Un désir ardent.

Chapitre 1 : Chapitre I

2199 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 20:43

"- Qu'est-ce que tu veux, gamin...?"

    Sans, les mains dans ses poches de survêtement, fixait l'humaine plantée devant lui. Un lourd silence s'installa, seulement atténué par les bruits extérieurs qui entouraient les deux individus. Une tension imposante écrasait l'ambiance pourtant paisible.

    "- Tu sais ce que je veux.

-... N'en dis pas plus."

    Sans disparut brièvement dans la cuisine. Lorsqu'il revint, il se pencha doucement vers le visage de Frisk, qui restait immobile. Il leva le bras devant elle, et posa une saucisse sur le haut de son crâne. Un sourire illumina son visage.

    "- Hé hé, t'es vraiment incroyable ! Donc tu es persuadée de pouvoir en tenir une trentaine sur ta tête ? 

- Je suis remplie de détermination ! s'exclama-t'elle, croisant les bras avec sérieux."

    Sans aimait beaucoup passer du temps avec l'humaine. Cela faisait quelques années déjà qu'elle avait entrepris son voyage et libéré tous les monstres de l'underground. Frisk et Toriel vivaient dans une petite maison voisinant celle de Sans et Papyrus. La jeune fille passait le plus clair de son temps libre avec ses amis squelettes, créant un lien très intime avec eux.

    Le temps passait, et le squelette empilait les saucisses sur sa tête, ricanant à chaque fois à l'idée de battre le précédent record de Frisk. Au bout de la 29ème saucisse, Sans s'arrêta.

    "- Ok gamin, j'te crois ! Je peux pas en mettre plus de 29, tu vois... J'ai pas le bras assez long pour 30, mais j'ai le bras assez long pour 29.

- Allez, t'en es capable ! Tu imagines, 30 saucisses sur ma tête ? On ne peut pas passer à côté d'un tel nombre ! Utilise tes pouvoirs.

- Gamin, mes pouvoirs sont destinés à être utilisés en cas d'urgence... Et c'est en effet un cas d’extrême urgence, fit Sans en haussant les épaules, un sourire farceur sur le visage. Prépare-toi..."

    L’œil gauche de Sans brilla d'une lueur bleuâtre tandis qu'il levait sa main vers Frisk. D'un geste d'une précaution sans pareille, il souleva la trentième et dernière saucisse et la guida vers le sommet de la pile. Il la posa délicatement, une goutte de sueur perlant sur son front, et poussa finalement un soupir de soulagement.

    "- Hé bien, gamin...

- JE SUIS RENTRÉ !!!"

    Papyrus avait ouvert la porte de la maison à la volée, des sacs de courses dans les mains. Le bruit fit sursauter Frisk, ce qui provoqua la chute de la pile de saucisse sur sa tête.

    "- Heya, Papyrus, déclara Sans, un peu frustré.

- Papyrus, bonjour ! s'exclama Frisk en sautant à son cou, laissant par terre les saucisses."

    Le grand squelette se gratta la nuque, gêné, et serra l'humaine contre lui d'un geste amical et doux. Sans le regarda faire, impassible. Pourtant, il se disait intérieurement que Frisk ne lui faisait jamais de câlins, à lui... Ce n'est pas plus mal, je suppose, pensa-t'il en mettant ses mains dans ses poches. De toutes façons, Papyrus était le plus doué pour montrer son amour aux gens. Sans, lui, n'arrivait pas à montrer à Frisk ce qu'il ressentait.

    "- J'ai acheté de quoi faire des spaghettis ! expliqua le squelette à Frisk, qui l'avait lâché. Je compte sur toi pour rester à la maison ce soir et manger ta part, j'ai déjà prévenu Toriel ! Mais tâche de manger proprement, cette fois, humain...

- Chouette ! Je peux rester dormir ici, dis ? Dis ? C'est les vacances alors je peux dormir où je veux, normalement ! 

- Bien sûr, Sans dormira sur le canapé et toi tu iras dans son lit, alors ! 

- Hé, pourquoi j'dois dormir sur le canapé ? s'exclama Sans d'un ton moqueur, prenant la situation à la légère.

- C'est une invitée, et les invités ne dorment que dans des lits, c'est comme ça ! cria Papyrus, agacé. Moi, le grand Papyrus, garantit un dîner d'excellence à tous ceux qui mettent les pieds ici ! Ajouta-t'il avant de se volatiliser dans la cuisine, glissant au passage maladroitement sur une saucisse."

    Frisk et Sans étaient de nouveau seuls dans le salon. Cette dernière se jeta dans le canapé, provoquant un bruit sourd. Elle s'y allongea de tout son long, et Sans s'approcha d'elle.

    "- Tu me fais même pas une petite place ? C'est mon nouveau lit j'te signale, gamin.

- Mh, d'accord."

    Elle appuya sa main sur le coussin du canapé, intimant au squelette de s’asseoir dessus. Il s'exécuta, et entendit un bruit de pet retentissant au moment où il posa son postérieur dessus. Frisk ricana avant de se relever vivement et de tirer la langue.

    "- Ah ah, bien joué, gamin, vraiment, fit-il en retirant le coussin péteur qu'elle avait discrètement posé là. On fait quoi, maintenant ? J'm'ennuie.

- Que faire... J'ai envie de voler ! Fais-moi voler, Sans ! Avec ta télépathie ou je sais pas quel truc là ! 

- Tu veux dire, ça...?"

