Bella et Edward, ou les étranges rêves d'Alice Swan...

Chapitre 6

Catégorie: G

Dernière mise à jour 08/11/2016 17:31

 

Chapitre 6
 
 
oOoOoOo
 
P.O.V d'Edward :
 
Un sourire étira ses lèvres.
 
– Tu te déride, c'est bien. On va pouvoir parler ! Eh bien... les gens comme moi, généralement... enfin... tu connais les légendes ! Celle de Dracula, entre autre.
 
Il marqua une pause le temps de voir ma réaction. Bien que j'avais deviné, ou plutôt entendu, tout cela, la sensation était étrange. L'entendre de sa bouche ne faisait que rendre mes imprécations plus réelles.
 
– Eh bien, normalement, on boit votre sang... je veux dire... du sang humain, quoi...
 
Il parlait vite, à voix basse, et faisant fi de ma crainte, de ma réticence et de mes muscles tétanisés par la peur et le dégoût de ce qu'il m'avait dit, je m'installais contre le capot de la voiture, tout comme lui.
 
– Pourquoi : "normalement" ? C'est différent avec vous ? demandai-je.
 
Il hocha la tête.
 
– Ouais. On est des "végétariens".
 
J'arquais un sourcil.
 
– On boit que du sang animal.
 
– Pardon ?
 
– Ca va te paraître bizarre... mouais, normale. Pour un humain, cette histoire est dingue. Je n’arrive même pas à comprendre pourquoi tu ne te casse pas en courant...
 
Il médita sa question quelques secondes et reprit :
 
– Bref, voilà. Nous sommes des vampires "gentils".
 
Mon cerveau fonctionnait à cent à l'heure. Des vampires. D'accord. Des vampires qui ne buvaient pas de sang humain, des "végétariens"...
 
– Vous êtes combien ?
 
– Où ?
 
– Bah... je sais pas, moi. Ici, à Forks.
 
– Nous sommes cinq.
 
– Je n'en ai vu que deux autres au lycée.
 
– Normale. Mon père bosse comme docteur à l'hôpital, et Esmée est mère au foyer. Sinon, elle passe son temps à rénover des maisons.
 
Je ne pus m'empêcher de sourire. Imaginer cinq êtres surnaturels faire de si banales activités m'amusaient.
 
– Combien êtes-vous à travers le monde ?
 
– Un joli petit nombre. Ca te ferait peur, je pense...
 
– Vous êtes tous végétariens ?
 
Une ombre passa dans ses yeux dorés.
 
– Une dizaine, tout au plus.
 
Je frissonnais. Dix individus inoffensifs sur une population de sûrement bien plus qu'une simple centaine de vampires, c'était peu, ce n'était rien ! Effrayant.
 
– Pourtant, dis-je, on n'entend pas beaucoup parler de blessures du genre deux trous dans le cou, etc., remarquai-je.
 
– Il y a deux raisons à ça : d'abord, les accidents de montagne sont nombreux, si tu vois ce que je veux dire... ensuite, il y a une sorte de règle, un secret à préserver. On sait tous que si l'un d'entre nous se fait trop remarquer, on court à la catastrophe.
 
J'inclinais la tête. J'avais compris.
 
– Comme dans les légendes, vous êtes donc immortels ?
 
– Oui.
 
– Et... indestructibles ?
 
Il garda un visage impassible. Point sensible secret-défense... Très bien, je changeais de sujet.
 
– Pourquoi je suis au courant, moi ?
 
– Tu es spécial, Edward.
 
– C'est–à–dire ?
 
Jasper allait répondre mais referma brusquement la bouche, les yeux rivés au dessus de mon épaule. Je tournais la tête. Bella, l'air furibond, avait les yeux fixés sur son frère. ¤ Espèce d'idiot, fulminait-elle, il veut nous tuer ou quoi ! ¤
 
– Ma sœur, lâcha-t-il.
 
Je ne dis rien. En colère, elle se força à marcher tranquillement jusqu'à nous, collée par Jess.
 
– Jaz, il faut qu'on parle.
 
– Eh bien, je t'écoute !
 
Elle me jeta un regard en biais.
 
– Bah vas-y, je t'écoute !
 
– Jaz. Toi et moi.
 
– Oh ! dis-je. Désolé, Excusez-moi. On se retrouve en bio ?
 
