Un éliatrope à Equestria

Chapitre 9 : Professeur Twilight

1953 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 11/11/2018 16:17

Le lendemain matin, Qilby fût réveillé par le chant du coq. Applejack lui avait dit de ne pas s’en soucier mais il se moquait de l’heure. De toute manière, il avait l’habitude de se lever tôt quand le Conseil était encore actif sur leur planète natale ou sur le Monde des Douze. Il prit donc le soin de se rendre présentable avant de descendre pour le petit déjeuner. Arrivé dans la cuisine, il remarqua que Applebloom et Big Mac étaient déjà attablés.

-Bonjour tout le monde, salua Qilby. Comment allez-vous, ce matin ?

-Chalut Qilby, répondit Applebloom la bouche pleine. Je vais bien et Big Mac aussi. Tu n’étais pas obligé de te réveiller aussi tôt.

-Ouaip, renchérit.

-Ce n’est rien, je me lève toujours de bonne heure de toute façon. Applejack et Grany Smith dorment encore ?

-Grany est partie pour négocier une affaire en ville. Et Applejack est déjà dehors pour s’occuper de la récolte.

-Quelle sens du travail, s’exclama Qilby. Elles pourraient rendre Chibi et Mina complètement fainéants.


Qilby s’assit à la table du petit déjeuner et prit un croissant avec un verre de lait.

-Vous savez quand je pourrais voir Twilight, demanda Qilby en buvant son lait (qu’il trouva bien meilleur que le lait de bouffette). Je souhaiterais lui demander quelque chose d’important.

-Il faudra demander à Applejack, répondit la pouliche en croquant dans une tartine de confiture de pomme. Si tu veux la voir, elle doit être dans les vergers sud.

-Je te remercie infiniment, conclut l’éliatrope en finissant son petit déjeuner.


***

Après une longue marche, Qilby finit par retrouver Applejack qui avait l’air d’inspecter certains pommiers particulièrement étranges. Étranges dans le sens où leurs branches n’avaient plus aucune feuille et avaient l’air mal empoint. Mais ce qui surpris Qilby était que Applejack semblait satisfaite de leur état. Il n’y avait qu’à voir son sourire.

-Bonjour Applejack, salua Qilby. Tu vas bien ?

-Qilby ? Je ne m’attendais pas à te voir debout si tôt, répondit la fermière interloquée. C’est le coq qui t’as réveillé ?

-Oui, mais ne t’en fais pas. Je me lève toujours très tôt. Et je dois dire que j’ai dormi très confortablement.

-Tant mieux, s’exclama Applejack rassurée.

-Je voudrais savoir quand je pourrais voir Twilight, demanda Qilby. J’ai besoin de lui parler.

-C’est encore un peu tôt. Peut-être dans une heure.


Satisfait de sa réponse Qilby s’assit à coté d’Applejack.

-Pourquoi ne coupes-tu pas ces arbres, commença Qilby.

-Pardon ?! Pourquoi dis-tu ça ?

-Ils sont malades. Même avec un bon engrais, tu ne les sauveras pas…

-Oh… comprit Applejack en rigolant. Désolée, non c’est normal, ce sont des pommiers à zap apples. Tu ne pouvais pas le savoir.

-Des zap apples ?! Demanda Qilby.

-Ce sont des fruits très spéciaux qui ne poussent qu’une fois par an. Une fois cueillis, on fait des confitures particulièrement délicieuses.

-Et en quoi sont-ils spéciaux.

-Ils poussent et mûrissent en cinq jours.


Il n’y avait aucun mot pour décrire l’expression de Qilby à ce moment là : un mélange d’incompréhension, de stupeur, et de sceptisme -stupréhentisme aurait dit Pinkie. Applejack expliqua l’histoire des arbres à Qilby.


-Et voilà toute l’histoire, conclut la fermière.

-Tout à fait passionnant… comme le disait souvent Baltazar aux enfants : « les choses les plus grandes, commencent toujours petites »

-Il était sage, dis donc.

