Teenage Dream : Le rêve d'une adolescente

Chapitre 11 : Episode 10 : Magie?

1915 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 12/08/2017 18:30

Cher Journal, quand Joyce a fait cette supposition, j’ai cru que j’allais tomber dans les pommes. Je voulais refuser cela, je voulais vraiment lui dire que non, c’était impossible, parce que la magie n’existait pas. Mais après les évènements de cette soirée, ça aurait été mentir que de dire cela.

Je me suis assise lourdement sur mon lit, et ai regardé dans le vide, tentant de trouver le courage de prendre la parole.

-  Attends, ne me dis pas que c’est vrai ce que vient de dire Joyce ? me demanda Sandra, ou plutôt, m’exigea-t-elle.

Qu’est-ce que je ferai si mes amies me rejetaient à cause de ça ? A cause de ces dons ou pouvoirs que l’autre gars pensait que j’avais ?

- J’en sais rien, Sandra, j’en sais rien, répondis-je un peu agressivement.

- T’en sais rien ? T’es en train de dire que c’est possible, alors ? Que t’as des super-pouvoirs ? espéra Joyce, le visage s’illuminant.

- Ça n’a rien de génial, Joyce, et je sais même pas si c’est vrai. Mais j’ai croisé un drôle de gars, ce soir.

- Tu parles de Cristobal ? m’interrompit Sandra.

- Non. C’est un nouveau dans notre classe, en fait. Je sais même pas comment il s’appelle, mais il m’a menti sur son âge, j’en suis sûr. Rien que ça c’était louche.

- Louche, sérieusement ? me reprit Joyce. Plus personne ne dit ça, aujourd’hui !

- Eh bien moi je le dis ! Vive la culture française ! Bref, pour revenir à ce que je disais, il m’a saisie par le bras et m’a tirée en dehors de la cafétéria, puis il m’a prise par la gorge…

- Quoi ? Mais c’est un malade ! J’appelle la police tout de suite ! Un taré comme ça ne devrait même pas avoir accès à l’école, m’interrompit Sandra.

- Tu ne m’as pas laissée finir, repose ce téléphone tout de suite !

Elle s’exécuta, ne comprenant pas ma réaction.

- Son visage s’est transformé. Ses canines se sont allongées. C’était un vampire. Et il m’a dit que moi, j’étais une sorcière, et que c’était pour ça qu’il n’avait pas réussi à m’hypnotiser, il voulait me convaincre absolument qu’il avait 17 ans.

- T’es en train de dire que les vampires existent ? demandèrent Sandra et Joyce en même temps. Mais c’est génial ! ajouta Joyce.

- Non, c’est horrible, rétorqua Sandra. Il faut faire quelque chose ! En plus, il est dans notre classe, vous imaginez ? Il va se nourrir de notre sang à tous, il va tous nous tuer !

Elle avait l’air vraiment paniquée, et il y avait de quoi. Moi-même, je ne savais pas comment réagir.

- Attends, si t’es une sorcière, tu dois pouvoir faire quelque chose ! suggéra Joyce.

- Ah oui, comme quoi ? Faire exploser les ampoules et claquer les fenêtres ? Génial, ton plan !

- Tu pourrais faire exploser d’autres choses ! Qui sait ? Tu as peut-être de grands pouvoirs ! insista-t-elle.

- Mais pourquoi ça te rend si heureuse, tout ça ? demanda Sandra à Joyce.

- Parce que c’est comme dans les films ! C’est la première fois de ma vie qu’il se passe quelque chose d’aussi intéressant ! Là dans ma tête, tu vois, je m’installe confortablement sur un canapé, et j’assiste aux évènements en mangeant du pop-corn.

- Encore faut-il que tu sois encore en vie pour faire ça dans ta tête, répondit Sandra.

Elle venait de casser l’imaginaire de Joyce.

- Sandra a raison. Là, on est potentiellement tous en danger. Il a beaucoup de force, et on sait même pas de quoi il est capable. Pour l’instant, je propose qu’on attende de voir ce qui se passe, tout simplement. Je ne contrôle rien sur ces prétendus pouvoirs, que je ne suis même pas sûre d’avoir qui plus est.

- Bon, moi je propose qu’on aille nous coucher, ça vous va ? proposa Sandra.


Le lendemain, nous étions réveillés aux aurores par de la musique classique. Sympa, comme réveil. Nous nous sommes préparées pour le cours de danse classique, l’école avait gentiment mis à notre disposition les vêtements et chaussons nécessaires pour cela. J’avais tellement peur de me ridiculiser devant tout le monde !

Une fois toutes les trois prêtes, nous sortons des vestiaires et débarquons dans la salle de danse. Qu’est-ce que c’est impressionnant, cette immense salle vide ! La prof était déjà là, attendant que nous nous installions pour commencer.

Une fois le silence acquis parmi les élèves, elle commença :

- Bonjour à toutes et à tous, et une nouvelle fois, bienvenue à l’école de Carmen Arranz. J’espère de tout cœur que vous poursuivrez vos études ici ! Je suis Irène, votre professeur de danse classique. Je sais que beaucoup d’entre vous n’ont clairement pas le niveau en danse.

Pourquoi est-ce que je me sentais visée ?

