TWD : Au-delà de tout 2 (EN PAUSE POUR UNE DURÉE INDÉTERMINÉE)

Chapitre 37 : Indiscrétions

3029 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 05:46

Crispant ses mâchoires, Merle se redressa lentement et se pencha sur elle. Brooke ne bougea point. Grande nouveauté. Elle soutint son regard acéré bleu acier sans sourciller. Il la toisa et lui agrippa le maxillaire inférieur de sa gauche sans brusquerie. Il serra pour assurer sa prise sur elle, l’empêcher de se dérober. Elle n’en avait point l’intention. Elle craignait peut-être sa propre ombre par moments mais elle était des plus protectrices pour son petit frère. Au point d’en oublier d’avoir peur.

 

Merle menaçant : Que viens-tu de me dire?

 

Brooke avec de la difficulté à articuler : Personne ne dit que Elliot était un poids mort. Dixon ou pas.

 

Il la relâcha en rigolant. Elle l’interrogea du regard cependant qu’il reculait sur le lit pour appuyer son dos contre le mur.

 

Merle amusé : Tu as des tripes. Je le reconnais.

 

Brooke acerbe : J’aime pas qu’on parle de lui comme ça.

 

Merle : Il était ce qu’il était.

 

Brooke sortant sa lame :

 

Merle le remarquant : Tu hésites?

 

Brooke réalisant ce qu’elle faisait : Tu es son frère.

 

Merle constatant son trouble : C’est tout ce qui te retient?

 

Brooke la remisant : Je ne suis pas une meurtrière.

 

Merle : Tu en seras capable si besoin est. Je le vois dans tes yeux. Tu as une sorte de lueur le regard. Je suis sûr que tu peux être prête à tout pour survivre. Voyant son regard peu convaincu. As-tu déjà abandonné? Renoncé à vivre?

 

Brooke sans trop remuer la bouche : Une fois. J’en avais bavé depuis des jours. Baissant la tête. J’en avais marre. La relevant. Mais ça a changé quand Rick et Daryl sont entrés dans ma vie.

 

Merle intrigué par cette partie : Mm… Et poids mort… Ça signifie simplement qu’il fallait le porter sans qu’il puisse aider. J’en ferais autant pour Daryl s’il en devenait un.

 

Brooke en se frottant la mâchoire : Je n’ai aucun mal à te croire là-dessus.

 

Merle d’une moue sans la regarder directement : Désolé pour ça.

 

Brooke sachant qu’il serait illico expulsé : Personne n’en saura rien. T’as pas vraiment voulu me faire mal. Juste m’effrayer, je crois.

 

Merle cachant sa reconnaissance : Ça n’a pas marché, on dirait.

 

Brooke : Quand ça concerne Elliot, je déraisonne.

 

Merle d’un sourire en coin : Tu te l’aurais coupé.

 

Brooke horrifiée par cette seule idée : Sûrement pas. Je suis une incapable.

 

Merle : J’ai vu comment tu tenais Shane.

 

Brooke : On me laisse seule trois jours et je suis morte. Il la regarda, peu convaincu. J’ai passé deux jours complètement laissée à moi-même. J’étais épuisée et prête à baisser les bras. Sans Daryl et Rick, j’étais morte. J’étais acculée et encerclée quand ils m’ont trouvé. Même chose quand Michonne et, elle déglutit avec difficulté, Andrea m’ont trouvé après que tu as enlevé Glenn et Maggie. Seule, je ne peux m’en sortir. J’en suis incapable. Alors, crois-moi quand je te dis que je ne me l’aurais jamais tranché.

 

Merle : Tu n’as jamais réellement renoncé à vivre, à ce que j’entends. Que tu sois incapable de survivre par toi-même ne change rien à ta combativité intérieure. Tu me sembles être une femme forte.

 

Légèrement bouche bée, elle le fixa. Son propre regard pour elle était intense. Mal à l’aise, elle rougit.

 

Daryl me regardait comme ça à la ferme après le sandwich…

 

Se souvenant du –presque– baiser, elle sourit légèrement. Toutefois, l’homme face à elle en fit autant. Honteuse, elle baissa les yeux car il se méprenait sur son propre sourire.

 

Brooke évitant qu’il ne les voit : Avant que j’oublie, je suis également désolée. Osant le regarder. Pour le couteau. Je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça. Baissant la tête, rougissante pour d’autres raisons que celle de son souvenir intime. J’en ai très honte.

 

Réalisant qu’il la mettait de plus en plus inconfortable, il changea d’approche, de regard pour elle.

 

Merle avec nonchalance : Ça va. Tu es une tigresse pour Elliot. Elle sourit et rigola carrément devant l’image. En fait, depuis le début, tu te trompes.

 

Brooke surprise : Comment ça?

