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Chapitre 1 : GET HOME

1873 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 15/09/2015 10:28

~~L'avion amorça sa descente sur la péninsule Olympique alors que le soleil déclinait lentement. A travers le hublot je pouvais distinguer la forêt luxuriante de l'état de Washington. Ce paysage m'avait énormément manqué.

Dans un dernier soubresaut l'avion se posa sur le tarmac de l'aéroport, avant de s'immobilier définitivement. Les passagers se levèrent pour se diriger vers la sortie. Après avoir récupéré mes bagages, je me dirigeais vers le parking afin de trouver un taxi qui me déposerait dans le centre ville de Seattle pour que je puisse récupérer ma voiture.

Le ciel commençait à s'assombrir et la forêt s'épaississait. Je pouvais aisément sentir l'odeur du sel de la mer mélangeait à celui de la verdure. L'air était frais mais tellement agréable.

Après deux heures de route ma voiture s'engagea sur un sentier de graviers. Il me restait environ vingt minutes à travers les bois avant de retrouver, au détour d'un chemin sinueux une maison de bois rouge.

La nuit commençait à se faire sentir. En levant la tête on pouvait apercevoir la lune encore floue dans les derniers éclats du jour.

Une angoisse s'engouffra dans ma poitrine mais elle fut rapidement chassée quand une lumière jaunâtre apparue à travers le rideau d'une fenêtre.

Je m'extirpais de la voiture et me dirigeais vers la porte d'entrée. J'inspirais à fond et frappais contre le bois dur. La porte s'ouvrit sur un homme aux cheveux noirs légèrement grisonnant sur les tempes. Un sourire éclatant s'afficha sur son visage quelque peu ridé. De son fauteuil roulant il me tendit la main, les larmes aux yeux.

"- Oh mon Dieu Rachel, mais qu'est-ce que tu fais ici ?

- Bonsoir papa. Désolé j'aurais dû te prévenir que je venais.

- Ne dis pas de sottise, je suis heureux que tu sois là. Ne reste pas devant la porte, entre."

Il me laissa passer. J'eus à peine le temps de poser mes bagages sur le sol qu'il m'entraina dans la cuisine.

J'avais du mal à me rendre compte que j'étais à la maison. Mais c'était pourtant le cas. J'étais à Forks et plus précisément à La Push.

"- Je suis content de te voir chérie. Mais je ne m'attendais pas à ta visite, je croyais que tu avais encore des examens à passer ?

- Pas avant la fin du mois. Je me suis arrangée avec l'université. Je voulais prendre quelques jours pour souffler un peu. Et je me suis dis qu'un retour aux sources feraient parfaitement l'affaire.

Il me regarda dans les yeux cherchant la faille.

- Il c'est passé quelque chose Rachel ?

- Non rien pourquoi tu me demande ça ?

- Parce que je te connais. Depuis la mort de votre mère, ta sœur et toi, vous évitez cet endroit. Je ne peux pas vous en blâmer, je sais que c'est très dur. La dernière fois que Becca est venu ici c'était pour m'annoncer son mariage, quand à toi, tu n'es jamais revenu depuis ton départ pour la côte est. Alors je voudrais comprendre, mais attention ne te méprends pas, je suis ravi de te voir, je me pose des questions c'est tout.

Je soupirais. J'étais à la fois heureuse et frustrée. Heureuse parce que je retrouvais mon père et sa clairvoyance. Je retrouvais ma maison, mon chez moi, cet endroit protecteur et chaleureux qui m'avaient tant manqué. Et j'étais frustrée parce que comme d'habitude j'étais trop transparente. Mais je ne voulais pas lui dire la vérité. C'était mes problèmes pas les siens.

- Ce n'est rien d'important rassure toi. J'ai juste besoin de souffler un peu. Il a des jours où j'ai l'impression de ne vivre que pour mes études et rien d'autres. J'ai juste besoin de prendre un peu de recul et de voir autre chose que les murs de la fac."

Mon père ne sembla pas convaincu par mon discours mais il eu le tac de ne pas approfondir le sujet.

La maison ne ressemblait pas à l'endroit que j'avais laissé derrière moi il y a 4 ans. Des boites de pizzas trainaient un peu partout, des paquets de chips, des canettes de soda et le congélateur était plein de plat surgelé. Le pire fut la fine couche de poussière recouvrant les meubles. Avant l'accident, ma mère veillait toujours à ce que cette maison soit propre et accueillante. Aujourd'hui j'ai l'impression que la demeure de mon enfance c'est figée dans le temps. En soi rien à changer, elle est juste devenue plus morne et plus triste qu'avant.