-Baltazar instruisait les jeunes de notre peuple. C’était Phaeris et sa sœur éliatrope Mina qui avaient la sagesse infuse.

-Je m’en rappelle. Si ton peuple pouvait venir chez nous, je pense que vous feriez des merveilles.


Cette pensée traversa l’esprit de Qilby. Il faut dire qu’elle n’était pas erronée. Ce monde avait tout pour plaire : de l’air respirable, de la nourriture riche, une paix durable… Mais encore aurait il fallu pouvoir les amener ici. Et même si il avait pu, ce monde n’aurait peut-être pas eu la place pour les accueillir. Il chassa cette pensée de sa tête. Il ne voulait songer qu’au moment présent.

-Je ferais mieux d’y aller, informa Qilby en se levant. Je ne voudrais pas être en retard chez Twilight.

-Pas d’soucis, de mon coté, je vais demander à ma famille d’Apple loosa si ils veulent bien te donner un coup de sabot pour ta maison.

-Merci beaucoup Applejack. Je te le revaudrais au centuple.

-Y’a pas besoin. Bonne journée, Qilby.

Sur ces mots, l’éliatrope partit pour aller voir Twilight.


***


Qilby pouvait déjà entendre l’activité de la ville en traversant quelques pâtés de maison. En arrivant sur la place du marché, il était tout à fait charmé par la bonne humeur qui régnait sur cette petite ville.

« J’ai vraiment eu de la chance d’atterrir ici » pensa-t-il en admirant les poneys et leurs poulains faire leurs marché. Pas besoin de savoir lire l’alphabet d’Equestria pour savoir ce que chaque magasin vendait et le choix des échopes était diversifié. Tout comme les habitants de cette ville, ils étaient tous des poneys, c’était indiscutable. Mais on pouvait remarquer une certaine certaine différence entre eux. Qilby voyait une nouvelle question à poser à Twilight.


En chemin, il pouvait entendre certains poneys parler dans son dos : « regarde, ce n’est pas lui qui est tombé du ciel ? » « il est bizarre le monsieur, maman » « Tais toi, il pourrait t’entendre » « Que Celestia nous protège »… Bien que Qilby ne pouvait pas leur en vouloir de se méfier de lui, il ne pouvait que se mettre à leur place. Comment auraient réagit les éliatropes si un poney s’était retrouvé chez eux ?


Il cessa d’écouter lorsqu’il entama les cinquante derniers mètres vers le château. Il pouvait voir Twilight souhaiter au revoir à ses invités tandis que Pinkie Pie et Spike conduisirent ces derniers jusqu’à la gare (sauf Ambre et Novo qui ont pris la voie des airs pour rentrer chez eux).

-Bonjour Twilight, salua Qilby en voyant que la princesse n’était plus dérangée. Comment vas-tu ?

-Bonjour Qilby, s’exclama-t-elle surprise. En quoi puis-je t’aider ? Est-ce que les livres que j’ai mis dans ta chambre ont pu t’aider ?


« Comment a-t-elle fait pour les mettre dans ma chambre ?» se demanda Qilby.

-Eh bien, non. Pour être honnête, je ne suis pas arrivé à les lires. Votre alphabet est différent du mien.

-Mince, se désola l’alicorne. je n’avais pas pensé à ça, désolée.

-Tu ne pouvais pas le savoir. Je me demandais si tu pouvais m’apprendre…

-Avec joie, s’exclama-t-elle en prenant Qilby par la main et l’entraînant dans son château. Ils traversèrent plusieurs couloirs avant d’atteindre une immense bibliothèque.

« Moins remplie que celle de Glip et Baltazar, mais ça reste impressionnant. » pensa Qilby en entrant dans la pièce.

-Assied-toi ici, indiqua Twilight en désignant la table au centre de la pièce et installent une chaise pour son (invité, élève?).


l’éliatrope s’exécuta et palgré la différence de taille entre les deux individus, il put s’asseoir comme il fallait.

