TWD : Au-delà de tout

Chapitre 56 : Dormir seule

2307 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 09/11/2016 07:57

Depuis le mea culpa de Lori, deux mois s’étaient écoulés. On en était donc à trois depuis la ferme.

 

Ils avaient survécu à l’hiver qui se terminait très lentement. Ils eurent beaucoup de chance de ne pas être malade. Principalement Lori qui en était à un peu moins de la moitié de sa grossesse. Quatre mois complets. Son ventre gonflait mais pas assez pour son bien. Cela aurait pu lui être fatal si elle avait eu une pneumonie. Autant pour son enfant à venir.

 

Toutefois, les nuits continuent d’être très froides. Cela demeure une des principales préoccupations du groupe de Atlanta. Ce dernier galérait toujours pour survivre. Le peu de nourriture qu’il trouvait disparaissait aussi rapidement que survenait les Walkers.

 

Dès qu’il trouvait un coin pour passer la nuit en relative sécurité, les choses mortes les surprenaient soit au petit matin, soit en pleine nuit où c’était la panique. Rick insistait pour les abattre quand ils n’étaient pas trop nombreux. Le leader refusait d’abandonner leur matériel pour fuir. Quelle chance avait-il que leur groupe en retrouve en quantité suffisante pour tout le monde? Du matériel en bon état, qui plus est?

 

Lorsque leur famille posait pied quelque part et que c’était toujours calme l’après-midi venant le lendemain, le shérif évaluait à chaque fois le coin paumé où ils étaient. Était-il loin des grandes agglomérations pour éviter d’attirer les Geeks? Était-il tout de même assez prêt de la civilisation pour trouver des provisions, de l’eau et des fournitures en tout genre? Une autre préoccupation à ne pas oublier de prendre en compte. Risquait-il d’être trouvé par d’autres survivants? Pouvait-il faire face à d’éventuels pillards? Rick ne voulait prendre aucun risque avec sa femme pleine et Carl qui commençait à user sans problème de son arme.

 

La règle était simple. S’il y avait la moindre chance de tomber sur de vrais humains, mieux valait éviter tout contact. Tant et aussi longtemps que les autres ne seraient pas totalement plus considérés comme une menace probable, Rick jugeait plus prudent de s’en tenir loin. Daryl était de son avis. Tout comme Lori, Hershel, Carol, Carl et Brooke. Maggie et Glenn se sentaient mitigés alors que Beth était convaincue qu’il y avait toujours de bonnes personnes dans ce monde.

 

Néanmoins, le Gentil Officier n’avait jamais eu grand temps d’évaluer chaque parcelle où il restait pour la nuit. Chaque fois… C’était à chaque maison. Dès qu’il dénichait un coin perdu, même au milieu de la forêt, un petit chalet, un cabanon, un abri de chasseur, des choses mortes bousillaient toutes leurs chances d’être enfin tranquille. C’était comme si elles s’acharnaient sur eux. Dès qu’ils étaient tranquilles, ces pourritures déambulant ramenaient systématiquement leur putain de fraise!

 

Malgré la menace constante que représentait les créatures et la température nocturne des plus glaciales, les liens étaient soudés. Chacun se faisait confiance et s’entraidait comme il le pouvait. Lori aimait l’influence positive de Brooke sur Carl. Après la première fausse impression passée, elle voyait bien que la jeune fille gardait son fils calme et en vie. Beth et la rousse jouaient souvent avec lui aux cartes. Hershel avait complètement cessé de la surveiller comme il l’avait fait depuis la destruction de leur foyer. Le couple Glenn et Maggie était toujours aussi tenace et tenait bon. Le seul hic que Grimes le père constatait, c’était l’animosité croissante entre Daryl et Brooke. L’homme ne semblait n’avoir de problème avec personne. Sauf avec celle dont il était des plus proches à la ferme.

 

L’ancien flic ne comprenait pas pourquoi. Même Carol ne savait que répondre à ses questions silencieuses. Elle-même ignorait ce qui avait poussé l’arbalétrier à repousser la jeune fille. Cette dernière avait stoppé ses tentatives de rapprochement. Elle devenait farouche en sa présence. Plus il la repoussait, plus elle gagnait en hostilité envers lui.

 

Nonobstant, il y avait de ces moments… Des moments volés par le temps présent qui leur rappelait qu’ils ne se parlaient plus. Des moments où le temps et l’espace disparaissaient complètement. Des moments. Lorsque ces derniers étaient, Daryl et Brooke échangeaient des regards. Cela ne durait que le temps d’un battement de paupière. Puis, leur visage se détournait. Leurs yeux se posaient sur autre chose. Chacun se désintéressant de l’autre. Pendant cette fraction de seconde, ce fut comme à la ferme. Les regards brillants, un sourire radieux étirant doucement et subtilement leurs lèvres.

 

Même s’ils ne se parlaient plus, le lien entre eux était toujours aussi palpable. Quand leur cœur prenait le dessus sur leur cerveau buté, le lien reprenait ses forces. À chaque nouveau retour qu’il effectuait, il gagnait en vigueur. Dès qu’il était nourri, par chaque seconde d’inattention de la part de leur cervelle, il grandissait et acquérait en ténacité.

 

De plus en plus évident, il se laissait voir. Pourtant sans la moindre parole ou contact visuel direct, dès que l’un des deux effleurait l’autre, sans qu’ils en disent quelque chose ou ne se regardent, le lien était visible. Automatiquement après chaque frôlement involontaire, comme d’une seule volonté, ils prenaient de la distance. Néanmoins, Rick constatait la tension extrême qui les enveloppait, les unissait.

