, en rentrant dans la pièce sans s’apercevoir immédiatement de ma présence.
La jeune femme semblait bien énervée dès ce matin, mais je ne voulais pas en rester là, je comptais bien, d’une manière ou d’une autre, m’expliquer avec elle.
Moi : « Ça ne va pas ? » Lui demandais-je, pour lui signaler ma présence.
Sélia, (Sursautant) : « Rick est trop méfiant, puis Mark l’encourage et ça ne va pas nous aider pour nous faire accepter des autres. »
M’avoue t-elle, se coulant un café dans un mug.
Moi : « On ne les connaît pas, c’est normal. La confiance viendra plus tard. » Lui répondis-je pour la rassurer.
Sélia : « Ils ont déjà la mienne. » Trancha la jeune femme.
Moi : « C’est c’que j’ai vu, et tu crois pas que c’est un peu trop rapide ? » Demandais-je, pour lui faire prendre conscience de son manque de méfiance.
Sélia : « Peut être que je serais déçu, mais ça fait partie du jeu, non ? » Me rétorqua t-elle, sur un ton provocateur.
Si je lui répondais encore, une autre dispute surviendrait, et ce n’était pas du tout ce que je désirais. Non, tout ce que je voulais à présent, c’était m’expliquer avec elle. Les conseils que Carole m’avait donné quelques jours plutôt me revinrent à l’esprit. Il fallait que j’arrête de parler sans réfléchir, et que je lui fasse comprendre à quel point je tenais à elle.
Moi : « Quand Beth est revenu seule l’autre jour, j’ai vraiment cru que tu étais... » Commençais-je.
Sélia : « Un jour ça arrivera Daryl, ça il faut que tu te le rentres dans le crâne. » Me coupa t-elle.
Moi : « T’es incroyable ! » M’énervais-je. « J’essaye de faire le premier pas, et toi tu me dégages direct ! » Hurlais-je, en m’avançant vers elle.
Sélia : « C’est marrant ça, c’est exactement ce que j’ai pensé de toi le jour où j’ai essayée de t’expliquer pour Abraham et le tatouage. » Me mit-elle en pleine figure.
Moi : « C’était différent ! » Contrais-je.
Sélia : « Qu’est ce qui était différent Dixon ? Que ce soit toi qui ait le contrôle ce jour là ? J’en ai marre d’me battre contre toi, j’ai plus la force. »
Moi : « T’arrête ? C’est ça qu’tu me dis ? » Criais-je, plus énervé que jamais.
La militaire s’avança brusquement vers moi, et à ma grande surprise, elle m’embrassa. Je sentais toute la douceur et tout l’amour qu’elle mettait dans ce baiser. A cet instant, plus rien n’existait autour de moi, il n’y avait plus qu’elle qui comptait. Doucement elle se détacha de moi, puis me murmura à l’oreille :
Sélia : « J’suis désolé Daryl, mais nous deux ça ne marche pas. » M’avoue t-elle, tristement.
Ces paroles me brisèrent le cœur en un seul morceau, comme un poignard qu’on y enfonçait. Jamais je n’aurais imaginé qu’une femme puisse me dire ça un jour, mais avant tout, que ça me fasse aussi mal. Je n’avais jamais ressenti une telle douleur dans la poitrine. Mon regard se perdait dans le sien, elle semblait si sincère. Sa main caressa ma joue une dernière fois, sans que je ne puisse rien faire, car mon corps tout entier venait de se bloquer. Je voulais parler, dire quelque chose, n’importe quoi, mais mes lèvres ne faisaient que bouger, sans qu’aucun mots n’en sorte. La jeune femme reprit sa tasse, puis quitta la pièce sans un regard en arrière. Un immense vide me submergea, je ne savais plus où j’étais, ni qui même j’étais. Je venais de perdre définitivement la dernière personne qui me raccrochait à la vie. Je n’arrivais pas à être en colère contre elle, je n’avais pas envie de frapper pour me défouler, non, tout ce que je souhaitais, c’était de ne plus rien ressentir tellement je souffrais.
Carole débarqua dans la cuisine, le visage aussi attristé que le mien. La femme se servit un café, perdue dans ses pensées, ne me percutant qu’au dernier moment.
Carole : « Daryl ? » M’appela t-elle, sûrement troublée de me voir aussi mou.
Elle dut insisté à plusieurs reprises avant que je reprenne mes esprits. Les larmes ne voulaient pas venir, où bien étais-ce moi qui les retenaient ? Mes bras pendaient bêtement le long de mon corps inerte. C’était comme-ci la vie venait de me quitter, et qu’il ne restait plus que ma coquille vide, errant parmi les humains.
Carole : « Daryl ! » M’appela t-elle de nouveau, face à mon manque de réaction.
