La voix de l'ombre - Livre I : Les murmures du passé

Chapitre 9 : Un autre chemin

3059 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 07/02/2024 09:42

Chapitre 9 : Un autre chemin.



La Horde avançait à allure soutenue. Une partie des forces de l'Alliance les talonnait, mais à bonne distance, et ils atteindraient Khaz Modan avec assez d'avance pour pouvoir prendre du repos.

En chemin, les orcs dressèrent le campement à Dun Morog, encore sous domination orque.

Suite à leur retraite, Orgrim n'eut pas le temps d'évaluer les pertes de soldats sur place. Il avait donc chargé son bras droit de s'informer auprès des clans du nombre de morts.

Keera parcourait le campement à la recherche de Tula. Ses enfants étaient sauvés, mais elle ne la vit pas durant la chevauchée. Elle n'avait pas non plus aperçu le jeune Mannar. Peut-être se trouvaient-ils avec les blessés.


Elle chercha la tente qui leur été réservée, puis interrogea l'un des soigneurs :

  • Tula, du clan Rochenoire.
  • Au fond de la tente, indiqua l'orc du doigt.

La princesse hocha la tête et entra sous la tente, rassurée. En effet, son amie était allongée sur une paillasse, l'air maussade et un œil bandé. Keera s'approcha d'elle, et s'agenouilla.

  • Tu auras l'air encore plus dangereuse à présent, avec ce bandeau, se moqua t-elle.

Tula eu un léger sourire.

  • Arf, marmonna Tula. Un satané mâle humain et sa dague cachée. Pas vu venir.

Elle poursuivit :

  • Tu as sauvé mes petits, alors que je n'ai pu le sauver...

Puis, Tula lui tendit une sorte de corde fine ornée de dents. Des crocs. Le collier de Mannar.

Keera tendit une main tremblante et prit le collier ensanglanté. Elle le fixait en silence, les yeux écarquillés.


Devant sa mine bouleversée, Tula attrapa l'autre main de la princesse.

  • Il s'est élancé sur l'un des murs comme un diable ! Avec plus de temps, il pouvoir trouer la pierre à coup sûr, ajouta l'orque blessée.

Keera ne dit rien. Les yeux toujours rivés sur le collier, elle écoutait son récit :

  • Ils l'avoir ébouillanté, conclut-elle, sur un ton grave qu'elle ne reconnut pas. Un liquide visqueux brûlant ils faire couler sur le mur.

De l'huile bouillante. Une stratégie de siège classique.

Ne pouvant en entendre davantage, Keera se leva, et demanda :

  • Et ton compagnon ?
  • Morgral ? Avec les petits, dit-elle en haussant les épaules.
  • Repose-toi et reprends des forces, formula-t-elle avant de quitter son amie.

Tula la regarda s'éloigner.



Orgrim parcourait la carte de la région sur un tonneau de bois, sous sa tente. Il décida du chemin à prendre à l'aube, lorsque tous auront pris un peu de repos.

Puis, Keera entra dans la tente, silencieusement. Orgrim jeta un œil dans sa direction. Elle semblait tenir quelque chose dans sa main droite. Intrigué par son silence, Orgrim vérifia :

  • Tu as trouvé Tula, elle est blessée ?

Keera ne se retourna pas. Après quelques secondes de silence, elle dit :

  • J'ai trouvé Tula, et j'ai trouvé ça aussi.


Elle tendit le bras droit dans sa direction. Un collier d'os pendant au bout de sa main.

Orgrim eut peur de comprendre. Il se redressa, et marcha vers elle.

Ravalant un sanglot, Keera continua :

  • Oui, il est mort, mort au combat, mort ébouillanté, mort à six ans !

Elle cracha littéralement ses derniers mots et se retourna, des larmes coulant le long de son visage ovale.

  • Il est mort parce que son chef de guerre l'a laissé mourir ! hurla-t-elle en s'avançant vers l'orc, comme pour le frapper physiquement avec ses mots.


Elle lui faisait face, attrapa son plastron de cuir et l'invectiva autant qu'elle le put.

Autant qu'elle en avait besoin, se dit Orgrim qui soutenait son regard malgré le déchirement. Il la laissa se défouler, puis saisit ses bras pour la soutenir. Elle laissa tomber sa tête contre le torse de l'orc, fatiguée, abattue, meurtrie. Orgrim l'enlaça alors de ses larges bras, délicatement.

