La fille aux yeux rouges
Je me relevais tant bien que mal. Je savais que les vampires approchaient. Qui que ce soit, Volturis ou Cullen, j’espérais qu’ils avaient un peu de sang sur eux. La soif devenait intolérable.
_ « Par ici ! » appelais-je.
Trois vampires habillés en noir émergèrent sur le plateau rocailleux. Puis, un visage familier apparut.
_ « Lucy ! » cria Carlisle en se précipitant à ma rencontre.
Il me serra dans ses bras affectueusement. Je me blottis contre lui. J’avais envie de pleurer tellement j’étais heureuse de le revoir. Je sentis d’autres bras m’entourer. Je relevais la tête. Ils étaient tous là : Rosalie, Emmett, Alice, Edward et Esmée. Ils s’étaient groupés autour de moi et affichaient de grands sourires soulagés.
Les Volturis avaient investi le plateau. Caius se tenait en leur centre et observait nos retrouvailles d’un œil morne.
Chacun des membres de ma famille se pressait autour de moi pour me toucher et m’embrasser. J’avais déjà du mal à tenir sur mes jambes alors toute cette bousculade finit par me faire trébucher. Edward me rattrapa. Je le regardais dans les yeux et me repassait le souvenir de Renesmée. Il cilla presque imperceptiblement puis se ressaisit.
_ « Que se passe-t-il ? Tu es blessée ? » s’alarma Esmée.
_ « Non, non. Ca va. C’est juste que … L’un d’entre vous aurait-il pensé à prendre un peu de sang par hasard ? »
A leur expression consternée, je compris que ça n’était pas le cas. Je fis un peu la grimace.
_ « Désolée. On est parti un peu précipitamment de la maison. » m’expliqua Esmée.
_ « Je comprends. Ce n’est pas grave, je peux attendre. » la rassurais-je en tentant en vain de cacher la torture que mon estomac m’infligeait.
_ « Rentrons au plus vite. » me trahit Edward qui n’était pas dupe de mon supplice et qui voulait probablement éloigner le plus rapidement possible les Volturis de sa fille.
Tout le monde acquiesça mais c’était sans compter Caius.
_ « Où sont les loups-garous ? » demanda-t-il froidement.
Les gardes Volturis scrutaient nerveusement la forêt autour de nous. Démétri piétinait les restes des loups garous sans s’en rendre compte.
_ « Vous êtes en train de marcher dessus. » dis-je calmement.
Le regard de Caius resta fixe mais ma réplique fit réagir ses gardes qui regardèrent par terre. Ils ne tardèrent à remarquer les traces sombres laissées sur le sol par la combustion des loups-garous. L’un d’entre eux ramassa même une énorme mâchoire à moitié carbonisée et l’apporta à Caius.
_ « Tous ? » demanda-t-il d’une voix tremblante.
J’acquiesçais d’un signe de tête.
_ « Leur chef vous connaissait. Il s’appelait Syla.»
Etre plus blanc qu’il ne l’était m’apparaissait impossible. Pourtant, il parvint à blêmir.
_ « Rentrons, maintenant. Tu nous raconteras les détails au manoir. » me coupa Edward.
Comme personne parmi les Volturis ne réagit, Edward me souleva du sol malgré mes protestations et m’emmena.
J’entendis Caius demander à certains de ses gardes de rester pour inspecter les environs. J’espérais vraiment qu’ils ne trouveraient pas la trace du passage de Renesmée et de Jacob.
En exclusivité pour Edward, je me repassais mentalement les évènements depuis mon enlèvement ainsi que le message de Renesmée.
J’avais un peu de mal à me concentrer à cause de la faim qui me tenaillait. Mes pensées étaient parfois confuses et embrouillées mais je parvins à lui transmettre les principales informations.
J’ignorais totalement où les loups garous m’avaient emmené mais le voyage retour me parut très long. Affaiblie par la faim et par les efforts que j’avais dû fournir, je me laissais aller contre la poitrine d’Edward. Par moment, mon esprit se déconnectait de la réalité et je tombais dans une sorte de léthargie. Edward tentait de me parler pour me tenir éveillée.
