Ceux qui brûlent dans la lumière

Chapitre 40 : Un moment de joie : 2nde partie

3522 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 24/07/2021 02:51

Un moment de joie : 2nde partie


Les vagues s’écrasent dans de multiples coups de boutoirs en contre-bas de la falaise. Les rayons du soleil faiblissent. Les cheveux d’or d’Anduin miroitent dans son couchant. Il lève lentement la tête et plonge ses iris azurées dans mon regard. D’un sourire, je sèche ses larmes avec douceur tout en prenant soin de retirer les mèches qui se sont collées sur ses joues humides. Sans un mot, Anduin saisit mes mains entre les siennes avant d’y déposer avec tendresse un baiser.

•        Avant cela, j’aimerai également me recueillir sur la stèle dédiée à ton peuple. Murmure-t-il

J’acquiesce, nous nous levons du banc en pierre pour quitter le repos du lion mais dans là derrière minute je rebrousse chemin et remonte les marches à la hâte. Je retire la couronne de fleurs rouge de ma chevelure ébène et la dépose sur les mains de la statue mortuaire du père d’Anduin. Dans un dernier regard reconnaissant sur le visage endormi de son altesse, je rejoins ensuite mon bien-aimé qui m’attend en bas des marches. 

Nos mains s’enlacent. Silencieuse, je me laisse guider par Anduin. Nous prenons les marches pour remonter vers le quartier de la Cathédrale de la lumière. La musique des festivités vient à nouveau égayer nos oreilles, lorsque brusquement Anduin me tire pour nous faire passer dans une petite ruelle qui conduit derrière la Cathédrale. Sur notre route, un petit belvédère en bois à la toiture de tuile jaune recouverte de fleurs colorés. Cette structure est encadrée par des palissades de bois avec des alcôves où trônent des décorations florales et des plantes grimpantes. En face du belvédère, deux rangés de bancs en pierres blanches gravés de symbole. Je lâche la main d'Anduin sans prévenir et mon geste l’a totalement pris au dépourvu.

Je passe l’entrée faite d’une arche en bois et m’assoie sur l’un des bancs. L’endroit est vraiment joli, isolé et si serein. Il y a quelque chose de romantique dans l’atmosphère. Anduin me rejoint et s'arrête debout derrière moi. Je bascule ma tête en arrière pour pouvoir capté son attention.

•        C’est joli ici, tu ne trouves pas ? L’interpellé-je.

•        Hmm, oui…

Anduin marche vers le belvédère et en gravit les quelques marches de bois. Je l’obverse, curieuse, un instant avant de bondir du banc pour le rejoindre. Je m’appuie contre la rambarde et mon amant se tourne vers moi. Il enlève sa couronne de fleur bleu et la dépose sur ma tête, ses yeux me contemple avec douceur et son sourire est chaleureux. Je le saisis par sa cape et le tire vers moi.

•        Embrassez-moi, votre altesse. Lui ordonné-je la voix charmeuse.

Anduin encadre mon visage de ses mains froides pour ensuite me pincer les joues avec ardeur ce qui m’arrache un petit cri de surprise. Avant que je n’ai le temps de réagir, Anduin est en train de déguerpir, rieur. 

•        Tu as tout gâché ! Exclamé-je, boudeuse.

Mon amant se retourne vers moi, satisfait et le sourire taquin avant de tourner les talons. J’accoure vers lui. Une fois à sa hauteur, je le pousse. Anduin glisse sur le gravier mais se rattrape de justesse contre la paroi d’un bâtiment. C’est alors qu’il m’attrape brusquement par la taille et dépose sa bouche sur ma nuque. Mon cœur ne fait qu’un bond dans ma poitrine.

•        Allons, ma douce, cessons nos enfantillages, respectons les morts et leur repos éternel.

Le portail de fer donnant sur le cimetière se dresse devant nous. Anduin me libère de l’emprise de ses bras. Je passe ma main dans ma nuque où je sens encore les lèvres de mon bien-aimée sur ma peau. J’acquiesce à sa demande. Je glisse alors mes doigts entre les siens et pousse le portail de fer grinçant. Nous déambulons à travers les tombes jusqu’à trouver le mémorial érigé en mémoire de mon monde. Le jeune roi s’avance vers la stèle et s'agenouille devant. Il y allume des bâtonnets d’encens. L’odeur vient me chatouiller les narines alors que la fumée se mélange à la légère brise marine. De longue minutes s’écoulent dans un silence de mort. Les doigts d’Anduin se posent sur la stèle froide. Le regard suspendu sur la pierre, il finit par briser la quiétude des lieux.

