Bella et Edward, ou les étranges rêves d'Alice Swan...
Chapitre premier
oOoOoOo
- Alice chérie ! Debout ! Allez ! Tu ne vas pas être en retard tout de même !
Je chassais la main de Charlie qui me secouait et m'enfonçais davantage sous la couette.
- ...
- Alice ! Tu te rappelle ? Premier jour de cours aujourd'hui !
Je me tournais sur le côté, peinant à comprendre ce que mon père me disait.
- Bon, je vais réveiller ton frère ! Tu descends pour le petit déj, hein !
Bruits de pas, porte qui claque, enfin seule. Je me redressais lentement dans mon lit, les yeux encore collés par le sommeil. La nuit avait été horrible. Depuis deux mois que Ed et moi avions décider de venir vivre avec Charlie, mon rêve, mon cauchemar ! ne me lâchais plus. Pis ! Depuis que nous habitions à Forks, la scène me semblait encore plus réelle.
Je frottais mes yeux avec mes poings, en essayant de chasser de mon esprit l'image d'un Edward ensanglanté.
¤ Encore ce rêve ? ¤ demanda la voix ensommeillée de mon frère dans mon esprit. Je grommelais. Malgré tout l'amour que je portais à mon frère, si une chose m'horripilait, c'était bien sa faculté à pénétrer dans mes pensées !
¤ Allé ! Debout ! ¤
Je m'étirais en grognant et ouvrais enfin les yeux. En entrant tout à l'heure, Charlie avait ouvert les rideaux, et j'apercevais le ciel gris par la fenêtre. Je soupirais. Phénix, le soleil, Renée, la plage, tout me manquait atrocement ! Si Edward n'avait pas insisté, je n'aurais jamais quitter MA ville !
J'entendis mon frère ricaner. Edward et moi étions frères jumeaux. Il était né à peine quelques minutes avant moi, seize ans plus tôt, avec cette étrange particularité de lire dans mon esprit. D'après ce qu'il m'avait raconté, j'étais le seul esprit à lui être accessible, à ma grande désolation ! Moi, pour ma part, je ne possédais pas la moindre once de pouvoir ou je ne sais comment on appelait ce qu'il parvenait à faire. J'étais des plus banales.
J'enfilais un jean en deux deux, mon T-shirt préféré, qui, je l'espérais, me porterait chance aujourd'hui pour ma rentrée au lycée, et des baskets les plus plates possibles. L'agilité n'étant pas mon fort, je faisais mon possible pour limiter les dégâts. S'étaler de tout son long devant les escaliers du bahut ne me disais rien du tout !
Quand j'ouvris la porte de ma chambre, une délicieuse odeur d'œufs grillés me prit au nez. Réveillée d'un seul coup, je dévalais les escaliers. Charlie s'était mis aux fourneaux et s'occupait de la poêle où cuisait notre repas.
- Tu cuisine ? m'étonnai-je.
Charlie prit un air vexé :
- Eh oui ! que crois-tu ? Mais si tu veux, je te laisserais faire le dîner !
- Non merci, sans façon !
Je lui souris et embrassais ses deux joues.
- Ed n'est pas là ?
- J'arrive cria une voix dans l'escalier.
- Quand on parle du loup... sifflota Charlie.
La porte de la cuisine s'ouvrit à la volée.
- Bonjour tout le monde !
- B'jour !
- Bonjour fils ! Bien dormi ?
- Comme un loir ! Et toi, Alice ?
Je lui jetais un regard noir. Comme si les cernes que je sentais sous mes yeux ne le disaient pas à ma place.
- Mouais... si on veut.
- C'est normal d'être stressée par une rentrée, Alice chérie ! Ne t'en fais pas, je suis sûr que ça va bien se passer !
Je haussais les épaules.
- Si tu le dis...
- Allé ! A table.
Je m'assis et il déposa une assiette devant moi. Je regardais mes œufs à l'odeur délicieuse sans grande envie.
¤ Alice ! C'est pas le moment ! Mange ou je te les fais avaler par un autre orifice ! ¤
Je grimaçais, dégoûtée.
- Qu'y a-t-il ? demanda Charlie en voyant mon air affligé. tu veux autre chose ?
Avec tous nos coups bas et nos blagues de mauvais goût entre noue, je me demandais comment ni Renée ni Charlie n'avaient jamais découvert l'aptitude de mon frère.
- Non, ce n'est rien. Je n'ai pas faim !
¤ Menteuse ! ¤
¤ Oh ! Tais-toi ! ¤
- Tu es sûre de ne pas vouloir autre chose.
Je secouais la tête. J'avais les entrailles nouées à l'idée de la rentrée, et je n'aurais rien avalé, même pour une centaine de dollars ! Quoi que... cent dollars ! Manger des œufs était un petit sacrifice pour autant de billets !
¤ Rêve toujours ! ¤ chuchota la voix d'Eward.
Dès que Charlie eut le dos tourné, je lui tirais la langue. Il me répondit par un clin d'œil qui me fit enrager. Avant que je ne pusse répliquer, Charlie nous conseilla de nous préparer et je remontais dans ma chambre. Brosse à dent, recoiffage... de toutes manières, jamais je ne serais satisfaite ! J'avais eu la très mauvaise idée de couper mes cheveux noirs trop courts, et les mèches rebelles s'envolaient dans tous les sens sans que je puisse les discipliner. Mes yeux verts, étaient trop grand pour mon visage, et j'étais beaucoup trop petite pour bénéficier d'un équilibre stable, d'où mes chutes fréquentes et les écorchures sur mes bras.
Comme nous n'avions pas encore acheté de voiture et que je me voyais mal aller au lycée en mobylette, nous partîmes pour le lycée dans la voiture de police de Charlie. Grossière erreur ! A sept heures quarante-cinq, tous les élèves étaient regroupés devant le lycée en attendant l'ouverture. Un demi millier de têtes curieuses se tournèrent vers nous quand Charlie s'engagea dans le parking.
- Bonne journée, mes grands ! Je repasse vous chercher à dix-sept heures, OK ? Et pas de bêtises, hein ?
¤ N'est-ce pas ? ¤ pensais-je à l'intention d'Edward. Il me décocha un coup de coude et je suffoquais.
¤ Désolé ¤ s'excusa-t-il.
Charlie ne semblait pas avoir noté notre lutte silencieuse. Nous profitâmes de son air absent pour l'embrasser :
- Bonne journée !
- A ce soir.
Il nous fit un signe de tête et redémarra le moteur. Dès qu'il eut disparu au bout de la rue, je me sentis étrangement - ou plutôt, encore plus !- petite qu'à l'accoutumée. Edward serra gentiment mon bras. ¤ Ça va aller ! Ne t'en fais pas ! ¤ Je grimaçais. Les mots "Swan", "enfants" et "jumeaux" venaient de parvenir à mes oreilles.
¤ Pourquoi ai-je l'impression que tout le monde nous connaît ? ¤
¤ Peut-être parce que c'est un petit lycée, dans une petite ville, où les rumeurs vont plus vite que la lumière ! ¤ s'exclama Edward, fataliste. Je soupirais. L'enfer venait de commencer.