Que devais-je faire ? Que devais-je dire ? Lentement mon regard reprit vie, et mes jambes se mirent à bouger machinalement, m’entraînant loin de cette pièce maudite. Je traversais la maison, sans saluer ceux que je croisais puisque je ne les voyais même pas. J’entendais toujours la voix de Carole qui m’appelait derrière, mais elle me paraissait si loin. C’est en sentant le froid me piquer les bras, que je me rendis compte d’où j’étais. Je me trouvais face au portail, prêt à sortir, mais une force incroyable me tira en arrière.
Abraham : « Hé ! » Hurlait-il sur moi. « Mais qu’est ce que tu fous putain ! » Continuait-il.
Il me fixait intensément, comme s’il recherchait quelque chose de particulier dans mon regard. Puis, s’apercevant de mon manque de réactivité, il décida quand même d’ouvrir le portail, et de s’enfoncer avec moi, dans les bois. L’odeur des sapins me chatouillait doucement les narines, l’air pur de la forêt commençait à me sortir de ma léthargie. Abraham devait bien s’en rendre compte, car au bout de plusieurs minutes, il me donna l’ordre de le rejoindre sur un rocher. Il respecta le silence qui s’imposait entre nous, puis finit par me proposer une cigarette, que je prit machinalement.
Abraham : « Dire que j’avais arrêté ! » M’avoue t-il, tout en tirant sa première latte.
Moi : « Pourquoi, t’as peur de choper le cancer ? » Demandais-je, surpris d’avoir réussi à décrocher une phrase.
Ma remarque eut le don de le faire rire.
Abraham : « Pourquoi on est là ? » Me demanda t-il.
Moi : « J’te signales que c’est toi qui nous a amené là. » Affirmais-je, ne comprenant pas ce qu’il attendait de moi.
Abraham : « Tu voulais sortir sans arme, je t’ai juste accompagné. » Contra ce dernier, en désignant l’emplacement vide de mon arbalète.
Comme pour me convaincre que je n’avais pas pu être aussi abruti que ça, je vérifia l’emplacement où elle devait être, et m’aperçut qu’il avait effectivement raison, j’étais prêt à partir dans les bois, sans armes. Ma connerie me fit partir dans une crise de fou rire incontrôlé.
Moi : « Quel con ! » M’exclamais-je pour moi-même.
Abraham : « Comme tu dis ! Qu’est ce qui s’passe ? » Me demanda t-il, visiblement inquiet.
Moi : « Qu’est ce que ça peut te foutre ? » Rétorquais-je, n’assimilant pas ce qu’il me voulait.
Abraham : « On est pt’être pas les meilleurs amis du monde, ça c’est sûr, mais t’es un bon élément. Et les bons éléments sont indispensable aujourd’hui. Donc je recommence, qu’est ce qui n’va pas ? » Insista l’homme roux.
Moi : « Rien, tout va bien. » Mentis-je.
Abraham : « C’est flagrant comme tu va bien, si bien que tu te serais fais buté au premier rôdeur qui aurait croisé ton chemin. » Enchaîna t-il, en s’énervant face à mon mensonge.
Ma tristesse face à l’aveu de Sélia plus tôt, commençait à laisser place à la colère. Je bouillais intérieurement, mais en aucun cas je ne voulais exploser devant Abraham. J’entrepris de me calmer en faisant les cents pas. Le froid qui, plus tôt, me piquait les bras, ne me faisait à présent plus aucun effet. La rage se déversait dans mon sang, les émotions se bousculaient dans ma tête, je ne contrôlais plus rien.
Abraham : « Putain ! Mais tu va cracher le morceau à la fin! T’en a pas marre de rester tout seul dans ton coin ? De parler à personne ? De tout garder pour toi ? Craquer ne fera pas de toi une lavette ! » Termina t-il.
Mes jambes tremblaient tellement, que je finis par me retrouver à terre, hurlant de toutes mes tripes.
Moi : « POURQUOI ??!? » Hurlais-je, lâchant tout ce que je gardais en moi. « Pourquoi ? »
Les larmes que je retenais depuis le début se mirent à couler sans que je ne cherche à les stopper cette fois-ci. Je me foutais bien de craquer devant Abraham, à cet instant, j’avais juste besoin de me laisser aller. Je reprenais mon souffle quand un rôdeur apparut à ma droite, sans doute attiré par mes cris. Abraham se leva, puis s’en chargea sans difficulté. Ce dernier s’avança jusqu’à moi et me tendit la main. D’un revers de manche, j’essuyais les dernières larmes qui venaient de couler, avant d’accepter son aide.
Abraham : « Elle reviendra. » Me dit-il, ayant tout compris depuis le début.
Moi : « J’vois pas pourquoi. » Admis-je, en repensant à quel point j’avais été nul avec elle.
Abraham : « Parce qu’au fond, t’es pas si con. » M’avoue t-il, en me donnant une légère accolade dans le dos, comme deux vieux potes d’école.