Il me lança un sourire d'excuse.
 
– A tout à l'heure.
 
Je partais d'un pas léger. Bizarrement, je n'avais pas peur. Jasper aurait très bien pu me mentir, me mettre en confiance pour mieux me faire plonger, mais j'étais serein. Mon intuition me disait de le croire, ce que je fis, en me promettant tout de même de faire attention. Au cas où...
 
¤ Où étais-tu ?¤
 
Alice. Elle venait de me rattraper dans le couloir du bâtiment scientifique.
 
– Dehors. Pourquoi ?
 
– Je voulais m'excuser.
 
– Ah bon ? Pour quoi ?
 
– Eh bien... c'est juste que... je n'aurais pas dû m'emporter... mais c'était qui, ce mec ?
 
– Lequel ?
 
– A ton avis ?
 
– Ah ! Lui ?
 
Elle me jeta un regard menaçant.
 
– Jasper.
 
Elle haussa un sourcil. Ses pensées bouillonnaient. Je souris.
 
– Jasper et Alice... murmurai-je. Je suis pas sûr que ça aille ensemble.
 
– Ed ! Qu'est-ce qu...
 
– Rien, Alice. tu le trouve beau, c'est ça ? Mais laisse tomber. Il est pas pour toi...
 
– Ah ouais ? Et pour qui, alors ? Pour toi ?
 
Elle ricana. Je soupirais.
 
– Non, bien sûr... l'autre. Celle qui te tuera en buvant ton sang...
 
Je grimaçais.
 
– Même les bêtes sauvages ne boivent pas du sang, rétorquai-je.
 
– Il y a boire et boire. A mon avis, mon rêve disait plus : tu vas te faire plumer comme une oie...
 
– C'est ça, Alice. Mêle-toi de ce qui te regarde !
 
– N'empêche, je te déconseille de sortir avec elle.
 
– Ce n'était pas mon intention.
 
– Ah... ah bon ?
 
– Non. Ce serait trop compliquer à t'expliquer, mais vaut mieux éviter les rapports avec les Cullen, frère comme sœur...
 
– Ce Jasper, c'est Jasper Cullen ?
 
J'acquiesçais. Le flot de ses pensées repris, ce mêlant au mien. C'était étrange de voir que nous réagissions de la même façon face à deux cas identiques. Mais malgré nos différents, je tenais à Alice. Je tenais à elle plus que tout. Et même si je m'autorisais à avoir un lien avec Jasper, je refusais qu'elle se mette en danger de la même manière.
 
– Je finis dans deux heures, dis-je. Et toi ?
 
– Pareil.
 
– OK. J'enverrai un message à Charlie. Comme ça, il passera nous prendre.
 
– Ca marche.
 
– A tout à l'heure !
 
– Bye !
 
Et elle se dirigea vers l'aile littéraire. Resté seul, je laissai mes pensées vagabonder. Je n'entendis Jasper que lorsqu'il me souffla "bouh" à l'oreille. Je sursautais, et son rire cristallin résonna.
 
– Que te voulais Bella ? demandai-je innocemment.
 
Son regard doré me transperça.
 
– Me parler, lâcha-t-il.
 
Je fis la moue.
 
– Elle est ma sœur, elle a bien le droit !
 
– Elle est vraiment ta sœur, ou c'est une couverture ?
 
– Un peu des deux. Nous ne sommes pas du même sang, mais le même poison coule dans nos veines. On se considère comme frère et sœur.
 
– Et Jess ?
 
– Elle ? Je t'avouerais que je la considère plutôt comme un parasite, si tu veux tout savoir... mais ne va pas le répéter, ça pourrait la vexer.
 
Je souris, complice.
 
– Depuis combien de temps êtes vous vampires, toi et tes... sœurs ? Qui vous a transformé ? en fait, quelle est votre histoire ?
 
