Sans retour

Chapitre 17 : Bienvenue parmi nous !

3500 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/11/2016 15:28

Voici le chapitre 17, eh oui ça avance vite ! (ou pas…) Il n’est pas super long, mais intéressant tout de même ! Nous le commençons tranquillement avec un peu de lecture…

La porte se referma derrière moi. Je me ruai dessus, essayant de l’ouvrir. Mon dieu qu’elle était épaisse, c’était impressionnant. Une véritable porte blindée. Je reculai et me mis au centre de la pièce, qui formait un dôme. Qu’allaient-ils faire de moi ? Me laisser mourir de faim ? Lâcher des bêtes sauvages dans la salle ? Ou bien peut-être débattaient-ils de mon sort en ce moment même !

J’attendis, ne pouvant faire autre chose, et les heures passèrent, mais rien ne vint. Personne. Ils avaient donc décidé de me laisser pourrir ici. Qu’ils me nourrissent ou non je n’avais pas l’intention de rester enfermée ici pour le restant de mes jours. Je pris mon portable : sept heures, et toujours pas réseau. Je ne me sentais nullement fatiguée. Je  m’étais bien allongée quelques temps, mais sans parvenir à fermer l’œil. Je décidai d’explorer la pièce, de chercher une échappatoire. Cependant, si je m’enfuyais, ils savaient où j’habitais, et il n’était pas question de mettre ma famille en danger. J’eus alors une idée. Stupide sans doute, mais je n’avais rien de mieux, et compte tenu de la situation je ne pourrai sans doute rien trouver qui soit très intelligent.

Je fixai une des bouches d’aération au plafond, qui se trouvait à bien trente mètres au-dessus du sol. Je ne tentai même pas un saut, sachant que ça serait peine perdue. Il me suffisait d’utiliser les murs, en me créant des prises à la force des poings. Y parviendrai-je ? Je m’approchai de la façade, et donnai un petit coup dessus. Il ne se passa rien. Je n’eus même pas mal, et le mur encore moins. Je décidai de frapper plus fort petit à petit, et lorsque je parvins enfin à un résultat satisfaisant deux jointures de mes doigts saignaient, mais la blessure disparut bientôt. Je tentai d’escalader et de me créer d’autres prises, mais je compris rapidement que vue la forme en dôme de la pièce, je n’arriverai pas à escalader. Je marchai rageusement, et décidai de passer à l’essai B. Je m’approchai des cages, puis, poussant un petit cri colérique pitoyable, je tirai de toutes mes forces sur un barreau. Celui-ci céda rapidement, à ma plus grande surprise.

Quelques minutes plus tard j’en avais arraché une bonne douzaine, et m’approchai du mur. J’espérai que les murs épais avaient arrêté le bruit, et que personne n’avait entendu mon barouf. Je posai mes épaisses tiges en fer sur le sol, qui pesaient bien leur poids je dois dire, et en sélectionnai une. Je reculai de quelques pas, pris une profonde respiration, puis m’élançai. A deux mètres du mur je balançai la tige métallique avec tout ce que je pouvais. Elle s’enfonça profondément dans le béton. Bien. Je m’étonnai moi-même de ma propre force, et je dois dire que je n’en étais pas peu fière.

« Yes ! » ne pus-je m’empêcher de m’exclamer.

Maintenant venait la partie la plus dure. Je pris une seconde tige en fer, puis me plaçai sur la première, qui était plantée dans le mur. Je n’avais pas énormément d’équilibre, alors je devais faire vite. Je bondis en hauteur, légèrement en avant, et plantai le second morceau de ferraille. L’impact provoqua une onde de choc dans mon bras. Ce fut douloureux, mais supportable. Je me laissai tomber sur le sol et m’emparai de quatre tiges. Il ne me semblait pas en avoir besoin de plus. Je réitérai l’opération, qui se compliqua avec le mur qui s’arrondissait petit à petit. Je plantai la dernière barre et restai suspendue dessus. Je me mis accroupis, les jambes tremblotantes à cause du peu d’équilibre que je parvins à avoir, et sans doute un peu à cause de la peur également. Il faut dire que je me trouvais à un peu plus de vingt mètres du sol ! Je sautai sur la bouche d’aération, qui était un peu plus au-dessus, et m’y suspendu. Elle semblait assez solide heureusement. Je me balançai, la sentie bouger. Je donnai un grand coup dedans, et sentis avec joie le sol bien dur de l’étage au-dessus. Je me hissai, remis la grille en place. Il fit alors pratiquement noir, mais j’avais eu le temps d’apercevoir une échelle. Je m’y rendis, la grimpai en vitesse, et poussai la plaque au-dessus de ma tête.

