Contamination

Chapitre 1 : Prologue

1814 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 01:04

Prologue.

 

- J'ai entendu dire que Lori a demandé le divorce, dit Shane.

Rick ne se tourna pas vers son meilleur ami. Passablement énervé, il serra les mâchoires. Il aurait aimé que cette histoire de divorce ne soit pas colportée pour le moment. Il n'était pas prêt à parler de l'échec de son mariage. Sentant le regard de Shane posé sur lui, il mordit dans son hamburger à pleines dents.

- Vois le côté positif de tout ça. Tu vas pouvoir draguer la serveuse du bar qui n'a d'yeux que pour toi, s'esclaffa son ami.

Assis dans la voiture de fonction, ils mangeaient leur déjeuner. Un plateau était posé entre eux. Rick piocha une frite qu'il trempa dans la mayonnaise avant de la porter à ses lèvres.

- Non sérieusement, continua-t-il. Comment tu te sens ?

- Comme un homme dont le mariage part à vau-l’eau. Mon travail est la principale cause. Elle me reproche de ne pas parler et d'être continuellement absent.

- Tu ne te confies pas à elle ?

- J'aimerais bien mais ces derniers temps j'ai vraiment l'impression de la faire chier au plus haut point alors je me tais pour ne pas aggraver la situation. Par moment, je me demande si elle n'a pas quelqu'un d'autre dans sa vie.

- Tu te fais des idées, vieux.

Rick indiqua à son ami son sac de voyage sur le siège arrière de la voiture.

- Elle m'a foutu dehors ce matin. Je ne pense pas que je pourrai sauver mon mariage. L'envie de le sauver n'y est pas non plus. Le pire c'est qu'elle me balance des trucs devant notre fils. Hier soir, pendant le dîner, elle m'a demandé si je m'intéressais encore à eux.

- Profite de ton statut de célibataire. Va voir la serveuse. Regarde-moi, je vis très bien d'aventures d'un soir ou de plusieurs. Aucune femme ne me mettra le grappin dessus de sitôt.

Shane se mit à rire en enfournant des frites dans sa bouche. La radio dans la voiture se mit à biper et une voix masculine se fit entendre.

- A toutes les unités disponibles. Une course poursuite est en cours. Les suspects sont armés et dangereux.

Ils rangèrent leur plateau repas et Rick démarra la voiture. Shane le balança dans une poubelle au passage.

- Les suspects ont fait usage de leurs armes et ont blessé un officier de policier du comté de Lindell.

Ils roulaient à vive allure sur la route déserte. Deux corbeaux sur le bas-côté se nourrissaient d'un lapin qui avait dû être renversé par une voiture peu de temps auparavant. Ils s'envolèrent, laissant leur festin. Rick arrêta la voiture au milieu de la route et se retourna pour regarder la deuxième voiture qui arrivait. Il vit ses deux autres adjoints en sortir et se préparer. Shane sortit le rail plein de clous qu'il positionna sur toute la largeur de la route. Ils remontèrent dans la voiture et se garèrent à côté de l'autre véhicule pour barrer le passage. Protégés par leurs voitures, les quatre membres de la police positionnèrent leurs armes dans l'attente des suspects.

- Ces abrutis font traverser tout le comté aux flics de Lindell, s'exclama un des adjoint de Rick.

- Avec un peu de chance, on passera dans l'émission « les courses poursuites à couper le souffle ». Qu'est-ce que vous en pensez ?

- Ce que j'en pense, Léon, dit Rick. C'est que je voudrais que tu te concentres. Vérifie si ton arme est chargée et si le cran de sécurité est retiré.

Le jeune adjoint regarda son supérieur avant de procéder aux vérifications. Ils entendaient au loin les sirènes de police qui se rapprochaient.

- Ça serait cool quand même de passer à la télé, rit Shane.

 

 

La Mustang grise faisait des embardées sur la route. Au volant, l'homme se décapsulait une bière. Son partenaire, assis près de lui, se roulait un joint, les pieds posés sur le tableau de bord. A peine majeur, le troisième dormait, allongé sur la banquette arrière. Ils roulaient à vive allure sur la route désertée. La police avait préféré la fermer pour ne pas risquer un carambolage ou pire. Les suspects riaient en voyant les voitures de police les suivre depuis plus d'une centaine de kilomètres. Ils roulèrent sur le rail de clous. Les quatre pneus éclatèrent. La voiture continua sa course endiablée. Les pneus se désagrégèrent. Des morceaux de caoutchoucs se dispersèrent sur la route. La voiture fit un premier tonneau qui en entraîna d'autres. Elle s'arrêta dans un grand bruit métallique au milieu du champ, sur le toit.

