Ceux qui brûlent dans la lumière

Chapitre 41 : Fiançailles

3490 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 28/07/2021 22:53

Fiançailles


“Le ciel bleu est noirci par l’épaisse fumée des flammes qui engloutissent toute une cité autrefois majestueuse. Dans ses flamboiements verdâtres, des silhouettes difformes de démons aux murmures éteints se forment. Je toussote. J’essaie tant bien que mal d’avancer dans ce brouillard vicié. En face de moi, un être costaud surgit. Il m’agrippe à la gorge avec ses mains massives. J’attrape ses poignets dans un geste désespéré. Je lève les yeux vers mon assaillant, des larmes s’échappent de mes paupières. Yaedrel, c’est mon protecteur, mon bon Yaedrel. Sa peau bleue est cadavéreuse, son cou porte la balafre d’une profonde incision, ses yeux son emplie de haine et ses lèvres bougent frénétiquement comme si il essayait d’articuler quelque chose mais juste un sifflement strident en sort alors qu’il resserre sont emprise, m’empêchant de respirer. “

Je me réveille en sursaut. La sueur perle sur mon front et mon cœur s’emballe dans ma poitrine. Dans mon affolement, je tombe du lit dans un bruit sourd. Je passe nerveusement mes mains sur ma nuque. Je sens encore sa poigne sur ma peau. Dans mon dos, la chaleur du corps d’Anduin qui m’enlace avec douceur. Sa chaleur corporelle m’enveloppe comme si j’étais sur un petit nuage moelleux. Cette sensation m’apaise, me rassure, je me sens en sécurité près de lui.

•        Mauvais rêve ? Demande-t-il inquiet.

•        Encore et toujours. Répondé-je la voix tremblante. Ce n’est rien, ne t’inquiète pas.

•        Il est normal que je m’inquiète pour toi. Rétorque-t-il avec sollicitude.

•        J’ai rêvé de Yaedrel, il… je… Il me manque tellement, j’aimerai qu’il soit là. Finis-je par dire.

•        Je sais, ma lumière. Essaie de me réconforter mon amant.

•        Tout est ma faute… C’est moi qui l'ai condamné à un tel destin…

•        Ne dis pas ça, Ce n’est en rien ta faute, je suis sûr que Yaedrel penserai la même chose. Tente de me réconforter Anduin.

•        Tu crois que le seigneur régent va l’exécuter ? Questionné-je chagrinée.

•        Je l’ignore… Je dois justement lui faire parvenir une missive pour le mettre au courant de quelques informations qui sert notre alliance. J’en profiterai pour lui demander pour Yaedrel. M’informe mon fiancé.

•        Tu ferais ça ? Demandé-je optimiste.   

Mon fiancé resserre son étreinte. Je m’appuie contre lui, me laissant bercer au grès de sa respiration, je suis si bien dans ses bras. La pièce est plongée partiellement dans la pénombre. Les lourds rideaux bleus empêchent les rayons de la lune de pénétrer dans la pièce. Seule la lumière d’un feu défaillant qui crépite dans le foyer de la cheminée imprègne les lieux d’une ambiance tamisée. Les lèvres de mon bien-aimé se déposent sur le haut de mon épaule puis monte jusqu’à ma nuque. Souriante, je lui caresse sa joue du bout de mes doigts et je me retourne pour m’emparer plus facilement de sa bouche d’un court baiser. Anduin me dévore amoureusement du regard avant qu’il ne décide à nouveau de m’embrasser, cette fois, un peu plus passionnément que lors de notre premier échange. Mon aimé passe sa main dans ma chevelure et se lève, me gratifiant d’une meilleure vue de sa nudité si attrayante. Alors que je profite du spectacle, mon fiancé attrape le tisonnier et attise les braises avant de remettre une bûche dans le foyer. Chose faites, il attrape un peignoir et s’en vêtit tout en me prévenant qu’il a besoin de se rafraîchir un peu. J’acquiesce et le regarde quitter la chambre. Frileuse et les genoux douloureux à force être par terre, je me redresse et ouvre une des commodes d’Anduin. Je saisis une de ses chemises propres et l’enfile en la boutonnant à la hâte. Mes pas me conduisent près de la table où se trouve la carafe d’eau, je me remplis un verre que je bois goulûment. Je m’assoie sur la fourrure pour profiter de la chaleur de la cheminée. 