J’arrivais enfin à l’air libre. Je me mis sur mes deux pieds, et regardai un peu autour de moi. Je me trouvais à l’arrière de l’entrepôt. Mon plan allait se finaliser. Je le contournai et m’arrêtai devant l’entrée. Je vis trois goules près de la trappe. J’entrai dans le bâtiment et m’approchai d’elles. Elles me remarquèrent, attendirent que je parvienne à leur hauteur, puis semblèrent enfin me reconnaître.

« T-toi ! Qu’est-ce que tu fais ici ?

Je levai les mains.

- Ecoutez, je me suis enfuie, mais je suis revenue pour vous montrer ma bonne foi. Laissez-moi descendre et parler à votre chef s’il-vous-plaît.

Les trois goules se regardèrent, puis l’une d’elle se décida et hocha la tête. Elle ouvrit la trappe, me laissa passer devant puis descendit. Quelques goules étaient debout, les autres étaient sûrement couchées à cette heure. Elles prirent d’ailleurs peur en me voyant, bien que je sois avec une goule qui me surveillait. Cette dernière m’indiqua la maison où me rendre. Elle ouvrit la porte et me laissa entrer, puis referma derrière moi. C’était la pièce où Gin m’avait questionnée, sauf que là nous n’étions pas seules. Je remarquai immédiatement Flashy et Mèche Violette, puis Kon, qui était adossé contre un mur dans l’angle au fond de la pièce. Il n’avait pas son masque cette fois-ci, mais je reconnus ses cheveux cuivre, son long manteau bleu nuit et son attitude nonchalante. Il fut d’ailleurs le premier à me voir. Ses yeux se posèrent sur moi, et un sourire apparut sur ses lèvres, puis il hocha la tête pour me saluer. Je le saluai également, ne sachant pas trop quoi faire. Après tout nous nous étions quand même battus !

Il y avait sept autres personnes que je ne connaissais pas. Un homme et une femme autour de la cinquantaine, une mamie, deux barbus autour de trente-cinq ans, qui me parurent étrangers ; une fille un peu plus jeune qu’eux qui semblait s’ennuyer à mourir, et homme près de la quarantaine vêtu d’un costume bleu clair tirant sur le gris. A part la fille, ils étaient tous en train de débattre, haussant la voix, et certains s’étaient même mis debout. Je me raclai la gorge. Ils ne parurent pas m’entendre, sauf la jeune femme qui s’endormait presque sur la table. Lorsqu’elle me vit, elle se leva avec précipitation et me fonça dessus, la main tendu.

« Salut ma belle ! s’exclama-t-elle. C’est un plaisir de te rencontrer ! Je suis le Docteur Miyazawa, Hayate Miyazawa ! Mais tu peux m’appeler simplement Hayate si tu veux !

Un tel ouragan me surprit. Je serrai sa main, opinant sans grande conviction. Les autres s’étaient tus et nous regardaient tour-à-tour. Gin se précipita sur moi, m’empoigna par le col et me plaqua contre le mur.

- Qu’est-ce que tu fous ici ? Comment es-tu sortie sans mon ordre ?!

Elle avait vraiment l’air en rogne, mieux ne valait pas la contrarier. Son visage était tout proche du mien. Quinze centimètres, peut-être même moins, nous séparaient. Je pouvais sentir toute la fureur et la frustration émaner de son corps. Je me recroquevillai, incommodée par notre proximité et la peur qu’elle me faisait ressentir au fond de mes entrailles, et rougit idiotement. Elle haussa un sourcil, puis me lâcha subitement et recula d’un pas. Je déglutis et pris la parole :

- Personne ne m’a faite sortir, j’y suis parvenue toute seule.

