Soudain, un chien blanc

Chapitre 1 : Partie 1

1123 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 25/11/2025 12:57

Papyrus avait dix ans et des espoirs plein la tête.


Des espoirs que lui seul partageait apparemment, vu qu'il venait encore de rater un contrôle de langue ancienne. Il avait pourtant révisé avec Sans, pendant des heures, mais... Devant la feuille, son esprit était resté aussi blanc que la neige dans laquelle trempait son pelvis depuis une heure et demie.


Il soupira. Ce n'était pas près de changer.


Comme chaque mardi, Sans travaillait au laboratoire avec le docteur bizarre. Et comme chaque mardi, Sans était trop occupé pour venir le récupérer à l'école. Cette fois-ci, son frère avait aussi oublié de laisser la porte d'entrée ouverte, si bien que Papyrus attendait toujours devant. Il n'aimait pas ce docteur. Plus le temps passait et plus il lui volait son frère.


Grillby lui avait bien proposé de rester avec lui dans la taverne le temps qu'il revienne, mais il avait entendu les copains de Sans chanter à l'intérieur et avait immédiatement refusé. Le bruit, les chants, les rots, très peu pour lui. Papyrus aimait bien Grillby, mais il haïssait son bar. Dès qu'il y mettait les pieds, il ne pouvait jamais y rester plus de quelques minutes. Après ça, son esprit s'embrumait et tout devenait... Trop. Trop de lumière, trop de son, trop de gens. Parfois, quand il y avait trop de tout, Papyrus partait en crise. Il n'aimait pas se donner en spectacle, et Sans disait qu'il n'y pouvait rien, qu'il était né comme ça, mais s'il pouvait l'éviter...


La dernière fois, c'était samedi dernier, et il y avait des camarades d'école dans le bar. À l'école, en début de semaine, ils parlaient tous dans son dos et le pointaient du doigt en rigolant. Papyrus avait décidé de le cacher. Il ne voulait pas qu'ils se moquent de lui. Se faire des amis relevait déjà de l'exploit pour lui, alors s'il le prenait pour un gars bizarre.


Soudain, un chien blanc.


Papyrus cligna des yeux, incertain. Le temps qu'il se perde dans son monologue, un petit chien blanc s'était assis en face de lui et le dévisageait, la langue pendante. Le squelette resta un très long moment orbites dans les petites billes noires de cette créature qu'il n'avait même pas entendue arriver.


— Bonjour ?


Le chien pencha la tête sur le côté, puis aboya, comme pour lui répondre. Papyrus sursauta. Il n'avait jamais vu de chiens qui ne parlaient pas. Il ne savait pas trop comment réagir face à cette drôle d'intrusion.


Il hésita, puis tendit sa main. Le chien renifla son gant un moment. Papyrus sourit, heureux d'avoir trouvé un nouvel ami, aussi petit et silencieux soit-il.


Puis, sans prévenir, le chien attrapa son gant et s'enfuit avec à toute vitesse vers les profondeurs de Snowdin. Papyrus cria de surprise et s'empressa de le poursuivre, outré.


— Vilain chien ! C'est mon gant ! Rends-le-moi !


Le chien se retourna, les oreilles plaquées en arrière, puis se retourna et reprit sa course. Papyrus grogna, fit un autre pas.


Il ne put aller plus loin.


Il y eut comme une grande vibration, dans le sol. L'enfant se figea, puis lança un regard craintif autour de lui. Il n'aimait pas ça.


Le chien revient dans sa direction. Il aboya, son gant toujours dans la bouche, puis se retourna et attendit. Papyrus, effrayé, tendit une main dans sa direction. Il prit une grande inspiration, puis se décida à suivre le chien.


Le sol trembla une nouvelle fois, plus violent. Papyrus manqua de perdre l'équilibre. Un grand craquement au-dessus de sa tête l'alarma. Le chien aboya avec plus d'insistance, et cette fois, le petit squelette obéit et le suivit à toute vitesse. L'animal l'entraîna vers une petite caverne, cachée le long de la falaise. Papyrus se glissa dans l'étroit passage, et eut juste le temps de s'asseoir dans le renfoncement.


Les Souterrains vibrèrent une nouvelle fois, puis il y eut un énorme fracas. Effrayé, Papyrus attrapa le chien et le serra contre lui de toutes ses forces. Sous lui, le sol se mit à trembler avec force. Trop léger, le squelette fut plusieurs fois envoyé contre le mur dans un cri. Dehors, des gens hurlaient.


Papyrus sentit les larmes couler le long de ses joues. Il enfonça son visage dans la fourrure blanche de son nouvel ami et ferma ses orbites, dans l'espoir que cela suffît à ne plus voir ce qui se passait. Il n'avait jamais eu aussi peur de toute sa vie. Le sol continuait de trembler et ça ne semblait pas près de s'arrêter.


Il releva la tête, en constatant que ça ne fonctionnait pas.


Sa vision sur l'extérieur, par la fente dans laquelle il s'était glissé, disparut brutalement, remplacée par un tas de gros rochers. Papyrus émit une exclamation. Il ne pouvait plus sortir !


Où était Sans ? Il voulait son frère ! Il voulait sortir d'ici ! Il étouffait. Il étouffait !


Sa respiration s'accéléra. Les sanglots devinrent impossibles à contenir. Le chien se colla un peu plus contre lui, comme pour le réconforter. Papyrus s'accrocha à lui comme à une bouée de sauvetage.


Et, enfin, la terre cessa de trembler.


Le petit squelette releva la tête, inquiet, et écouta autour de lui. Il n'y avait plus un bruit. Le chien s'agita dans ses bras, puis se dirigea d'un pas tranquille vers la sortie. Papyrus le suivit de près, ne voulant pas rester seul.


L'entrée était bouchée par de gros rochers. Papyrus tenta de les pousser, mais ils ne bougèrent pas. Le chien le regarda faire avec attention. Le squelette tendit les mains et se concentra. La magie lui picota les doigts alors qu'il essayait de déplacer l'obstacle avec sa manipulation de gravité. Il s'épuisa vite, mais l'obstacle, lui, ne bougea pas.


Le chien aboya. Papyrus hésita, puis recula d'un pas pour lui laisser la place. Le chien ouvrit la bouche et, sans qu'il ne comprenne bien comment... Absorba un énorme rocher et l'avala ? Papyrus resta la bouche grande ouverte, choqué. Le chien se contenta d'agiter la queue, fier de lui, puis sauta par-dessus les rochers, l'invitant à le suivre.


Papyrus récupéra son gant, que le chien avait laissé tomber au sol, puis suivit le canidé à l'extérieur. Cependant, le temps qu'il désescalade les rochers, l'animal avait disparu. Il regarda autour de lui, surpris, mais le chien semblait avoir disparu. Était-il venu juste pour l'aider ? Pourquoi lui ?


Des questions plein la tête, Papyrus entreprit de rentrer au village. 


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