•        Lynawen. Dit-il en marquant une pause avant de reprendre. Confies-toi sur ton monde dès que tu en ressens le besoin, même la plus anodine des choses. Je serai toujours là pour t’écouter.

Touchée par la sollicitude d’Anduin, je me rapproche, mettant genoux à terre pour l’enlacer par derrière. Nous restons un moment dans cette position, bercés par la musique au lointain. Nous mettons fin ce petit moment de paix avant de rentrer au château. Avant cela, je dépose, comme pour la tombe du roi Varian, la couronne de fleur d’Anduin au pieds de la stèle. Ils seront tous à jamais dans mon cœur et Utrion ne sera jamais oubliée tant que je serai en vie.

Lorsque que nous arrivons enfin à notre destination, la nuit est en train de recouvrir le ciel de son manteau de ténèbres. C’est le cœur lourd que nous rentrons, sachant que dès l’aube la guerre reprendra le pas sur notre insouciance. Mon aimé m’attrape par le poignet avant que je puisse ouvrir la porte de l’aile des appartements.

•        Je n’ai guère envie de rentrer tout de suite, allons flâner un peu au bosquet de haie. M’interpelle le jeune roi.

Sans poser de question, je le suis jusqu’au jardin extérieur. Dans la voûte céleste, quelques étoiles pointent leurs bouts de leur nez, seules témoins de nos rêveries. Nous passons dans la petite entrée étroite du bosquet et, dans la pénombre, la première chose qui me frappe et l’orbe scintillante de Shalamayne, elle éclaire faiblement les lieux. 

•        Ton épée, que fait elle ici ? Demandé-je, étonnée, sachant l’avoir aperçu dans sa chambre avant de partir pour la cité. 

Mon aimé reste la bouche close en s’avançant dans le bosquet. Sa main s’illumine et des petites billes de lumière s’envolent s’éparpillant telles des lucioles autour de nous. Ce spectacle est des plus magnifique, leurs lueurs nous illuminent, faisant rayonner mes yeux d’argent et intensifier l’éclat doré de ses cheveux. C’est alors qu’il me prend doucement une de mes mains en la caressant avec douceur avec son pouce. Je peux sentir les légers tremblements de sa main.

•        Je me souviens du jour où le prophète Velen est venu à Hurlevent, il me conta cette augure : qu’une femme venant du confins de la ténèbres de l’au-delà serai possiblement mon salut comme ma perte. C’était mon mentor, savais-tu ? Il m’a enseigné la voix de la lumière, m’a appris la bonté, en soit, il a contribué à l’homme que je suis. Mais malgré tout, j’en ai ris. Exclame-t-il avec un sourire amusé, se remémorant ce passage de sa vie.

Je le fixe, muette, mon aimé baise ma main avant de me contempler de son regard azuré si intense que le rouge me monte aux joues.

•        J’ai attendu le moment où sa vision s’avérerait exacte, le temps s’est écoulé et j’en avais presque oublié la prédiction que je juger comme étant une ânerie. Puis, vint le jour où tu es retrouvée face à moi, perdue et apeurée. Je me suis dit : « alors c’est elle, celle qui décidera de mon avenir ? Ce n’est qu’une humaine des plus ordinaire. » J’avoue avoir été dubitatif. Tu es effondrée sur le sol, j’ai remarqué tes mains blessées avec lesquelles tu dissimulais ton chagrin. Par pitié pour toi, je me suis alors levé pour soigner ta douleur. Lorsque nos regards se sont croisés, me dévoilant tes sublimes iris aux éclats lunaires, tu m’as troublé…

Anduin s’approche d’un pas vers moi, toujours en me tenant fermement la main. Je sens une caresse qui effleure ma joue. Les boules de lumière se mettent à tournoyer autour de nous. Anduin me regarde avec tant d’amour que je me noie dans l’océan de ses iris bleutées…

•        Les mises en garde de la prophétie en tête, j’ai commencé à garder un œil sur toi. Je voulais savoir si tu étais sincère, quel genre de personne tu pouvais être. Alors, j’ai commencé à te côtoyer personnellement. Plus les mois s’écoulés plus j’appréciais ta compagnie, ta personnalité et j’ai fini par la chercher à tout prix. Ta curiosité enfantine égayait mes journées. J'étais Impressionné par ta force à accepter l’inconnue et la perte de tout que tu avais jusqu’alors connu. Ta bravoure, ta douceur, ta gentillesse à toute épreuve, je les aime tout autant. Auprès de toi, j’étais plus seulement Anduin Llane Wrynn, roi d’Hurlevent, mais également un jeune homme banal et amoureux qui plus est. Je ne saurais te dire le moment exact où je me suis épris de toi. Je l’ignore moi-même. Mais je peux t’affirmer que vivre à tes cotés est un bonheur sans nom, être séparé de toi m’est insupportable. J’ai encore tant de choses à te dire, tant de moments gravés dans ma mémoire, tant d’autres que je veux vivre avec toi. Si notre amour est l’œuvre de la lumière et non du hasard, je n’en ai cure, car j’aime l’idée que mon cœur est tien, qu’il t’a appartenu bien avant notre première rencontre. Je n’imagine pas mon avenir sans toi et j'aimerai qu'on le construise ensemble.