 

Merle : Je ne voulais pas savoir ce que tu aurais fait dans ma situation mais dans celle de T-Dog. Elle ouvrit la bouche mais il la fit taire. Je t’explique la situation. Tu étais dans notre groupe à cette époque. Tu nous connaissais tous les deux. Tu savais ce que j’étais. Comment il était à cette époque. Qu’aurais-tu décidé?

 

Brooke : La même chose que si je ne vous avais pas connu. J’aurais scié cette foutue chaîne.

 

Merle : La lame était émoussée. Rien à faire pour les menottes ou le tuyau. Sur le ton de l’évidence. J’ai commencé par-là.

 

Brooke d’un haussement d’épaules : J’aurais essayé un autre outil. Un marteau s’il y en avait eu un.

 

Merle sceptique qu’à moitié : Tu serais restée? Laissée les autres partir sans toi?

 

Brooke d’un signe du menton pour sa main tronquée : Tu aurais décidé de te la couper. J’aurais essayé de juguler le saignement. J’y pense… Comment as-tu fait?

 

Merle : Je suis descendu aux cuisines où j’ai allumé une cuisinière. Je me suis cramé la peau.

 

Brooke impressionnée : Wow! Se reprenant. Je t’aurais soutenu. Les autres seraient revenus pour toi. Au moins Daryl. Acerbe. Tu n’aurais jamais rencontré le Gouverneur…

 

Merle d’un demi-sourire : Pas étonnant qu’il t’aime autant. Elle sembla perplexe. Daryl. Il tient beaucoup à toi et je commence à voir pourquoi. Il a sûrement une sale influence sur toi! Je suis sûr de ça…

 

Brooke sourit et rigola : Et moi, je suis impressionnée par toi! Par ta capacité incroyable à rester en vie! Tu aurais beaucoup à m’apprendre à ce niveau. Pour que je sois moins dépendante des autres.

 

Merle mal à l’aise : Merci. Changeant de position pour se donner une contenance. Pour les autres qui te mentent…

 

Brooke : Oui?

 

Merle : Je peux te promettre que ça ne sera jamais mon cas.

 

Brooke méfiante : Vraiment?

 

Merle : Je vais être très honnête avec toi. Une chose qu’il faut que tu saches à mon sujet. Elle l’écouta attentivement. Je ne fais pas de promesses si je sais que je n’ai pas l’intention de les respecter. C’est pour ça que j’en fais que très rarement. Je ne suis pas du genre fiable comme mec…

 

Brooke rigola et sourit : Merci!

 

Merle : Sais-tu te battre?

 

Brooke étonnée par la question : Non. C’est curieux comme question.

 

Merle : Tu veux perdre ta dépendance alors savoir se défendre soi-même est un très bon pas dans la bonne direction.

 

Brooke : J’suis pas très douée de mes dix doigts. Il coula un regard sur son corps. À part pour le couteau. C’est facile, ça. Il suffit de planter le bout pointu dans une tête. Ça ne demande aucune compétence particulière.

 

Merle : Idem pour le combat. Tu as des aptitudes pour ça, j’en suis sûr…

 

Brooke montrant la peau entre son pouce et son index droits : Rick a tenté de m’apprendre le pistolet et regarde le résultat… Baissant sa main. Il est excellent. Comme tireur et comme prof. Ça vient de moi. J’ai aucune coordination

 

Merle : Je parle du corps à corps. Pourquoi tu ne m’as pas poignardé?

 

Brooke prise au dépourvu : Quoi?

 

Merle : Quand tu as sorti le couteau. En dehors du fait que je suis son frère et que tu n’es pas une meurtrière, qu’est-ce qui a retenu ta main? Silence. Je vais te le dire. Tu n’as pas senti que j’étais une menace pour toi. Et ça, même si je t’ai serré la mâchoire. Tu es le type de personne qui marche à l’émotion. À l’intuition et à l’instinct. Tu utilises ta tête en dernier.

 

Brooke songeuse : C’est marrant, Daryl aussi m’a déjà dit un truc dans le genre. L’instinct et les intuitions…

 

Merle : Je peux t’enseigner.

 

Brooke : Mais Merle…

 

Merle quand elle ne continua pas : Je parle pas de faire de toi une championne mais au moins comment repousser un assaillant.

 

Brooke d’une voix éteinte : Si j’avais su donner un coup de poing…

 

Merle plissant des yeux : De quoi tu parles?

 

Brooke secouant la tête : Oublie… Ça sort tout seul même si je ne veux pas en parler…

 

Merle : Donne-moi ta main droite.

 

Doutant un peu de ses motivations, elle le fit tout de même mais avec réticence. Il l’a pris dans la sienne et tâta son poignet.

 

Brooke : Mais, qu’est-ce que tu fais?

 

Merle : J’vérifie tes muscles.

 

Brooke alors qu’il la lâchait : Et alors, ça donne quoi?

