The quest of the Atlantis

Chapitre 10 : Chapitre 9 : Retrouvailles, dissimuler.

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Dernière mise à jour 08/11/2016 17:49

 

Chapitre 9 : Retrouvailles, dissimuler.

 

« Dernier rappel pour les passagers du vol en direction de Tokyo, veuillez-vous rendre à l'aire d'embarquement n°5… »

Elena Fisher n'écoutait plus les messages d'informations; fatiguée d'attendre l'avion de Nathan Drake avec Victor Sullivan, elle s'était assoupie mais la salle d'attente de l'aéroport international de Washington D.C. ne permettant pas un vrai repos, la jeune femme était réveillée à chaque fois que les messages d'information retentissaient dans le hall. Assis à côté d'elle, Sully grommela, ce qui la réveilla complètement. Elena leva la tête pour jeter un nouveau coup d'œil sur le panneau d'affichage et vit que le vol de Nate avait encore un retard prévu d'un quart d'heure.

« C’est pas vrai, marmonna-t-elle, mais qu'est-ce qui peut bien arriver à ton avis ?

- La chance de Nate sûrement.

- Peut-être bien oui, dit-elle avant de se lever, tu veux un café?

- Non merci, Je me suis pris un petit remontant tout à l'heure...

- Comme tu veux, moi je vais m'en prendre un, dit-elle sans demander de quel remontant il s’agissait mais persuadée qu’il ne parlait pas de caféine. »

Elena se leva et se dirigea vers le distributeur de café de l'aéroport, elle se prit un café noir, assez fort pour tenir le coup. Le matin était bien avancé mais le vol de Nate avait déjà plus de deux heures de retard et la jeune femme avait voulu arriver avec plus d'une demi-heure d'avance et n'avait presque pas dormi de la nuit tout comme Sully. Tout en buvant son café, elle retourna s'asseoir auprès de Sullivan. Victor venait de sortir de son sac un journal, un quotidien qu'il avait certainement du acheté lorsqu'elle dormait encore. Elena reconnut un paysage de Grèce sur la Une mais sans pouvoir lire ce qui y était écrit.

« On parle de lui? Demanda-t-elle.

- Non c'est sur la Crête. Et puis c'est politique...

- Politique ? Demanda-t-elle, incrédule. Et comment être sûre qu'il n'est pas passé par la Crête, hein? Il s'est bien retrouvé en Grèce sans trop qu'on sache comment.

- Ouais mais sauf que ça s'est passé hier soir quand Nate était à Athènes, après avoir téléphoné.

- Comment savoir s'il était à Athènes?

- Je te le dis ça n'a rien avoir avec lui, Dit-il agacé.

- Mais tu ne me diras pas non plus pourquoi tu lis cet article?

- Je ne vois pas de quoi tu parles. »

Elena soupira mais abandonna, elle s'assit et tourna de nouveau ses yeux vers le panneau d'affichage, il annonçait enfin de bonnes nouvelles : l'avion de Drake ne devait pas avoir plus de retard que prévu et donc arriver bientôt. Elena se demanda, comme tant de fois depuis que Sully l'avait appelé pour lui dire que Nate était en Grèce et rentrait le lendemain, comment le chasseur de trésors s'était retrouvé dans ce pays, loin de l’Iran. Elle se demandait comment il avait atterri en Grèce mais elle savait que si Nate n’était pas encore aux Etats-Unis c’était surtout sa faute. Depuis son réveil à l’hôpital, soit un peu moins d'une semaine plus tôt, elle se demandait comment elle avait pu être aussi naïve : c'était sa faute si elle avait été blessée et qu'on avait dû la rapatrier avec Sully et donc c'était aussi sa faute si Nate était resté seul en Iran... En même temps, Victor Sullivan n'avait pas voulu qu'elle soit mise au courant de leurs soupçons sur leur guide, guide iranien qu’elle avait engagé et ce malgré le fait que Nate et Sully aient été aussi sûrs d’eux et le lui aient aussi bien fait comprendre, que c’était une mauvais idée de le prendre comme guide. Mais Nate aurait très bien pu le lui dire quand même... Elena savait très bien pourquoi il ne l’avait pas fait. Il avait voulu la protéger en la laissant en dehors de tout ça. Il ne pouvait pas savoir qu’elle serait blessée. Et puis elle-même était une journaliste, elle aurait dû voir que leur guide était un traitre. Il devait bien y avoir eu des signes pour que Nate et Sullivan le soupçonnent et ne lui fassent pas confiance ainsi. A moins qu’ils n’aient fait que sentir qu’il était dangereux. Après tout, Nate et Sully côtoyaient bien plus qu’elle ce milieu. C’est ce qu’il lui avait dit, Nate, quand il lui avait demandé comment elle l’avait trouvé. « Il aurait pu s’y opposer, j’étais prête à le renvoyer, se dit Elena, mais il ne l’a pas fait. » Maintenant elle savait pourquoi, elle avait eu bien assez le temps pour y réfléchir cette semaine… Nate lui avait fait confiance, à elle, et elle en avait payé le prix. Mais ce qui l’énervait vraiment c’est que Nate aussi l’avait payé ce prix. Et c’était bel et bien sa faute. Sullivan avait parlé à Nathan Drake peu de temps après qu’elle se soit réveillée et alors qu’elle se posait déjà toutes ses questions - sur sa culpabilité – mais il n’avait rien voulu lui dire. Quoi qu’il soit arrivé à Nate c’était son entière faute et Elena était persuadée que les hommes de mains de cette « Marlowe » avaient quelque chose à voir avec son retard… Quoi qu’il en soit, de toute façon elle saurait bientôt la vérité. Elle n’allait pas laisser Drake lui mentir plus longtemps. Elle allait exiger la vérité et c’est à cela qu’elle songea les dix dernières minutes de cette interminable attente à laquelle elle était forcée comme Sully. Elena fixa encore le panneau d’affichage et en voyant que le vol de Nate arrivait maintenant très bientôt, elle en ressentit un tel soulagement qu’elle se mit à rêvasser et sans oublier sa volonté, sa soif de vérité, elle se mit à songer à Nate et à la joie que son retour lui procurait. Souriant, elle referma les yeux pour attendre enfin le moment de leurs retrouvailles.