 

Il était donc assez juste de dire que c’était maintenant des plus intenses entre Brooke et Daryl. Le Gentil Officier craignait que cela ne leur explose en pleine figure. Il ne voulait point que le groupe vole en éclat. Qu’il soit divisé. Qu’il soit fracturé. Qu’il soit détruit. Or, le temps passait et ça n’arrivait pas. Pas de clique, pas de parti pris.

 

Il tenait bon. Malgré leurs différents, Brooke et Daryl entretenaient une sorte d’accord tacite. Chacun se mêlait de ses propres affaires et foutait la paix à l’autre. Néanmoins, lorsqu’ils devaient travailler ensemble, ils le faisaient avec professionnalisme pour le bien commun. Avec réticence. Rick, comme les autres, le voyait bien. Dixon et Horner préféraient amplement être ailleurs qu’en la présence de l’autre.

 

Si au moins ils comprenaient ce qui leur arrivait, ça serait tellement plus simple pour tout le monde. Par contre, personne ne pouvait le leur expliquer puisque aucun autre membre du groupe ne le savait. Beth avait une idée pour Brooke mais son amie ne comprenait pas et elle n’était elle-même pas persuadée de voir juste. Carol et Rick croyaient comprendre pour Daryl sans en être totalement convaincus. Qui plus est, si les deux principaux intéressés n’étaient pas capables de comprendre ce qui leur arrivait, dur pour les autres de le savoir ou de le leur expliquer. Pelletier et Grimes n’étaient pas sûrs de voir juste alors ils préféraient ne rien dire qui pourrait compliquer les choses encore plus ou les embrouiller complètement.

 

Le problème, en réalité, c’était que Horner et Dixon ne réalisaient pas l’ampleur des sentiments qu’ils éprouvaient l’un pour l’autre. Aucun d’entre eux ne réalisait ce qui leur arrivait précisément.

 

Les choses n’allaient que se compliquer davantage entre eux…

 

Ce matin là, Glenn et Brooke furent envoyés en récupération vers un petit lotissement isolé. Beth et Daryl également mais beaucoup plus loin que les deux premiers.

 

À la fin de l’après-midi, l’ancien livreur de pizzas et la rouquine revinrent. Ils eurent de la chance cette fois et dégotèrent plusieurs boîtes de conserve dont certaines renfermaient des pêches. Moins de chance du côté de l’eau. Trois malheureuses bouteilles encore hermétiques à se partager.

 

Glenn gara sa voiture et Brooke en descendit. Carl vint automatiquement la prendre dans ses bras. Maggie en fit autant avec son amoureux cependant que Carol venait également voir la jeune fille. Rick aussi, brièvement. Il n’avait pas le temps pour ces effusions. Il devait s’assurer que chacun revenait en un seul morceau et avec des ravitaillements pour tout le groupe.

 

Rick constatant avec brio leur mission : Génial! Il leur sourit. Vraiment, vous avez mis dans le mille! Reprenant son sérieux. Des ennuis quelconques?

 

Glenn : Rien. Deux ou trois Geeks mais rien d’insurmontable.

 

Rick : Rien d’autre?

 

Glenn : On a croisé personne.

 

Brooke anxieuse : Sommes-nous les seuls?

 

Glenn : Non. Sûrement pas. Il doit rester des membres dans l’ancien groupe de Randall.

 

Brooke d’une petite voix : C’est pas tout à fait rassurant…

 

Glenn : Excuse-moi, j’ai pas réalisé…

 

Brooke s’entourant de ses bras : Ça va… En entendre parler me bouleverse toujours…

 

Rick la serrant contre sa poitrine : Je te laisse t’occuper des provisions?

 

Glenn culpabilisant : Ouais, pas de souci…

 

Pendant que le jeune homme s’occupait des choses avec l’aide de Maggie, Rick conduisit la jeune fille un peu à l’écart. Elle respirait rapidement et angoissait toujours.

 

Rick tout bas en mettant ses mains sur ses épaules : Calme-toi. Respire par le nez.

 

Brooke le faisant : Excuse-moi, c’est loin tout ça…

 

Rick : Daryl m’a expliqué ce qu’ils faisaient. Tu as entendu Randall le lui dire. Et tu le connaissais…

 

Brooke un peu plus calme : Ne fais pas comme Daryl. Il ne m’est rien arrivée de tel. Je ne me souviens de pas grand chose mais je sais… J’ai le sentiment que je ne me trompe pas. Daryl s’était imaginé des choses. N’en fais pas autant. Ne te torture pas à ton tour.

 

Rick : Très bien. Mais qu’est-ce qui te met dans cet état?

 

Brooke : Ça a un lien avec mon père. Ça me laisse une très mauvaise impression. Je ne suis pas sûre de ce qui c’est réellement passé mais je sais que j’ai perdu mon père en même temps que j’ai rencontré ce groupe de malades…

 

Rick : Très bien. Ça va mieux maintenant? Je peux te laisser?

 

Brooke posée hochant positivement la tête : Oui, ça va. Navrée de te retarder. Je sais que tu as beaucoup de responsabilité.

 

Rick : Et tu es l’une d’entre elle, comme chaque autre membre du groupe. Elle lui sourit en baissant les yeux légèrement. Bon, je te laisse. Va monter ta tente.

 

Brooke le fixa :

 

Rick : Tu devras le faire tôt ou tard.

 

Brooke : Oui…

 

Elle le laissa à ses trucs de leadership et prit son paquetage. Elle monta son abri et mit ses choses à l’intérieur. Elle déroula son sac et installa sa couverture dessus. Puis, elle rejoignit Carl. Carol lui donna un petit sourire d’encouragement car elle comprenait sa réticence à y dormir seule.

 

Les heures passèrent et Brooke prit froid. Elle alla à sa tente pour y prendre sa couverture.

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