Un jour à Gensokyo

Tom se promenait du côté du Chemin de la Liminalité. Il faisait beau ce jour-là et les fantômes étaient plus nombreux que d’habitude. Il échappa aux vendeurs et aux restaurateurs peu recommandables et s’avança vers le ponton. Il vit une masse de fantômes agglutinées qui semblaient regarder dans cette direction. Il marcha au milieu d’eux et finit par voir la cause de ce désordre : Shikieiki était en train de réprimander Komachi et la menaçait de son bâton. Celle-ci s’était agenouillée devant elle et la suppliait. Tom s’avança et commença à parler avec les deux spécialistes des morts.

-Qu’est-ce qui se passe ici ? Vous venez de tuer l’ambiance. Dit Tom.

-C’est toi Tom ? Qu’est-ce que tu fais ici ? Lui demanda Shiki en se tournant vers lui.

-Tom, pitié, dit lui que je fais du bon travail. Lui supplia Komachi.

-Je voudrais déjà savoir pourquoi vous faites toute une scène.

-Une certaine personne, que je ne citerais pas, ne fait pas correctement son travail. Répond Shiki en croisant les bras, en regardant légèrement le sol et en soupirant.

-C’est pas ma faute s’il y a un afflux de fantômes. Répondit la passeuse.

-Tu dois t’adapter à l’affluence.

-…

-On peut se calmer un peu ? Bon, combien y a-t-il de «clients» ?

-D’habitude, il y en a une cinquantaine par jour mais depuis avant-hier, on est passé à deux cents. Répondit Shiki.

-Komachi, je sais que tu es fatiguée de nature mais tu dois davantage travailler. Je sais ce n’est pas marrant. Shiki, tu devrais plutôt encourager Komachi et moins la gronder, cela marchera peut-être mieux.

-Je te remercie de ton aide et je sais qu’elle est sincère mais elle, c’est un cas désespéré.

-Alors, pourquoi tu ne l’as pas remplacée ?

-C’est difficile de trouver un shikigami qui veut travailler en tant que passeur et puis les comptes des Enfers sont suffisamment dans le rouge pour ne pas qu’on en rajoute une couche.

-Fort bien. Laisse-moi discuter cinq minutes avec elle.

-Heuuu… d’accord.

Tom alla voir Komachi et ils discutèrent cinq minutes. Pendant ce temps, Shiki dispersa la foule, venue s’attrouper.

-Bien, je vais lui dire. Répondit Tom à Komachi.

-Alors ? Demanda Shiki.

-Elle veut : Plus de reconnaissances et que t’arrêtes de la réprimander.

-Cela va être difficile.

Tom soupira.

Après avoir tenté de calmer le jeu, Tom réussit à stopper les «hostilités» et le travail pu reprendre.

Tom rentra alors chez lui, fatiguer des problèmes qu’il devait résoudre. Il devait sauver les humains des yokai, empêcher les humains de s’en prendre aux yokai, aider tout le monde et s’entrainer, tout cela sous la menace permanente de Yukari. Il monta avec difficultés les marches de l’escalier, ouvrit la porte de la chambre et s’effondra sur son lit. Il gigota pour tenter de mieux s’installer sur le lit puis finit par s’endormir.

Dans son salon, Yukari invita Ran à jouer avec elle aux échecs. La yokai se mit à sourire une fois les pièces placées.

-Pourquoi souriez-vous ainsi, madame ? Demanda Ran.

-Ce soir, j’ai lancé mes pions sur l’échiquier. Répondit-elle.

-… vous parlez de votre combat contre Tom ?

-Oui, il va bientôt recevoir de la visite.

L’horloge indiquait trois heure trente. Il faisait nuit. La maison était plongée dans l’obscurité. Soudain, tout autour de celle-ci, des ombres menaçantes se rapprochèrent. Rumia, tranquillement assise dans la cellule, releva la tête.

Tom se leva, il était en pyjama, bleu à rayures bleus et blancs. Il marcha en direction de la salle de bain. Il prit un seau d’eau et le versa dans un grand bol en métal puis il se rinça le visage. Après s’être essuyé le visage, il posa la serviette sur le bord du seau et se regarda dans le miroir. Son regard fut attiré par une silhouette qui se réfléchissait dans le miroir. Il se retourna et la vitre situé en face du miroir vola en éclat. Un aiguillon de trente centimètres venait de se planter dans le miroir et avait manqué Tom de peu. Il courut vers la porte et l’ouvrit, dans la pénombre il aperçut plusieurs être dans le couloir. Il recula un peu, prenant de l’élan et se mit à courir avant de sauter de travers, il lança le seau sur la poignée de la porte du bureau qui était situé en face de celle de la salle de bain mais légèrement sur la gauche. Le seau fit abaisser la poignée et Tom en profita pour l’enfoncer et rentrer à l’intérieur. Il effectua une roulade puis se retourna et fonça vers la porte qu’il ferma de l’intérieur.