Assis dans l’avion, Nathan Drake, loin de s’imaginer le retard que son avion avait pris et les sentiments de Victor Sullivan et d’Elena Fisher à cet instant, se réveillait lentement. Durant une longue partie du vol, alors que les autres passagers dormaient tous, Nate, lui, ne trouvant pas le sommeil, avait écrit tout ce à quoi il pensait sur cette fameuse et mystérieuse pierre qu’il gardait soigneusement dans sa sacoche depuis qu’il avait sauté de l’avion où il était prisonnier. La pierre était toujours aussi sombre mais elle n’était pas lisse et Nate n’avait cessé de tâter ces reliefs en transcrivant sur son propre journal ce qu’il pensait trouver comme contours. Au final ça ne ressemblait pas à grand-chose mais Nate était persuadé que c’était très important. En regardant tous les traits, il avait l’impression que reliés, certains formaient des lettres. Mais pas tous, d’autres représenteraient plus des symboles, des idéogrammes,… Peut-être des hiéroglyphes. Mais une pierre de rosette n’intéresserait pas autant le chasseur de trésor qu’était l’homme qui avait piégé le célèbre Nathan Drake aussi facilement. Non, cette pierre avait une réelle valeur. Ce que devait découvrir Drake maintenant, c’était à quel niveau. Et pour l’heure, il revenait enfin chez lui et prendrait un peu de repos dans son pays. Du vrai repos. Nate rangea la pierre qu’il avait laissée sortie, hors de la sacoche, après s’être endormi puis il ouvrit le cache de la fenêtre. Le soleil se levait seulement maintenant et le ciel était rouge. Nate remarqua que l’avion descendait, il se frotta les yeux pour mieux voir le paysage et vit l’obélisque de la capitale Américaine, le Washington Monument, qui se dressait à droite de leur position : ils survolaient Washington. Enfin… L’avion de ligne amorça alors sa descente et quelques minutes plus tard, Drake put apercevoir la piste d’atterrissage de l’aéroport international de Washington-Dulles.

Elena vit la première qu’un avion venait d’atterrir et bien que de nombreux avions atterrissaient depuis des heures, elle sentait, peut-être parce que l’attente était interminable ou qu’il n’y avait pas d’autres vols qui devaient atterrir, que celui-ci venait bien de Grèce. Elle se retourna vers Victor Sullivan et remarqua qu’il lisait toujours son journal. Elle avait dû s’assoupir moins longtemps qu’elle ne le pensait… Alors qu’elle hésitait à interrompre sa lecture, la voix du haut-parleur qui n’avait cessé de donner de mauvaises nouvelles depuis leur arrivée à l’aéroport annonça enfin qu’après près d’une demi-heure de retard, l’avion en partance d’Athènes venait de se poser. Elena ressentit un intense sentiment de soulagement bien que l’idée de retrouver Nathan Drake lui rappelle qu’elle avait des comptes à lui demander. A peine cinq minutes plus tard, Drake apparut enfin dans la queue des passagers qui débarquaient et arrivaient donc des pistes d’atterrissages. Il ne lui fallut que quelques secondes pour repérer Sully et Elena toujours assis sur un banc. Il se dirigea vers eux en souriant de les revoir. Soudain, il songea qu’ils lui avaient manqués plus qu’il ne se l’était imaginé. Sully fut le premier à se lever car le premier à le reconnaitre. Il le prit dans ses bras, soulagé qu’il soit bien vivant.

