Un nouveau monde

Chapitre 33 : Bas les masques !

3074 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 08/02/2021 13:25

Sur la route qui menait à Hurlevent, Fyrvas demeura décontenancé quant au changement brusque d'attitude d'Harrina à son égard.

Juste avant qu'il ne retrouvât sa fille, elle lui était encore reconnaissante de l'avoir défendue contre son père mort-vivant et soucieuse de ne pas pouvoir l'aider dans sa quête. Et maintenant, depuis qu'il avait retrouvé Gahahli, elle le snobait et refusait purement et nettement de lui adresser la parole ou même un regard.

Qu'avait-il bien pu faire pour qu'elle se mette dans cet état ? Le druide avait se creuser les méninges et se ressasser les événements qui auraient pu provoquer un tel changement d'attitude, il eut du mal à comprendre. Etait-ce pour l'indifférence dont il avait fait preuve quant au sort des humains ? Si c'était le cas, il en était désolé. Mais pouvaient-il se permettre de risquer la sécurité de sa fille pour des inconnus ?


Les gémissement du gnome, transporté sur les épaules du nain boiteux, qui reprenait enfin ces esprits l'arracha de ses pensées. Il fallait dire que la voix nasillarde du petit personnage était difficile à ignorer.

— Que s'est-il passé ? demanda le gnome. Qu'est-ce que j'ai manqué ? Que faisons nous à Hurlevent ?

— Nous allons dénoncer les agissements de qui-vous-savez, lui répondit Harrina.

Ils étaient arrivés aux portes de la cité et au vue de la présence des gardes, il devait être imprudent de dire à voix haute le nom de la personne que le groupe comptait dénoncer.

— Ah oui, ça y est, ça me revient ! s'exclama le gnome tandis qu'il balaya la scène du regard. Et les autres ? Où sont-ils ? Où est Gahahli ?

— À l'abbaye, répondit l'humain qui se disait être paladin. Avec Magni et l'autre gars.

— Mais ils vont nous rejoindre, hein ? demanda le gnome d'une voix trahissant l'inquiétude. Elle va nous rejoindre ?

— Magni, peut-être, lui répondit le nain d'un ton navré. Mais Lili... On a jugé préférable qu'elle reste en dehors de ça, sur ce coup-là.

"Lili" ? C'était donc ainsi que sa fille se faisait appeler ? Drôle de surnom ! songeait Fyrvas.

— Attendez-attendez-attendez ! intervint le gnome en sautant sur ses jambes minuscules. Vous voulez dire que... Vous l'avez mise sur la touche ?

— Ce n'est que temporaire, tenta de rassurer le nain. Juste le temps de...

— C'est pour sa sécurité ! expliqua le druide.

— Ah oui, sa sécurité ! rétorqua le gnome sur un ton de défi. Elle m'en parlé, figurez-vous ! D'à quel point vous étiez très à cheval sur sa sécurité. Et dites-moi, monsieur l'elfe, au risque de me mêler de ce qui ne me regarde pas, vous ne vous êtes jamais dit que vous la gâtez pas un peu à force de la couvrir ? Que ce serait peut-être à cause de ça si elle n'arrive jamais à rien ? Que c'est ce qui l'aurez amené à fuguer ?

— Et qui êtes vous pour remettre en question mon travail de père, gnome ? s'impatienta Fyrvas en foudroyant son interlocuteur du regard.

— Du calme, messieurs ! intervint le nain. Et puis il faut se faire une raison, Bilbo. Tu la connais aussi bien que moi cette gamine. Malgré sa bonne volonté, elle nous aurait compliqué la tâche...

— Elle a ses défauts et ses faiblesses, et alors ? s'impatienta le gnome. Nous en avons tous, je vous signale ! Personne n'est parfait ! Et autant que je m'en souvienne, c'est justement sa bonne volonté qui a fait de nous ce que nous sommes aujourd'hui ! (il se tourna à nouveau vers Fyrvas) Aussi, monsieur l'elfe, sachez que votre fille a su faire ses preuves ! Je l'ai vu, moi ! ... Et puis vous savez quoi ? Il n'est pas question qu'on la laisse sur la touche ! Je vais aller la chercher ! Elle est dans l'équipe après tout !...

— Tu restes avec nous, Bilbo ! insista le nain. Désolé, mais tu nous seras plus utile ici que là-bas !

— Ah d'accord ! s'indigna le gnome de plus bel. Maintenant je suis plus "utile" que l'archère du groupe ! Plus que celle qui a littéralement un tigre à ses ordres ! Et du coup, ma sécurité à moi, on s'en fiche !...

— Ah, tu vas pas nous faire ta mauvaise tête ! s'énerva à son tour le nain. Ce n'est vraiment pas le mo...