    Sur ces mots il souleva la jeune humaine d'un geste de main négligeant, la faisant valdinguer jusqu'au plafond et l'agitant de droite à gauche tandis qu'elle riait à en pleurer. Une idée traversa l'esprit de Sans. Se vengeant de la blague de tout à l'heure, il secoua sa main vigoureusement, geste qui provoqua aussitôt un secouement chez Frisk, qui en eut la nausée. Il la reposa sur le canapé.

    "- J'espère que votre vol vous a plu, mademoiselle, je m'excuse pour le dérangement occasionné mais nous avions traversé une zone de perturbation, lâcha Sans, accoudé au bout du canapé, un sourire mesquin au visage.

- J-je..."

    Frisk tomba du canapé, atterrissant sur le tapis, et ne bougea plus. Le squelette commença à s'inquiétait et se pencha vers elle, lui tapotant le front. L'humaine poussa un petit grognement maladif. Sans soupira.

    "- C'est dur de savoir si t'es évanouie ou pas, avec tes yeux toujours fermés, railla-t'il en se rallongeant dans le canapé.

- Grmphphmhph... répondit-elle, se grattant le crâne et se relevant doucement. Saaaaans !"

    Elle se jeta sur lui et le plaqua sur le canapé. Ce dernier poussa un hoquet de surprise et tenta de se débattre, mais Frisk commença à le chatouiller, riant de façon démoniaque. Elle s'arrêta au bout de quelques secondes, constatant que Sans ne rigolait pas. 

    "- Je... suis un squelette, Frisk... Donc je suis pas chatouilleux... souffla-t'il en souriant.

- Oh..."

    Ce fut au tour du squelette d'agiter ses doigts et de se jeter sur Frisk, lui chatouillant la nuque, puis le ventre... L'humaine se tordit de rire, essayant de se protéger dans de vagues mouvements des bras qui ne donnaient rien du tout. Sans commença à se lasser et s'arrêta finalement, un peu essoufflé. Ce n'était rien comparé à Frisk, qui semblait avoir perdu toute trace d'énergie et qui plongea sa tête dans le canapé, épuisée.

    "- Tu vas me le payer... marmonna-t'elle, la voix tremblante.

- Ouais ouais, si je devais te payer chaque fois que je te faisais une mauvaise blague... ricana-t'il."

    Il s'était beaucoup amusé à l'embêter, et il se mit à l'observer, désormais plus calme. Sans avait beaucoup de mal à faire comprendre ses émotions aux gens, il n'aimait pas se lancer dans de longs discours non plus. Mais si seulement il pouvait montrer à Frisk son amour pour elle à travers des blagues comme celles-ci... En posant des saucisses sur sa tête, en la faisant voler, ou encore en la chatouillant. Cela n'était pas si facile, cependant.

    "- Rrrrrrrrrrrrr..."

    La petite voix de l'humaine ramena le squelette sur terre, et ce dernier lui lança un regard intrigué. 

    "- Elle... ronfle...?"

    Sans fixa l'humaine qui, cette-fois, semblait bel et bien dans les vapes. Il était tranquillement assis dans le canapé, à observer le ventre de Frisk qui se soulevait au rythme de sa respiration. D'un geste timide, il tendit sa main vers son crâne et la posa finalement dessus. Ses cheveux étaient en bataille, mais d'une extrême douceur, et il s'amusa à jouer avec, les caressant légèrement pendant quelques minutes. Frisk, l'air ensommeillée, tourna alors la tête vers le squelette qui retira aussitôt sa main, honteux. Elle prit alors un cousin, qu'elle posa sur les genoux de Sans, avant d'y mettre la tête et de désigner du bout du doigt son crâne.

    "- ...Continue."

    Le visage de Sans se teinta de rouge et il ne put s'empêcher de se cacher derrière la manche de son survêtement. Frisk attendit un instant avant de relever la tête et de s'excuser.

    "- Je ne devrais pas te forcer à me caresser la tête, je suis désol-..."

    Le squelette posa sa main sur le crâne de Frisk et la poussa doucement sur le coussin. Il cachait son visage d'un bras mais l'autre caressait machinalement les cheveux de l'humaine, qui se laissa doucement faire. La gêne le consumait tandis qu'il osa poser un œil sur la nuque dévoilée de celle-ci. Un frisson le parcourut. Frisk poussa un bâillement, satisfaite.

    "- Sans... Je... balbutia-t'elle, relevant de nouveau sa tête. 

- O-oui ? "

    Un grognement étouffé sortit de son ventre.

    "- J'ai vraiment trop faim, Sans ! PAPYRUUUUUUUUUUS !!!"

    Tout en criant le prénom de l'autre squelette, elle se retira du canapé et courut dans la cuisine. Sans se gratta la nuque, se sentant quelque peu abandonné. Il se leva finalement et suivit les pas de Frisk, qui s'était déjà installée sur la table à manger et qui tapait dessus avec ses couverts, quémandant de la nourriture. Papyrus, heureux de voir que ses spaghettis rencontraient déjà un franc succès, les servit dans une assiette propre qu'il tendit à l'humaine. Sans s'assieds à côté d'elle, la fixant. Il ne savait pas si c'était juste une illusion, mais il lui sembla que ses joues étaient légèrement roses. Était-ce pour ça qu'elle avait courut dans la cuisine sans se retourner ? Pour ne pas qu'il la voit dans cet état ? Le squelette ne put s'empêcher de sourire en sachant qu'il faisait cet effet-là.

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