PDV Sélia :
Rompre avec Daryl m’avait fait autant de mal, que le jour où j’avais perdu Tyler. Mais il fallait que je le fasse, on était en train de se détruire, et ça pouvait nuire à la survie du groupe. J’appréciais beaucoup l’archer, mais son caractère méfiant et son manque de confiance en moi me poussait à me remettre sans arrêt en question, et de ce fait, je perdais beaucoup d’assurance en moi. Il fallait donc que je m’éloigne de lui, le plus possible. De plus, je commençais à avoir des sentiments pour lui, il était donc temps de couper court à cette histoire.
Évidemment, je me doutais bien que Daryl allait m’en vouloir pendant un certain temps, mais ça finira par lui passer un jour. Par la fenêtre de ma chambre, je regardais la forêt au loin. Je pensais à Nathan qui avait rejoins son groupe deux jours plutôt, est ce que je le reverrais un jour ? Et si on rejoignais le groupe d’Alexandria, est-ce qu’il voudrait s’installer avec nous ? Mes pensées furent interrompus par deux petits coups donnés à la porte.
Moi : « Oui. » Répondis-je, curieuse de voir de qui il s’agissait.
Alyssa : « Je peux entrer ? » Me demanda t-elle, timidement par l’entrebâillement de la porte.
Moi : « Bien sur ma belle, viens. » Lui répondis-je, attendrie par sa petite tête.
Alyssa : « Je t’ai entendu te disputer avec Daryl tout à l’heure. » M’avoue t-elle.
Moi : « Oh ! C’est rien, ne t’en fais pas. Qu’est ce qui t’amène ? » Lui demandais-je, car je n’avais pas vraiment envie de parler de ma relation avec une petite fille de dix ans.
La petite aux cheveux noir se jeta dans mes bras. N’ayant plus de parents, il était certain qu’elle manquait de repères et d’amour, malheureusement pour elle, je n’étais pas très douée pour les démonstration affective. Néanmoins, je répondis à son étreinte, tout en lui caressant les cheveux. Alyssa se laissait faire, et ne bougeait pas d’un cil.
Alyssa : « Est-ce qu’on va partir d’ici ? » Me demanda t-elle, en se détachant de moi.
Moi : « Peut-être, on en saura plus tout à l’heure. » Lui répondis-je franchement.
Alyssa : « Mais on est bien ici, moi j’veux pas partir. » Contra t-elle.
Moi : « Alyssa, tu sais là-bas, il y a des médecins, des enfants, des maisons. Chacun vivra chez soit, ça sera quand même mieux que de vivre les uns sur les autres. Et puis à Alexandria, il y a l’électricité et l’eau courante, on ne manquera de rien, tu verras. » Lui expliquais-je, en prenant soin de mettre toutes les qualités de la ville en avant.
Mais la gamine semblait déterminée à ne pas quitter ce manoir auquel elle paraissait attachée. D’un geste de colère, d’une enfant de dix ans, elle me repoussa, puis partit en claquant violemment la porte derrière elle. Ce n’était pourtant pas dans ses habitudes de faire preuve d’autant de fureur, mais après tout, elle avait aussi le droit d’avoir son opinion sur la question, et sa réponse semblait très clair.
Décidément, ces dernières 48 heures n’avaient pas été de tout repos, pensais-je. Je ne mis pas longtemps pour me convaincre qu’une petite sieste avant le déjeuner ne me ferait pas de mal.
PDV Extérieur :
La matinée passa rapidement, chacun étant occupé de son coté, Carole et Beth durent faire le tour du propriétaire afin de convier tout le monde au déjeuner. Daryl refusa catégoriquement de venir manger, Carole insista, mais cette dernière comprit rapidement que le chasseur n’était pas d’humeur, du coup elle capitula. Dans une ambiance pour le moins tendu, le groupe de Rick ne mit pas longtemps à se remplir l’estomac. Le rendez-vous avec le groupe d’Alexandria approchait à grand pas, et le shérif paraissait de plus en plus nerveux.
Jack : « Tu es sûr que tu n’as pas besoin de moi ? » Demanda l’ancien détenu, inquiet de voir le chef stressé autant.
Rick : « Euh non, je préfère qu’on ne soit pas trop nombreux. Et il me faut des gens qui savent se défendre ici, au cas où. » Répondit-il, d’un air absent.
Jack : « Comme tu voudras. A tout à l’heure alors, soyez prudent. » Lança t-il, en quittant la table avec Beth.
Abraham, Mark et Sélia quittèrent également la table, pour, comme à leur habitude, aller fumer leur cigarette. Le shérif comprit alors que l’heure était venu pour eux de prendre la route. Juste avant qu’il ne franchisse la porte, Michonne lui attrapa le poignet. Rick parcourut les alentours à la volée, avant de lui donner le baiser qu’elle attendait. La jeune femme avait lourdement insisté sur le fait qu’elle voulait faire partie de l’aventure, mais Rick restait un chef avant tout, et stratégiquement, il fallait que Michonne reste ici pour protéger le manoir. Hershel suivit le mouvement, et rejoignit le shérif et les autres à l’extérieur.
Hershel : « Maintenant que nous sommes tous là, il est temps d’y aller. » Déclara le vieil homme, heureux de pouvoir enfin quitter ce domaine pour quelques heures.