– Carlisle, notre "père", fut transformer il y a très longtemps, il y a deux siècles, je crois. Il était médecin, déjà à l'époque. Quand il est devenu vampire, il n'a pas cessé de soigner, malgré son attirance pour le sang. C'est un peu de là qu'est né notre régime alimentaire particulier. Fort de sa vocation première, il ne s'est jamais abaisser à tuer ni à boire le sang de ses semblables mortels. Un jour, lors d'une grande épidémie de campagne, une femme mourante lui a apporté son fils pour qu'il le soigne. Il était déjà mort. Carlisle n'a rien pu faire. La mère non plus n'allait pas tarder à sombrer. Le seul moyen de la sauver, c'était de la tuer. C'est le seul sang auquel il a jamais goûté. Ainsi est née Esmée. Par la suite, Jess est arrivée. Elle était déjà vampire quand elle a rencontré mes parents. Elle était seule, perdue, transformée depuis peu. Carlisle la prise sous son aile. Sur le coup, comme elle était super belle, Esmée à été jalouse. Elles se sont fait la guerre jusqu'à ce qu’Esmée comprenne que le cœur de Carlisle lui appartenait. Un peu enragée, Jess s'est jetée sur la première humaine venue : Bella. Elle a commencé à boire son sang sans pouvoir s'arrêter. Après des décennies de diète végétarienne, dès qu'elle a eu son sang frais, elle n'a plus pu se contrôler. Carlisle est parvenu à l'écarter, puis il a injecté le poison à Bella. Finalement, elle a survécu.
 
– Et toi ?
 
– J'étais soldat, à l'époque. Carlisle travaillait dans un camp d'infirmier. Il s'était promis de ne pas transformé le premier mourant qui lui tomberait sous la main. Il voyait comment la transformation avait aigrie Jessica. Bella, à l'époque, ne s'en tirait pas mieux. Elle regrettait sa vie d'avant. Elle vouait une haine féroce à Jessica qui lui avait volé sa vie, son fiancé. Moi, entre deux assauts, je me "baladais" dans le camp. J'étais devenu ami avec Carlisle, m'étais prit d'affection pour lui. Avant qu'il ne puisse s'en douté, j'avais découvert son secret. Lorsque lors d'une bataille je fus mortellement blessé, il ne parvenait pas à se résoudre de me sauver, de me damné. Alors, je lui ai dit que je savais. Je l'ai supplié. Et me voilà...
 
– Quand était-ce ?
 
– En 1917.
 
– Waouh !
 
– Ca fait un bail, hein ?
 
– Et Jess ?
 
– 1845.
 
– Bella ?
 
– 1850.
 
Bella était donc née vers les années 1830 et avait donc 160 ans de plus que moi.
 
– Comment ont-elles fait pour faire la paix ? Les trois d'entre elles, vu qu'entre Jessica et Esmée c’a n'allait pas bien non plus ?
 
– Jess a fait un séjour chez des vampires amis. Elle est tombée amoureuse puis s'est lassée. Quand elle est revenue, elle avait changé. Du coup, avec Esmée, ça allait beaucoup mieux. Aussi, pour Bella ça a été un peu plus compliqué. Au tout début, quand Jess s'excusait, Bella savait que ce n'était pas sincère. Quand enfin elle a eu du remord, Bella a compris, et maintenant, même si elles s'exaspèrent, elles se sont pardonné et sont quasi inséparables.
 
Je souris en ressassant la slave d'informations que j'avais reçu. Et puis, j'entrevis une faille qui allait ma facilité la vie :
 
– Bella a lu dans les pensées de Jessica ?
 
Jasper se raidit. si je n'entendais pas ses pensées, je devinais aisément qu'il cherchait où s'arrêtait sa bourde et où commençait le fait que j'entendais sa sœur.
 
– Co... comment sais-tu ?
 
– Tu as dit qu'elle savait que Jess n'était pas sincère, au début.
 
– Et alors ?
 
– Bah... c'est la seule explication que j'ai trouvée. Vous êtes tellement dur à cerner, je veux dire, j'ai du mal à deviner si tu es sérieux ou non, etc., parce que ton visage est aussi fermé qu’une feuille blanche est lisse, que je me demandais comment elle avait pu juger de la sincérité de Jessica sans l'avoir "entendu".
 
Ses yeux dorés me transpercèrent de nouveau, puis il sembla se détendre.
 
– C'est vrai. Elle lit dans les pensées. Toutes les pensées. D'ailleurs, elle va me tuer. J'ai fais une gaffe.
 
– Désolé, Jasper.
 
– Appel moi Jaz. On est potes, non ?
 
Je souriais. La cloche sonna. Nous allions passer un très bon cours de biologie, j'en étais persuadé...

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