Ils restèrent comme cela un moment, silencieux, comme pour honorer la mort du jeune orc qui s'était sacrifié pour la conquête du monde. Pour son peuple.


  • Tu me rappelle Durotan, dit tendrement Orgrim. Il était l'orc le plus pur et le plus honorable que j'ai connu. Et lui aussi aurait laissé couler ses larmes devant un enfant agonisant.


Après un long moment, Orgrim passa sa main dans les cheveux de la princesse. De son autre main, il essuya ses larmes d'un doigt et déposa un baiser sur son front. Keera renifla, puis leva la tête, ce qui surpris l'orc, car elle semblait vouloir atteindre ses lèvres. Elle le regarda droit dans les yeux de son regard doré empli de larmes. Touché en plein cœur, Orgrim pressa alors ses lèvres contre les siennes. Ce long baiser s'acheva lorsque l'orc étreignit la jeune femme. Dans ses bras, elle se sentait apaisée. Elle écoutait battre son cœur, et y enfouit son visage.

Doucement, il ôta sa cotte, puis son gilet de cuir, tout en caressant ses bras. Il la regarda ensuite retirer son plastron, puis toucher son torse musclé qu'elle examinait. Elle le dévisagea, puis entoura son cou de ses mains pour l'embrasser. Il la souleva, pour la transporter jusqu'à leur couche.


Les mains légèrement tremblotantes, Orgrim parcourut le corps de la jeune femme en l’effleurant, puis avec plus de fougue. Il laissa ses lèvres s'attarder sur sa poitrine, si douce, qu'il entoura ensuite de ses mains. Puis, il ôta le pantalon de la jeune femme, et, dans un accord tacite, il écarta ses hanches et s'introduisit, d'abord lentement, puis, vérifiant que sa compagne tolérait les va-et-vient, l'orc accéléra.

Il était de coutume pour les orcs de procéder autrement, à la manière des loups et sans face à face. Mais Orgrim se laissa plus ou moins guider, et préféra même se trouver proche du visage de sa compagne, qu'il pouvait embrasser tout en attrapant ses hanches.


À mesure des ébats, Keera soupirait et agrippait son partenaire comme pour se retenir. Envahis par le plaisir, ils harmonisèrent leur respiration et s'embrassèrent langoureusement. Enivré par ce bien-être jusqu'alors inconnu, Orgrim se laissa aller, et tout deux fusionnèrent tel un seul être.


Pendant un moment, ils avaient tout oublié. Le monde qu'ils avaient créé dans le mépris et l'amertume était la preuve que quelle que soit l'ampleur de l'obscurité, la lumière toujours jaillit d'une façon ou d'une autre.



Au petit matin, la Horde reprenait la route. Le camp était levé.

Les blessés montaient malgré tout sur leurs loups et s'harnachaient correctement afin de ne pas tomber de monture. Chacun se préparait au départ.

  • Hou !

Keera poussa un cri étouffé lorsqu'elle se mit en selle. Elle ne s'était pas attendue à souffrir au niveau de l'entre-jambe. Bien que consciente de la différence physique entre un humain et un orc, elle venait de réaliser que la différence devait aussi avoir lieu à cet endroit précis du corps. Il était vrai que tous deux avaient renouvelé l'expérience plusieurs fois durant la nuit, mais elle devait bien admettre n'avoir jamais remarqué une orque monter en selle en grimaçant.


  • Snuff, snuff...
  • Ahhh ! s'écria la princesse en s'écartant.

Perdue dans ses pensées, elle n'avait pas remarqué que Tula s'était approchée d'elle pour ... la renifler.

  • Mais qu'est-ce qui te prend, tu m'as fait peur, s'offusqua Keera.
  • Tu sentir odeur du chef, dévoila-t-elle, l'air malicieux.

Keera rectifia :

  • Je dors avec lui toutes les nuits, donc oui je sens son odeur.
  • Oui, mais cette nuit... Tula renifla encore. Ton odeur mélangée avec celle du chef.

Tula se baissa alors et se mit à renifler le bas-ventre de la princesse qui se mit à rougir.

  • Mais vas-tu arrêter de me flairer comme ça ? dit-elle en faisant reculer son cheval.
  • Humm... nuit être très longue, dit l'orque borgne dont le sourire s'élargit.


Puis elle s'éloigna de la princesse.

Encore renfrognée par l'attitude de son amie, Keera n'avait pas remarqué qu'Orgrim l'avait rejoint, lui aussi à dos de monture.