Rick : « Il manque Daryl. » Contra le shérif, cherchant l’archer aux alentours.
Personne ne l’avait vu au déjeuner, l’angoisse commença à naître chez la jeune militaire qui était en train d’imaginer le pire à son sujet.
Abraham déclara savoir où le chasseur se trouvait.
Abraham : « J’en ai pour deux minutes. » Affirma ce dernier.
Hershel : « Suis-je le seul à trouver cela étrange ? » Demanda t-il.
Mark : « Non, ils sont pire qu’un couple. Un jour il se disent je t’aime et le lendemain, ils se foutent sur la gueule ! » Rigola le colonel.
Sélia lui lança un regard noir, regard que le militaire préféra ignorer, car après tout sa blague était bien plutôt bien placé. Quelques minutes s’écoulèrent quand Abraham réapparut en compagnie de Daryl. Le shérif exprima son soulagement à la vue de son ami, car il connaissait l’instabilité de l’archer, et il craignait qu’un jour ça ne leur joue des tours.
Abraham : « On est tout bon ! » Annonça t-il.
C’est ainsi que le petit groupe s’enfonça dans la forêt, direction plein Nord, pour rejoindre la crique où Sélia et Abraham s’étaient fait enlevés deux jours plutôt. Tous savaient qu’ils en auraient pour à peu près 1h30 de marche. Des binômes se formèrent le long de la route. Rick et Hershel dominaient le groupe, au milieu se trouvaient Sélia et Mark, puis en arrière se tenaient Daryl et Abraham.
Hershel : « Je sens que ça va être une bonne journée. » Annonça le vieil homme, détendant Rick au passage.
Rick : « Et qu’est ce qui te fais dire ça ? » Lui demanda t-il, curieux.
Hershel : « Mon sixième sens ! » Rétorqua l’ancien fermier.
Les deux hommes s’entendaient bien, ils partageaient les même idéologies, les même convictions et avaient tous deux perdus la femme de leur vie, ce qui les rapprochaient encore plus. Hershel était un atout majeur dans le groupe, grâce à son ancien métier de vétérinaire, il possédait de bonnes bases en médecine, qui lui avait déjà d’ailleurs beaucoup servit jusqu’ici. Rick lui, savait garder la tête froide, et possédait de grandes qualités sur le plan stratégique et défensif.
Malgré le soleil qui passait à travers le feuillage épais des arbres, le froid n’en restait pas moins supportable. Les animaux se faisaient rare à présent, les températures basses les poussait à hiverner. D’ailleurs, si les survivants pouvaient en faire autant, sûr qu’ils n’hésiteraient pas un seul instant.
Mark : « Ça va, pas trop froid ? » Demanda le colonel à son amie qui semblait totalement ailleurs.
Sélia : « Hum.. » Répondit-elle, complètement absorbé par un point invisible devant elle.
Mark : « Sélia ! » Appela t-il, pour la sortir de sa rêverie.
Sélia : « Quoi ? » S’énerva cette dernière en s’arrêtant en plein milieu du chemin, ralentissant ainsi la cadence du groupe.
A présent, tous les regards incompris étaient tournés sur elle. Mark stagnait devant elle, ne comprenant pas non plus sa réaction fumasse. Cette dernière prit conscience que tout les autres la regardait, elle sentit le rouge lui monter aux joues, puis elle s’excusa timidement. Mark la laissa continuer sa route seule, préférant rejoindre Daryl et Abraham à l’arrière.
Abraham : « Qu’est ce que tu lui as fais ? » Demanda le rouquin, en se foutant de lui.
Mark : « Rien, je lui ai juste demandé comment ça allait. » Répondit-il pour sa défense.
Abraham : « Ne jamais demandé à une femme comment elle va si elle ne vous parle pas, retenez bien ça les mec, ça vous servira. » Déclara t-il, provoquant ainsi l’hilarité chez ses coéquipiers.
Daryl observait Sélia qui marchait devant eux. En effet, il s’aperçut vite que le comportement de la jeune femme n’était pas comme d’habitude, elle semblait totalement à l’Ouest. Au moins, pensa t-il, je ne suis pas le seul à souffrir. Mais pourquoi avoir rompu alors ? Se demanda le chasseur. Une question qui, pour l’instant, allait rester sans réponse. Jusqu’à l’arrivée, le reste du chemin se fit dans le plus grand des silences, laissant chaque survivant apprécier le calme plat de la forêt.
PDV Daryl :
Ça faisait maintenant une demi-heure qu’on les attendait, et je commençais sérieusement à m’impatienter. Des fourmillements commençaient à grouiller le long des mes jambes, et le poids de l’arbalète que je tenais en position de tir, commençait à peser aux creux de mes mains. Mes doigts s’engourdissaient avec le froid glacial, et ce vent frais qui me fouettait le visage me fatiguait. Je sentais le piège à plein nez. Anxieux et sûr à cent pourcent qu’un mauvais présage nous guettait, je décida d’aller voir Rick afin de le convaincre que tout cela ne menait nul part.