Mon père avait déjà diné et moi j'avais grignoté dans l'avion, je partis donc dans ma chambre pour déballer mes affaires. Ici aussi tout était pareil. Deux lits côte à côte, des rideaux couleurs prune qui contrastaient avec la peinture, blanc cassé des murs même si celle-ci avait un peu jaunie. Il y avait toujours les deux bureaux de part et d'autre de la pièce. Tout était identique. Mon cœur se serra en repensant à mon départ.

Il y a 4 ans, j'avais quitté la maison le cœur léger. L'absence de ma mère me pesait. Je me sentais oppressé ici, tout me faisait penser à elle, c'était trop dur à supporter. Rebecca venait de quitter notre foyer pour rejoindre son fiancé sur l'île paradisiaque d'Hawaï. Je me sentais prise au piège entre mes souvenirs, mon père en fauteuil roulant et mon jeune frère Jacob. Vous allez certainement me trouver égoïste mais je voulais arrêter de vivre pour les autres, je voulais vivre un peu pour moi, je voulais faire des études et vivre autre chose.

Et je l'ai fait, je suis partie à l'autre bout du pays pour étudier la littérature afin de devenir professeur. J'ai vécu 4 ans coupé de ma vie d'avant, passant des coups de fil rapide aux anniversaires ou pour les fêtes de fin d'année. Ne me déplaçant jamais prétextant avoir trop de travail. En un sens c'était vrai. Je ne faisais qu'étudier. Je m'étais plongé dans l'univers des brillants étudiants de la côte Est, en fait je voulais surtout oublier ma peine. Cela m'a plutôt bien réussi, je me trouve actuellement sur la dernière ligne droite pour obtenir mon diplôme. Mes efforts vont être enfin récompensés.

Ne vous méprenez pas, j'ai quand même profité de la vie étudiante mais avec modération. Ma jumelle Rebecca a toujours été plus extravertie que moi. Moi j'étais le petit génie de la famille Black. Mais j'ai rencontré des gens incroyables à l'université qui ont réussi à me dérider un peu. J'ai passé des bons moments en leur compagnie. Ma colocataire Karen était super, elle riait tout le temps, elle me faisait pensé à Becca. Elle est très vite devenue ma meilleure amie, ma confidente.

Et puis j'ai rencontré Ryan, capitaine de l'équipe de basket de l'université. Beau, musclé et intelligent. On a partagé le même programme de philo. On est très vite devenu ami puis amant. Ma première véritable histoire d'amour.

6 mois...1 an...2 ans...3 ans...et puis 4 ans...

Je me sentais bien à ses côtés. J'étais heureuse et amoureuse. On se complétait. On avait des points communs et des divergences qui s'accordaient bien. Mais un jour je me suis réveillée.

Je venais de me rendre compte d'une chose importante, qui pourra peut être vous semblez banale à vous mais qui pour moi a tout changé.

Ryan a arrêté de me manquer.

Il passait une semaine chez ses parents à Dallas.

Une semaine...Sept jours sans le voir...168 heures sans avoir de ses nouvelles...10080 minutes sans éprouver cette distance...604800 secondes d' indifférence à son absence.

Comment faire quand vous vous rendez compte que la personne que vous êtes censé aimer ne vous manque pas ? Comment faire quand vous vous rendez compte que vous n'attendez plus rien de votre histoire d'amour ?

Le plus simple est de mettre un terme à ce lien avant qu'il ne vous gâche le quotidien. Seulement pour moi c'était trop tard.

Le jour où Ryan est rentré je l'ai trouvé très occupé avec Karen dans mon lit. Ils avaient l'air de bien s'amuser. La nausée face à ce spectacle à vite laissé place à la colère et au mépris.

J'étais en colère parce qu'elle était ma meilleure amie. Et j'ai éprouvé du mépris parce que je venais de me faire avoir.

Mon histoire avec Ryan était finie depuis longtemps mais rien n'avait été dit concrètement.

Concrètement il m'avait trompé.

Je m'étais retournais sans un mot et sans une larme. J'avais fermé la porte. C'était fini. Le lendemain je prenais l'avion pour rentrer chez moi.

Je ne sais pas ce qui m'attend maintenant. Mais la vie est une surprise et j'ai envie que l'on me surprenne. J'ai besoin qu'on offre à ma vie un peu de magie.

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