Perdu dans mes pensées, je me laisse happée par la flamme qui danse, j’appréhende l’annonce de nos fiançailles aux conseillers d’Anduin et l’annonce royale qui va suivre. Je suis sortie de mes songes par la porte qui s’ouvre. Mon promis vient me rejoindre sur la peau de bête. J’en profite alors pour poser ma tête sur ses genoux en fermant les yeux et les doigts d’Anduin viennent se mêler à ma chevelure.

•        Pas encore marier mais nous vivons déjà comme tel. Chuchoté-je.

•        Il est vrai. Rigole Anduin. Nous avons franchi un cap que nous n’aurions dû passer qu’après notre union. Mon amour pour toi me rends bien irresponsable.

•        Mille excuse, votre Altesse, je ne contrôle guère mes charmes mais, ma foi, vous êtes bienheureux quand ça se produit. Rétorqué-je taquine.

•        Attention madame vous me provoquez ! Répond-t-il en me chatouillant les côtes.

J’éclate de rire me tordant essayant tant bien que mal de lui retirer ses mains si bien agrippé à ma taille. J’adore tant lorsque que nous nous taquinons ainsi, ça me fait oublier tous mes tracas. Anduin finit par arrêter mon supplice et m’offre le plaisir d’une caresse sur la joue. Son regard devient un peu plus sérieux.

•        Lynawen… Commence Anduin alors que je pose à nouveau ma tête sur ses genoux.

•        Oui, mon amour ? Demandé-je sur un ton serein.

•        Depuis que tu m’as confié avoir été promise à un autre homme dans ton ancienne vie, j’ai des questions qui me taraude. Je suis conscient de ce que je m’apprête à te demander. Il peut s’agir de curiosité mal placé ou bien d’une certaine jalousie et je sais bien que je t’ai dit que ça n’avait guère d’importance pour moi…

•         Mais tu aimerais connaître plus de détails sur mon ancien prétendant ? Le coupé-je dans son élan.

Anduin me fixe dans les yeux désemparés en acquiesçant, je me redresse brusquement me recroquevillant sur moi-même je bascule légèrement la tête en arrière en soupirant. Même si ça m’agace d’en parler d’avantage, il est mon fiancé maintenant et je lui ai assez dissimulé cette information. 

•        Soit, Il s’appelait Dorian, c’était le prince du royaume d’Eldagra, c’est une cité oasis très riche et prospère. Après avoir refusé la main de moult prétendant mon père m’a fiancé dans mon dos à cette homme sans mon consentement. J’ai eu une violente dispute avec lui ce jour-là, je l’ai humilié publiquement en reniant mon nom.

•        Pourquoi ton père s’obstinait à te marier ? Me questionne maladroitement Anduin.

•        Je l’ignore, j’étais son enfant unique, son héritière. La tradition de mon royaume à toujours était que l’héritier mâle succède au roi. Je suis une femme alors j’étais juste bonne à être utilisée comme un objet politique. Mais maintenant que j’y repense, il m’a toujours présenté des prétendants mais jamais il ne m’a forcé jusqu’au prince Dorian. Il m’a dit le jour de notre dispute qu’il faisait ça pour me protéger…

•        Je ne comprends pas en quoi te marier contre ta volonté sert ta protection. Rétorque Anduin avec une certaine irritation dans la voix.

•        Je ne sais pas… j’étais en colère, je n’ai pas essayé de comprendre les motivations de mon père. On n’a jamais été proche mais il me manque beaucoup… Balbutié-je.

Je m’arrête dans mon récit un instant pour reprendre le contrôle de mes émotions et sèche les larmes qui m ’ont échappé pour ensuite reprendre une grande respiration.

•         Pour revenir sur ta demande initiale. Je n’ai jamais aimé ce Dorian, on n’a jamais réellement discuté. Seul mon titre l’intéressait, Je le détestais pour ça. La préparation de notre mariage a été un calvaire, je me sentais prise au piège, impuissante. Père refusait d’entendre raison, il était sourd à ma souffrance. Il voulait même que je porte la robe de mère pour cette union non consentie, cette idée me répugnait, je ne voulais pas la porter pour lui, j’aurai voulu la porter pour… Je m’arrêté-je à nouveau ne pouvant retenir mes larmes.

•        Pour moi ? Demande Anduin avec douceur.

•        Oui. Sangloté-je. Elle est perdue avec tout ce que j’aimais.