Moi : « Rick, faut pas rester ici. » Déclarais-je, en arrivant à la hauteur du shérif.
Abraham et Mark se rapprochèrent, tandis que Sélia continuait de rester sur son rocher à fixer sereinement les alentours.
Rick : « T’as vu quelque chose ? » Me demanda t-il, méfiant.
Moi : « Non, mais le fait qu’ils aient du retard ne présage rien de bon, et puis j’ai un mauvais pressentiment. » Avouais-je.
Rick : « Très bien, ils ont une demi-heure de retard, c’est pas grand-chose, on attend encore trente minutes et après on rentre. » Déclara le shérif.
Moi : « OK, mais restez bien sur vos garde. »
Hershel et Sélia furent prévenu par le shérif du temps qu’on leur laissait avant de partir. Le vétérinaire acquiesça et trouva cela normal, en contre partie, la jeune femme se rebiffa, puis finalement, elle finit par obtempérer. A la voir capituler ainsi alors qu’elle ne faisait que de parler d’Alexandria depuis plusieurs jours, me prouva qu’il restait encore de l’espoir pour qu’elle reste avec nous, peut importe la décision de Rick, preuve qu’elle savait parfaitement où était sa place. Après plusieurs minutes de silence, le bruit d’une voiture se fit entendre au loin, puis le véhicule en question s’arrêta à quelques mètres devant nous. Trois hommes, et une femme d’un certain âge en sortirent. Le plus jeune d’entre eux, s’avança en premier, puis se présenta.
Spencer : « Sélia ! » Salua t-il. « Enchanté, je suis Spencer. » Nous annonce t-il.
Rick : « Voici Mark, Hershel, puis Daryl. Moi c’est Rick. » Déclara le chef.
Spencer : « Enchanté. Voici ma mère Diane, Ryan et Daniel. Vous avez fait bonne route ? » Nous demanda t-il.
Le shérif prit les choses en main.
Rick : « Oui merci. Alors comme ça vous cherchez des alliés ? » Enchaîna t-il.
Spencer : « En effet, Sélia a dut tout vous expliquez. »
Rick : « A peu près oui. Et qui est ce Negan ? » Questionna le shérif.
Diane : « Plusieurs personnes de notre groupe sont partit pour faire du ravitaillement, et malheureusement, ils étaient au mauvais endroit, au mauvais moment. Ils n’ont pas rencontrés le fameux Negan, mais plusieurs d’entre eux, et ça c’est finit avec un mort. » Nous avoue t-elle.
Rick : « Et pourquoi vous n’avez pas ripostés ? » Demanda le shérif.
Diane : « Nous ne sommes pas assez entraînés et nombreux pour tenter quoi que ce soit. » Répondit-elle.
Sélia : « Pourtant ils détiennent un des votre si j’ai bien compris. » Coupa la militaire.
Diane : « Que voulez vous qu’on fasse ? » S’énerva cette dernière face à la jeune femme.
Spencer : « Ça reste un sujet douloureux pour nous. » Ajouta le jeune homme blond.
Une certaine tension s’installa entre les deux femmes.
Rick : « Je pense qu’il faudrait que nos groupes respectifs se rencontre pour entrevoir une alliance. » Proposa le shérif.
Spencer : « Je suis entièrement d’accord. » Accepta le jeune homme.
J’étais tellement concentré sur l’échange qui se passait devant moi, que je n’entendis même pas ce qui se tramait derrière nous. Soudain, des coups de feu retentirent dans l’épaisse forêt. Je sentis une brûlure au niveau de mon flan droit, puis je m’effondra de douleur.
PDV Sélia:
Moi : « Non ! » Hurlais-je, en voyant Daryl s’écrouler à terre.
Malgré les balles qui fusaient dans tous les sens, et les cris de mes amis, je couru vers lui pour le mettre à l’abri des autres tirs. Je ne comprenais pas ce qui se passait. Tout semblait pourtant bien se dérouler, et d’un coup, tout s’effondrait. Plein de questions défilaient dans ma tête. De plus, j’apercevais au loin le groupe d’Alexandria décamper à bord de leur voiture, sans même se retourner sur nous, à croire qu’ils faisaient partis du plan. Comment j’avais pu croire un seul instant que ces gens nous seraient bénéfique. A présent on se faisait canarder de tous les bords, et Daryl était gravement blessé. Arrivé jusqu’à lui, je le traîna jusqu’au gros chêne qui se trouvait derrière nous. J’entrepris de retirer sa veste afin de voir si la balle était ressortie, heureusement oui, c’est déjà ça, pensais-je.
Moi : « Daryl, est ce que tu m’entends ? » Hurlais-je en couvrant le bruit des tirs pour que l’archer m’entende.
Il me répondit par un léger signe de tête. Les balles continuaient de pleuvoir dans l’air. Malgré l’interdiction de Rick, Hershel se fraya un chemin à travers les tirs pour nous rejoindre. Ce vieil homme était prêt à tout quand il s’agissait de sauver une vie, mais cette fois-ci il ne semblait pas remplit d’espoir pour mon chasseur.
