La vie n'est plus la même...

Chapitre 57 : Il est temps.

1890 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 21/04/2016 12:10

Tous dehors, nous nous trouvions vraiment au coeur de l'apocalypse. Les corps décharnés, les lambeaux de peau, la chair putréfiée, tout aurait eu le don de nous faire avoir plus que la plus grosse peur de notre vie. Mais pour des survivants comme nous, ce n'était qu'une passade. Une façon de se sortir du pétrin. Malgré les quelques éléments qui n'étaient pas de notre côté. Tous sans bruit, nous tenant les mains, nous avançions lentement dans la horde, pour ne pas être repérés. J'avançais en regardant droit devant moi, ayant Michonne devant moi, et Carl derrière. Les rôdeurs ne m'intimidaient plus, malgré le fait que ma chair pouvait être l'un de leurs prochains repas. J'avais apprit à surmonter ma peur, et les côtoyer n'avait fait qu'améliorer le surpassement de cette peur. 

 

- Très bien, nouveau plan. Les flamboiements de quelques armes ne seront pas suffisants. Trop de rôdeurs, trop dispersés. 

- Nous ne sommes pas au complet, même si on se dispersait, on aurait aucune chance de tous les atteindre.

- On ne va pas à l'armurerie. On a besoin de nos véhicules restés à la carrière.

- Comment tu veux sortir? 

- J'y viens. On prendra tous un véhicule. On doit les regrouper en cercle. On part, on revient.

- C'est risqué.

- Ok, mais Judith... aller à la carrière et revenir, je... 

- Je vais la prendre.

 

Les paroles de Gabriel nous choquaient tous. 

 

- La mettre à l'abri dans mon église jusqu'à ce que vous éloignez les rôdeurs. 

- Tu peux faire ça?

- Je suis supposé le faire. Je le dois. Et je le ferai.

 

Résigné, Carl tendit la petite au père qui la prenait comme un chef. Jessie semblait préoccupée. 

 

- Emmène Sam avec toi. 

- Non.

- Si, Sam, ce sera plus sûr.

- Maman, non. Je ne te quitte pas.

 

MAIS FAITES PARTIR CE GOSSE !

 

- Je peux continuer.

 

À la bonne heure !

 

- S'il te plait. S'il te plait. Allons-y.

- Ok. 

- Je vais la garder en sécurité. Sois-en certain.

 

Gabriel tenait à prouver sa bonne volonté en protégeant Judith, et j'en étais ravie, d'un sens. 

 

- Merci.

 

Vite parti en berçant Judith, Gabriel se dirigeait seul vers l'église. Empli de courage, nous étions tous étonnés de le voir si serein. Je prenais l'épaule de Rick pour le rassurer, et il prenait ma main dans la sienne.

 

- Il va y arriver. Je le sais. 

- T'en fais pas pour la petite, Rick, elle est en sécurité avec lui.

- J'aimerais vous croire...

 

Je serrais sa main pour le rassurer, et nous reprenions le chemin. 

 

- Sam. 

 

Partie en tête de file, Rick derrière moi, je comprenais le morse qu'il faisait sur ma main, et me dirigeais donc vers là où il voulait qu'on aille. A la nuit tombée, nous étions toujours dehors. Toujours en tête de file, je commençais à me demander si nous allions y arriver. Machette dans la main, je guettais le moindre signe. Mais celui qui arrivait n'était pas celui souhaité. Sam avait lâché la main de Rick, et sa mère essayait de le rassurer. 

 

- Allez. Chéri? Sam?

- Tu peux le faire.

 

Je n'étais pas douée avec les gamins dans ce genre de situation. 

 

- Non.

- Si, tu le peux.

- Sam, allez. 

 

Je sentais le danger arriver. Prête à attaquer ce qui arrivait, j'entendais le gosse pleurer, et malgré moi, je savais qu'il était fini. La boule que j'avais au coeur me faisait un mal de chien, malgré le fait que ce gosse m'insupporte. Et quand un rôdeur le mordait à l'épaule, et un autre à la tête, c'en était trop. Voir un gosse mourir de cette façon était chose horrible. Mais je ne pouvais rien faire, de peur de tous les attirer vers nous. Chose qui arriva étant donné que Sam hurlait à la mort. Et sa mère également. 

 

- Nom de dieu de merde.

 

Les rôdeurs venaient vers nous en affluence, et il était temps d'agir. Rick essayait de raisonner Jessie pour repartir, mais cette dernière, trop choquée par la mort de son fils sous ses yeux, se laissait emporter par les rôdeurs qui ne faisaient qu'une bouchée d'elle. Rick ne bougeait plus, choqué par ce qu'il se passait devant lui. Voir mon meilleur ami aussi mal me brisait le coeur, et je le prenais avec moi.

