Une dernière promesse

Chapitre 12 : Château de cartes

3260 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 14/09/2020 11:07

Papyrus faisait un cauchemar. Frisk ne s'en était pas aperçu immédiatement, mais les tremblements de ses mains n'avaient pas tardé à l'alarmer. Cela faisait plus d'une heure et demie qu'ils roulaient maintenant, et le squelette avait sombré dans un sommeil agité pour récupérer de ce qui était arrivé à la gare. L'adolescent avait passé le trajet contre lui à somnoler, jusqu'à ce qu'il le sente bouger à côté de lui. Frisk se redressa en se frottant les yeux et lui adressa un regard peiné. Il était crispé et couvert de sueur.


A côté de lui, Undyne était affalée contre la vitre, elle aussi endormie. Il faisait déjà nuit dehors, et il se doutait qu'elle accumulait sans doute du repos en prévision de ce qui pourrait les attendre devant l'hôtel. Les anti-monstres étaient souvent bien informés de leurs trajets. Cette tension permanente durerait encore jusqu'au lendemain où ils rentreraient chez eux. L'adolescent avait réfléchi aux mots de Sans récemment. Il n'avait pas envie de retourner vivre à Ebott City à la rentrée. Papyrus avait plus que besoin de quelqu'un pour l'aider à passer cette dure épreuve, et il commençait à réaliser qu'il ne supportait plus la haine des humains de la ville. Comme... Comme Chara. Il évita soigneusement son regard dans la vitre du véhicule, où il savait qu'elle l'observait, souriante. Même si elle était une mauvaise personne, elle n'avait pas tort sur toute la ligne. Depuis qu'ils étaient arrivés, les hommes étaient hostiles et froids. Pas tous. Mais pas assez pour rattraper les bêtises de leur peuple.


"Sans... Non... chuchota Papyrus à côté de lui. Reviens... Je... Je ne peux pas..."


Il se réveilla brutalement en haletant. Frisk lui prit les mains alors qu'il regardait partout autour de lui, complètement affolé. Il se concentra sur le visage de son ami et se calma peu à peu. Le pauvre avait l'air complètement épuisé. Ses épaules tombaient, et l'adolescent jura avoir l'impression que ses yeux étaient plus creux.


"Désolé, Humain Frisk, dit-il d'une voix fatiguée. Ce n'est pas très professionnel. Je n'aurais pas dû dormir.

— Tu l'as mérité, dit-il sur le ton de la plaisanterie. Tu es mon héros, Papyrus."


Il sourit, mais son sourire se transforma peu à peu en grimace. Il baissa la tête et poussa un soupir, avant de se caler plus confortablement dans le siège de la voiture.


"Sans me disait ça aussi. Mais je crois qu'il cherchait simplement à me remonter le moral quand je n'allais pas bien. Humain, c'est ce que tu cherches à faire, toi aussi, pas vrai ? Je suis désolé, je n'ai pas été un très bon ami ces derniers temps.

— Je ne t'en veux pas, lui répondit gentiment l'enfant. Il me manque aussi. Même ses jeux de mots pourris me manquent.

— Pas à moi. Enfin, pas entièrement, se rectifia-t-il. Enfin... Si, peut-être qu'elles me manquent. La maison est trop propre depuis qu'il est parti, je n'aime pas ça.

— Je peux jeter des chaussettes partout si tu veux, se moqua l'enfant."


Il sourit faiblement avant de le prendre dans ses bras. Frisk se laissa faire, content d'enfin réussir à renouer le lien avec lui.


"Merci de t'être interposé tout à l'heure. Je suis désolé que tu ais été blessé.

— Oh, c'est le rôle des gardes royaux. Je ne faisais que mon travail. Je suis très, très fort, après tout. Je suis le grand Papyrus.

— Le gamin a raison, répondit Undyne avec un sourire en coin. J'ai été irresponsable et tu as manqué de te faire très mal. C'est... C'est de ma faute. Eh, punk, dès qu'on rentre, je vais t'entraîner personnellement. Pour de vrai, je veux dire. Pas juste à la cuisine. Et puis, ça fait bien longtemps que tu m'as dépassé aux fourneaux.