Alors que le jour commençait à pointer, nous arrêtâmes.
Un débat faisait rage autour de moi. Je ne comprenais pas tout.
_ « Elle a fait un choix de vie ! Nous devons le respecter ! » s’écria Carlisle.
_ « Mes hommes seront là dans quelques minutes. Laissons la décider. » répondit calmement Caius.
_ « Dans son état, elle ne pourra pas se contrôler. Vous ne lui laissez pas vraiment le choix. » intervint Alice.
_ « Nous ne pouvons pas la laisser dans cet état plus longtemps. Elle pourrait avoir des séquelles. Vous ne la guérirez pas en lui donnant du sang de biche ! » s’énerva Caius.
_ « Du sang… » murmurais-je.
_ « Nous avons du sang humain au manoir. »
Soudain, j’ouvris grand les yeux. Qu’attendaient-ils ? Je voulais du sang.
_ « Rentrons au manoir. » sifflais-je.
Cela mit fin au débat. Nous repartîmes aussitôt.
Quelques heures plus tard, nous arrivâmes enfin au manoir. Edward me déposa sur un canapé tandis que quelqu’un m’introduisit une paille dans la bouche. J’aspirais goulûment le sang tiède. Je vidais le contenu d’un trait.
_ « Encore. » réclamais-je.
Heureusement, Esmée avait pensé à m’en préparer un deuxième. Elle me le tendit aussitôt.
Le sang me faisait un bien fou. Plus j’en ingurgitais, plus je sentais mes forces me revenir. C’était quasiment instantané. Ma vue se faisait plus perçante, mes sens s’aiguisaient. Mon estomac avait cessé de me torturer et mes idées s’éclaircissaient. Je me sentais à nouveau forte, pleine d’une motivation nouvelle. J’avais vaincu les loups-garous. J’avais réussi à contrôler mon pouvoir.
Je fis signe à Esmée que j’en avais assez alors qu’elle me tendait encore du sang.
_ « Ca va mieux ? » me demanda Carlisle.
_ « Beaucoup mieux merci. »
Je me levais et fit quelques pas. J’étais rassasiée. L’idée me vint que depuis ma transformation, je n’avais jamais ressenti une telle plénitude. Boire du sang d’animal n’était que survivre. Le sang humain transmettait une puissance et un bien être sans commune mesure. Il allait être dur de revenir en arrière.
Caius et ses gardes suivaient des yeux chacun de mes mouvements.
Je leur souris calmement et commençais mon récit. Personne, à part Edward , ne savait ce qu’il m’était arrivé. En présence des Volturis, je ne mentionnais pas Desmond. Par conséquent, mon histoire fut écourtée. Les loups-garous m’avaient enlevé et je les avais tué. Point barre.
_ « Pourquoi être allé dans la forêt ? » me demanda Caius.
_ « J’avais entendu un bruit. »
_ « Pourquoi n’avoir prévenu personne ?»
_ « J’ai prévenu Edward. »
_ « Tu es sortie seule dans les bois alors que l’attaque était imminente ? » s’étonna-t-il sceptique.
_ « Et si vous me disiez qui est ce Syla ? » changeais-je de sujet.
Il se figea à l’évocation du loup garou.
_ « C’est un vieil ennemi. » répondit-il d’un ton sec.
_ « Je comprends mieux maintenant. Il semblait en effet bien vous connaître. »
Caius hocha la tête d’un air boudeur.
_ « Puisqu’il n’existe plus aucune menace, nous allons nous retirer. » déclara-t-il.
Un silence pesant tomba sur l’assemblée.
_ « Aro ne devait-il pas nous rejoindre une fois la menace écartée ? » demanda Carlisle, la voix tendue.
Si Caius rentrait maintenant en Italie, quelles garanties avions nous pour que Bella et Jasper rentre à la maison ? Je sentis Eward frémir. Son visage se tordait sous le coup de la fureur.
_ « Aro n’a jamais eu l’intention de venir. » siffla-t-il.
