Un jour à Gensokyo

Chapitre 82 : A la croisée des vents

1160 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 04/11/2020 19:25

Les jours du mois d’aout filait à toute vitesse.

Tom était monté au sommet de la montagne, dans le but de s’entrainer au grand air. Le ciel était découvert, le bleu du ciel s’étendait jusqu’à l’horizon. Tom regardait Gensokyo, un magnifique panorama. A chaque fois qu’il venait ici, il admirait la beauté du paysage, il aimait ce cadre, cette vie. Il vit au loin un groupe de tengu, ils volaient vers le sud.


Il reprit sa course et continua sa marche, il allait s’entrainer près du dojo de Kasen. La course fut trop courte pour Tom, il aurait aimé continuer. Il s’arrêta et commença son entrainement. Sa main droite était encore légèrement douloureuse mais elle allait beaucoup mieux. Il dégaina sa rapière et effectua quelques coups avant de lancer par sa main gauche une série de tirs qui finirent par former son danmaku. Il lança des projectiles de toutes les formes, des toutes les couleurs et à différentes vitesses. Il effectua un saut roulé sur le côté, tout en rengainant son arme et en sortant un couteau qu’il lança haut milieu de son saut, la tête à l’envers. Durant la seconde qui suivit son lancer, il se concentra alors qu’il continua de retomber. Il déplaça son bras vers la gauche puis vers la droite et le couteau semblait obéir aux gestes que Tom réalisait. Il atterrit, un genou au sol et fit un large geste vers son torse avec son bras, le couteau changea de direction et se dirigea vers lui. Il rattrapa le couteau au vol.

Il continua son entrainement jusqu’au coucher. De lourdes gouttes de sueurs perlaient de tout son corps, ses mains étaient rouges, le reste du corps était parsemé de blessures et de contusions. Il se disait qu’il était l’heure pour lui de rentrer.

Il vit une forme se poser non loin de lui. Il savait que c’était un tengu et il pensa que c’était Aya. Il s’approcha d’un pas lent mais il se rendit compte que ce n’était pas elle. Il l’avait reconnue avec ses vêtements mauves. La tengu se retourna et fut surprise de le voir mais sa surprise se transforma vite en joie, elle avait besoin de parler.


-Tom, as-tu déjà senti que rien n’allait ? Lui demanda la tengu.

-Oui, j’ai déjà connu ça, avant mon arrivé. Dit-il après avoir poussé un profond soupir.

-Comment était ta vie d’avant ?

-Avant, ma vie était… différente. Je vivais dans une ville, en France. J’avais une famille, des amis, j’étudiais à l’université, en histoire. C’était une vie tranquille. Mais malgré tout, je sentais que… il y avait un problème. J’avais l’impression que les gens me regardaient bizarrement. Depuis tout petit, je me sentais différent des autres et j’avais l’impression que les autres avaient compris des choses que moi-même je ne comprenais pas. Un jour, j’ai quitté ma ville pour aller me perdre dans un coin que je connaissais bien, une petite forêt, loin du tracas quotidien. C’était un jour tranquille, à quelques jours de mes examens, une journée ordinaire. Puis ce qui ne devait, pouvait arriver arriva, j’ai basculé dans une brèche de notre chère amie Yakumo et je me suis retrouvé ici. Ah, j’oubliais, comme accueil, on a tenté de me manger. C’est mal indiqué, il faudrait mettre des panneaux du style «Danger yokai anthropophage».

-Cette blague n’était pas terrible. Répondit-elle en affichant un léger sourire.

-Fort bien. On peut dire qu’elle est tombée à l’eau alors. Dit-il en regardant en bas de la falaise, où il y avait un cours d’eau.

-Tom, tu es meilleur au danmaku qu’aux blagues.

-C’est dans ma nature. Quelles sont tes problèmes ? Depuis que je suis là, j’ai l’impression que tout le monde me demande de les écouter et de les aider.

-C’est normal, Tom. Tu es beaucoup plus gentil que les autres, peut-être même trop.

-Comment ça ?

-Gensokyo te parait comme un monde presque onirique mais c’est en fait un cauchemar, notamment pour les humains. Ils vivent dans l’inquiétude si ce n’est dans la peur. La peur de se faire tuer par les yokai.

-Mais cela ne concerne pas les tengu.

-C’est vrai que les tengu ont toujours été différents des autres yokai mais on a plus tendance à vouloir dominer les humains. Répondit-elle.

-Les dominer ?

-On est beaucoup plus avancé que les humains vivant ici. Notre technologie doit beaucoup se rapprocher de celle de votre monde ?

-Je ne pourrais le dire car je ne sais pas où vous vivez.

-Et cela restera un secret.

-Fort bien. Qu’est-ce qui te rendait si malheureuses ?

-D’habitude, je suis très sure de moi mais depuis quelques temps mes ventes s’effondrent et je pense que je vais devoir cesser mon activité.

-Si c’est ainsi, il faudra l’accepter.

-Hein…

-J’ai accepté le fait d’avoir perdu mon passé… pour en retrouver d’autres. J’ai accepté d’avoir perdu mes amis et ma famille. Ils me manquent mais je sais qu’ils sont au plus profond de mon cœur et qu’ils approuvent les choix que j’ai faits. Si ton journal doit cesser, il faudra accepter de le laisser partir.

-Pourquoi dis-tu tout cela ?

-L’horloge tourne pour moi. Si avant ma mort, je n’ai pas suffisamment été bon pour rattraper les erreurs de mes réincarnations précédentes, j’irais en Enfer. Malgré les efforts que j’accomplis, j’ai le sentiment ce que cela n’est pas assez. Pendant mon combat contre Remilia, j’ai failli ne pas me réveiller. Depuis, j’ai pris conscience que je suis un simple humain, un être mortel et d’une grande fragilité. Et puis, il y a elle.

-Qui ça elle ?

-Une jeune femme, avec un sacré caractère mais qui est plus profonde quand on la connait.

-Tu l’aimes ?

-Oui mais j’ai peur qu’elle me rejette. Mais je sens quelque chose, quelque chose de très fort en elle. L’avenir me dira si c’était son amour pour moi ou non.

-Ton histoire est passionnante. Tiens, cela me donne une idée. Tu ne voudrais pas m’accorder une interview.

-Hein, quoi ?

-Allez Tom, tu l’as bien fait pour Aya, pourquoi pas pour moi. Cela m’aiderait beaucoup.

-J’accepte. Dit-il dans un long soupir avant que son regard ne se repose une fois de plus sur Gensokyo. Maintenant, j’ai plus de problèmes.


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