— Lady Toriel dit que c'est parce que tu as tendance à te laisser emporter par la passion au moment d'allumer le four.

— Moi j'aime bien quand vous faites la cuisine, se moqua Frisk. On finit toujours par faire une soirée pizza et c'est meilleur que les salades aux escargots de maman, dit-il en tirant la grimace."


Undyne lui donna un petit coup à l'épaule.


"Mais c'est qu'il attrape du mordant notre ambassadeur. Je pourrais presque en être vexée ! Heureusement qu'on est besties, ou je t'aurais certainement jeté par la fenêtre de la voiture. Mais je dois avouer que je préfère quand Alphys cuisine. Elle a tout un livre de recettes japonaises. Il y a cette fois où on a fait des cookies avec la tête de Mew Mew Kissy Cutie. C'était énorme !"


Frisk sourit, légèrement terrifié. S'il n'avait pas été "besties", elle l'aurait vraiment fait. Le reste du trajet se passa dans une ambiance plus détendue. Ils arrivèrent peu avant minuit devant leur hôtel. Comme à la gare, ses abords étaient plein de manifestants, mais les employés de bâtiment prévirent le coup et leur firent signe de passer par l'arrière. Le président, Barry Flicker, les attendaient dans le hall avec sa femme. Asgore vint lui serrer chaleureusement la main, tandis que le reste du groupe restait en arrière.


"Monsieur Dreemur, c'est un plaisir de vous revoir, dit-il d'un ton qui sonna faux aux oreilles de Frisk. Nous tenions à vous présenter nos excuses pour l'accueil de la gare, nous ignorions que les manifestants s'y trouvaient."


Frisk garda le silence, mais son regard se rembrunit. Bien sûr. Il avait ignoré le fait que plusieurs centaines de personnes s'étaient rassemblées bien avant leur arrivée en hurlant des insultes contre le roi des monstres. Etrangement, il avait du mal à y croire. Asgore aussi, de toute évidence, pensa-t-il à la vue de son sourire crispé. L'enfant se décida à aller saluer l'homme.


"Oh, mais voici notre petit ambassadeur. Il a grandi depuis la dernière fois, rit-il. Je me demandais si nous allions avoir le plaisir de le revoir. Cela fait quoi, deux ans ?

— Deux ans, approuva froidement Frisk.

— Oui, c'est cela. Encore désolé pour ce qui s'y est passé. Je vois que votre capitaine est aussi présente. Nous la laisserons assurer la sécurité, comme vous l'avez demandé. Même si je doute qu'une femme se rende compte du travail que cela représente."


La mâchoire de la guerrière se contracta et un rictus mauvais étira ses lèvres. Frisk sourit.


"Elle est toujours plus douée que vous, lâcha-t-il innocemment."


Le président lui adressa un regard mauvais et il refusa de baisser le regard. Le roi accompagna l'homme un peu plus loin pour discuter politique, pendant que les employés s'approchaient pour décharger leurs bagages. Undyne refusa de les laisser prendre sa valise et avança vers l'ascenseur, Frisk, Alphys et Papyrus sur les talons. Seuls Toriel et les gardes restèrent en bas pour couvrir le départ du roi, toujours en discussion avec le président. Les portes de la boîte de métal se refermèrent. La femme-poisson explosa.


"Mais quel crétin ! Je déteste ce serpent, qui a eu l'idée de le mettre à la tête du pays ?

— Il a été élu, souffla Frisk, dépité. Mais il n'a jamais rien fait de bien.

— Il était là-là avant que-que tu tombes dans les-les Souterrains ?

— Oui, répondit sombrement l'adolescent. Ce n'était pas une bonne période. Mais je... Je ne veux pas en parler, s'excusa-t-il."