Caius lui lança un regard méprisant. Il n’appréciait pas qu’Edward puisse lire en lui. Ses gardes s’étaient rapprochés de lui et s’apprêtaient à le défendre quoiqu’il en coûte.
_ « Arrêtez ! » leur criais-je.
A cet instant, un des rideaux du salon s’embrasa. Les gardes Volturis eurent un mouvement de recul. Il y eut un moment de flottement pendant lequel tout le monde contempla le feu que j’avais provoqué puis Alice et Esmée décrochèrent le tissu enflammé et le piétinèrent pour étouffer les flammes. J’étais tout aussi étonnée que les autres de ce que j’avais réussi à faire. Je tentais de garder contenance car mon petit exploit avait calmé tout le monde.
J’avais l’attention de tous.
Je me tournais vers Caius.
_ « Sortons. » lui dis-je.
Il acquiesça d’un signe de tête.
_ « Maître ! Non ! » s’écria Démétri.
_ « Il ne me semble pas avoir réellement le choix. » lui fit Caius, visiblement résigné.
Cela ne ressemblait pas à Caius de se laisser abattre aussi facilement. Il restait encore un petit espoir. Caius sur les talons, je me dirigeais vers la sortie. Au passage, je lançais un coup d’œil à Edward
J’ai besoin d’un portable. Lui adressais-je.
Il me tendit le sien. Je lui fis un petit sourire qu’il me rendit imperceptiblement.
Nous nous éloignâmes en silence du manoir. Lorsque nous fûmes suffisamment loin, je m’arrêtais.
_ «Eh bien ! Je crois qu’ils étaient prêts à s’entretuer ! » lui lançais-je en rigolant.
Il eut un sourire crispé. Si mon attitude le troublait, il n’en laissa rien paraître.
_ « Vous savez, j’ai beaucoup réfléchi à ce que vous m’avez dit à propos de mon pouvoir.» repris-je. «Vous m’avez ouvert les yeux, Caius. Et pour cela je vous en serais éternellement reconnaissante. »
Il ne fallait pas que je perde de vue qu’Aro finirait par entendre notre conversation. Si Edward avait raison, Caius m’avait proposé une alliance. Je devais lui faire comprendre que j’acceptais sans que cela soit trop flagrant.
_ « Je suis ravi de t’avoir été utile. » me répondit-il d’un ton contrit.
_ « Toutefois, vous devez comprendre que si je dois, un jour, accéder aux plus hautes fonctions du pouvoir, il faut que je m’habitue dès à présent à être impitoyable. »
_ « Des menaces ? » s’offusqua-t-il.
_ « Ne m’obligez pas à aller jusque là. » dis-je en lui tendant le téléphone. « Appelez Aro. Dites lui de renvoyer immédiatement Bella et Jasper. Lorsqu’ils seront sains et saufs à bord de l’avion qui les ramènera jusqu’à nous, je vous autoriserais à partir. »
Il regarda le téléphone d’un air dédaigneux.
_ « Aro n’est pas du genre à céder au chantage, jeune fille. »
_ « Du chantage ! Comme vous y allez ! Ce n’est qu’une simple transaction. Appelez le. »
J’avais dû être suffisamment convaincante car il se saisit du téléphone dans une geste rageur. Il composa rapidement un numéro. Au bout de quelques sonneries, une voix de femme répondit.
_ « C’est Caius. Passez moi Aro immédiatement. »
Une musique ringarde retentit dans le combiné pendant que la secrétaire transférait l’appel. Enfin, une voix d’homme résonna.
_ « Oui c’est moi. »
_ « Ah Enfin ! Ou es-tu mon cher frère ? » entendis-je la voix demander.
_ « Je suis toujours au manoir Cullens. »
_ « Bien et comment ça s’est passé avec les loups-garous ? »
_ « Ils sont tous morts. »
_ « Toutes mes félicitations ! » s’exclama Aro.
