Un nouveau monde

Chapitre 34 : La fureur du dragon

3480 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/02/2021 13:51

La nuit venait de tomber et les portes de Hurlevent venaient de se refermer après le passage du roi Magni, accompagné de Gahahli et de son Sabre-de-Nuit. Cette dernière avait décidé de quand même venir en aide à ses compagnons au cas où ça tournerait au vinaigre. Ils l'avaient peut-être mis à l'écart et elle était consciente qu'elle se ferait encore enguirlandée par son père pour l'avoir désobéi une fois de plus, mais la jeune elfe tenait à s'assurer que tout se passait bien et être présente en cas de besoin plutôt que d'abandonner ses amis et sa famille à leur sort par obéissance. Elle ne se le pardonnerait jamais si leur arrivait quelque chose de grave. Et si ça leur dérangeait, c'était leur problème !

Sans compter qu'avant de partir pour Hurlevent, Magni lui avait expliqué ce que lui avait dit Windsor sur ce qu'il savait de Katrana Prestor et des affaires dans lesquels elle avait été impliqué. Notamment son rôle dans la création des Défias, la corruption des nobles ainsi que la pression qu'elle infligeait sur l'armée de Hurlevent pour l'empêcher de faire quoi que ce soit contre les menaces extérieures, la disparition de Varian Wrynn, le père d'Anduin et le vrai roi de Hurlevent, et surtout le fait qu'elle soit de connivence avec le Vol draconique Noir et par extension, la Horde Noire qu'il contrôle. De quoi en faire une ennemie publique numéro un. Et inciter la jeune elfe à se rendre aux premières loges pour s'assurer qu'elle fût bien neutralisée, tant elle représentait une menace pour Hurlevent, si ce n'est pour toute l'Alliance.


Ils venaient d'arriver de passer l'Allée des Héros quand ils furent surpris par des cris de panique retentissant dans toute la ville. Suivis de bruits de combats. Et ils le avait suffit de se rendre au Quartier Commerçant qui séparaient les différents quartiers pour comprendre ce qui se passait.

Des draconides arpentaient les rues et les canaux, traquant les résidents qui avaient le malheur de se retrouver dans les rues en cette heure aussi tardive et engageaient le combat avec les soldats qui avaient la malchance de croiser leur route. Et ils se montrèrent sans pitié envers leur victimes.

Ils n'eurent pas le temps de se demander d'où sortaient ses créatures que Magni vint en aide à un soldat en difficulté et chargea le draconide, le tabassant de ses deux marteaux.

Gahahli quant à elle vit déboucher d'une ruelle une femme en panique, tenant fermement dans ses bras un bébé enveloppé de draps, poursuivie par un draconide armé d'une lance et qui la rattrapait dangereusement de ses quatre pattes. Ni une ni deux, la jeune elfe décocha une flèche dans l'œil de la créature reptilienne, lui transperçant le crâne, et juste à temps pour sauver la femme qui venait de trébucher sur un pavé.

Elle se précipita ensuite sur la femme, l'aidant à se relever et ramassant pour elle son bébé (qui par chance n'avait rien et était juste un peu secoué) quand un autre draconide sorti à son tour de la ruelle et brandit une hache en visant l'elfe, prêt à venger son camarade. Elle fut sauvée in extremis par Jakua qui s'était jeté sur le bras du draconide dont l'écaille ne fit pas le point contre les dents de sabres acérés du tigre. La créature finit par battre en retraite, le bras lacéré jusqu'à l'os, une fois s'être débarrassé de l'emprise du Sabre-de-Nuit.

— Mais d'où sortent ces choses ? demanda l'elfe perplexe.

— Je... Je l'ignore, répondit la femme encore sous le choc. Ils sont apparus... Subitement.

— Ils s'étaient fait passé pour nos gardes, vint expliquer le soldat que Magni venait de secourir et qui se tenait une épaule ensanglantée. Et soudainement... C'est comme s'ils avaient laissés tomber leur déguisement et ont commencé à attaquer.

— Ils vous ont infiltrer ! en conclut Magni. Bon... (il se tourna vers le soldat) Vous, occupez vous de faire évacuer la ville et de mettre les habitants à l'abri. Moi je m'occupe des draconides. (il se tourna vers l'elfe) Quant à vous, restez aux alentours pour assurer la sécurité des rescapés... et tâchez de ne pas vous faire tuer !