Comme à chaque fois qu'il y pensait, il se gratta nerveusement le haut de l'épaule, là où une vilaine cicatrice se trouvait. Par chance, la porte s'ouvrit, déviant le sujet sur leur chambre d'hôtel. Les hôtes d'accueil leur présentèrent les différentes chambres. Undyne s'appropria immédiatement celle avec le lit double et tira Alphys, rouge comme une tomate, derrière elle. Il restait quelques chambres simples et une chambre double. Papyrus s'apprêtait à aller dans une des simples, mais Frisk lui prit la main et le tira vers la chambre avec les deux lits. Il ne dit rien, mais le sourire soulagé qui apparut sur son visage lui réchauffa le cœur.


Après avoir récupéré leurs valises, Frisk s'éclipsa pour aller prendre une douche. Il put ainsi mesurer l'étendue des dégâts. Son dos était couvert d'ecchymoses partiellement guéries grâce à Toriel. Les manifestants ne l'avaient pas raté.


"Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda une voix dans le miroir."


Frisk sursauta et se retourna vers Chara, le regard sombre rivé sur ses bleus. Il lui fit face pour dévier son attention.


"Ce n'est rien. On a été pris dans la foule à la gare.

— Les humains, siffla-t-il, agressive. Ils ne respectent rien.

— Tout le monde va bien, c'est l'essentiel, non ?"


Elle ne répondit pas et croisa les bras sur son torse. Ses yeux rouges balayèrent la pièce du regard. Elle poussa un soupir. Frisk la questionna du regard, mais elle ne dit rien de plus. Pourquoi revenir dans ce cas ? Juste pour l'humilier encore un peu plus ?


"Je suppose que te dissuader de faire ce discours ne changera rien, dit-elle en soupirant. Frisk, tu réalises que ce qu'il s'est passé à la gare va se reproduire là-bas, pas vrai ? Les hommes ne changeront pas. Si ce n'est pas cette année qu'ils décident de se lancer dans un génocide, ce sera l'année prochaine. A côté d'eux, ce qu'on a fait passerait presque pour de la compassion.

— Tu exagères, la situation n'est pas si désespérée.

— Il faut que je te rafraichisse la mémoire sur ce qu'il s'est passé il y a deux ans ? Tu crois que parce qu'un idiot a été arrêté, il n'y en a pas d'autres qui t'attendent dehors pour s'en prendre à toi ? Le comédien n'est plus là pour te sauver in extremis, et j'ai d'autres choses à faire que de te regarder mourir stupidement.

— Tu t'inquiètes pour moi ?

— Non ! rugit-elle, le visage rouge. Ce n'est pas... Ce n'est pas ça, d'accord ?! Je te rappelle que l'on partage le même corps. Je sens quand tu as mal. Cet après-midi, ce n'était pas drôle, et je ne veux pas revivre l'expérience de me faire poignarder plusieurs fois dans la poitrine, merci.

— Je ferai attention, promis. Tu pourrais me faire confiance, depuis le temps."


Elle poussa un grognement et disparut. Frisk enfila son pyjama et sortit enfin de la pièce. Papyrus était dans son lit devant la télévision, un Rubik's Cube dans les mains. L'adolescent le lui avait offert pour son anniversaire l'année précédente. Les frères squelettes n'avaient pas à proprement parlé de date de naissance, ou en tout cas, ils ne s'en rappelaient étrangement plus. Frisk avait donc décidé arbitrairement pour eux. Il avait lancé deux bouts de papier sur un calendrier et noté les dates. Résoudre le puzzle ne lui avait posé aucun problème, mais il cherchait désormais de nouvelles combinaisons plus complexes. Il releva la tête de son travail pour lui adresser un sourire.


"A qui est-ce que tu parlais, humain Frisk ?

— A... Moi-même."


Il haussa un sourcil inexistant, mais n'insista pas. Toriel les avait rejoints dans la chambre. Confortablement installée dans un des fauteuils, elle feuilletait un magazine de tourisme. Comme s'ils auraient le temps d'aller visiter. Une fois le discours passé, ils regagneraient Nouvelle Nouvelle Maison et tout le monde reprendrait leur vie : les monstres d'un côté, les hommes de l'autre. Même si Frisk voulait rester optimiste, il voyait difficilement comment la situation pourrait s'arranger.