Je ne peux détourner les yeux d’Anduin. Mon visage cramoisi et les battements de mon cœur font rage dans ma poitrine. Je me n’attendais point à une telle déclaration d’amour. Le choc de Shalamayne au sol entre nous m’arrache de mon euphorie. Les yeux azur du roi me fixent avec tendresse, envie et détermination. Le choc de ses deux actions me fait reculer. Je porte également ma main à ma poitrine, dans une veine tentative d'arrêter les battements affolés de mon cœur.

•        Épouse moi ! exclame subitement Anduin. Je sais qu’être mon épouse s’accompagne d’un fardeau qui sera lourd à porter, te privant de certaine liberté dont tu jouis, notre vie ne sera pas facile, mais unis, nous serons indivisibles. Nous rendrons l’Alliance meilleur. Si tu acceptes ma demande, sépare Shalamayne comme à Lordearon. 

Je me glace sur place, aucun son ne franchie la barrière de ma bouche et mon rythme cardiaque s'affole tant que j’agrippe farouchement à ma robe. Une multitude de pensée foisonne dans mon esprit, tant que je n’arrive pas à réfléchir correctement… Anduin vient vraiment de demander ma main !? Je croyais qu’il ne l’envisageait pas encore à cause de la guerre. Je l’aime, je l’aime à un point que le mot amour n’est pas assez fort pour exprimer l’intensité réel de mes sentiments et tout comme lui je ne désire rien d’autre qu’être à ses côtés mais pourquoi mon cœur est enserré par le doute ? Je ne suis pas sûr d'être digne d'être sa reine… Je fuis le regard d’Anduin et me détourne de lui, tremblotante. Je sens ses mains se poser sur ma taille mais je le repousse.

•        Lynawen… Marmonne Anduin. Est-ce trop tôt pour toi ? Tu ne te sens pas encore prête ? Me questionne Anduin avec douceur.

•        Ce n’est pas ça…

•        Alors parle-moi, je n’aime pas te voir ainsi. S’inquiète-t-il.

•        Mon père m’a refusé sa succession et il ne m’a donc jamais préparée être une reine pour Ludroth, comment pourrai-je être une bonne reine pour Hurlevent ?

Sans que me rende compte mon aimé s’est faufilé devant moi, ses doigts se glisse sous mon menton, me forçant à le confronter.

•        Lynawen, mon père ne m’a pas non plus préparé à être un souverain, j’ai dû apprendre sur le tas et, jusqu’à maintenant, j’ai été un piètre roi.

•        C’est faux, tu n’es pas un mauvais roi !

Anduin sourit à ma réaction et m’embrasse sur le front. Ensuite, il s’écarte sur le côté, se frayant un chemin à travers les billes de lumière.

•        Je sais que le rôle de souverain peut faire peur, mais nous serons ensemble, la lumière comme guide et je sais qu'à tes côtés je serais un meilleur roi.

Les mots d’Anduin m’émeuvent et me rassurent, je veux être avec lui. Je suis pas stupide, je savais pertinemment que je ne pouvais pas rester son amante éternellement, qu’un jours notre relation devait évoluer pour pouvoir s’épanouir, et pour cela, le mariage est l’étape suivante et toute les responsabilités qui siéent au statut d’épouse du roi. J’aime Azeroth, j’aime Hurlevent, j’aime l’Alliance. J’ignore si je serai une bonne dirigeante, je ferais de mon mieux, je le jure sur la lumière !

 Face à moi, Shalamayne. Elle n’attendait que moi, que je la saisisse. Je m’approche de l’épée et tends la main vers la poignée mais je me rétracte au dernier moment. Quelque chose me retient encore, un vestige de mon passé que j’ai dissimulé trop longtemps à mon bien-aimé.

•        Anduin, je t’aime et je veux t’épouser ! Exclamé-je en observant le sourire comblé de mon amant. Je t’ai caché quelque chose… Peut-être tu ne voudras plus être mon époux après ça.