— ÇA SUFFIT ! s'impatienta Harrina. On a un royaume en danger je vous rappelle ! Le moment est mal choisie pour se battre comme des chiffonniers !

— Merci, c'est ce que j'allais dire ! protesta le nain en marmonnant dans sa barbe.

— Elle a raison ! intervint Fyrvas. On a une affaire plus importante à régler et votre attitude est on ne peut plus déplorable...

— Ça vaut pour vous aussi, messire elfe ! l'interrompit sèchement la magicienne. Au Mont Rochenoire. Quand vous avez retrouvé votre fille. Parce que vous m'excusez de me mêler de vos problèmes de famille mais après ce que vous avez tous les deux traversé, j'avais espéré des retrouvailles plus chaleureuses.

C'était donc pour ça qu'elle le boudait qu'ils étaient revenu du Mont Rochenoire ! Pour autant, cette raison dépassait toujours l'entendement du druide.

— Mais qu'est-ce que vous avez ça ? s'impatienta-t-il. Je vous signale que c'est elle qui m'a désobéi et qui a fugué !

— Et on se demande bien pourquoi ! ironisa le gnome.

— Je n'ai rien fait que mon devoir de père, par Elune ! protesta de plus bel Fyrvas.

— Et c'est tout à votre honneur, lui rétorqua Harrina.

— Alors c'est quoi le problème ? s'impatienta à nouveau le druide.

— Rien... À part que c'est le même discours qu'aurait proféré le mien de père, quand nous étions dans cette cellule, répondit sèchement la magicienne.

Un silence de mort s'installa sur le groupe. Même le gnome parût interdit.

Fyrvas ne sut quoi répondre à cette remarque, aussi insultante pût-elle être. Jamais de sa vie il s'attendait à être comparé à un mort-vivant. Et surtout pas un de ceux qui maniait de la magie démoniaque et aurait eu aucun scrupule à assassiner sa propre famille.

— A-a-alors, t'es au courant pour... ? osa demander le gnome à l'intention d'Harrina, brisant ainsi le silence.

— Oui je suis au courant ! répondit amèrement la magicienne. Et je préférerai qu'on évite d'aborder le sujet. ... Allez, nous avons assez perdu de temps !

Le groupe reprit enfin la marche, en silence. Même le gnome semblait avoir renoncé à son envie de retourner voir Gahahli.

Le druide fermait la marche, en compagnie du jeune paladin, toujours secoué par la remarque blessante de la magicienne.

— Au fait, il faut excuser l'attitude de Bilbo ! lui chuchota soudain le paladin. Je peux me tromper mais je pense qu'il a un faible pour... votre fille.

Fyrvas eut un frisson à l'idée d'imaginer son couple avec un gnome.


Arrivés sur le perron du donjon de Hurlevent, ils constatèrent rapidement que la garde avait été renforcé depuis leur dernière visite. Plutôt suspect, selon les habitués de la cité.

— Désolé, vous n'êtes pas autorisés à voir le roi ! déclarèrent froidement les gardes à l'unisson en croisant leur lances pour empêcher le groupe d'entrer dans le donjon.

Dès lors, Fyrvas comprit que quelque chose ne tournait pas rond chez ses soldats. Il ne savait de quoi il s'agissait mais il sentit que ses gardes-là n'avaient rien à voir avec celui qui l'avait si poliment escorté avec Harrina jusqu'à la salle du trône.

— C'est que nous avons un message urgent à lui transmette, déclara la magicienne qui ne se laissa pas impressionné pour autant. C'est une affaire d'état !

— Par ordre du seigneur Fordragon, vous n'êtes pas autorisés à passer ! insistèrent les gardes toujours à l'unisson.

— Pourrait-on au moins en connaître la raison ? demanda Harrina tout en gardant la tête froide.

— Vous n'avez pas à poser ce genre de question ! leur rétorquèrent les gardes. Veillez passer votre chemin ou nous serons contraints de vous envoyé aux fers !

"Nous y revenons, justement !" répondit intérieurement Fyrvas qui commençait à perdre patience et s'apprêtait à prendre sa forme d'ours, sentant venir le danger.

— Très bien ! déclara la magicienne en craquant ses doigts. J'ai horreur de faire ça, mais comme vous ne me laissez pas le choix...

En fendant l'air de ses bras, elle changea instantanément tous les gardes présents en moutons qui se mirent à errer en bêlant sur le perron.

— Par ma moustache ! s'exclama le gnome. Toute la garde ? Et j'arrive à peine transformer plus d'un adversaire à la fois...

— Ça ne durera pas longtemps ! l'interrompit Harrina. Profitons-en !

— Mais attendez ! intervint le paladin d'une vois mal assurée en emboitant le pas de la magicienne. Fordragon aussi est dans le coup ?

— Non, lui, il s'est juste fait lavé le cerveau par Prestor, lui répondit Harrina. Du moins, c'est que m'a expliqué Windsor...