"Je venais voir si tu étais bien installée, expliqua sa mère. Ne te couche pas trop tard et lave-toi les dents, le materna-t-elle. Demain est une journée chargée. Et... Si jamais il y a un problème, dit-elle en lançant un coup d'oeil furtif vers Papyrus, n'hésite pas à venir me réveiller.

— Bonne nuit, Maman, sourit Frisk.

— Bonne nuit, Maman, répéta Papyrus. Lady Toriel."


Cela devenait une habitude. Mais était-ce si gênant ? Papyrus n'avait pas d'attache. Si sa maman avait trouvé la force de l'adopter, elle pouvait bien accepter un squelette trentenaire au cœur brisé à leurs côtés. Et puis, Frisk préférerait le savoir avec eux plutôt que tout seul dans sa grande maison vide. L'adolescent sourit tristement. Sans aurait sans doute approuvé, lui aussi.


Frisk se hissa sur le lit de son ami et se laissa tomber contre lui. Papyrus le regarda faire sans comprendre ce qu'il voulait, jusqu'à ce qu'il lui saute au cou pour l'étouffer dans un câlin.


"C'est toujours toi qui fais les câlins, alors je me révolte, expliqua-t-il.

— La révolte est interdite, je vais devoir te capturer, humain Frisk.

— Je suis résistant.

— Moi aussi. Attaque spéciale !"


Il le retourna d'un coup sur le dos et commença à le chatouiller. Frisk se débattit en explosant de rire pour échapper à sa poigne, en vain. Les deux luttèrent encore pendant quelques minutes avant que Frisk ne se rende, essoufflé. Il se laissa tomber à terre.


Et ce fut ce qui lui sauva la vie.


La porte de la chambre s'ouvrit bruyamment et un homme cagoulé braqua une arme vers Papyrus. Dans un réflexe de survie, le squelette dressa une barrière d'os devant lui alors qu'une avalanche de balles tombait sur la chambre. Frisk poussa un cri, effrayé, et resta collé au sol, les mains sur les oreilles. Dès que l'arme fut à sec, Papyrus réagit immédiatement. Ses yeux brillèrent d'un éclat orangé vengeur et il attaqua l'homme à coup d'os pour le faire reculer vers la porte. Alarmées par les coups de feu, Toriel et Undyne sortirent à la hâte de leur chambre, boules de feu et lances à la main. Le squelette réussit à transpercer l'agresseur à l'épaule, ce qui lui fit lâcher son arme. Il paniqua et rebroussa chemin vers les escaliers sous les boules de feu de Toriel. Undyne le prit immédiatement en chasse en lui hurlant de s'arrêter.


"Frisk ! cria Papyrus."


Il se retourna vers l'enfant. Frisk n'avait pas bougé, recroquevillé sur le sol, les mains toujours sur ses oreilles et les yeux fermés. Il tremblait de tous ses membres. Le squelette s'approcha doucement, puis s'accroupit à ses côtés.


"Tout va bien. C'est terminé. Il est parti.

— Il va bien ? Il est blessé ? s'inquiéta Toriel, à la porte.

— Non, il n'a rien."


Elle souffla de soulagement. Frisk releva doucement la tête et lança un regard apeuré à la pièce. Le mur du fond était criblé d'impacts de balles. Papyrus le prit contre lui, au moment où Asgore et le président les rejoignaient en courant.


"Nous avons croisé Undyne, qu'est-ce qui s'est passé ? Il y a des blessés ?

— Je ne sais pas, s'énerva Toriel, et si nous demandions à ton ami humain pourquoi Frisk a encore été visé par un fou furieux dans un établissement où il est censé être en sécurité ?

— Calmez votre femme, monsieur Dreemur, menaça Flicker, agacé. Je n'accepterai pas de telles calomnies sans agir !

— Mon fils vient de manquer de se faire tuer ! hurla Toriel, hystérique. Et vous voulez que je reste calme ?! A quel point êtes-vous incompétent, monsieur le président ?"


Elle fit un pas vers Barry Flicker pour l'attraper, mais deux gardes du corps la plaquèrent au sol.