- Comment ? me brusqua-t-elle immédiatement.

- Par une bouche d’aération.

Elle sembla perdre pied, et sans la connaître je sus qu’elle avait particulièrement horreur de ça.

- Mais elles sont trop hautes, tu ne –

Elle se tut, tentant de comprendre, en vain. Le Docteur Hayate Miyazawa s’approcha de nous.

- Dis-moi, ma chérie, me demanda-t-elle, pourquoi as-tu voulu te faire opérer ?

Je serrai les poings.

- Je ne l’ai pas voulu, c’est ce que je me tus à vous dire ! Je n’ai jamais eu envie de ça !

En un instant elle se trouva à mes côtés, et elle m’attrapa le poignet.

- Tu en es bien certaine ?

Je la défiai du regard.

- Oui.

Ses yeux s’agrandirent, puis elle poussa un cri de joie. Gin recula et croisa les bras.

- Qu’est-ce qu’il se passe Doc ?

- Hahahahhahhahahahhahaha ! s’exclama celle-ci. J’en étais sûûûûrrreee !!!

Elle me prit les mains.

- Je sais que tu ne m’as pas menti. Je l’ai lu dans tes yeux, et ton pouls n’a pas flanché une seconde.

Elle se tourna vers les autres en écartant les bras.

- Mes chers compatriotes, mes doutes se révélaient être justes !

Elle me pointa du doigt tandis que le reste du groupe se levait, puis elle s’exclama :

- Voici le dernier membre du plan de recherche HM3G nouvelle génération : le sujet numéro sept !

Le ton augmenta d’un coup, chacun parlant en même temps, soit d’étonnement, d’incompréhension ou de protestation. Je me remémorai ce que m’avait dit Mlle Mukai dans la voiture « Tu étais le sujet numéro sept, et il reste encore deux injections ! ». Ces deux injections avaient été détruites par Mèche Violette lors de la bataille sur le pont, les deux premiers sujets étaient morts rapidement après l’opération, et les quatre autres avaient normalement été tués à cause du gène de goule qui infectait tout leur organisme.

- Tu disais donc vrai, fit Gin, pensive.

Une excuse de sa part aurait été plus que bienvenue, mais elle n’ajouta rien, ce qui ne me surprit pas. Mlle Miyazawa vint poser une main sur mon épaule, son visage éclairé d’excitation.

- Qu’as-tu de si spécial par rapport à nous, ma belle ? me questionna-t-elle en plongeant son regard dans le mien.

- Pas grand-chose à vrai dire. Je suis un peu plus forte et plus rapide, mais je n’ai pas de kagune.

Elle parut déçue.

- C’est tout ?

Non en effet, j’avais oublié quelque chose. Mon alimentation. Si jamais j’osai le leur dire, cela serait sans doute plus facile, et peut-être m’aideraient-ils.

- Il y a…

Gin se rapprocha, méfiante.

- Parle.

Je la regardai, outrée, les lèvres pincées. Elle exagérait, elle n’était vraiment pas agréable cette nana. Elle avait beau être chef, ça ne lui donnait pas le droit d’être agressive et de prend tout le monde de haut.

- Mon alimentation.

- Tu manges de l’homme, je sais. Vito m’a dit qu’il t’avait filé du rab après que tu te sois enfuie, me signala Gin.

Je me grattai l’arrière de la tête.

- Ce – ce n’est pas exactement ça.

Le Docteur se rapprocha de moi, curieuse, et les yeux pétillants. Elle prit mes mains dans les siennes.

- Dis-moi mon enfant.

Soit dit en passant que je n’étais pas beaucoup plus jeune qu’elle, dix ans de moins quelque chose comme ça.

- L’humain ne me suffit pas vraiment… Je préfère… la goule.

Préféré. Je dus m’arracher le mot de la bouche, et je me sentis terriblement idiote après l’avoir prononcé. Les autres étaient bouche bée, hormis Gin bien évidemment, qui fronçait seulement un peu plus les sourcils.

- Mais c’est impressionnant ! s’écria le Docteur Miyazawa. On dirait une véritable machine à tuer de la goule !

J’entendis Mèche Violette soupirer.

- Hayate, arrête de dire des conneries, tu fais flipper tout le monde.