Il alluma toutes les bougies en effectuant un geste du bras qui balaya toute la zone. Il marcha vers la cheminé et prit la rapière qui était accroché au-dessus. Il entendit des bruits, les yokai tentèrent d’enfoncer la porte. Ils semblaient plus que déterminer. Soudain, l’une des fenêtres vola en éclats et un yokai entra. Le sang de Tom ne fit qu’un tour, le yokai qu’il avait en face de lui, c’était celle qu’il avait rencontré lors de son arrivé et qui lui avait planté ses griffes dans son épaule. Tom recula d’un pas et redressa la lame.

-On dirait que tu te rappels de moi, c’est gentil. Dit la créature aux yeux rouges, la gueule entre-ouverte, laissant paraitre de longues canines.

-Chez les humains, on dit : yeux pour yeux, dent pour dent. Dit-il après avoir profondément inspiré.

Il sauta vers la créature qui en fit de même. Le sang gicla sur les murs. La créature se tint l’épaule gauche, la rapière l’ayant transpercée de part en part. Tom avait atterrit juste derrière, il fit tourner la yokai sur elle-même, prit la poignée de l’arme, commença à la retirer, la créature hurla, il contracta son bras gauche et l’envoya dans la figure de la créature qui fut repoussée, celle-ci tomba lourdement à terre. Tom sortit un mouchoir d’une des poches de son pyjama et essuya son arme, pleine de sang avant de se rendre compte que la porte avait cédé. Il sourit, dévissa d’un geste le pommeau de l’arme et prit ce que comportait l’emplacement secret, une feuille de papier sur lequel écrit une formule : une spellcard.

Il frappa dans l’air à plusieurs reprises tout en prononçant le nom de la formule alors que les créatures fonçaient sur lui. D’un coup, les lames d’airs expulsèrent tous les yokai situés dans la pièce. Il marcha au milieu des yokai étendus au sol, marchant vers la porte. Quand il en sortit, les yokai situés dans le couloir hésitèrent à attaquer.

-Que vous arrive-il ? Vous avez peur des ténèbres ? C’est désolant pour les créatures vivant la nuit. Dit Tom avec un sourire fort dérangeant et avec une lueur inédite dans le regard.

-Non, non, nooon ! Cria l’un des yokai qui fonça dans l’escalier.

-Vous devriez peut-être suivre son exemple, ma lame aime le sang.

 L’un des yokai sortit du groupe et fonça droit vers Tom. Il contracta de nouveau son bras vers l’arrière puis le lança sur le yokai qui se retrouva à la bonne distance. Le poing s’enfonça profondément dans le ventre de la créature puis celle-ci fut projetée en arrière, traversant la fenêtre situé au bout du couloir.

-Menu fretin. Dit Tom non sans ennui.

Il marcha vers le groupe qui détala. Il descendit l’escalier et s’avança vers le couloir du rez-de-chaussée. Soudain, une série de projectile s’abattit sur lui le projetant sur la porte de l’arrière de la maison. Il se releva avec peine et vit que son arme était hors de portée. Il marcha d’un pas vif vers la cuisine, ouvrit la porte et esquiva de peu les projectiles, physiques et magiques.

Il courut vers le plan de travail et ouvrit l’un des tiroirs, à ce moment la porte s’ouvrit avec fracas et les yokai pénétrèrent. Tom baissa la tête et commença à rire puis la releva, ses cheveux cours étaient totalement défaits et la couleur de ses yeux avaient jaunit. Dans chaque main, il tenait trois couteaux, tenu par le bout. Il les lança sur les yokai avant qu’ils n’aient pu réagir. Les blessés qui fuyaient avaient un couteau ou deux plantés dans le corps. Tom continua à lancer ses couteaux puis il tomba rapidement à cours. Il se mit donc à lancer tout ce qui lui tombait sous la main, fourchettes, cuillères, rouleau à pâtisserie, hachoirs, carottes, oignons, concombres, …

Le jour se leva. La maison était dévastée. Tom était assis contre un mur dans le couloir du rez-de-chaussée, tenant un couteau par la pointe. Il entendit un bruit. Il se leva et se traina vers le salon de cet étage. Le bruit venait de la cheminé. Il avança prudemment, prêt à lancer le couteau. Quelque chose roula de derrière la buche et tomba sur le tapis. La chose se releva et ouvrit ses deux grands yeux bleus. La petite créature éternua un coup, faisant voler un peu de cendres. Tom posa son arme puis posa un genou à terre et prit la bestiole dans la main. Il l’a porta au niveau de son visage. La créature miaula et Tom chatouilla la truffe rose du petit chaton avec son nez et il se mit à ronronner.

-La partie fut plus ardue que je ne l’aurais pensée. Tu t’es très bien défendue, Ran. Dit Yukari.

-Merci maitresse.

Chen déboula dans la pièce et chuchota à l’oreille de Ran.

-Qu’y a-t-il ? Demanda Yukari.

-Tom a été attaqué par une meute de yokai et les a vaincu. Vous en savez quelques choses, madame ?

-Il a vaincu mes pions mais je savais qu’il en était capable. Je vais voir ce qu’il peut faire contre mes fous. Dit-il après s’être levée et en regardant vers l’extérieur, tout en affichant un léger sourire satisfait.