Ceux qui brûlent dans la lumière

Chapitre 48 : Le début des ennuis 2nd partie

2652 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 30/10/2022 21:02

Le début des ennuis 2nd partie


« C’était un jour gris et pluvieux, la bourrasque salée venait fouetter ma pèlerine, pourtant les quais de la cité était particulièrement grouillants, les matelots déchargeaient ou chargeaient les cargaisons de leurs navires. Leurs cris se mélangeaient aux chants des mouettes et aux craquements du bois des bateaux à chaque vague. Mon humeur était comme ce mauvais temps, terne. Je devais dire adieu à la seule personne qui m’étais chère. Mon oncle, avait le visage trempé par la pluie, ses cheveux noirs coupés court habituellement bien coiffés étaient plaqués sur son visage et sa nuque.

-           Pourquoi tu dois quitter le royaume…

-         Car ton père en a décidé ainsi, répond-t-il simplement.

-         Mais pourquoi ? Je ne comprends pas… Certes tu as détruit une statue commémorative, mais ça ne vaut pas un bannissement.

Mon oncle ne daignait pas répondre à ma remarque et son silence m’insupportais. Je savais qu’il me cachait un secret. Il s’était passé quelque chose de sérieux entre père et lui, pourtant ni l’un ni l’autre ne daignait répondre à mes interrogations. Me laissant volontairement dans l’ignorance était-ce parce que je n’étais pas l’héritière du royaume… ?

-         Ne part pas mon oncle… Je suis sûre que père peut encore changer d’avis.

-         Il le faut Opaline, ton père me tuera si je reste ici.

-         Quoi !? Bien sûr que non, tu es son frère, son jumeau, son sang.

-         Opaline, tu ignores bien des choses…

-         Alors dit-moi ! 

-         Tu n’es pas prête ! Coupe-t-il.

Mon oncle me prend dans ses bras et me serre contre lui avant de déposer un baiser affectueux sur mon front. Au moment où il tourne les talons je l’attrape subitement par le poignet.

-         Ne me laisse pas !

-         Allons mon enfant…

-         Mère est morte, je ne compte pas aux yeux de père et toute l’aristocratie se rie de moi… Sans toi je me retrouve seule…

Mon oncle retire ma main tremblante avec douceur de sa manche, puis il ramasse ses affaires sans un mot et dans un dernier regard il grimpe dans le navire. J’enfouie mon visage dans le creux de mon coude pour essayer de sécher le flot de larmes qui noie les yeux… »


Alors que je reviens doucement à moi, la première chose que je vois c’est un toit en peau maintenu par des poutres en bois. Je suis encore vie ? Ma tête me fait mal, qu’est-ce qu’il s'est passé ? Je tente de me relever, mais une intense décharge électrique me tord le corps de douleur.

-         Doucement, vous êtes vraiment amochée…

-         Ilera c’est vous ?

-         Oui, dit-elle en dégageant mon front de certaine de mes mèches.

-         Pitons-du-tonnerre…

-         Est toujours debout, me coupe-t-elle.

-         Comment ? La lumière m’a failli, je n’ai pas pu tenir, je…

-         Mon frère, vous a remplacé, il a utilisé sa magie d’Arcane pour protéger la cité. Nous nous sommes précipités pour vous rejoindre, d’autres lui ont prêtés main forte pour maintenir son sort.

-         Aethas… Comme il va ? Il n’est pas blessé ? m’inquiété-je.

-         C’est un puissant mage ne vous en faites pas, il va bien.

-         Genn, Jaina et les autres ?

-         Vous parlez de Grisetête ? Il est là avec l’amiral Portvaillant. Une partie de notre armée a trouvée refuge au Pitons, d’autres ont dû s’abriter ailleurs pour se protéger des obus. Pour les autres j’ignore ce qu’ils sont devenus…

-         La grande porte ? Le seigneur-régent ? Thrall ? Yaedrel ?

-         Aucunes nouvelles, on est trop occupés à survivre ici…

-         Alors on a échoué…

-         Ne dites pas ça… Tant que des hommes et femmes, de la Horde comme de l’Alliance, sont encore debout, nous continuerons à nous battre. Nous trouverons un moyen d’arrêter ces machines de mort.

