Un nouveau monde

Chapitre 32 : Le seigneur du Mont Rochenoire

3517 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 01/02/2021 15:46

La route pour le Mont Rochenoire depuis la jungle de Strangleronce fut long et laborieux, Morpsev ayant dû convaincre ses nouveaux compagnons de contourner autant que possible toutes terres ou habitation occupés par l'Alliance, voulant à tout prix économiser leurs forces pour quand ils devront affronter la Horde Noire. Ce fut particulièrement compliqué avec Brotar qui jubilait à l'idée de massacrer quelques humains pour "s'échauffer" et Baorekh qui était pressé de goûter à nouveau du sang humain, choses qui leur furent prohibés depuis la victoire de la Horde contre l'amiral Daelin Portvaillant lors de la fondation de Durotar et de Theramore.

Toutefois, le jeu en valait la chandelle et à peine arrivés dans les Steppes Ardentes, la partie du plan où ils allaient avoir recours aux armes arriva plus vie que prévu. Clairement, la Horde Noire n'appréciait pas des partisans de Thrall, des renégats à leurs yeux, vinrent fouler leur terre.

Cela ne dérangeait pas Morpsev pour autant, bien au contraire. En combinant ses pouvoirs avec les aptitudes de ses nouveaux compagnons (plutôt efficaces, il fallait bien l'admettre), ils vinrent vite à bout des soldats orcs qui patrouillaient dans la région et avec leur corps agonisant, le mort-vivant eut de quoi recharger ses cristaux d'âmes ainsi que d'en récolter de nouvelles, de quoi régénérer lui et ses compagnons d'infortune en cas de besoin tout au long du raid.

La Réprouvé dût toutefois remarquer qu'il ne fut pas le seul à profiter du raid pour faire le plein d'énergie. En train chaque combat, Baorekh entamait une sorte de rituel pour absorber le sang encore coagulant des ennemis tombés aux combats. Il comprit alors que la même manière que les âmes de ses victimes alimentaient la magie du démoniste, leur sang alimentaient celle du sorcier-docteur troll. Il allait falloir doubler de vigilance avec ce troll-là. Peu avant leur départ pour Rochenoire, celui-ci avait déjà "offert" au mort-vivant un aperçu de ses pouvoirs et ce alors qu'il était supposé être aussi à sec que lui. Qu'est-ce que cela se serait quand il aura absorber tout le sang de la Horde Noire ? Morpsev n'osait l'imaginer.


Le trajet jusqu'au Mont Rochenoire se déroula par conséquent sans accrocs.

Ils durent toutefois faire face à plus d'ennemis dans des lieux plus restreints lorsqu'ils atteignirent le bastion de la Horde Noire, la cité d'Hordemar.

Qu'à cela ne tienne, cela fera plus d'âmes à récolter pour le mort-vivant. Et bientôt, il eût assez de cristaux d'âmes pour invoquer à nouveau ses démons en plus de son diablotin. Son marcheur du vide, sa succube, son gangrechien et son gangregarde, tous l'avaient terriblement manqué depuis son fiasco dans le Bois de la Pénombre. Et avec eux pour assister ses nouveaux compagnons d'armes, le problème du surnombre de leurs ennemis ne fut plus un problème. D'autant que la sorcellerie du sorcier-troll, consistant à régénérer et donner un coup de boost à leurs alliés ainsi qu'à contrôler l'esprit de certains adversaires pour les retourner les uns contre les autres, s'avèrera utile en fin de compte.

Ces compagnons profitèrent du raid pour ramasser sur leur adversaires vaincus des armes ainsi que des pièces d'armures et s'en équipèrent aussitôt, remplaçant ainsi leurs anciennes armes et armures usagés.

Durant la "visite" d'Hordemar, Morpsev eut une sensation qu'il n'avait pas ressenti depuis sa dernière visite au Monastère Écarlate : la saveur de la puissance et le sentiment d'être invincible. Un sentiment qui s'amplifiait au fur et à mesure qu'un adversaire tombait au combat et dont il n'était pas prêt de s'en lasser. C'était cette sensation qui le faisait se sentir vivant, malgré sa condition de mort-vivant.