Gahahli n'eut pas le temps de répondre aux ordres du roi nain que celui-ci s'était déjà enfoncé dans la ville, partant affronter les ennemis avec ces deux marteaux, pendant que le soldat s'occupait d'escorter la femme et son bébé vers la sortie.

D'autres civils, pris de panique et fuyant les draconides, ne tardèrent pas à affluer en masse vers l'entrée principale, obligeant le soldat à appeler au calme tandis qu'il les guidait vers la sortie. D'autres soldats, plus ou moins amochés, vinrent lui prêter main-forte.

Gahahli se chargea d'en faire de même de son côté. Elle se dirigea à l'Est, vers les canaux qui séparaient les différents quartiers de la ville, monta sur une caisse abandonnée pour avoir une meilleure vision globale, guida les quelques civils et soldats surpris par les draconides vers l'entrée principale et tira à vue sur les ennemis tandis que Jakua couvrait ses arrières.


Soudain, un jet de flammes jaillit du donjon, perçant ainsi l'obscurité. Puis un imposant dragon noir s'extirpa du toit de la bâtisse, étendant ses larges ailes pourpres et contempla la ville de son regard de prédateur.

Alors que la vue de dragon amplifia la panique et le chaos qui régnait déjà dans la ville, Gahahli fut pétrifiée par l'angoisse. Elle songeait à son père et ses compagnons qui avaient dû se rendre au donjon pour dénoncer Katrana Prestor et voilà qu'un dragon en sortait. Elune seule savait ce qui avait pu advenir d'eux dans le donjon avant l'apparition de la bête.

Le dragon prit finalement son envol et survola la ville, cracha son souffle de flamme sur les quartiers les plus au nord de la ville. Puis il se dirigea vers le sud et Gahahli crût comprendre avec effarement ce que la bête avait en tête.

— ÉLOIGNEZ-VOUS DE L'ENTRÉE ! cria-t-elle à l'intention des civils qui continuaient d'affluer en masse. ÉLOIGNEZ-VOUS !

Mais personne ne l'écoutait, les civils trop occupé à sortir de la ville en proie aux flammes.

Le dragon survola la grande muraille au sud et pour le suivre, la jeune elfe dût se rendre au perchoir des griffons qui s'enfonçait dans la dite muraille et donnait sur l'Allée de Héros.

Elle ne tarda pas à se rendre compte que non seulement les griffons avaient désertés — fort probable qu'ils aient pris peurs et se soient enfuis quand le dragon ou les draconides avaient fait leur apparition — mais aussi que le dragon venait de mettre le feu à la grande porte, bloquant ainsi tous les habitants à l'intérieur de la ville.

Gahahli fut désemparée et submergée par le sentiment d'impuissance devant cette vision cauchemardesque mêlée aux cris de terreur des habitants qui la renvoyèrent au jour où des orcs corrompus avaient mis à sac son village natale.


Un "Pssst !" émanant de derrière une porte en bois entrouverte l'arracha de ses pensées.

La porte en question donnait sur une des tours de guet qui encadrait l'entrée principale, et Gahahli hésita à l'emprunter, redoutant un piège.

Elle vit une main minuscule en sortir, lui faisant signe d'approcher, tandis que la voix émanant de derrière la porte se fit plus insistante :

— Par ici !

La jeune elfe sentit son cœur s'emballer d'espoir quand elle reconnût la voix nasillarde de Baelbo et s'en vint le rejoindre, son Sabre-de-nuit qui ne l'avait toujours pas quitté d'une semelle.

— Qu'est-ce qui se passe, à la fin, Baelbo ? demanda-t-elle nerveusement au gnome après qu'il eût refermé la porte derrière eux, les plongeant dans l'obscurité quasi totale. D'où sort ce dragon ?

— C'est Katrana Prestor, répondit une voix juvénile d'un ton las. Ou plutôt... Onyxia, de son vrai nom.

— Anduin ? s'exclama Gahahli surprise de reconnaître l'enfant roi à travers l'obscurité à l'intérieur de cette tour. Mais que faites-vous ici ?