« Eh ben, gamin ! Tu en auras mis du temps !

- Nate ! S’exclama Elena en se levant à son tour. »

Nathan avait si peu dormi cette nuit qu’il somnolait encore un peu et ne prit pas la peine de parler pour affirmer que son apparence physique était due à ce manque de sommeil. Il serra la jeune femme dans ses bras quand son ami le lâcha pour reprendre son journal, le chiffonner et le jeter à la poubelle. Il avança vers la sortie de l’aérogare sans être suivi de ses compagnons.

« Bon vous venez ? Je vais appeler un taxi, alors soyez pas trop longs tous les deux ! »

Nate se rendit alors compte comme Elena que Sully venait de leur fausser compagnie. La journaliste reprit son sac à main qu’elle avait laissé sur le banc puis elle aida Nate à marcher en voyant qu’il était toujours blessé et devait encore souffrir de sa blessure. Quelle qu’avait été la raison de ce contretemps, il n’avait pas été de tout repos… Elena se décida à attendre pour lui poser la question. Elle était trop heureuse qu’il soit de retour et se dit que cette semaine avait été beaucoup plus longue qu’elle ne l’avait cru.

Dans le taxi que Sully avait pris pour eux, Nate se demanda s’il ne ferait pas mieux de ne rien dire à Elena. Elle semblait si heureuse et soulagée de le revoir qu’il avait peur de sa réaction s’il lui apprenait la vérité sur son retard. Sully pouvait le comprendre mais Elena ? Il n’en était pas sûr et préféra leur faire croire à un simple crash, ce qui au fond était tout à fait vrai puisqu’il avait raconté cela à son sauveur grec. Certes c’est lui qui avait provoqué le crash de l’avion mais personne ne devait le découvrir et il espérait que l’avion s’était bien écrasé en mer. Au fond, il n’en avait aucune idée. Pour l’heure, il était de retour aux Etats-Unis et la dernière chose qu’il  voulait c’était parler de ses mésaventures en Europe. Et surtout pas à ses nouveaux ennemis. Nouveaux ?  Il commençait à en douter sérieusement. Ils le connaissaient trop bien. Assis à sa droite, Sully n’arrêtait pas de le dévisager, se demandant sûrement comment il avait pu se retrouver dans un tel état. Si Nate avait pu avoir une soirée calme à Athènes avant de prendre son avion, il n’avait pas changé de vêtements et ceux-ci étaient toujours aussi abimés que lorsqu’il fut repêché. Personne ne dit rien du trajet mais une fois sortie du taxi, Elena lui demanda comment il était arrivé en Grèce alors qu’ils s’étaient quittés en Iran. Nate hésita quelques secondes puis leur répondit vaguement, parlant d’un crash d’avion dans la Méditerranée et concluant que c’était une longue histoire. Ils marchèrent ensuite jusqu’à leur hôtel, hôtel où Sully avait pris une chambre depuis leur retour aux Etats-Unis alors qu’Elena était encore à l’hôpital. Le chasseur de trésors avait pensé à réserver une chambre pour Nate dès que ce dernier l’avait appelé c'est-à-dire la veille au soir. Elena depuis son réveil était restée à l’hôpital en observations mais elle en sortait elle aussi maintenant. Alors que la jeune femme monta ses affaires qu’elle avait pu rassembler grâce à Sullivan depuis son retour, le vieil homme emmena Nate à part, prétextant une sortie en ville pour prendre l’air puisque tous les deux avaient été enfermés trop longtemps. Nate et Sully marchèrent donc dans les rues encore désertes de la capitale des Etats-Unis en discutant ou plutôt s’expliquant :

« Un crash d’avion ? Vraiment ? On n’en a pas entendu parler dis-moi…

- C’était pas un avion de ligne. J’ai dit que c’était une longue histoire.

- Tu peux peut-être le lui faire croire parce que je lui ai rien dit sur ton expédition dans le désert mais pas à moi. Alors qu’est-ce qu’il s’est vraiment passé, Nate ? 