— Il a intérêt à avoir juste, sur ce coup ! maugréa le nain sans que le druide ne comprît à quoi il faisait allusion.


Lorsque le groupe arriva dans la salle du trône, d'autres gardes vinrent les intercepter en pointant leur hallebardes sur eux, l'air méfiant.

— N'approchez pas ou vous subirez le même sort que vos camarades à l'entrée ! clama Harrina à l'encontre des gardes en chargeant ses mains de magie, menaçante.

Cela suffit à couper les gardes dans leur élan, sans pour autant les inciter à baisser leur garde.

La dénommée Prestor se tenait d'un air impérieux aux côtés du jeune prince que Fyrvas avait croisé l'autre soir, assis sur le trône. L'homme en armure (le dénommé Fordragon) était également présent, le regard vide tourné vers les aventuriers

— Que signifie cette intrusion ? demanda Prestor avant de porter son regard sur le druide et la magicienne, laissant son visage trahir sa surprise. Vous... ? Comment... ?

— Vous ne vous attendiez pas à nous voir de sitôt, en fin de compte ? lui lança Harrina sur un ton de défi.

— Fordragon ! Faites arrêtez ces intrus ! ordonna Prestor à l'intéressé. Ils en veulent à la vie de notre roi !

Fordragon ne se le fit pas dire deux fois. Descendant du piédestal et dégaînant son épée, il fit signe aux gardes d'intercepter les aventuriers.

Mais avant que les gardes n'eut de faire quoi que ce soit, Harrina claque dans ses mains et généra une vague de froid qui gela les jambes de toute la garde présente dans la salle et le seigneur Fordragon. Seuls Prestor et Anduin, restés sur le piédestal qui dominait la salle, échappèrent au sol.

— Mais enfin, qu'est-ce qui se passe ? demanda Anduin impatient.

— Ne vous inquiétez, jeune roi ! tenta de la rassurer Prestor qui cachait à peine sa frustration. Je vais m'occuper personnellement de ces terroristes.

— La plaisanterie a assez duré, Dame Prestor ! l'interrompit Harrina. Ou devrais-je dire... Dame Onyxia ?

Ce nom. ... Fyrvas était certain qu'il l'avait déjà entendu quelque part mais eut du mal à se rappeler où et quand.

En tout cas, ce nom n'avait nullement laissé aventuriers indifférent, ni le prince qui regardait sa conseillère d'un air perplexe et encore moins Prestor — ou plutôt Onyxia, dont les traits étaient déformés par de la colère.

— Je devrais vous incarcérés et vous pour trahison, tous autant que vous êtes, rien que pour avoir osé proféré ce nom ! fulmina-t-elle.

— Vous êtes très mal placée pour accuser qui que ce soit de trahison, ma dame, lui rétorqua Harrina. En sachant que vous avez orchestré l'enlèvement du roi Varian.

— Vous... Vous avez fait quoi ? s'écria le jeune prince.

— D'où détenez-vous cette information ? interrogea Onyxia à l'intention de la magicienne.

— La prochaine fois que vous voulez vous débarrasser de gêneurs potentiels, assurez-vous qu'ils ne partagent pas une cellule avec ceux qui connaissent votre secret, lui répondit Harrina d'un air impertinent.


Les traits d'Onyxia se déformèrent davantage de frustration avant de finalement s'adoucir de laisser place à un rictus. Cela ne présageait rien de bon ! se dit Fyrvas.

— Je dois l'admettre, vous êtes plutôt futée pour une humaine, dit-elle soudain d'une voix très calme. Vous semblez avoir un détail insignifiant. ... Si je suis réellement celle, ou plutôt CE que vous affirmez que je suis... Comment comptez-vous m'arrêtez ?

Sitôt qu'elle eût finit de parler, elle claqua dans ses doigts et aussitôt, les gardes se libèrent de leur pièges de glace qui leur bloquaient les jambes et se changèrent aussitôt en draconides. Ou plutôt, ses draconides avaient pris l'apparence de gardes humains et Onyxia n'avait fait que révéler leur véritable apparence.

Aussitôt, Fyrvas se souvint enfin où il avait entendu le nom d'Onyxia. C'était sur l'île d'Alcaz et de la bouche d'une de ses créatures draconiennes. Et il comprit avec effarement alors à qui (ou plutôt à QUOI) ils avaient affaire en fin de compte.

Il n'eut cependant de réagir à cette révélation que les aventuriers, Harrina en tête, avaient déjà engagé le combat les draconides.

Dans le chaos, il repéra le jeune paladin engager le combat avec Fordragon (qui lui gardait son apparence humaine mais avait toujours le regard vide, comme possédé), marteau contre épée, lui suppliant de revenir à lui et de se libérer contre l'emprise qu'Onyxia exerçait sur lui.