Moi : « La balle est sortie, je fais un point de compression, mais j’ai pas grand-chose sur moi pour le soigner. » Déclarais-je au vétérinaire, affolée.
L’ancien fermier me regardait d’un air désolé, comme-ci Daryl était condamné. Il posa délicatement sa main sur la mienne, puis murmura :
Hershel : « Sélia, on ne peut rien faire de plus. » M’avoue tristement le vieil homme.
Moi : « Quoi ? Non, il y a forcément quelque chose à faire, regarde la balle est sortie… Puis l’hémorragie stagne, il a toute ses chances. » Hurlais-je, pour le convaincre.
Daryl, (Faiblement) : « Partez. » Murmura faiblement l’archer.
Les tirs continuaient, j’entendais tellement de détonations que je ne savais même pas qui avait l’avantage. Les rôdeurs commençaient à affluer de tous les bords, rester ici devenait trop dangereux.
Hershel : « Sélia ! » M’appela t-il pour obtenir mon attention. « Il faut partir. » Me dit-il, en m’attrapant le bras doucement.
Je me dégagea aussitôt de sa prise, et me concentra sur l’état du chasseur qui, visiblement, paraissait très mal en point.
Sélia : « Pars avec les autres, on vous rejoindra. » Déclarais-je au vétérinaire, surpris de ma décision.
Hershel : « Sélia... » Commença t-il.
Moi : « J’changerais pas d’avis et tu l’sais ! Pars ! » Lui ordonnais-je, tout en le fixant de mon regard le plus noir.
Le vétérinaire finit par accepter, puis partit rejoindre Mark et Rick un peu plus loin. Ils se cachaient derrière un rocher, continuant de se défendre, mais les revenants qui se rapprochaient dangereusement d’eux, n’allaient pas tarder à les forcer à fuir.
Daryl : « Je t’en prie… Sauve toi. » Me souffla l’archer difficilement.
Moi : « Économise tes forces. » Lui ordonnais-je, ignorant sa demande. « Tu penses pouvoir te mettre debout ? » Lui demandais-je, scrutant les alentours à la recherche d’une issue discrète.
Le chasseur acquiesça, puis entreprit de se relever seul dans un premier temps. Avant qu’il ne chute, je récupéra l’arbalète qui pesait sur lui, puis je mis mon bras autour de sa taille, et passa le sien par-dessus mon épaule. Les balles se faisait rare présent, mais je préférais tout de même rester sur mes gardes. Tout en nous enfonçant dans l’immense forêt, je priais le ciel que personne ne nous suive, car j’étais loin d’être en mesure de pouvoir nous défendre.
Daryl : « Où est-ce qu’on va ? » Me demanda t-il, avec toujours autant de difficultés.
Moi : « Pour le moment, loin d’ici. » Répondis-je, réfléchissant à tout allure.
Je n’avais aucun idée de l’endroit où nous allions, et puis je ne voulais pas prendre le risque de rentrer aussitôt au manoir au cas où on se ferait suivre. Je sentais le corps de Daryl peser de plus en plus sur mon épaule, signe qu’il s’affaiblissait. Ces jambes peinaient à le porter, et sa blessure allait vite s’infecter si je ne faisais rien. Après plusieurs minutes de marche ardue, je décida de prendre une pause, car je commençais également à me fatiguer, et la journée était loin d’être terminée. Prenant soin de l’allonger délicatement contre un arbre, je fouilla dans mes poches à la recherche de protéines, mais tout ce que je pu y trouver, fut une petite barre chocolatée.
Moi : « Tiens, mange ça. » Dis-je, en lui tendant ma faible trouvaille.
L’archer ouvrit difficilement les yeux. En apercevant ce que je lui offrait, il refusa d’un signe de tête. Pourtant le chasseur connaissait mon entêtement. Il n’eut pas d’autres choix que de la manger entièrement.
Daryl : « Tu ferais bien d’rentrer. » Me dit-il en me fixant d’un regard intense.
Moi : « Il est hors de question que je t’abandonnes. » Déclarais-je, continuant de scruter attentivement les alentours.
Daryl : « Tu crois que c’est eux qu’on fait l’coup. » Me demanda le chasseur.
Apparemment, l’idée lui avait aussi traversé l’esprit que cela puisse être un coup du groupe d’Alexandria.
Moi : « J’en sais rien. Quel intérêt ils auraient eut à nous faire ça? » Lui demandais-je, comme-ci, le chasseur savait la réponse.
Daryl : « J’sais pas, mais après tout, on les connaît pas. »
Moi : « J’suis vraiment trop conne ! » Me hurlais-je dessus. « Si j’avais pas autant insisté, on ne serait jamais v’nu là et t’aurais jamais… Ah ! Tout est d’ma faute. » Avouais-je.