 

 

Shane resserra sa prise sur son fusil à pompe tout en regardant la voiture immobile. Les policiers de Lindell descendirent de leur voiture, armés de leurs pistolets. Rick s'approcha doucement du milieu de la route tout en pointant son colt sur la voiture accidentée. Il jeta un regard aux deux policiers nouvellement arrivés sur les lieux. Il continua son chemin et s'arrêta lorsque la portière côté conducteur s'ouvrit dans un grincement. L'homme, armé d'un pistolet, sortit. Du sang coulait de son front.

- Il a un flingue, hurlèrent les flics en cœur..

- Lâchez-le, se mit à hurler Rick.

Il tira sur les forces de l'ordre qui ripostèrent aussitôt. Rick s'écroula, touché au flan. Le conducteur de la voiture s'effondra à son tour, criblé de balles. Les flics continuaient à tirer. Le deuxième homme sortit, armé d'un fusil à pompe. Rick roula en jurant dans l'herbe haute. Il visa et tira. Sa balle atteignit l'homme en pleine poitrine. Le passager tomba sur le sol, mort. Shane sortit de derrière la voiture et se mit à courir vers son chef.

- Rick ?

- Ça va, je n'ai rien.

- J'ai cru qu'il t'avait refroidi.

- Moi aussi. Mais il m'a quand même touché cet enfoiré.

- Heureusement c'est ton gilet qui a pris.

Le troisième passager sortit en rampant de la voiture. Caché par les hautes herbes, il se glissa jusqu'au corps de son père où il put récupérer le fusil à pompe.

- Surtout ne dit rien à Lori. Elle ne doit pas apprendre que j'ai reçu une balle.

Ils entendirent une détonation. Rick s'écroula dans les bras de Shane, une plaie béante dans le dos. L'adjoint leva son fusil et tira sur le jeune homme debout au milieu du champ. Ce dernier s'écroula, la poitrine ouverte. Shane se jeta sur son ami et lui ouvrit la chemise. La balle l'avait transpercé de part en part.

- Appelez les secours. Dites-leur que nous avons un officier à terre, hurlait-il.

Il faisait pression avec ses mains pour stopper l’hémorragie tout en parlant doucement à son ami pour l'apaiser. Les autres membres de la police se regroupèrent autour du corps de Rick.

 

 

Amy était debout devant la tombe de ses parents. Un souffle de vent vint jouer dans ses longs cheveux noirs. Elle referma les pans de sa veste, frissonnante. Au loin, elle entendait une ambulance. Ses parents s'étaient tués lors d'un accident de voiture. Son père avait apparemment perdu le contrôle de la voiture et ils avaient fini leur course dans un arbre. Sa mère avait été tuée sur le coup. Son père, lui, avait succombé durant le trajet à l'hôpital. Elle s'agenouilla devant la tombe et caressa du doigt les noms gravés pour toujours. Elle se releva et sortit à grands pas du cimetière. Elle vit passer devant elle les voitures de police qui encadrait l'ambulance. Elle les regarda un instant s'éloigner en direction de l'hôpital. Elle descendit la rue jusqu'à la petite maison où elle avait grandi. Elle ouvrit la porte et pénétra dans le salon. Les photographies de famille lui sautèrent aux yeux. Leurs jours heureux. Elle s'assit sur le canapé et se prit la tête entre les mains. Ça allait être dur de faire les cartons et de vider la maison. Tellement de souvenirs l'assaillaient. Elle sentit les larmes lui piquer les yeux mais elle préféra les refouler. Elle ne pouvait pas s'abandonner à son chagrin maintenant. Elle avait du pain sur la planche. Elle alluma la télévision et se leva pour se faire un thé. Elle écouta d'une oreille distraite les informations. Le shérif, Rick Grimes, avait été grièvement blessé lors d'une interpellation de suspects. Elle comprenait mieux le convoi de policiers qu'elle avait aperçu à la sortie du cimetière. Elle regarda la photographie du blessé qui s'affichait sur l'écran. Elle trouva relativement séduisant ce Rick Grimes. Elle but une gorgée de son thé vert à la menthe, adossée à la porte. Les cartons, encore pliés, l'attendaient posés contre le mur.

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