À l’extérieur j’entends des cris, des disputes, je reconnais la voix du vieux loup mais également celle de Baine et de Jaina alors que d’autres me sont totalement inconnues. 

-         Qu’est-ce qu’il se passe ?

-         Des querelles inutiles, souffle-t-elle.


Pas besoin d’en savoir davantage, je comprends parfaitement où mon amie veut en venir. Nous sommes en difficulté et ils n’ont pas trouvés mieux que raviver de vielles blessures ? C’en est trop, je ne peux pas les laisser détruire le peu d’unité qu’il nous reste, je prends une grande inspiration et me hisse avec douleur sur mes pieds sous les yeux inquiets d’Ilera qui se précipite pour m’épauler. Ensemble, nous sortons du tipi.

Pitons-du-Tonnerre est recouvert d’un immense dôme constitué de différentes magies à l’unisson : Arcane, lumière, élémentaire et nature. Les mages, prêtres, paladins, chamans et druides de la Horde comme de l’Alliance, ils ont l’air à bout de forces…

Je peux voir les tensions palpables entre les deux factions qui restent loin l’une de l’autre. Mais c’est nos chefs qui offrent le spectacle le plus navrant : Grisetête ne cesse de dire que l'on n'aurait jamais dû s’en mêler, Jaina ne soutient pas réellement Genn mais souligne que notre plan a beaucoup trop de failles. Un troll crache son venin alors que Baine fait de son mieux pour calmer les tensions qui jouent beaucoup sur le moral de tout le monde.

-         Assez ! crié-je. Vos disputes n’arrangeront en rien notre situation.

-         Lynawen, vous êtes blessée, retournez vous reposer, rétorque Jaina.

-         Non !

Je lâche l’elfe de sang et m’avance seule vers la foule en boitant, je sens leurs yeux se poser sur moi. 

-         La guerre est cruelle, trop souvent cruelle. Aucune de nos deux factions n’en voulait. Combien de vies arrachées des deux côtés ? Tout cela par la faute d’une seule personne ? Ce combat nous a repoussés dans nos dernières limites, mais il ne nous brisera pas ! La reine banshee ne nous prendra pas davantage ! Ni à la Horde, ni à l’Alliance. Si pour certains je suis votre reine, pour d’autres je suis votre ennemie. Du moins je l’étais : nous avons su mettre nos différends de côtés, pour la paix, vous avez choisis de me suivre. Alors je vous demande de croire une dernière fois en moi : une ultime démonstration de votre foi, de votre loyauté et de votre détermination infaillible. Notre force est l’unité, et c’est seulement tous ensemble qu’on trouvera un moyen d’abattre ces vaisseaux de la mort, on retournera l’issue en notre faveur. Unis !

Les voix des troupes de l’Alliance et de la Horde se mélangent en cœur, galvanisées par mon discours, la fierté se lit sur les traits de mon père adoptif tout comme sur ceux de Jaina. Le chef des Taurens sourit, en voyant nos deux factions se mélanger à nouveau et s’entraidant les uns les autres. 

Je suis à deux doigts de m’écouler au sol, mais je sens deux mains me saisir les épaules pour m’aider à me redresser. Face à moi, un troll à la peau bleutée, coiffé d’une crête rouge et de longues défenses serties d’ornements tribaux.

-         Laissez-moi vous aider. Je suis chaman et je connais quelques sorts de soin.

Avant que je ne puisse répondre, le troll fait appel aux éléments et un jet d’eau s’écoule entre ses trois doigts. Brusquement, une étrange pluie s’abat sur moi, je sens la fraicheur des gouttes sur ma peau, pourtant je ne suis guère trempée et je peux ressentir les bienfaits de sa magie salvatrice. 

-         Merci …

-         Zekhan, mon nom est Zekhan.

-         Alors merci Zekhan, répondé-je souriante.

-         Je vous en prie, vous êtes une bonne personne.

-         Vous trouvez…

-         J’ai le flair pour ça, dit-il du tac au tac. Je ne vais pas vous ennuyer plus longtemps, je vais voir si d’autres personnes ont besoin de mon aide.