- Je me suis fait piéger…

- Par les hommes de Marlow ou les Iraniens ?

- Les anglais. Mais ils ont un nouveau chef et il est doué. Il m’a eu comme un débutant.

- Toi t’étais le débutant ?

- Oui. Ils m’ont pris ce que j’ai trouvé dans ce fichu désert en me faisant croire que je pourrai prendre l’avion en suite sauf que l’avion ne partait pas aux Etats-Unis comme c’était écrit sur le logo de la compagnie.

- Laisse-moi deviner ? Il partait pour la Grèce, c’est ça ?

- Loin de là ! C’était un avion privé! Le leur !

- Oh c’est mauvais ça. Et tu t’es enfui comment ?

- Comme je le fais tout le temps : j’ai tué tout le monde à bord, provoqué une catastrophe et sauté dans le vide avec un parachute pourri.

- Bon ben au moins tu t’en es sorti vivant.

- Ouais m’en parle pas... Mais je ne veux rien dire à Elena.

- Il faudra bien que tu lui dises à un moment donné.

- Oui mais le plus tard possible ! Je veux la préserver. J’espère que les anglais vont pas me suivre ici mais je suis sûr de rien.

- Pourquoi ? Ils ont besoin de toi ?

- Ils voulaient la pierre…

- Mais tu leur as donné, non ?

- Eh bien pas vraiment, je leur ai donné une pierre sans valeur que j’avais ramassé au cas où. J’ai toujours la vraie.

- Et ils la cherchaient ?

- Ouais.

- Alors elle doit avoir de la valeur. Montre la moi.

- Tu verras rien de plus que moi, Sully… Dit Nate en sortant la dite pierre de sa sacoche. »

Elle était toujours aussi noire et mystérieuse. Sully la prit dans ses mains, la fit tourner puis la lui rendit en soupirant :

« C’est toi l’expert en ces trucs-là. J’espère juste que ça va nous mener à un joli trésor.

- J’en ai aucune idée à vrai dire. Mais certainement. Bon si on rentrait maintenant ? »

 

Elena avait à peine fini de défaire sa valise et prenait enfin un peu de repos, allongée sur son lit, quand elle entendit son téléphone sonner dans son sac à main. La journaliste se leva et décrocha bien qu’elle n’en avait aucune envie…

 

Quand Nate et Sully rentrèrent à l’hôtel, ils virent Elena en train de faire ses valises.

« Je croyais qu’on allait rester là, dit Drake en entrant dans la chambre.

- Changement de plan, du moins pour moi. Je dois me rendre en Crête pour un reportage immédiatement. Vous voulez m’accompagner ?

- Quoi ? Mais je reviens juste de Grèce ! En même temps c’est peut-être pas une si mauvaise idée après tout…

- Super… Et toi Sully ?

- Bah j’ai bien envie de repos. Je compte sur vous deux.

- Quoi ? Demanda Elena, surprise.

- Rien… Je veux dire que vous devriez y aller tous les deux. J’ai essayé de vous réunir au Yémen, c’est pas pour rester dans vos pates tout le temps… »

Sully sourit puis quitta leur chambre pour retourner dans la sienne. Restés seuls, Elena se dit que Sullivan n’avait pas complétement tort et que ça ne leur ferait pas de mal de se retrouver tous les deux. Voyant que Nate ne suivait pas Sully hors de leur chambre, elle s’en réjouit d’autant plus.

« Tu pourras m’expliquer plus en détail cette « longue histoire » durant le vol. Je vais demander à ma chaine de télé de nous prêter son avion privé. On y sera en moins de temps pour le dire. Tu n’as pas d’affaires à prendre, toi ?

- Non. Je vais aller boire un petit café, tu me rejoins en bas.

- Attends je t’accompagne, tu pourras m’aider à porter les valises… »

 

Deux heures plus tard, tout était arrangé. Elena Fisher arriva à l’aéroport où l’avion de sa chaine était prêt à décoller avec Nathan Drake et leurs valises. Alors que Drake restait dehors en examinant l’avion et se réjouissant de ne pas reprendre un avion de ligne, facile à suivre pour les britanniques, Elena monta à bord voir le pilote et préparer son matériel. Drake repensa à la conversation qu’il avait eu avec Sully juste avant de partir…

« Tu ne vas rien lui dire ? Encore une fois ? S’énervait Sully.

- Non et je ne vois pas de quoi tu parles !

- De votre voyage en Crête. Tu y vas à cause de cette pierre.

- Oui et alors ?