Anduin me serre brusquement dans ses bras si fort que j’en ai le souffle coupé mais je m’en fiche. Je m’agrippe à lui, enfouissant mon visage dans son cou en éclatant en sanglot. Je sens Anduin trembler, alors qu'il me maintient contre lui.

•        Ma famille me manque affreusement… Pleuré-je de plus bel. C’est dur d'être la seule survivante d’une planète entière.

•        Pardonne-moi, je ne voulais pas te faire pleurer en remuant le couteau dans la plaie c’était égoïste de ma part. 

•        Je suis fatiguée…

Anduin glisse ses mains sous mes cuisses et me soulève d’un coup. J’enserre sa taille de mes jambes alors qu’il me porte jusqu’à son lit, il m’allonge auprès de moi et il passe son bras par-dessus mes épaules pour que je puisse me blottir contre son torse, ses doigts caressent ma peau avec tendresse et son geste me console. Dans un dernier sanglot je finis par m’assoupir.

Le lendemain, Anduin a convoqué tous ses conseillers pour leur faire part de la nouvelle de nos fiançailles. Il réunit l'ensemble des personnes dans la salle d’état-major, assez grande pour accueillir tout le monde, et aussi parce que c'est la seule pièce dont le son n'est que peu audible de l'extérieur. Autour de la table, le vieux loup, Jaina, le maitre espion Mathias Shaw, son connétable, le trésorier ainsi que certain noble haut placé ont tous les yeux rivés sur nous.

•        Votre altesse. Commence Grisetête. Je suis surpris de votre demande aussi surprenante et improvisée. Qu'y a-t-il d'aussi urgent ?

•        Détendez-vous, Genn, je vais vous expliquer. Répond Anduin calmement.

D’un signe de la main, il me demande de m'avancer à ses côtés et me prend affectueusement la main, le regard amoureux et le sourire chaleureux.

•        Membre du conseil. Lance-t-il. Si je vous ai réunis tous ici en ces temps troublés, c'est pour vous faire part d'une nouvelle qui ne peut attendre.

Tous commencent à chuchoter de leurs côtés. Seule jaina avait l'air de comprendre ce qui va être annoncé. Genn et Shaw s'échangèrent un regard furtif, mais restent silencieux en lorgnant le jeune roi

•        J'ai… Commence Anduin avant de se racler la gorge. J’ai l’heureuse nouvelle de vous annoncer que j’ai demandé la main de Lynawen et pour mon plus grand bonheur elle a accepté.

À ses mots, mes joues s’empourprent d’une jolie teinte de rose. Jaina sautille d’excitation sur sa chaise et Grisetête a la bouche pendue sans qu’un mot ne s’y échappe. Une atmosphère lourde s’empare des lieux, les murmures reprennent au quart de tour jusqu’à un des conseillers décide prendre la parole.

•        Vous plaisantez votre Altesse ! Se lève-t-il brusquement, furibonds. Voulez vraiment épousez cette… Femme. Depuis son arrivée elle vous mène par le bout du nez, n’avez-vous jamais penser que tout qu’elle raconte ne sont que mensonges ?

•        Mon roi. Intervient une femme assise dans le fond la pièce. Nous sommes en temps de guerre, il me semble peu raisonnable de penser à un mariage. Votre amourette et certes adorable mais il serait temps trouver une femme plus digne de vous, probablement plus fiable.

•        On n’a suffisamment toléré vos marivaudages ! Dois-je vous rappeler que tout cela a un coût ? Surenchérie le trésorier. Vous avez dépensé l’argent des caisses royales pour des festivités et maintenant voulez en piocher pour des fiançailles ? Cet argent devrait financer les efforts de guerre pas vos caprices ! Que dirait votre père si, il était encore parmi nous…

Leurs mots me blessent, qu’ai-je fais pour mériter autant de mépris ? Je me mordille la lèvre inferieur nerveusement. Ils ont harcelé Anduin, pour qu’il se marie à une de leurs filles et maintenant que le roi consent enfin à se marier, ses conseillers chantent un refrain différent. Mon promis reste placide face à leur insulte, je sens sa poigne se refermer avec ardeur sur ma main.

•        Assez ! hurle Grisetête. Surveillez votre langage en présence de son altesse. Le prochain qui l'ouvre pour cracher sur dame Lynawen servira l'effort de guerre sur le front, est ce que je me suis bien fait comprendre !?

Tous se taisent après les mots du vieux loup. Certains deviennent blafards, alors que Jaina les foudroie du regard et semble vouloir en rajouter une couche, mais Anduin lève la main vers sa tante pour la calmer avant de se tourner vers ses irrespectueux conseillers.