— Parlez moins fort ! lui ordonna le gnome. Elle pourrait nous entendre !

Comme pour confirmer ses propos, le petit groupe ressentit comme un bref tremblement, comme si quelque chose de lourd venait de se poser à proximité de la tour. Probablement le dragon — ou plutôt la dragonne s'il s'agissait bien de Dame Prestor. Le petit groupe retint leur souffle, craignant d'être trahi par leur propre respiration. Seul le Sabre-de-nuit émit des grognements sourds.

— Citoyens de Hurlevent ! s'écria une voix qui sonnait à la fois féminine et démoniaque, probablement celle de la dragonne. Votre pleutre de prince a pris la fuite et vous n'avez plus aucune échappatoire ! S'il est encore dans cette cité pitoyable, qu'il se montre ou qu'on me le ramène, de gré ou de force ! Vous avez jusqu'au premières lueurs du jour ! Autrement, ce misérable royaume périra dans mes flammes avant de pouvoir le jour se lever !

Il y eut une nouvelle brève secousse, suivie du son d'une bourrasque de vent et de battements d'ailes, indiquant qu'Onyxia venait de reprendre son envol.

Gahahli, toujours déconcertée, attendit un bref moment avant de reprendre la parole :

— Est-ce que vous allez enfin m'expliquer ce qui se passe ?

— C'est ma faute ! avoua Baelbo. Je voulais mettre Anduin à l'abri d'Onyxia, loin de la ville. Mais j'ai seulement réussi à nous sortir du donjon.

— Et les autres ? demanda la jeune elfe au bord de l'angoisse. Et mon père ? Est-ce qu'ils sont... ?

Elle n'eut le courage de faire sortir les derniers mots de sa bouche, tant la simple pensée lui fut insupportable.

— Il est encore trop tôt pour le dire, lui répondit le gnome. Je suis sûr qu'ils vont s'en sortir.

Bizarrement, ces derniers mots ne rassuraient l'elfe qu'à moitié.


Mis à part les cris de terreurs des citoyens qui persistaient et résonnaient dans toute la cité à l'extérieur, un silence de mort s'installa à l'intérieur de la tour quasiment plongée dans l'obscurité.

— Bon, il n'y a plus qu'une chose à faire ! déclara soudain Anduin en se levant et se dirigeant vers la porte, brisant ainsi le silence.

— Mais qu'est-ce que vous faites ? demanda Gahahli.

— C'est moi que veut Onyxia ! expliqua le jeune prince. Si je ne me rends pas, elle va mettre à Hurlevent à feu et à sang. Et ça, je ne peux le permettre.

— Mais vous êtes fou ?! s'exclama l'elfe. Vous ne pouvez pas vous sacrifier ainsi !

— Des millions de vie sont en jeu ! insista Anduin. La vie de mes sujets ! Tous sont en train de souffrir pendant que moi, leur prince héritier, je me cache ! Je me refuse de leur infliger ça !

— Et qu'est ce que vous croyez qu'il va se passer quand vous vous serez rendu ? demanda Gahahli en faisant preuve d'une autorité qu'elle n'avait jamais révélé jusque là. Quand cette Onyxia vous aura dans ses griffes ? Qu'elle va gentiment se retirer et laisser votre royaume en paix ?

— Vous avez une meilleure solution, peut-être ? lui demanda sèchement Anduin.

Les dernières paroles du prince prirent l'elfe de court. Il venait de marquer un point. Elle n'avait aucun plan et encore moins un plan de secours. Une situation qui lui arrivait trop souvent à son goût.

— On ne va pas laissé cette dragonne gagner, dit soudain un Baelbo sortant de son silence et plus résolu que jamais. Nous sauverons Hurlevent ou nous périrons en essayant.

Gahahli et Anduin furent surpris par l'attitude soudaine du gnome. En particulier l'elfe qui ne l'avait encore jamais vu aussi déterminé.

— Mais comment ? demanda-t-elle à nouveau. Il nous manque Batël et Bartélo, je n'ai que des flèches ! (elle inspecta son carquois et constata à son grand désarroi le peu qui lui en restait) Non, je n'en ai plus qu'une seule !