Le seul incident que le groupe connût durant leur visite fut lorsqu'ils débouchèrent par hasard sur une prison dans laquelle une seule cellule était occupée. Et ce fut ainsi qu'à sa grande surprise, Morpsev retrouva sa fille Harrina, en compagnie d'un maréchal déchu et d'un elfe de la nuit, mâle et visiblement plus âgé que celle qu'il avait rencontré dans le Bois de la Pénombre, mais qui avait la même couleur de cheveux.

Ainsi, elle avait bel et bien survécu à la chute de Dalaran et survécu au sort funeste qui avait frappé tous les habitants de Lordaeron.

N'importe quel père à tant soit peu bien intentionné serait soulagé et heureux de voir qu'un de ses enfants ait survécu à une catastrophe d'une telle amplitude. Mais Morpsev n'était pas de ceux-là. Selon lui, sa fille devait tout à lui et à sa famille, y compris la vie. Sitôt qu'elle avait révélé des compétences magiques, il avait décidé que son destin serait de marcher dans les pas de son père, ce pourquoi il l'avait envoyé à Dalaran le jour de ses douze ans, afin qu'elle étudie la magie en bonne et dû forme. Et qu'elle que fut la manière dont elle avait échappé au Fléau et à ses ravages, là où sa famille et sa nation fut décimé et que Dalaran fut réduite à feu et à sang, il prenait ça pour de la lâcheté et de la trahison.

Mais surtout, il y avait une raison pour laquelle il prenait tant plaisir à torturer les vivants jusqu'à ce que mort s'ensuive. Le simple fait qu'ils soient vivant, charnus et en parfaite santé lui rappelait que lui ne l'était plus et ne le serait plus jamais, qu'il avait perdu tout ce qu'il avait et était condamné à une existence de mort-vivant. Et non seulement cela l'amenait à jalouser les vivants mais pour ne rien arranger, lui et ses semblables sont répudiés par ces mêmes vivants pour leur condition. Les mêmes vivants pour lesquels il avait fait la Seconde Guerre contre la Horde des orcs. Et ça il ne pouvait le leur pardonner.

Alors voir sa fille faire encore partie des vivants n'avait fait qu'exacerber son ressentiment et l'avait amené à l'évidence que lui et Harrina, appartenaient désormais à deux mondes qui ne pouvaient co-exister. Et de ce fait, elle n'échapperait pas au sort qu'il réservait aux vivants, fut-elle la seule famille qui lui restait.

L'elfe de la nuit non plus ne perdait rien pour attendre. Les deux qu'il avait croisé cette semaine allaient tôt ou tard payé pour leur affront. Pour l'instant, celui-ci avait de la chance d'être confiné dans une cellule anti-magique qui lui en quelque sorte servi de bouclier, à lui ainsi qu'à Harrina.

Au moins, cet incident avait démontré que la femme ayant envoyé Morpsev dans les Bois de la Pénombre n'avait pas menti au sujet de sa fille. Seulement, il s'en était servi contre lui pour l'envoyer au casse-pipe. Et cela ne fit qu'exacerber son intention vis-à-vis de cette femme et tous ceux de son espèce.


Avec ses compagnons, ils continuèrent ainsi leur raid et leur carnage, montant de plus en plus haut dans la cité souterraine, jusqu'à une série de salles principalement occupés par des créatures draconniques qu'ils interrompirent dans de bien étranges expériences, accumulant en chemin de plus en plus de puissance.

Enfin, ils arrivèrent à une grande terrasse extérieure, qui surplombait toute la zone des Steppes Ardentes au sud aux Gorges des Vents Brûlants au nord. Une terrasse qui s'avérera rapidement être une salle du trône à ciel ouvert quand le groupe trouva un homme (un humain en apparence) seul, en armure pourpre, assis sur le trône au fond de la salle. Et il semblait mécontent de la présence d'intrus dans sa demeure, voire du carnage qu'ils venaient de causer.

Morpsev quant à lui jubilait à la vue de cet individu dont il connaissait déjà la véritable nature. Il approchait de son but.

— Que signifie cette intrusion ? demanda l'homme sur le trône. Et ce remue-ménage ? Et comment osez-vous vous présenter devant moi ?

Le mort-vivant fit signe au reste du groupe de le laisser parler avant de s'adresser à l'homme sur le trône obséquieusement :

— Veuillez excuser la hardiesse et le manque de retenue, de mes compagnons mais est-ce que par hasard sommes-nous bien en présence du seigneur Victor Nefarius ? Le maître de Rochenoire ?