•        J’ai toujours prit mon devoir au sérieux, mes décisions sont réfléchies et sont pas des caprices, trésorier. Vous n’avez cessé depuis que j’ai hérité du trône de mon père de vouloir me marier car il s’agit de mon devoir de roi. Je répondais que je le ferai lorsque je trouverai la femme que j’aime réellement. Voilà chose faites, c’est un mariage d’amour. Lynawen, a servis bien plus Alliance lors de son court séjour sur Azeroth que certains d’entre vous qui sont nés ici. Que dirait mon père ? Il approuverait ce mariage, mon père aimerait beaucoup ma promise. Alors, que vous approuviez ou pas, je n’en ai cure, faites ce que vous faites de mieux, faites semblant, félicitez-nous et quittez la pièce. Ça sera tout, la séance est levée.

Les trois personnes qui m’ont manquées de respect se lèvent comme à la demande du roi et nous félicite pour nos fiançailles. Je me contente de leur répondre d’un signe de la main, il quitte la pièce avant de laisser la place aux autres membres du conseil qui eux m’ont l’air plus sincère et, peu à peu, la pièce se vide pour qu’il ne reste plus que Anduin, Grisetête et Jaina. Anduin se laisse tomber sur sa chaise en soupirant, balayant de sa main ses mèches dorées qui obstrués sa vision.

•        Bon, ça s’est relativement bien déroulé. Plaisante Anduin. Ne prends pas trop leurs remarques à cœur, ma lumière. S’inquiète Anduin. Ils aboient plus qu’ils ne mordent.

•        Ça… ça ira. Bégayé-je avant de me tourner vers le vieux loup. Merci d’être intervenu.

Le vieil homme croise ses bras sur son torse, me gratifiant juste d’un hochement de tête accompagné d’un léger grognement. Il gracie son altesse d’une révérence avant de demander la permission de se retirer, chose que mon promis accepte. La porte s’ouvre et se referme bruyamment derrière lui. Seule Jaina reste avec nous, un sourire radieux aux lèvres alors qu’elle nous contemple avec une grande douceur.

•        Je suis tellement heureuse pour vous deux ! Dit-elle avec enthousiasme. Je me rappelle encore quand Anduin me parlait de toi à l’époque où je n’avais pas encore eu le plaisir de faire ta connaissance. Regardez-vous maintenant.

•        Vraiment ? Que disait-il sur moi ? Questionné-je curieuse.

•        Que tu étais belle, que ton regard d’argent le rendait fou ! Sans parler que ta présence à ses côtés le troublait. Rétorque Jaina le sourire espiègle.

•        Vous… Vous exagérez ma tante. Vous, vous avez déformé honteusement mes propos. Bafouille Anduin, gêné.

•         Quoi, c’est faux ? Répondé-je rieuse.

•        Oui ! Enfin non… Pas exactement. Bafouille le blondinet en cachant son visage dans ses mains.

•        Vous êtes jeunes et très amoureux. Les désirs charnels sont parfois incontrôlables, je le sais moi-même j’ai été jeune, vous savez ? Lance Jaina avec ironie avant de prendre un ton plus sérieux. Faites attention, il serait regrettable que Lynawen tombe enceinte avant d'être officiellement marié.

Dans ses dernières paroles Jaina quitte à son tour la salle de commandement. Nous étions tous les deux rouges comme une pivoine et très embarrassés. Je m’assoie sur le rebord de la table face à Anduin, ce dernier se lève, me surplombant de toute sa hauteur, j’en profite pour appuyer ma tête contre son torse.

•        C’était éprouvant… chuchoté-je.

•        On a fait le plus dur. Murmure-t-il.

Anduin se penche vers moi, glisse ses doigts sous mon menton et relève mon visage. La chaleur aimante que dégage ses yeux azurés font battre mon cœur. Il pose alors son front contre le mien en fermant les yeux.

•        Je n’avais jamais rien ressenti de tel avant toi… Confesse Anduin.

•        Moi non plus, lorsque je suis auprès de toi, je…

Anduin ne me laisse pas ma finir ma confession car préférant s’approprier ma bouche en me délectant d’un baiser langoureux et tendre. 


/Voilà enfin le chapitre 41, j'espère que l'attente n'a pas été trop longue et qu'il vous a plu. Merci de prendre le temps de me lire./

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