 

- Rick... Rick, avance, s'il te plait, fais-le. Pour tes enfants, pour Shane, pour moi... Avance, s'il te plait, on peut pas se permettre de te perdre aussi... S'il te plait, avance.

 

Carl semblait coincé devant les rôdeurs qui avaient prit Jessie. Et sans réfléchir, d'un coup de machette, je tranchais le bras de Jessie qui dépassait pour libérer Carl. Ron et Rick me regardaient, tous les deux, choqués au plus haut point.

 

- Je n'avais pas le choix, sinon, c'était ton fils qui allait se faire bouffer, Rick ! 

 

Rick ne regardait plus dans ma direction, mais dans celle de Ron qui brandissait un revolver sur lui. Décidément, cette famille n'était qu'une source de problèmes. 

 

- Toi.

 

Michonne derrière, elle eût une réaction qui nous fit tous sursauter. D'un coup sec, elle transperçait le corps de Ron qui tirait un coup de feu sous l'impact du sabre. Ce qui attirait quelques rôdeurs sur son corps. Et à peine le temps de relever la tête qu'une vision d'horreur apparaissait devant nos yeux.

 

- Papa?

 

Carl. Le visage couvert de sang... Et ayant perdu son oeil droit suite au coup de feu tiré par Ron. Sans réfléchir, Rick et moi filions vers lui pour le rattraper. Je le portais comme possible, Rick derrière moi pour tuer les rôdeurs qui venaient vers nous. Objectif : l'infirmerie. Le plus vite possible. Tout le monde derrière nous, je donnais des coups de pieds aux rôdeurs pour les éloigner et tracer mon chemin. Risquant de perdre un bras à chaque foulée, je n'en faisais rien, prenant tous les risques possibles pour sauver le fils de mon frère. Michonne et Rick tuaient les rôdeurs autour de moi, tandis que je courrais comme une folle. 

Porte de l'infirmerie grande ouverte, je déposais Carl sur la civière, tandis que Denise, Aaron, Spencer et Heath s'occupaient de lui directement. Encore sous le choc, je reculais pour tomber à terre, aux pieds de Michonne qui me relevait directement après avoir fermée la porte. 

 

- C'est un coup de feu?

- Pistolet. Courte portée. 

- S'il vous plait, sauvez-le. 

 

Rick ne disait plus rien, se laissant aller lui aussi contre le mur à côté de moi, sans rien dire, et en pleurant. 

 

- Ça va les attirer ici ! 

- J'ai besoin de lumière.

 

À deux contre le mur, nous n'entendions plus ce qu'il se passait. La tête de Rick sur mon épaule, je ne pouvais pas détourner le regard de Carl. Ce gamin fait partie de ma vie, de ma famille, et je donnerais tout pour lui. Michonne nous enlevait nos draps doucement, et je commençais à sombrer. Quand Rick se relevait pour regarder à la fenêtre, je compris de suite ce qu'il voulait faire. 

 

- T'es avec moi?

 

D'un simple coup de tête, je sortais ma machette et lui sa hache, et une fois dehors, le massacre pouvait commencer. Porte fermée derrière nous, plus rien ne pouvait nous arrêter, c'était comme un flot ininterrompu d'adrénaline. Les coups pleuvaient sur les crânes des morts qui tombaient aussitôt. Nous étions tous les deux seuls contre des centaines de rôdeurs qui ne demandaient qu'à bouffer nos entrailles. Mais mêlés dans le flot d'adrénaline et de rage qui nous animaient, nous n'étions plus que deux machines à tuer. Rick déchaînait sa colère sur les rôdeurs, chose que je faisais aussi sans m'arrêter. La machette que j'avais dans les mains tranchait les têtes sans trop de problème, et m'apportait une sensation que je n'aimais que trop : la liberté. La liberté. Sentiment cher à mon coeur, qui me faisait du bien. Je me sentais libre de mes actes, et fière de ce que j'accomplissais pour aider les miens. Les coups fusaient de partout, et d'un regard, Rick me remerciait pour mon aide. Merci auquel je répondais d'un sourire malsain, mais heureux. D'un seul coup, Michonne, Aaron, Heath et Spencer se joignaient à nous pour tuer le maximum de rôdeurs possible. Tous prit dans l'action, de l'aide arrivait de partout. Le seul moyen de s'en sortir était de tous les tuer.

 

- Frappez-les au loin ! Mettez-les au sol ! 

- Visez la tête directement si vous le pouvez ! Vous aurez plus de facilités à bouger rapidement ! 

- Nous pouvons les battre.

- Nous pouvons les battre ! 

 

Tout le monde arrivait de tous les côtés, les corps tombant sous les coups. 

 

- On peut y arriver, nous pouvons le faire ensemble ! 

Laisser un commentaire ?