— C'est moi qui pose les questions, ici ! rétorqua le dénommé Nefarius. Que faites-vous dans mon domaine ?

— Nous sommes venus mettre fin à ton règne, Nefa-chose ! intervint hardiment Brotar le torse bombé. Aujourd'hui, plus aucun homme ne sera aux ordres d'une vermine d'humain tel que toi !

— J'avais pourtant été clair ! soupira le mort-vivant en se passant la main sur le visage, se retenant d'ajouter "abruti d'orc". C'est moi qui prend la parole.

— Est-ce donc ce qui vous a amené à massacrer mes hommes ? demanda Nefarius tout en restant calme malgré la provocation de l'orc. Serait-ce ainsi que vous comptez libérer vos semblables de mon empire ?

— Tu nous a obligé à les massacrer ! se défendit l'orc. 'Vaut mieux mourrir que d'être aux ordres d'un humain !

— Et de toutes façons, tes hommes ne nous avaient pas laissé le choix ! intervint Baorekh.

— Ouais, même nous on aurait préféré discuter politique plus pacifiquement, intervint à son tour Walkyro.

— Mais tes hommes ne semblaient pas plus ouverts à la discussion que nous, ajouta enfin Turakh.

Tous s'était déroulé selon son plan, ils étaient plus que jamais prêts de leur objectif et ce le moment qu'ils avaient choisi pour faire les idiots ! pesta intérieurement Morpsev.

Nefarius se mit soudain à rire aux éclats. Un rire sonore qui fit froid dans le dos des aventuriers de la Horde.

— Misérable mortels ! finit-il par s'exclamer. Vous n'avez donc aucune idée de qui vous avez affaire ?

— On a massacré tes hommes ! rétorqua l'orc d'une voix qui trahissait la confusion. Tu n'es pas en position de nous faire des menaces ! Tu n'as plus d'armée !

— Vous m'avez peut-être privé de mon armée et mis à mal mais projet de conquête, mais ce n'est pas ça qui va m'empêcher d'écraser les insectes que vous êtes ! dit Nefarius en se levant et descendant de son trône, avançant d'un pas nonchalant vers les aventuriers de la Horde.

— Ça c'est ce qu'on va voir ! rétorqua à nouveau Brotar avant de charger sur Nefarius en brandissant son hache à deux mains. Pour la Horde !


Morpsev n'eut pas le temps de stopper l'orc et voyant Walkyro et le raptor du troll chasseur tenter de lui emboiter le pas, il dû leur ordonner d'une voix forte :

— RESTEZ OÙ VOUS ÊTES !

L'orc fendit l'air de sa hache sur Nefarius quand il arriva à sa portée, mais celui-ci fut soudain enveloppé d'un aura de lumière aveuglant.

Il y eut soudain une détonation et le groupe vit Brotar faire un vol plané avant de déraper sur le sol et de s'arrêter jusqu'au bord de la terrasse, la tête suspendu au dessus du vide.

À la place de Nefarius se tenait un dragon gigantesque et massif, au cou sinueux aux écailles noirs et lustrés, souples mais dures comme la roche. Ses larges ailes s'étendaient jusqu'aux bords de la terrasse. Une crête composée de ses épines dorsales s'étendant du sommet de sa tête à l'extrémité de sa queue se hérissait tel un chat, indiquant que la bête était d'une humeur colérique. Ses crocs et ses yeux brillaient d'un rouge cuivré tandis qu'il fixait les aventuriers pétrifiés de terreur d'un air vorace.

À ses pattes griffus étaient éparpillés les débris de la hache de Brotar.

— Victor Nefarius n'était qu'un nom que je portais sous ma forme humaine, dit le dragon en s'avançant vers le groupe d'un pas lourd d'une voix démoniaque qui résonnait dans toute la montagne. Je suis Néfarian, fils d'Aile-de-Mort le Destructeur. Et vous, mortels insignifiants, vous allez affronter mon courroux !

Après qu'il ait repoussé les aventuriers jusqu'au bord de la terrasse, non loin de la dépouille de Brotar qui gisait inconsciemment, il prit une grand inspiration et déferla sur un eux un souffle de feu qui eut tôt fait de les réduire en cendre si Baorekh n'eut pas le réflexe d'invoquer une bulle protectrice qui enveloppa le groupe, incluant l'orc inconscient.

