Une autre vie

Une pluie fine arrosait la ville de Forks. Dix ans avaient passé. Jacob gara sa voiture devant la maison de charlie et attrapa son sac. Il avait grandit, s'était marié, et avait eu une fillette qui, chaque jour, lui rappelait un peu plus celui qu'il était autrefois. il entra et trouva Charlie à sa place habituelle. Le pauvre homme avait pris un grand coup de vieux. Il restait assis devant la fenêtre toute la journée, depuis qu'il était à la retraite. Maussade, les cheveux blancs, il passait ses journées entières à attendre. Il guettait toujours le retour de sa fille, alors même qu'il l'avait perdue depuis dix ans. On essayait de lui faire comprendre qu'elle était décédée, mais il ne parvenait pas à faire son deuil.

- Bonjour Charlie ! Je suis venu vous apporter un peu de poissons qu'on a pêchés hier. Vous voulez que je vous le cuisine ?

L'ancien flic ne répondit même pas. Jake soupira et fila dans la cuisine. Dix ans, déjà... A l'époque, la ville entière avait été émoustillée par l'affaire. La fille unique du chef Swan, disparue ! Ses amis s'étaient inquiètés, l'avaient eux aussi guettés. Puis le temps avait fait son oeuvre. La disparition tragique était devenue un fait divers sordide, ayant frappé Forks des années plus tôt. Charlie s'était accroché. Jusqu'à épuiser toutes ses forces. Ses amis se relayaient aurprès de lui, en essayant de soulager sa peine.

- Aisha a eu quatre ans hier, annonça Jacob en mettant son plat au four, avec un sourire de tendresse en évoquant sa fille. C'est un véritable petit tourbiillon orageux. Et Sue vous envoi une grosse part de gâteau. Elle vous trouve trop maigre.

Toujours aucune réaction. Charlie repensait à la dernière fois où il avait eu sa fille devant lui. L'esprit torturé, il enfouit sa tête dans ses mains et pleura.

Les Cullen vivaient à présent en Allemagne. Ils déménageaient assez souvent, avant que les humains ne se rendent compte qu'ils ne vieillissaient pas. Carlisle travaillait dans un petit hôpital, près d'une ville tranquille. Esmé rénovait de vieilles maisons, aidée par Alice. Edward aidait Bella à apprendre plusieurs langues. Ils étaient biens, tous ensemble.

Au crépuscule, Edward vint rejoindre sa belle amie, assise sous le porche de la maison. Elle tourna ses yeux jaunes vers lui et sourit. Il tenait une petite boîte noire entre ses mains. S'agenouillant devant elle, il lui prit la main.

- Isabella Marie Swan, dit-il d'une voix émue. Je vous jure de vous aimer à chaque instant, pour l'éternité. Acceptez-vous de devenir ma femme ?

Ivre de bonheur, elle balbutia un oui. Il lui passa tendrement la bague au doigt et elle lui sauta au cou. S'étreignant comme jamais, Bella frémit malgré tout quand son futur lui chuchota à l'oreille :

- Alice sera ravie d'organiser le mariage.