-         Zekhan ?

-         Oui ?

-         Je sais que ma question va vous sembler bizarre ... mais auriez-vous vu un humain portant un masque ?

-         Hmm… non, si je le vois je vous le ferai savoir.

J’acquiesce et le jeune troll tourne les talons pour apporter mon aide.Je ressens un pincement au cœur, il faut que je retrouve cet homme. Je dois en avoir le cœur net. Pour l’instant je ne peux rester les bras croisés, je dois apporter mon aide et surtout trouver une solution pour arrêter les zeppelins gobelins. 

Le choc des explosions des bombes continue à ébranler la barrière, heureusement pour nous elle tient bon, mais, pour combien de temps encore ? Je peux lire l’épuisement sur chacun de leur visage.

-          Est-ce que ça va ? demandé-je en approchant d’un elfe de la nuit.

-         Ça va aller madame, me répond-il. Je refuse que cette terre soit détruite... tout comme l’a été Teldrassil

À ces mots, j’aperçois une larme couler sur sa joue violacée, tandis qu’il continue à faire son office.

-         Cela n’arrivera pas, le rassure une taurenne, vous ne savez pas comme il fut triste pour nous d’apprendre la destruction de votre foyer. En ce qui me concerne, je suis heureuse de voir que vous nous aidez.

-         Il est vrai que l’Alliance pourrait vous laisser enterrés sous les débris de ces bombes…

Il s’arrête net en voyant le visage de la chamane se décomposer, et reprend :

-         Mais ce n’est pas une volonté de vengeance qui va nous faire faillir à notre devoir ! Cette terre vit comme la nôtre par le passé, et sa destruction vous marqueras d’une blessure dont je souhaite vous épargner.

Elle sourit, le Kal’dorei lui rend le même, et tous continuent leur effort.

Je me faufile alors à travers les blessés et les soldats encore valides et leurs demandent s’ils n’auraient pas vu l’homme que je recherche mais aucun d’eux ne semble l’avoir aperçu. En continuant mon chemin, j’observe différentes scènes d’entre-aide. Cela me fait chaud au cœur de voir autant de races, si opposées, se soutenir mutuellement pour gagner cette bataille. 

Une fois proche du centre du dôme, j’intercepte la discussion de Grisetête et Baine.

-         ….. Et même si je suis d’accord avec vous, le dôme ne tiendra pas éternellement. Ses Bombes vont tôt ou tard nous ensevelir sous des tonnes de métal fumant, et je ne sais quelles autres bizarreries gobelines, lance le vieux loup.

-         Certes, mais comment voulez-vous prévenir des renforts ? rétorque Baine. Nous sommes forcés d’attendre que Thrall, Saurcroc et Theron aient finis de leurs côtés pour se rabattre au pied des falaises.

Je me fige sur place, morte sous les décombres, sans retrouver mon Anduin… Non je ne peux pas. J’ai envie de contempler son visage, noyer mon regard dans ses yeux bleus, toucher sa chevelure d’or, goûter à l’arôme de ses lèvres. Non je refuse de mourir ici !

-         Il y a forcément un moyen, interromps-je.

-         Je ne vois pas comment, nous sommes bloqués sous ce dôme et les vaisseaux ennemis son hors de portée de nos sorts ou de nos flèches ! s’emporte Jaina.

Alors que nous nous disputons en vain sans trouver de réelle solution pour nous dépêtrer de cette situation, une explosion assourdissante retentit, suivi d’un puissant flash de lumière. Je protège mes yeux, enfouissant mon visage dans mon coude. Plusieurs autres détonations s’enchainent, puis un énorme boum avant que le silence ne retombe enfin. Mes oreilles bourdonnent tellement que j’en ai mal à la tête. Bon sang, qu’est-ce qu’il se passe encore !? Lorsque je lève la tête les zeppelins gobelins ont disparus, il ne reste qu’une trainée de fumée noire et une immense canonnière de l’Alliance sillonnant les cieux. 


Encore merci à theforestspirit pour la correction. :)


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