— Cela suffira ! lui répondit le gnome décidément sûr de lui. 'Faudra juste ne pas la gâcher. Je vais tenter d'attirer son attention. Vous, vous vous contentez de faire ce que savez faire le mieux.

Il avait ponctué sa phrase d'un clin d'œil.

— C'est que... je doute que mes flèches puissent transpercer le cuir d'un dragon de cette taille, protesta l'elfe toujours peu convaincue.

— Sauf si vous visez un de ses points faibles ! lui répondit Baelbo en refaisant un clin d'œil plus insistant. Personne n'est parfait, après tout. Tout le monde a au moins un point faible. Y compris le plus gros des dragons.

Une nouvelle secousse ébranla les murs de la tour et la voix de la dragonne résonna à nouveau :

— Je sais que tu es dans cette ville, Anduin ! Tu ne peux pas te cacher éternellement ! Et tu n'as nulle part où aller ! Alors rends-toi tant qu'il est encore temps ! Ma patience a des limites !

— Allez en piste ! déclara Baelbo après un échange de regards avec l'elfe et avant de monter quatre à quatre les escaliers de bois qui menaient au sommet de la tour.

Gahahli intercepta le gnome au moment où, arrivé à mi-chemin vers le sommet, il bifurqua vers un couloir qui menait à la seconde tour plus à l'ouest qui encadrait l'entrée principale.

— Vous pouvez me dire ce qui vous arrive tout d'un coup ? lui demanda-t-elle incrédule. Cette entrain, cette audace, cette assurance... Je ne vous avez encore jamais vu comme ça...

— Vous vous rappelez de comment j'ai vu Dalaran s'effondrer sans que je puisse faire quoi que ce soit ? lui répondit le gnome d'un ton grave. Et ben je n'ai pas l'intention d'infliger ça à Hurlevent. Pas après ce qu'on a accompli ensemble. Maintenant, trêve de bavardage et en piste, j'ai dit !

Sur ces mots, il reprit sa course et disparut dans le couloir, laissant la jeune elfe qui finit par se laisser convaincre par ses paroles.

Tous deux avaient déjà vécu un drame similaire à ce qui était en train de se produire cette nuit et il n'avaient rien pu faire pour l'en empêcher. Mais cette nuit allait être différente.


Elle monta à son tour jusqu'au sommet de la tour, résolue mais non sans avoir une peur au ventre Comme si elle descendait dans une fosse remplis de lions affamés avec seulement une branche d'arbre pour se défendre et qu'elle connaissait déjà l'issue de cette rencontre

Elle ouvrit la trappe menant au sommet et risqua un œil aux alentours. Pas de signe de dragon à l'horizon. ... Pour l'instant.

Elle profita de se moment pour sortir de la trappe quand elle fut rejoint par Anduin et son Sabre-de-nuit.

— Est-ce que je peux vous être utile ? demanda le jeune prince.

— Restez en bas avec Jakua, à l'abri, lui répondit Gahahli.

— Laissez-moi au moins, vous assister ! insista Anduin, le regard implorant. Mon royaume est en danger.

— Non ! insista l'elfe d'une voix ferme. Faîtes-ce que je vous dis !

Elle fut sur le point de refermer la trappe sur le prince quand elle se rendit compte du ton qu'elle venait de prendre. Un ton qui lui rappela amèrement celui de son père et qui l'envahit de regret.

Lâchant un profond soupir, elle rouvrit la trappe et s'adressa au jeune prince d'une voix plus compréhensive :

— Je sais que vous vous faites du soucis pour votre royaume et vos sujets et je me doute que vous désiriez vous rendre utile. Mais pour le moment, il vaut mieux que vous restiez caché. Votre vie est beaucoup trop précieuse. Vos sujets auront besoin de v...

Elle s'interrompit lorsqu'elle sentit dans son dos un souffle chaud et entendit un grognement sourd.

— Tiens tiens ! L'archère elfe aux cheveux bleus !

D'instinct, Gahahli referma prestement la trappe sur Anduin et fit face à la dragonne qui se tenait au dessus de l'entrée principale, côté Quartier Commerçant, et l'observait d'un œil torve.

— Onyxia, je présume ? feignit de lui demander la jeune elfe en dissimulant tant bien que mal son malaise et son angoisse.