- Nous allons apprendre les bases de la danse classique ensemble. Le problème, c’est que vous avez un an pour atteindre un niveau convenable, reprit-elle. Commençons les échauffements !

C’est ainsi que le cours commença, avec des échauffements et des exercices, beaucoup d’exercices ! Je n’en pouvais déjà plus au bout des deux heures de cours. Et dire que ce n’était que le premier cours ! Lorsque la cloche a sonné, j’ai eu l’impression qu’un poids se libérait de mes épaules.

- Bravo à tous, nous dit-elle. Vous pouvez vous applaudir.

Nous applaudissons tous, nous sentant un peu bête de faire ça, mais je suppose que c’est pour notre confiance en nous, cher Journal.

Nous retournons dans les vestiaires, et nous préparons pour le cours de chant. Nous remarquons des élèves qui entrent dans les vestiaires. Je reconnais rapidement Lola, Ingrid, Pedro et Roberto.

- Eh, salut, Lucie ! me salue Lola, en s’installant à côté de moi.

- Salut, comment ça va ? demandai-je.

- Bien, et toi ? Ce premier cours de danse classique ?

- Ca aurait pu être pire, je crois. Mais comment tu sais que…

- On est passé devant la salle, on vous a vus danser.

- C’est vrai ? Et alors, c’était comment ? demanda Sandra.

- On va dire que pour des débutants, vous vous débrouillez bien, répondit Ingrid.

- Pour des débutants ? Vous verrez, on sera des grands danseurs ! répondit Joyce.

- Je croyais que tu voulais être actrice, toi ? rétorqua Silvia.

- Oui, c’est vrai… Mais la danse, c’est cool aussi ! Et puis, on vous a pas encore vu à l’œuvre. Vous vous débrouillez si bien que ça en danse classique ?

- Passez devant la salle, et vous verrez ! proposa Ingrid.

- Oh d’ailleurs, on mange ensemble, ce midi ? proposa Lola.

- Bonne idée, là on a une heure de cours de chant, d’ailleurs on est en retard ! remarquai-je. Bon, on vous laisse, on se retrouve à la cafétéria.

Je me lève précipitamment, je prends mon sac, et suivie des filles, on quitte les vestiaires. Mais comment les autres ont fait pour se changer aussi vite ? On arrive devant la salle, essoufflées, et en retard.

Je frappe à la porte, et entends un : « Entrez ! » Je prends mon courage à deux mains et ouvre la porte. Exactement comme je le redoutais, tous les regards sont braqués sur nous.

- Euh… excusez-nous de notre retard, bredouillai-je sans oser regarder aucun des deux professeurs dans les yeux.

Je détestais être en retard. Cela représentait un tel manque de respect pour moi… Et évidemment, j’arrivais en retard au cours le plus intéressant, comme par hasard !

- Il y a des places de disponibles, devant, dit Marc en nous montrant les places.

Nous arrivons jusqu’aux places qui nous sont désignées, mais alors que je m’apprête à m’installer à côté de Joyce, Micha dit :

- Non, reste debout, Lucie. On allait justement faire une démonstration, ta voix sera parfaite.

Il le faisait exprès, non ? C’était ça, il ne pouvait pas choisir quelqu’un d’autre que moi ?! J’ai mis toute la colère possible dans mon regard et l’ai regardé intensément dans les yeux. Il ne détourna pas le regard, à mon grand regret. On était aussi têtus l’un que l’autre…

La musique commença, et je reconnus rapidement la chanson Grace Kelly, de Mika. Heureusement que je connaissais les paroles de cette chanson, mais Micha devait sûrement le savoir. Ce fut Marc qui commença à chanter, fort heureusement, et Micha passa sur le côté. J’en conclus donc qu’il ne chanterait pas. Je me sentais vraiment soulagée à ce moment-là. Je le laissai chanter le refrain et commença au deuxième couplet.

La musique me faisait oublier peu à peu le cadre où je chantais. C’était toujours comme ça. Je me suis prise au jeu, ai avancé au centre de la salle, un truc génial artistiquement. Et c’était pas tous les jours qu’on chantait avec Marc ! On se regardait dans les yeux à certains moments, s’éloignaient à d’autres, on vivait vraiment ce qu’on chantait, et c’était unique. C’était pour ça que j’aimais tellement la musique, en live, c’était toujours unique.

A la fin de la chanson, tout le monde nous a applaudi, mais je remarquai que Micha semblait le faire à contrecœur. Il n’a pas apprécié ma proximité avec Marc. D’où il se permettait d’être jaloux alors que je n’avais plus aucun compte à lui rendre depuis des années ?

- Tu peux retourner à ta place, Lucie, me dit presque froidement Micha.

Ils commencèrent leur cours, rien de bien nouveau pour moi. Ils parlaient de la présence sur scène, du fait de projeter sa voix, des trucs du genre.

Soudain, tout se fige autour de moi. Je regarde, me retourne pour voir derrière moi, mais vraiment, plus rien ne bouge. C’est quoi encore cette histoire ? Si c’est une blague, c’est vraiment pas marrant. Après avoir regardé derrière moi, je me retourne, et me retrouve face à trois personnes à l’air très sérieux.

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