"Maman ! cria Frisk, paniqué."


Papyrus le garda collé contre lui, pris d'un mauvais pressentiment.


"Vous êtes tous témoin ! cria Flicker. Un monstre vient de tenter de me tuer ! Ils sont dangereux ! Embarquez-les tous et mettez-les en cellule !

— Je vous demande pardon ? rugit Asgore. Mais vous avez perdu l'esprit ?

— C'est votre espèce qui a perdu l'esprit, monsieur Dreemur. Nous n'aurions jamais dû vous laisser sortir de cette montagne. Vous êtes dangereux et hors de contrôle. Mais ce n'est plus qu'une question de temps. Et puis, une chèvre à la tête d'un peuple de créatures difformes ? Et pourquoi pas une girafe ?"


Papyrus tapait vivement sur son téléphone.


"Undyne nous attend en bas, chuchota-t-il à l'oreille de Frisk. On va passer par la fenêtre, et je nous ferai descendre avec ma magie.

— Mais maman, elle...

— On trouvera une solution. On ne peut rien faire pour l'instant."


Toriel, couchée au sol, remarqua immédiatement le manège du squelette. Elle les encouragea du regard alors qu'ils escaladaient le balcon. Asgore retenait toute l'attention des gardes. Quand ils chercheraient l'ambassadeur, il serait trop tard. Au bord du vide, Frisk éclata en sanglots. Et maintenant quoi ? Qu'allait-il se passer pour eux ? Sa famille était en train d'exploser et il ne pouvait rien y faire.


Papyrus regarda en bas, puis sauta. Frisk sentit son âme virer au bleu et serra les dents lorsque la pression ralentit. Ils atterrirent tous les deux en sécurité à côté des poubelles, où Undyne les attendaient, nerveuse.


"J'ai eu le gars, dit-elle en pointant une masse étendue derrière lui, couvert de lances comme un porc-épic. Il avait une carte du gouvernement. Qu'est-ce qui se passe ici, bon sang ?

— Pas le temps d'expliquer, répondit Papyrus avec sang-froid. On doit partir d'ici et vite. Ils sont en train d'arrêter la famille royale, Mettaton, Alphys et les gardes. S'ils nous arrêtent... J'ai bien peur qu'on n'en revienne pas."


La capitaine de la garde hésita, mais céda finalement lorsqu'ils virent passer les monstres menottés par l'entrée de l'hôtel. Asgore ne résistait pas, sans doute pour tenter de résoudre le conflit pacifiquement, ce qui était loin d'être le cas de Toriel. La reine se débattait et donnait des coups de pied pour essayer de se libérer. Lorsqu'Alphys passa, le côté droit du visage d'une couleur violacée, la garde royale ne put se retenir et fonça vers les policiers, lance à la main. Quinze armes se levèrent vers elle.


"Non ! Undyne ! cria Frisk."


Le bruit des coups de feu les firent tous les deux sursauter alors que la chef de la garde royale tombait en cendres sous leurs yeux impuissants. Les cris déchirants d'Alphys retentirent longtemps dans l'air avant que les portes du camion ne se referment sur eux et les emmènent loin.


Papyrus se baissa près de Frisk et lui prit la tête entre les mains. Il tremblait comme une feuille.


"On... On ne doit pas rester là. Toute la ville va se mettre à notre poursuite.

— Mais... Undy... Undyne... pleura Frisk, sous le choc.

— Je... Je sais, répondit-il la voix tremblante. On... On ne peut rien faire pour l'instant. Il faut te mettre en sécurité. Viens."


Il retira son écharpe et la passa maladroitement autour de son cou. Frisk explosa en sanglots alors que le squelette l'attrapa pour le coller contre lui. Alors qu'ils disparaissaient au coin de la ruelle, les mots d'Asriel revinrent à l'esprit de l'adolescent.


"Il y a beaucoup de Flowey dehors. Et tout ne peut pas être résolu en étant simplement gentil. Frisk... Ne tue pas, et ne soit pas tué, d'accord ?"


Il était bien trop tard pour s'en rendre compte désormais.


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