— Quel dommage que je sois obligé de vous éliminer, dit Onyxia d'un ton faussement navré. J'avais vu un tel potentiel en vous.

En prêtant attention l'œil cuivre à la pupille vertical qui la fixait d'un regard mauvais, la jeune crut savoir où le gnome venait en venir avec son histoire de point faible. Et ses clins d'œil.

Elle tenta alors de décocher une flèche en espérant être suffisamment rapide pour faire mouche. Malheureusement, elle eut à peine le temps de se saisir de la dernière flèche qui lui restait que la dragonne avait déjà présentée une griffe sous la gorge de la jeune elfe. Et ce avec une rapidité déconcertante pour une dragonne de sa taille.

— Que crois-tu donc faire, petite insolente ? Me transpercer avec ta misérable flèche ? Alors que je t'ai à l'œil ? Ton manque de considération va-te coûter très cher !

Voyant les traits de la dragonne se déformer par la colère et sa gueule s'illuminer, Gahahli sentit sa dernière heure arriver.


Onyxia fut sur le point de cramer la jeune elfe de son souffle de feu quand une explosion incandescente lui frappa de plein fouet son aile droite, la faisant vaciller et rugir de douleur.

Gahahli devina rapidement l'origine de l'explosion.

Elle repéra Baelbo se tenant fièrement sur le rempart de l'autre tour de guet, sur sa gauche, et lancer une boule de feu en direction de la tête d'Onyxia qui venait tout juste de se remettre sur ses pattes.

La flamme frappa la dragonne en plein dans l'œil droit et lui fit pousser un rugissement encore plus strident et sonore que le précédent.

À nouveau, les traits d'Onyxia se déformèrent par la rage mêlé à la douleur de la dragonne, et celle-ci déchaîna finalement son souffle de feu sur le gnome.

La jeune elfe sous le choc voulut crier mais le son lui restait coincée dans la gorge.

Par chance, elle vit Baelbo tendre les bras et se créer un bouclier anti-flamme, le protégeant ainsi du souffle de la dragonne.

Celle-ci, comprenant ce qui se passait, fit redoubler son feu d'intensité, menaçant à tout moment de faire céder le gnome sous la pression des flammes.

Voyant Onyxia se concentrer sur le gnome qu'elle tenait à cramer à tout prix, Gahahli sentit venir sa dernière chance. Elle attendit sagement que la tête de la dragonne soit de nouveau à sa portée de tir, celle-ci avançant dangereusement vers sa cible, encocha sa dernière flèche et la tira sur l'œil encore valide de la dragonne.

Son tir fit mouche et Onyxia, désormais aveugle, fut aussitôt prise de frénésie, se tordant de douleur, proférant des injures à peine audible sous ses rugissements et frappant dans le vide de ses griffes acérés.

Voyant une de ses pattes griffus foncer sur Gahahli, celle-ci sauta d'instinct de la tour juste à temps et atterrit sur le toit en ardoise bleus qui couvrait le couloir reliant les deux tours. Toit sur lequel elle roula, sentant au passage son arc se briser son poids, pour finalement atterrir sur le rempart qui dominait l'Allée des Héros, le corps tout entier endolori par cette acrobatie improvisée. Elle sentit également qu'elle avait une côté et sa hanche fêlées.


Tandis qu'elle se massait une épaule contusionnée, elle vit Onyxia tenter de reprendre son envol en prenant appui sur la tour sur laquelle se tenait un peu plus tôt. Mais aussitôt décollée, son vol fut maladroit en raison de son aile droite sévèrement endommagé par l'explosion causé par Baelbo, ainsi que par sa cécité.

Elle semblait vouloir quitter la ville par la voie des airs mais finit par s'écraser lourdement contre un pan de de la montagne qui surplombait la ville au nord-est et finit sa chute dans les douves que traversait l'allée.

Le pan de la montagne sur lequel s'était écraser la dragonne se fissura dangereusement sous le choc et finit par se fracturer en plusieurs morceaux, déclenchant ainsi un important glissement de terrain qui se déversa dans toute la largeur de la douve, ensevelissant au passage Onyxia.


Voyant les débris de roches remplir de plus en plus la douve, Gahahli lâcha un long soupir avant de s'écrouler d'épuisement.

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