Il repéré également le jeune prince se débattre contre Onyxia qui l'agrippait fermement par le bras comme pour l'emmener il ne savait où.

Mais une chose est sûr, où la femme en pourpre comptait amener Anduin, cela ne pouvait être ni bon ni sain pour lui.

Le druide laissa alors son côté paternel prendre le dessus, prit sa forme d'ours et chargea Onyxia, bousculant les ennemis qui se dressaient sur sa route.

Il entendit Harrina lui crier "Non !" mais n'y prêta pas attention, refusant purement et simplement qu'on fasse du mal à ce petit blondinet.

Le druide fut sur le point d'asséner un coup de patte à la femme en pourpre accompagné d'un "laissez ce petit garçon tranquille !" mais celle-ci le coupa dans son élan d'un simple croisement de regard. Il eut tout juste le temps de remarquer que ses iris avaient pris une couleur cuivrée et que ses pupilles formaient une fente verticale quand Onyxia s'enveloppa d'un aura de lumière aveuglant. S'ensuivit une détonation qui projeta le druide à jusqu'à l'autre bout de la salle, contre le mur de pierre. Le choc fut si brutal qu'il manqua de s'évanouir sur le coup.

Lorsqu'il reprit ses esprit, il constata qu'au milieu des corps sonnés par la détonation (amis comme ennemis), à la place de la femme en pourpre se tenait désormais un dragon — ou plutôt une dragonne aux écailles noires et aux larges ailes pourpres dont l'envergure occupait toute la salle.

La dragonne avançait d'un pas impérieux vers le druide encore engourdi par le choc et l'immobilisa au sol d'une patte griffu.

Le regard du druide croisa celui de la dragonne et il reconnut les yeux cuivrés à la pupille verticale qu'avaient Onyxia juste avant sa transformation, ne laissant plus aucun doute quant à l'identité ni à la vraie nature de cette dernière :

— Vous et vos camarades m'avaient suffisamment mis de bâtons dans les roues depuis que votre satanée fille à mis le pied dans ma ville, clama méchamment Onyxia dont la voix sonnait légèrement différemment sous son apparence draconique.

Sans se rendre compte qu'il avait repris sa forme d'origine quand il avait été étourdi par le choc, Fyrvas lui répondit d'un grognement qui se voulait féroce et lui montrant les crocs.


La dragonne en fit de même et sembla sur le point de ne faire qu'une bouchée de druide quant une lumière aveuglante émanant brièvement du trône détourna son attention.

Fyrvas reconnût rapidement cette lumière, lui rappelant les sorts de téléportation des mages et en balayant la salle du regard, il constata que le prince avait disparu de la salle.

Onyxia fit la même constatation quand elle fouilla nerveusement la salle du regard et inspecta les corps de personne présentes.

— Le prince ! s'exclama Onyxia impatiente. Où est le prince ? Où est Anduin ?

Durant un bref instant, le druide crût que c'était Harrina qui venait de prendre les devants, profitant du fait qu'il avait retenu l'attention de la dragonne pour mettre le jeune prince à l'abri, jusqu'à ce qu'elle vit derrière une de ses pattes, s'extirper maladroitement du corps inconscient d'un draconide.

La dragonne se fit de plus en plus impatiente et finit par porter son attention sur le seul draconide encore conscient.

— Je suis... sincèrement désolé, ma dame, gémit ce dernier.

— Où... est... le prince ? l'interrogea Onyxia.

— L-le gnome... Pas pu l'en empêcher, répondit le draconide.

— Bande d'incapables ! pesta la dragonne en broyant son serviteur d'une patte griffu en signe de dépit. Je dois donc tout faire moi-même !

Elle leva sa tête reptilienne au plafond et le fit fondre avec son souffle de feu, obligeant au passage les aventuriers encore présents à se couvrir des débris en flammes qui en tombaient, avant de se hisser sur les parois de la salle du trône pour s'en extraire.


Onyxia partit, Harrina, dont la robe et la coiffure étaient dans un piteux états suite à l'explosion, en profita pour se précipiter aux côtés du druide afin de s'assurer de son état de santé. Fyrvas vit le paladin en faire de même pour Fordragon, visiblement inconscient.

Elle fut suivi du nain qui vint commenter sur un ton qui se voulait plaisantin :

— Hé bé ! Je crois savoir d'où votre fille tient un tel tempérament !

Les pensées de Fyrvas se bousculèrent dans sa tête. Une dragonne furibonde en liberté. Sa fille qui les attendait dans une abbaye séparée de la ville par une forêt et des collines. Et le prince dont la dragonne en avait après...

— C'était bien le gnome ? demanda-t-il inquiet. Où l'a-t-il emmené ?

La magicienne et le nain s'échangèrent un regard et restèrent interdit face à la question du druide.

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