_ « Nous n’en avons tué que deux. C’est elle qui a tué le reste. »
_ « Incroyable ! Combien en a-t-elle tué ? »
_ « Une quinzaine. »
_ « Elle maîtrise donc son pouvoir ? »
_ « Oui, pleinement. »
_ « Quand rentres-tu ? J’ai hâte de voir ça de mes yeux. »
Caius me jeta un coup d’œil.
_ « Quand tu auras renvoyé les Cullens chez eux. »
Il y eut un silence à l’autre bout du fil.
_ « Je vois. » dit enfin la voix.
On sentait la fureur derrière le calme apparent de ces deux mots.
_ « Aro, elle a tué Syla. »
_ « Syla ? »
A nouveau, le silence se fit.
_ « Passes la moi. » exigea enfin Aro.
Caius me tendit le téléphone.
_ « Allô ? »
_ « Ma chère, tu rends mon existence particulièrement intéressante. » entendis-je la voix susurrer.
_ « Vraiment ? »
Je ne savais pas trop comment prendre la chose.
_ « Vraiment. Alors que veux-tu exactement ? »
_ « Ce que je veux ? C’est pourtant simple, il me semble. Je veux la paix. »
_ « Et est-ce que les Cullens veulent la même chose que toi ? »
_ « Les Cullens recherchent simplement la sécurité pour ceux qu’ils aiment. Et je pense que je peux leur offrir cela. N’est ce pas ? »
_ « Tu es jeune et ton analyse est naïve. »
_ « Je suis jeune, c’est sûr. Naïve peut-être aussi. Mais je ne suis pas stupide. Ce qu’il s’est passé entre vous et les Cullens ne me concerne pas. Je n’ai pas du tout l’intention de prendre parti pour qui que ce soit. »
_ « L’existence de tes capacités va se répandre comme une traînée de poudre. Certains voudront s’en emparer pour ébranler l’ordre établi depuis des millénaires. Conspiration, Révolte, notre monde sera ébranlé, déstabilisé. Ce sera le chaos. Mais si tu nous rejoins maintenant, tout cela pourra être évité. »
_ « Je ne vous rejoindrais pas. Du moins pas maintenant. Si quelqu’un veut essayer de s’emparer de moi, je lui souhaite bon courage. Renvoyez Bella et Jasper et je vous jure que je ne participerais à aucune action contre vous. »
_ « J’ai envie de te croire mais ce serait prendre un risque énorme. »
Il tournait autour du pot et cela commençait à m’agacer.
_ « Ne pas libérer Bella et Jasper serait un risque encore plus grand ! Croyez-moi, vous n’avez pas envie que je vous en veuille. »
_ « Non, bien sûr que non. » murmura-t-il.
_ « Alors nous sommes d’accord ? » lui demandais-je.
_ « Evidemment. » dit-il d’un ton sec.
Il semblait déçu. Peut-être avait-il espéré que je cède d’avantage de choses.
_ « Très bien. Dites à Bella de m’appeler lorsqu’elle sera dans l’avion du retour. Au revoir, Aro. »
_ « Au revoir, chère Lucy. »
Je raccrochais. Caius m’observait.
_ « Va-t-il les libérer ? » lui demandais-je.
_ « Assurément. Aro a à cœur de te prouver qu’il n’est pas le monstre que tu sembles imaginer. »
_ « Je ne m’imagine rien. » dis-je en faisant quelques pas vers le manoir.
Caius me suivit. Je sentais en moi le besoin de m’expliquer.
_ « Mon refus de rejoindre votre clan n’est pas motivé par la peur ou le dégoût. C’est juste que je n’ai pas encore fait le deuil de mon humanité. Je ressens le besoin d’être en contact avec les humains autrement que pour me nourrir. Vivre auprès des Cullens me permet de ne pas rompre le lien. »
_ « Tu peux vivre auprès des humains mais tu ne seras jamais l’un d’entre eux. »
_ « Je sais mais c’est tout ce qui me reste. »
_ « Avec le temps, tu renonceras. »
_ « Probablement. J’espère seulement que cela arrivera le plus tard possible. »
Nous marchâmes lentement. Je n’étais pas pressée de raconter aux autres ce qui s’était passé. Je me doutais qu’Edward avait tout entendu. Et puis Alice devait surveiller les décisions d’Aro.