Anduin croise ses bras sur sa poitrine en levant un sourcil interrogateur. Je prends une grande respiration et, la voix hésitante.

•        Je… Anduin, mon père… m’a… J’étais promise à un autre homme, un prince d’un royaume éloigné. Avoué-je enfin, apeurée.

Un silence s’installe entre nous, contrastant avec l’atmosphère romantique que nous offrait les boules de lumière.

•        C’était un mariage forcé, je n’étais pas consentante mais je n’avais pas le choix, je … 

Les lèvres d’Anduin s’emparent de ma bouche sans crier gare. Aux premiers abords, je suis surprise mais je me laisse très vite embarquer dans le tumulte de son baiser.

•        Ça n’a pas d’importance, tu ne lui étais pas destinée, la lumière en a décidé autrement. Murmure Anduin avec amour.

Je me n’attendais guère à une telle réaction de sa part. Je ne sais pas quoi lui répondre et le fixe bêtement la bouche entre-ouverte. Je ravale ma salive avant de me racler la gorge. À nouveau, mon attention se porte sur Shalamayne. Je m’approche de l’épée, le cœur battant. Ma main touche la poignée et une lumière vive m’éblouie. Je me couvre les yeux à l'aide de mon bras. Lorsqu’elle s’évanouie, seule la moitié de Shalamayne brillant d’un orbe rouge est toujours planté dans le sol. Dans ma main, sa jumelle à l’orbe bleu scintille de toute sa splendeur.

•        Ellemayne t’appartient désormais. Exclame Anduin, souriant.

•        Je ne peux accepter, c’est l’épée de ton père…

•        J’incite et je n’accepterai pas un refus de ma fiancée. Surenchéri mon Anduin souriant.

Je finis simplement par hocher la tête, c’est bizarre de l’entendre me désigner comme sa fiancée, mais c'est très plaisant. Anduin s’approche tout en fouillant nerveusement dans sa poche. Il en sort un petit écrin. D’un geste maladroit, il l’ouvre, me dévoilant par la même occasion une bague en argent gravé d’une tête de lion. Mon aimé retire le bijou du petit coussin avant de mettre un genou à terre, il saisit ma main gauche avec douceur et enfile l’anneau à mon doigt.

•        Elle est loin être extravagante, mais je te promets que pour notre mariage je te ferais forgé une alliance digne de ta beauté… Dit-il timidement.

•        Elle me plait beaucoup. Répondé-je en l’admirant.

•        Eh bien, il me reste plus cas annoncer l’heureuse nouvelle à mes chers conseillers. Dit-il en plaisantant.

•        Ils vont adorer ça et je suis sûre que Grisetête en sera le plus heureux ! Rétorqué-je, taquine.

•        Sans parler du fait que la nouvelle de nos fiançailles devra être diffusée aux habitants d’Hurlevent ainsi qu'à nos alliés de l’Alliance. Annonce Anduin. 

•        C’est quelque peu angoissant… Marmonné-je, nerveuse.

Anduin se relève et me caresse la joue pour ensuite me serrer dans ses bras. Sa chaleur et son geste aimant apaise ma peur. Je lâche Ellemayne sur le sol pour pouvoir étreindre mon fiancé.

•        Accepterai-tu de dormir cette nuit en ma compagnie ? Demande alors Anduin.

•        Tu veux dire partager ta couche ? Questionné-je timidement.

•        Oh !? En bien, je… Je ne pensais pas de cette façon, j’avais plus dans l’idée de m’endormir blotti contre toi, mais, si… Si c’est ce que tu souhaites alors, tes désirs sont des ordres, très chères. Bafouille-t-il.

Mon cœur s’emballe alors que je m’agrippe à la cape d’Anduin. Son visage se glisse dans ma nuque, réchauffant ma peau de son souffle chaud. Mon attention se porte soudainement sur la voûte céleste d’Azeroth. Une multitude de lanternes colorées parsèment le ciel telle une constellation d’étoile. Je me libère des bras chaleureux de mon promis et pointe du doigt le ciel pour lui signaler. Il lève les yeux, admirant les lanternes. On se laisse tomber dans l’herbe en se tenant la main, profitant du spectacle magique qui se joue au-dessus de nos têtes. 



/ Voilà nos deux petits amoureux se sont enfin fiancés  Pas trop tôt après 40 chapitre ! J'espère que ce chapitre vous aura plus et petit remerciements spéciaux à : YumeBykira, Chpoukshmit, Wornard, Maczin, Fahliilyol et LU. Merci beaucoup pour vos commentaires qui font vraiment très plaisir et de continuer à me lire malgré les très nombreux chapitres. /



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