— Un dragon ! pesta le sorcier troll à l'intention de Morpsev. Tu nous as embarqué pour affronter un dragon ! Et non des moindres !

— Je vous aviez dit que ça pourrait être dangereux ! se défendit le mort-vivant. Et je vous rappelle que vous étiez prêt à affronter le plus grand dragon qui existe pour votre Horde, à l'auberge ! C'étaient vos mots !

— Et ben fait quelque chose pour nous sortir de là ! lui ordonna Baorekh. Je ne vais pas tenir longtemps !

Le troll avait raison sur un point. Le souffle de feu de Néfarian dura de longues minutes, et quand il en eut assez, il se déchaîna à coup de griffes sur la bulle protectrice. Celle-ci semblait tenir bon, mais le troll faiblissait à vue d'œil.

— Vous deux, essayez de le distraire ! ordonna Morpsev à l'intention de Walkyro et de Turakh.

— Mais ça ne va pas la tête ! s'indigna le tauren. On ne sera jamais de taille à affronter cette bestiole ! Pas tant qu'elle est debout !

— Et encore ! Je ne sais même pas si mes nouvelles lances pourront traverser son cuir ! ajouta le chasseur troll en proie à la panique. Alors si je rate mon coup...

— Envoie lui ton raptor, alors ! insista le mort-vivant. Elle sera sûrement plus efficace que vous deux réunis.

— Que je sacrifie Éventreuse ? s'indigna Turakh. Autant me couper un bras ! Et le cautériser pour qu'il ne repousse jamais !

— Faîtes quelque chose, par mes défenses ! hurla son frère troll qui fut sur le point de lâcher.


Morpsev se résigna alors à envoyer ses démons pour qu'ils fassent diversion, lui qui était heureux de les retrouver.

Leur intervention fit mouche et occupa l'intention du dragon pendant un bref moment, le temps pour les aventuriers (incluant le corps inconscient de l'orc) de se déplacer dans un coins où ils seraient moins exposés au vide et pour Baorekh de reprendre son souffle avant d'invoquer une nouvelle bulle protectrice en espérant qu'elle sera plus résistante que la précédente.

Comme le mort-vivant le craignait, ses serviteurs démons ne firent pas long feu devant la fureur de Néfarian. Son diablotin fut écrasé d'un coup de patte. Sa succube balayée d'un coup de patte. De même que sans gangregarde d'un coup de queue. Son marcheur du vide fut consumé dans un nouveau souffle de feu du dragon. Quant au gangrechien, il reçut un coup de croc de la bête avant de rejoindre ses compagnons dans le Néant Distordu.

Et pas une égratignure sur le dragon.

Mais Morpsev pouvait se consoler. Il avait récolter assez de cristaux d'âmes pour les invoquer de nouveau depuis le Néant. Il en avait même assez pour faire appel à des démons qu'il n'avait encore jamais invoqué et il eut alors une idée.

— Retiens-le encore un instant ! dit-il au sorcier troll tandis qu'il entama son rituel d'invocation.

— Tes serviteurs ont échoués la première fois, t'espères vraiment qu'ils vont réussir à la deuxième ? lui demanda le troll sceptique.

— Attends et regarde ! lui répondit le mort-vivant.


Le rituel dura de longues minutes, au cours desquels Néfarian s'acharna à nouveau sur la bulle protectrice, tel un chat désirant jouer avec une pelote de laine.

Quand Morpsev eut enfin terminé son rituel, rien ne se passa pendant un moment. Pas le signe d'un démon en vue. Tout le monde crût pendant un moment qu'il avait raté son invocation.

Mais le mort-vivant n'était pas de cet avis.

Il pointa du doigt le ciel habituellement rouge dans la région qui vira au vert sombre. Et à la surprise générale, un météore brillant de milles feux s'en détacha et fila droit vers la terrasse.

Néfarian, comprenant que le météore lui était "destiné" céda soudain à la panique et tenta de prendre son envol mais trop tard.

Le météore s'écrasa en plein sur la terrasse dans une détonation si puissante qu'elle souffla même le dragon à mi chemin de décoller jusqu'au bord de la terrasse. Le choc vint également secouer les aventuriers pourtant à l'abri sous leur bulle protectrice de Baorekh qui finit par s'estomper une fois passée la déflagration, laissant le sorcier troll à bout de souffle.