Le bruit d’un chien qui s’enclenche stoppa tout mes mouvements, puis Daryl qui se trouvait à quelque mètres devant moi, releva subitement la tête. Mon regard s’encra au sien, et le canon du fusil se posa sur l’arrière de mon crâne. Je voyais que l’archer tentait de se relever pour agir, mais je l’en dissuada silencieusement.
?: « Ça aurait été tellement dommage qu’on ne se rencontre pas, tu crois pas ma belle ? » Me demanda l’homme qui me tenait en joug, dans un rire malsain. « Oh, autant pour moi, je manque à tous mes devoirs. Moi c’est Negan. »
A ce moment là, mon sang ne fit qu’un tour. Je pouvais sentir la peur se déverser dans tout mon être, comme-ci cet homme venait de nous dire qu’il était la mort en personne. Spencer m’avait bien expliqué quel genre d’homme était Negan, mais je ne pensais pas tomber aussi vite sur lui, je ne m’y étais pas préparé. Son arme sur mon crâne ne bougeait pas d’un millimètre malgré les frissons qui me parcouraient.
La situation semblait des plus désespérée, j’avais beau faire preuve en temps normal d’un parfait self-contrôle, là je n’y arrivais pas, pour moi tout était perdu d’avance. Au bout de plusieurs minutes de silence, je décida qu’il était temps pour moi de reprendre mes esprits et de faire avancer les choses, car Daryl ne tiendrait pas éternellement sans recevoir de soins.
Moi : «Qu’est ce que vous nous voulez ? » Lui demandais-je, cachant au maximum mon angoisse.
Negan : « En temps normal je veux beaucoup de choses, mais cette fois-ci, je me contenterais de vous deux. » Déclara t-il, ne bougeant toujours pas. « J’vois que vous êtes dans une belle merde. »
Moi : « On s’en sortait très bien avant. » Répondis-je.
Negan : « Ah ouais ? » Ironisait-il. « Pourtant ton copain me prouve le contraire. »
Daryl devenait de plus en plus blanc, il perdait trop de sang. Je voyais à quel point il luttait pour garder les yeux ouverts. Je me trouvais face à lui, en train de le voir mourir tout doucement, sans que je ne puisse faire quoi que ce soit. Jamais de toute ma putain de vie je ne m‘étais sentie aussi impuissante.
Moi : « Putain ! Qu’est ce que tu veux ??! » Hurlais-je, laissant échapper sans le vouloir, quelques larmes au passage.
La haine et la colère commençaient à prendre le dessus. Je ne pouvais pas baisser les bras, et le laisser mourir ici et comme-ça.
Negan : « Je possède de quoi le soigner. » Affirma l’homme.
Moi : « Alors soignes-le. » Lui répondis-je, naïvement, pensant qu’il le ferait sans rien en retour.
Negan : « Bien sûr, ça ne sera pas gratuit. » Rétorqua t-il.
Cet homme était en train de jouer avec mes nerfs, et ils savaient bien ce qu’il faisait. Il comprenait l’importance que je portais à Daryl, du coup il en jouait pour me faire accepter n’importe quoi de sa part. L’archer continuait de me fixer, son regard autrefois intense et plein de vie, commençait à s’éteindre et se perdre dans le vide.
Moi : « Tout c’que tu voudras, mais fais vite. » M’énervais-je, en voyant le chasseur perdre connaissance.
Tout s’enchaîna rapidement. Negan siffla à plusieurs reprises, et plusieurs hommes sortant de nul part apparurent, prirent Daryl pour le mettre dans une voiture qui disparut aussitôt. Il m’agrippa violemment l’épaule, puis me força à lui faire face. Il n’était pas plus grand que moi, brun avec un regard sombre. Il était très propre, rasé de près et très bien habillé. En l’observant attentivement, je pus apercevoir une batte entourée de barbelés pendre dans sa main gauche. La vision de son arme me fit froid dans le dos. On avait bien affaire à un parfait psychopathe, pensais-je. L’homme rigola quand mon regard se posa sur son arme. Je voulus réagir, mais Negan m’en dissuada du bout de son revolver.
Negan : «Hein, hein ! Toi tu restes avec moi. » M’ordonna t-il.
Moi : « Qu’est ce que tu va lui faire ? » Lui demandais, au bord des larmes.
Negan : « Il va être soigné comme promis. » Me répondit-il, calmement.
Moi : « Tu me disais que ça serait pas gratuit. » Contrais-je.
Negan : « Et c’est là que toi, tu entres en scène. » Me dit-il, sourire aux lèvres.
PDV Extérieur :
Une heure s’était écoulé depuis l’embuscade dans les bois. Rick marchait en tête, se repassant en boucle l’attaque dont ils venaient d’être victime. Il songeait également à l’aveu de Daryl un peu plus tôt, sur le mauvais pressentiment qu’il ressentait, mais il avait préféré l’ignorer, à présent il s’en mordait les doigts. Aucun d’eux ne parlait, tous étaient conscient des pertes qu’ils venaient de subir, enfin, presque tous.