 

Merle : Disons que ton poignet est assez souple pour le couteau mais tu devrais éviter de frapper quelqu’un avec le poing ou tu risques de te le fracturer.

 

Brooke, déçue, en regardant son poignet : Oh… Moi qui croyais… Peu importe.

 

Merle : J’te conseille de frapper avec la paume de ta main en serrant les doigts mais en les gardant en haut. Il montra la sienne en exemple. Tu vois? Comme ça.

 

Brooke essayant : Comme ça?

 

Merle la corrigeant : Non, de cette façon.

 

Patiemment, il plaça chacun de ses doigts et les déplia pour qu’elle le fasse elle-même.

 

Merle sourit : Voilà! Après six fois, tu as pigé le truc…

 

Brooke rigola : Merci!

 

Merle : Et tu frappes comme ça,  visant le vide, il lui fit une démonstration, sous le nez pour un max de dégâts.

 

Brooke plissant le nez : Le nez? C’est violent…

 

Merle d’une moue contrarié : Uh! Si un mec tente de t’agresser, tu peux me croire ma belle, ça sera le dernier de tes problèmes…

 

Mal à l’aise, elle regarda ailleurs.

 

Merle expirant bruyamment : Très bien… Vise le menton alors si tu préfères.

 

Brooke sans le regarder : Je vais m’en rappeler…

 

Merle se méprenant : J’voulais te mettre en garde. Pas t’effrayer.

 

Brooke : C’est pas ça…

 

Il se pencha vers elle et son regard pour elle fut pénétrant.

 

Merle avec grand sérieux : Il t’est arrivé quelque chose?

 

Elle secoua la tête.

 

Brooke levant la main : Comme ça?

 

Merle recula : Ouais. Tu as pigé le truc.

 

Brooke souriante : Tu me montres un autre truc?

 

Merle renfrogné : Pourquoi tu fais ça?

 

Brooke le perdant légèrement : Fais quoi?

 

Merle contrarié : Changer de sujet comme tu le fais? Tu parlais d’honnêteté il y a quelques minutes. Mais ce que je remarque, c’est que tu n’es pas fichue de l’être toi-même. Tu sais? Honnête?

 

Brooke un peu attristée : Je ne cherche pas à mentir. Je change de sujet lorsque je ne veux pas parler de quelque chose. Regardant ses mains qu’elle tritura. J’évite les sujets douloureux…

 

Merle : Personnellement, j’ai rien contre l’idée de t’être honnête. Mais j’aimerais que tu en fasses autant avec moi.

 

Brooke : J’ai le droit à ma vie privée. Comme toi. Et puis, c’est mon passé. Un passé qui n’a rien à voir avec toi.

 

Merle : Uh-huh…

 

Brooke se mordillant la lèvre inférieure : Tu m’en veux parce que je ne parle pas?

 

Merle sérieux : Tu m’interroges sur ma vie et je ne peux pas en faire autant à ton sujet. Court silence. Tu sors d’où? Comment tu t’es retrouvée avec eux?

 

Brooke : Tu… J’ai été ramassé dans les bois.

 

Merle : Mais avant ça? Comment?… Tu étais toute seule? Vraiment? C’est assez dur à croire. Tu as le genre poupée de porcelaine. Il était où ton père quand ils t’ont trouvé? Et ton frère?

 

Brooke embarrassée : Ma famille est morte. J’ai pas trop envie d’entrer dans les détails. Je l’ai fait avec Rick, Daryl, Beth… Andrea… J’ai pas envie de raconter encore une fois. Déjà que Daryl attend que je lui révèle les bouts manquants…

 

Merle : Pardon?

 

Brooke : J’ai eu une sorte d’accident. Ma mémoire n’est pas très bonne et j’ai zappé ce qui m’est arrivé depuis le début de l’apocalypse jusqu’à être trouvée. Des brides me reviennent par moment. Je rentrerais plus dans les détails si tu veux vraiment savoir mais un autre jour. Pas maintenant. Pas après elle… J’ai besoin de le digérer avant de réouvrir d’autres plaies. Je pose beaucoup de questions et parfois, elles sont indiscrètes. Alors, dis-le-moi, d’accord? Si je dépasse les bornes?

 

Merle d’un petit sourire : Ça me va. Les trucs persos pour quand on sera plus proche.

 

Brooke rigolant : Ça me va! D’un ton toujours aussi enjoué en se mettant à genoux sur le lit, face à lui. Et je veux en savoir plus! Plus sur toi! Qu’est-ce que tu peux me révéler d’autres te concernant?!

 

Merle amusé : Mais dis-moi une chose avant…

 

Brooke souriante : Quoi?

 

Merle le lui rendant : Pas que ça change grand chose à notre petit jeu questions-réponses mais, d’un regard intense, t’as quel âge exactement?

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