Tandis que Néfarian se hissait maladroitement sur le bord de sa terrasse en ruine, quelque chose de s'extirpa du cratère en flamme.

C'était un Infernal. Un golem démoniaque et gargantuesque composé de pierres noires et de flammes vertes, ayant principalement servi à la Légion Ardente d'arme de siège et de destruction durant leur invasion. Morpsev jubilait à l'idée d'avoir réussi l'invocation d'un tel démon, lui qui n'avait encore jamais invoqué plus puissant qu'un gangregarde ou un marcheur du vide jusqu'à présent.

Ne voulant pas perdre la face, Néfarian tenta de riposter et déchaîna à nouveau son souffle de feu sur le golem. Mais ce fut un coup d'épée dans l'eau, l'Infernal étant lui-même partiellement composé de flammes, le souffle du dragon ne lui fit aucun effet.

Il asséna un coup de poing de sa main en pierre sur la gueule du dragon, manquant de lui décrocher la mâchoire. Puis il enchaîna avec une série de coup, tabassant à mort Néfairan sans lui laisser le temps de riposter.

Le spectacle fut humiliant pour le seigneur de Rochenoire. Si bien qu'il pourrait presque inspirer de la peine.

Néfarian tenta alors de battre en retraite d'un coup d'ailes mais l'Infernal l'attrapa en plein vol par la queue, le fit tournoyer avant de le lancer vers le mur où se tenait son trône. Sous le choc du corps de dragon, le mur, ainsi qu'une partie de la montagne, s'effrita et s'écroula sur le seigneur de Rochenoire et sur son trône qui se brisa en milles morceaux.


L'Infernal s'apprêta à assener le coup de grâce qui s'extirpait maladroitement des décombres de ce que fut sa salle du trône, mais ce fut le moment que le démon choisit pour s'éteindre et s'écrouler de lui même en un amas de pierres carbonisés.

Une déception pour Morpsev d'ainsi constater que son démon le plus puissant avait une durée de vie limité. D'autant que son invocation lui avait coûté plus de la moitié des cristaux d'âmes qu'il avait récolté avant l'affrontement.

Néanmoins, son invocation avait fait mouche et considérablement amoché le dragon. Ses ailes étaient brisées et il lui manquait plusieurs pans d'écailles, mettant ainsi sa chair à nue. Et au vu de sa difficulté à respirer et la maladresse avec laquelle il tentait en vain de se remettre sur ses pattes, il devait avoir au moins une patte ou une côte cassée.

— Restons prudent ! prévint Turakh aux aventuriers encore debout (à savoir son raptor, Walkyro et Morpsev). Un animal blessé peut toujours mordre. Ou cracher du venin.

Comme pour confirmer ses dires, Néfarian cracha une nouvelle fois son souffle de feu en direction des aventuriers. Mais celui-ci parvint à peine à les brûler, la portée de son souffle s'étant considérablement diminué et finit par s'estomper. Bientôt, le dragon n'eut plus assez de souffle pour produire à nouveau des flammes.

Morpsev s'approcha triomphalement de Néfarian agonisant. La victoire était à sa portée de main. Les autres gardèrent prudemment leur distance, vigilants.

— Ce n'est pas juste ! pesta le dragon entre deux quintes de toux. Onyxia et moi... Nous avions des projets pour de monde... En l'honneur de notre père...

— Je sais, c'est rageant, après avoir mis tant d'efforts, lui dit le mort-vivant d'une voix anormalement douce qui ne le rendit que plus inquiétant. Mais en ce bas-monde, rien n'est éternel.

— Est-ce donc pour ça... que vous avez anéanti mon armée ? demanda Néfarian impatient. Mon empire ? Pour me faire la morale ?

— Pas exactement ! répondit Morpsev. En fait... Je suis venu jusqu'ici pour adresser un message à ta sœur. Voire à toute ton espèce et tes sbires.

— Pourquoi ne vous adressez vous pas directement à elle ? s'impatienta le dragon. Et me laisser mourrir en paix ?

— Tu n'as donc pas compris, mon cher Néfarian ? dit le mort-vivant d'un ton nonchalement tandis qu'il chargeait une de ses mains de flammes vertes et l'autre main d'une énergie noire. Le message... c'est toi !

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