Abraham et Mark restaient intimement convaincu que les deux archers étaient toujours en vie. Les deux hommes se comprirent d’un simple regard, puis s’avancèrent jusqu’au chef.
Abraham : « Il faut qu’on les retrouve Rick. » Affirma ce dernier, sortant le shérif de sa méditation.
Rick : « On ne sait même pas par où ils sont partit, ni même s’ils sont encore en vie. » Contra t-il, énervé de s’être fait avoir comme des bleus.
Mark : « J’connais Sélia depuis des années, crois moi, ils le sont encore. » Déclara le colonel, se mettant face à Rick pour le défier du regard.
Ce dernier stoppa son avancée, puis fixa le militaire en retour. Un duel silencieux s’engagea entre les deux hommes, provoquant l’incompréhension chez les autres. L’ancien fermier rompit le contact.
Hershel : « Daryl m’avait l’air plutôt mal en point Rick, mais il reste une chance que Sélia s’en soit sortit. » Avoue le vieil homme, peu convaincu de ses propres paroles.
A l’annonce de l’état de santé du chasseur, Rick pâlit. Ils survivaient avec cet homme depuis le début, et malgré que ça n’avait pas très bien commencé entre eux, ils avaient finis par s’apprivoiser et par même devenir de bons amis. L’archer tenait un rôle essentiel dans leur survie, ce n’était pas imaginable un seul instant que ça se finisse ainsi.
Abraham : « On a encore quelques heures avant la tombée de la nuit pour les chercher. » Déclara l’homme roux.
Rick : « Et on commence par où, hein ? » Demanda le shérif, agacé de la situation. « C’est Daryl qui sait suivre les piste, j’vous signales, pas nous. » Ajouta t-il, en s’agenouillant à terre, apparemment effondré par les circonstances de cette rencontre.
Hershel : « Rick, ce n’est pas le moment de flancher. Ils ont besoin de nous ! » Tenta l’ancien fermier afin de remotiver son ami.
Ces paroles eurent l’effet d’une bombe dans la tête du shérif, qui se redressa immédiatement en commençant à donner les ordres.
Rick : « On se sépare, Abraham avec Hershel et Mark avec moi. On se rejoins au manoir dans deux heures, avant la tombée de la nuit. »
Hershel : « A tout à l’heure, et bonne chance. » Lança t-il, d’une voix emplie de fierté.
Les survivants se séparent donc en deux équipes, chacune partant de son coté. Rick restait peu convaincu de pouvoir les retrouver en si peu de temps. Connaissant Sélia et Daryl, il savait bien qu’ils auraient toutes leurs chances de survivre, mais comme Hershel venait de le dire, l’archer était gravement blessé, ce qui allait lourdement les pénalisés. Le shérif n’était pas étonné que la militaire avait catégoriquement refusée d’abandonner le chasseur, malheureusement, il savait tout au fond de lui, qu’ils ne leur restait que deux possibilités. Soit ils les retrouvaient tous les deux vivants, soit ils ne les reverraient jamais. L’un ne va pas sans l’autre, pensa t-il.
Malgré l’acharnement dont ils firent preuve dans leur recherche, aucune piste ne les mena à leurs amis. Au contraire, plus ils s’avançaient dans la forêt, plus ils avaient l’impression de tourner en rond. Le moral des troupes était au plus bas, chaque duo tentait de se remotiver entre eux, mais à force de ne trouver aucun signe de vie des archers, les binômes finirent par décider de rentrer. La nuit commençait à tomber de toute façon, puis un voile brumeux se déposait dans les bois, rendant leur visibilité presque nul. Arrivé au manoir, le shérif dut reprendre son rôle de chef pour annoncer au reste du groupe ce qui venait de se passer, et leur expliquer également l’absence de Daryl et
Sélia. La réaction des survivants ne se fit pas attendre. La plupart était prêt à s’armer immédiatement pour partir à leur recherche, mais Rick dut stopper l’effervescence de ses compagnons de survie.
Rick : « STOP !!! » Hurla la shérif, qui surpris tout le monde. «Je sais qu’ils sont importants pour le groupe. C’est en partie grâce à eux que nous en sommes là aujourd’hui. Ils on fait énormément pour nous. Je pense que chacun d’entre vous leur doivent même la vie, et je sais à quel point vous seriez prêt à tout pour les ramener, mais ça serait stupide de foncer dans la nuit. On va organiser des recherches. Je veux des volontaires expérimentés, armés et prêt à partir demain, dès l’aube. » Annonça le shérif, puis ce dernier partit se coucher, laissant ainsi les survivants dans leurs pensées.
Beaucoup commencèrent à se préparer dès le soir même, pendant que d’autres réfléchissaient sur la façon de manier les recherches. Tous, sans exception, désiraient participer à la fouille. Les archers avaient tant fait pour le groupe, et sauver tant de fois la vie de plusieurs d’entre eux, qu’ils étaient nombreux et plus déterminés que jamais pour les ramener avec eux.