- Et alors tu dois lui dire ce que tu as trouvé dans ce désert.

- Une simple pierre. Je peux l’avoir trouvé n’importe où de toute façon.

- C’est pas le problème, Nate. Tu m’as demandé de rien lui dire et je l’ai fait mais seulement parce que tu voulais lui dire toi-même. Alors dis-le-lui.

- Après. Là, elle a son reportage à faire. Et puis je suis sûr qu’il n’y a pas de raison de s’inquiéter si tu penses aux anglais.

- Oui mais pas seulement. Quoi que ce soit que cette roche, ça va te mettre dans de beaux draps. Et elle aussi… »

Nate hésitait à monter à bord et lui avouer la vérité quand il entendit une bagarre plus loin. Il se retourna et vit des hommes en noir tabasser des gardes et s’approcher de la tour de contrôle. Nate s’avança prudemment vers eux et se cachant derrière une caisse en métal, il écouta ce que se disaient les deux agresseurs. Ils parlaient anglais avec un accent britannique, ce qui ne surprit même pas Drake. Le talkie-walkie de l’un des deux sonna et la voix d’un autre anglais résonna. Il leur dit de faire attention à ne pas tuer les gardes et surtout de ne pas se faire voir de Drake, puis il leur annonça que la Tour était sous-contrôle. Nate leva les yeux vers la tour de contrôle et sortit des jumelles de sa sacoche, en regardant à travers, il vit un homme en noir et lourdement armé  s’avancer vers la vitre de la Tour. Un autre s’approcha à son tour et parlait dans un talkie-walkie. Il sembla baisser les yeux sur les ordinateurs puis appuya sur l’interphone et parla. Au même moment, Elena sortit de l’avion pour annoncer qu’ils étaient prêts au décollage, qu’on leur avait déjà donnés l’autorisation de décoller. Comprenant ce qui se passait, Nate hésita à dire à Elena de ne pas décoller mais s’il le faisait, les anglais sauraient que Nate les avait espionnés et Elena et son pilote seraient aussi en danger. Priant pour que les hommes de Marlow ne les attaquent pas durant le vol, il rejoignit sa compagne le plus discrètement qu’il le put et monta à bord. Quelques minutes plus tard, ils décollaient et étaient en route pour la Crête.

 

Le vol entre Washington et Héraklion dura une dizaine d’heures mais sembla beaucoup plus long que celui de la veille pour Nate car à chaque instant, il s’attendait à être attaqué. Et il savait que ses ennemis connaissaient leur destination. Il n’avait aucun doute là-dessus. Ils l’avaient retrouvé. Et peut-être savaient-ils désormais qu’il les avait bernés… Quoi qu’il en soit ils étaient en danger et il était le seul à bord à le savoir. Elena remarqua au bout d’un moment qu’il était en alerte, mais crût que c’était du à la fatigue et peut-être au stress. Elle essaya de lui réconforter et lui suggéra de se reposer, de dormir un peu. Nate céda au bout de plusieurs heures. Quand il se réveilla, il vit qu’Elena s’était aussi endormie et avait sa tête sur son épaule. Il se leva lentement et alla dans le cockpit pour vérifier que tout allait bien. Il vit qu’ils traversaient déjà l’Europe et se dit qu’il avait dormi plus longtemps qu’il ne l’aurait voulu. Il retourna s’assoir auprès d’Elena, la jeune femme se réveilla peu de temps après. Le reste du vol, elle le harcela presque de questions sur cette « longue histoire » qu’il ne lui avait toujours pas raconté. Nate fit semblant de céder et lui conta que les anglais avaient pris le contrôle de la ville et de l’ambassade, aussi il n’avait pas pu s’y rendre. Cela c’était la vérité mais il ne parla ni du désert, ni des fusillades, ni des poursuites et encore moins de son évanouissement et enlèvement. Il lui conta qu’il avait enfin pu prendre un avion après avoir trouvé un peu d’argent pour s’acheter un billet, ce qu’Elena crut sans difficulté, mais que l’avion s’était écrasé dans la Méditerranée. Que comme il y avait des parachutes et qu’il en avait une certaine expérience, il en avait pris un et avait sauté. Là encore c’était vrai et il n’eut pas du mal à le dire. Il raconta brièvement son sauvetage par les marins, son arrivée à Athènes et la gentillesse de son sauveur ainsi que de sa famille. Il lui parla ensuite de la beauté de l’île où il avait été recueilli ainsi que de la capitale grecque. Le voyage lui sembla alors moins long et Nate vit à peine qu’ils arrivaient en Grèce alors qu’il fixait le hublot.

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