Elle n’eut pas l’air de l’écouter, trop occupée à me contempler. Elle sortit d’ailleurs des gants en plastique bleu clair de je-ne-sais-où, et me fit ouvrir la bouche pour examiner mes dents.

- Mh. Elles sont un peu plus coupantes que la normale, marmonna-t-elle.

Elle termina sa petite inspection de ma cavité buccale, pendant que le reste du groupe – à part Kon et Flashy – s’était assis. Ce dernier vint se planter à côté de moi.

- Mon petit assistant aimerait s’excuser de t’avoir menti, me dit Hayate.

- Votre assistant ? l’interrompis-je avant qu’elle ne puisse ajouter autre chose. Je croyais que c’était le commandant ?

- Oui en effet, ce petit chat stupide est commandant. Ça ne change pas le fait que dans la branche de la médecine, c’est moi qui décide ! m’expliqua-t-elle. Il a juste envie d’apprendre un peu.

- Je vois.

Flashy, qui jusque-là n’avait prononcé aucun mot, ouvrit la bouche :

- Je suis désolé de t’avoir emmené ici par des mensonges.

- Mon petit chat est de mon côté, il suspectait également le fait que tu sois le sujet numéro sept.

- Ah oui ?

- Oui, dit-il.

- Nous savons très peu de chose sur les neufs sujets à vrai dire, m’indiqua Hayate. A part que deux n’avaient pas subi l’injection, et que les six autres avaient été tués. Nous n’avions aucune information sur toi ! Il y avait trois possibilités. Soit tu n’avais pas encore été utilisée, soit tu –

- Ne fais pas attention quand elle parle de toi comme d’un objet, me fit Flashy.

Je souris.

- Donc, je disais, reprit Miyazawa en le foudroyant du regard. Soit tu étais morte, soit leur expérience avait été un succès et tu étais donc encore en vie.

- Elle n’a pas été un succès, précisai-je.

- A cause de ton régime alimentaire ? Ne t’inquiète pas, ça leur aurait fait très plaisir de savoir que tu manges de la goule. Sauf de l’homme sans doute, ajouta-t-elle, pensive.

- Hé ! nous interrompit Mèche Violette. Venez vous asseoir.

Nous nous mîmes autour de la table avec eux.

- Je te présente Ebiko, continua-t-elle en pointant la vieille femme du doigt. Voici Heinz et Heinrich, les deux frères allemands ; Manjiro, notre informaticien ; Fusayoshi que tu as déjà rencontré.

Il s’agissait en réalité de Flashy, et la légère proximité entre son prénom et le surnom que je lui avais trouvé me fit doucement sourire. J’étais tout de même heureuse de pouvoir enfin donner un véritable nom sur chaque tête.

- Je suis Isao, se présenta Mèche Violette. Bienvenue parmi nous Hide.

- A vrai dire je –

- Elle ne s’appelle pas Hide, me coupa l’homme en costume, le dénommé Manjiro, qui avait le nez dans son portable.

Je vis le poing de Gin, posé sur la table, se serrer. Ses jointures se blanchirent, et tout son corps sembla se tendre. De quoi pouvait-elle avoir aussi peur ? L’homme se tourna vers moi, et j’hochai la tête en guise d’approbation pour qu’il continue.

- A mon tour de vous présenter notre nouvelle camarade : Tori Yun-Ji. »

Le sang avait déserté le visage de Gin, ainsi que celui de Flashy, juste à côté d’elle. Tori était mon prénom, mais mes parents m’appelaient Toto depuis que j’étais bébé, et j’avais donc décidé d’adopter ce surnom. C’est pour cela que tout mon entourage me nommait ainsi. Mes nouveaux compagnons me saluèrent d’un hochement de tête.

« Tori… » murmura Gin, mais je ne l’entendis pas.

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EN PAUSE JUSQU'A AUTOUR DU MOIS DE MAI

Voilà ! Que pensez-vous de ces deux petits chapitres ? Perso je les aime bien, j’adore quand on découvre des trucs sur les autres et tout… Bref, laissez-mwa un com’ !

Encore un grand merci à ceux qui continuent de me suivre jusque-là ! A la prochaine

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