-Je pensais que comme tu pouvais comprendre notre langue, tu pourrais également déchiffrer notre écriture. Mais visiblement ce n’est pas le cas.

-Non, en effet. Je me demande pourquoi…

-Il faudra que tu m’apprennes celui de ton peuple… proposa la princesse.

-Promis, je te l’apprendrais.


***


Au bout de deux heures, Qilby avait acquis les bases de l’alphabet et parvenait à lire des phrases simple sans difficulté.

-Incroyable, tu as fais beaucoup de progrès en si peu de temps.

-C’est parce que tu es un professeur efficace, complimenta Twilight.

-Et toi, un élève assidu, répliqua Twilight lui en retournant son compliment. Et j’aimerais te demander quelque chose…

-Quoi donc ?


L’alicorne conduit Qilby jusqu’à une fenêtre où on pouvait admirer un immense bâtiment.

-Voici l’école de l’amitié, présenta Twilight. Ici on apprend aux jeunes poneys -et aux jeunes voisins des peuples voisins- d’Equestria l’importance et la force de l’amitié.

-Vraiment ? demanda Qilby impressionné. C’est la première fois que j’entends parler d’une chose pareille.

-Dans un mois, à la rentrée, l’école rouvrira ses portes. Et si tu l’acceptes, je voudrais t'engager au sein du corps enseignant.

La proposition de Twilight a surpris Qilby. Il était prévu qu’il devienne médecin à l’hôpital de Ponyville.

-Je te le demande car je suis allée parler au Docteur Horse ce matin au sujet d'un possible emploi à l'hôpital. Mais…


***


-Navré Princesse. Mais je ne peux pas.

-Pourquoi, ça. Vous auriez pu le mettre à l’épreuve ou lui faire passer un entretien. Il a dit qu’il était médecin pour son peuple.

-Justement, il ne fait pas partie de notre civilisation. Qu’y connaît-il en poney ? Je ne peux pas prendre de risque pour nos citoyens. Imaginez qu'il puisse commettre une erreur et mettre la vie de nos patients en danger.

-Je suis persuadée que cela n'arrivera pas.

-Avec tout le respect que je vous dois, votre majesté, je ne tient pas à prendre la responsabilité des échecs d'un pseudo médecin d'un autre peuple venu de je ne sais où.

Il n’en fallut pas plus à Twilight pour quitter l’hôpital.


***


-C’est dommage, je suis sûre que tu aurais pu aider.

-Je peux le comprendre… J’aurais réagi comme lui. Si je suis autorisé à travailler dans ton école, quel sera mon rôle ?

-Tu pourras être l''infirmier là-bas. Et vu que tes frères et toi aviez l’air de maîtriser les bienfaits de l’amitié, tu pourrais même devenir professeur.


L’idée de Twilight a traversé l’esprit de l’éliatrope. Et Qilby doit admettre que le point de vue de Twilight est loin d’être dénué de logique et de sens. Il n’avait jamais vu les choses sous cet angle des peuples et la proposition était plaisante.

-Et ne t’inquiète pas pour ta maison, reprit Twilight. J’ai demandé à la famille McColt si ils acceptaient de nous prêter un coup de sabot pour t’aider. Se sont d’excellents maçons et je sais d’expérience qu’ils font du bon travail.

-Je dois y réfléchir. Et il faut que j’approfondisse mes compétences en lecture et écriture…

-Je suis sûre que tu sauras. Je te propose d’en reparler dans deux semaines…

-Ça me convient, conclut Qilby. Aurais-tu des livres faciles à lire pour que je puisse m’entraîner ?


Il eût tôt fait de formuler sa demande que Twilight lui tendit un sac. En l’inspectant, Qilby vit qu’il était rempli de petits livres, feuilles et crayons.

-Je me suis permise de préparer ceci au cas où.

Qilby remercia son professeur et prit le chemin vers Sweet Apple Acres.



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