Le téléphone dans ma poche vibra. C’était Bella.
_ « Allô ? »
_ « Lucy ? Où est Edward ? » s’inquiéta-t-elle immédiatement.
C’était le téléphone d’Edward, elle devait probablement s’attendre à ce qu’il réponde.
_ « Au manoir. Ne t’inquiètes pas, tout va bien. Ou es-tu ? »
_ « Nous sommes en route pour l’aéroport de Rome. Que s’est-il passé ? Ils nous ont juste dit de rentrer immédiatement aux Etats-Unis. »
Edward apparut sur le seuil du manoir.
_ « Je pense qu’Edward va pouvoir t’expliquer ça mieux que moi. »
Je jetais le téléphone vers Edward qui l’attrapa au vol. Il devait être impatient de parler à Bella.
Nous rentrâmes dans le manoir. Alice se précipita vers moi.
_ « Tu as réussi ! ! ! » s’exclama-t-elle, ravie, avant de me serrer dans ses bras.
Je jetais un coup d’œil à Caius. Celui-ci avait l’air de s’ennuyer ferme. Démétri nous avait rejoint et dévisageait nerveusement son maître.
_ « Messieurs, il ne me reste plus qu’à vous souhaiter un bon voyage de retour. »
Caius s’inclina raidement.
_ « Et merci d’être venu nous aider. » rajoutais-je.
_ « Ce fut un plaisir. »
_ « Un plaisir partagé. »
Il me regarda d’une étrange façon, puis me rendit mon sourire.
_ « Réunis tout le monde pour le départ. » ordonna-t-il à Démétri.
Les Volturis ne s’attardèrent pas. Caius me salua d’un hochement de tête au moment du départ tandis que Démétri s’évertuait à m’ignorer.
Nous les raccompagnâmes jusqu’au perron du manoir. Quand ils eurent disparu de notre champ de vision, Carlisle demanda :
_ « A quel heure est prévu le retour de Bella et Jasper ? »
_ « Demain matin . » répondit Alice dans un grand sourire.
Il accueillit la nouvelle avec une moue ravie.
_ « Rentrons. » proposa Esmée.
Ils retournèrent tous à l’intérieur. Je demeurais seule devant la porte d’entrée. Le soulagement avait eu pour effet d’évacuer tout le stress et l’inquiétude qui me rongeait depuis ce derniers jours. Je me sentais vidée. Bien que je me réjouissais du retour de Bella et de Jasper, du sauvetage de Desmond et la disparition de la meute de loup-garou qui nous menaçait, je ne pouvais pas m’empêcher de me sentir mélancolique.
_ « Lucy ? » m’appela Edward.
_ « Oui, j’arrive. » fis-je sans bouger de l’endroit où je me tenais.
Je l’entendis approcher.
_ « Tu sais, dans quelques jours, quand tout sera rentré dans l’ordre, Bella et moi, nous allons aller voir notre fille à
Je lui souris tristement.
_ « Je ne pense pas que je viendrais. » répondis-je en me massant doucement l’abdomen, là où les crocs de Desmond s’était enfoncés.
_ « Je comprends. Tu te sens trahie. »
_ « Non, ce n’est pas ça. »
Il me lança un regard interrogateur. Il semblait surpris de s’être trompé.
_ « J’ai tué tant de gens la nuit dernière… juste pour le sauver lui. Si j’avais renoncé à lui, comme tu me l’avais conseillé, il n’aurait jamais été en danger et je n’aurais pas tout ce sang sur les mains. Je ne me sentirais pas si … si sale. »
Ma voix se cassa. Edward m’enlaça et me serra contre lui.
_ « Lucy… » soupira-t-il. « Tu viens de traverser de terribles épreuves. Mais tu t’en remettras. Je le sais parce que je peux lire en toi et que je vois combien tu es forte. Tout ira bien. C’est promis. »
Il avait l’air si confiant. En me laissant aller contre sa poitrine, je me surpris à le croire. Peut-être avait-il raison, après tout ?
FIN