  • Tout va bien ? lui demanda-t-il.

Elle lui lança un regard boudeur. Orgrim haussa les sourcils, se demandant encore ce qu'il avait bien pu faire pour la contrarier.

Il s’aperçut qu'elle avait enroulé le collier du jeune Mannar autour de son poignet.



Dun Morog présentait un paysage aussi enneigé qu'Altérac. Naturellement accidentée, l'immense vallée recouverte de neige dévoilait une flore étrangement luxuriante dont les nombreux pics montagneux formaient une défense naturelle.


Après deux jours de chevauchée, la Horde atteignit la base orque tenue par le clan de l'Orbite-sanglante et mené par Kilrogg Oeil-Mort.

Le chef de clan avait été averti de leur arrivée par un éclaireur. Il avait donc donné des ordres pour les préparatifs, de façon à ce que des vivres stockés soient amenées, et des tentes supplémentaires dressées, vu le nombre d'orcs qui arrivait.


La Horde arriva bientôt, précédée par son chef de guerre portant sa célèbre armure noire de guerre.

Kilrogg s'avança alors, et étreignit Marteau-du-destin quand il fut descendu de sa monture, ce qui le surpris, car Kilrogg avait prêté allégeance à Main-noire, et Orgrim le croyait totalement loyal envers l'ancien chef de guerre. Cependant, il se souvint que c'était par l'accolade que chaque chef de clan se saluaient.

  • Bienvenu à toi, Orgrim. Mes guerriers vont conduire le reste de la Horde à la base, un peu plus loin. Ils auront de quoi se restaurer et se réchauffer.

Orgrim nota que Kilrogg ne l'appelait pas par son titre. Loin de représenter un manque de respect, il considéra que cela annonçait des échanges de chef de clan à chef de clan.

  • Merci pour ton accueil, Kilrogg, nous ne resterons qu'une nuit. Nous devons poursuivre jusqu'au Pic Rochenoire et y préparer une offensive.


Orgrim continua :

  • Nous allons parler stratégie, mais avant, je dois te présenter quelqu'un.

Le chef de guerre s'avança vers une silhouette encapuchonnée qui descendait de cheval. Kilrogg s'aperçut qu'elle était très petite comparé à l'orc, et tellement fine qu'une bourrasque aurait pu l'emporter. Il devait s'agir de la femelle dont il avait hérité pour compagne.

  • Kilrogg, voici Keera, princesse d'Altérac.
  • Keera Marteau-du-destin, rectifia la princesse, tout en gratifiant l'orc borgne d'un signe de tête.

Orgrim la fixa, médusé. Il ne s'était pas attendu à une telle présentation. Kilrogg s'aperçut de sa surprise, et s'en amusa :

  • Je suis Kilrogg, chef du clan Orbite-sanglante. Je garde la place pour le chef de guerre, ajouta-t-il en dévisageant Orgrim de son œil valide. Throm'ka, jeune princesse.
  • Aka'Magosh, répondit la princesse.

Kilrogg se tourna vers Marteau-du-destin qui semblait fier de sa compagne.

Il reprit :

  • Honoré de faire ta connaissance, dit-il en langue commune avec un fort accent orc.

Puis, Orgrim ajouta :

  • Tu le seras moins quand tu sauras de quoi elle est capable, plaisanta à moitié le chef de guerre.


Tandis que la Horde prenait ses quartier, Kilrogg emmena Orgrim sous sa tente. Pressé de connaître les détails des événements, le chef de guerre questionna Kilrogg sans détour :

  • Bien, fais-moi un point de la situation.
  • Oh, soupira Kilrogg, il s'avère que les nains sont de féroces guerriers. Telles des insectes, ils fourmillent dans leur forteresse de pierre, en sortent pour se défendre, et y retournent sans que l'on puisse y pénétrer.


Orgrim parut dubitatif. Les nains étaient en effet de farouches combattants, mais face à un clan tel que l'Orbite-sanglante, ils auraient dû plier à l'usure.

  • Nous n'avons pas le temps de nous attarder ici, pas avec les armées de l'Alliance qui se sont réunies et nous talonnent. Réunis ton clan et marchons ensemble vers le Pic Rochenoire. Une fois là-bas, nous pourrons organiser une contre-attaque plus importante.
  • Pas si tu tiens à tes arrières, se permit Kilrogg. Écoute, si nous laissons derrière nous les nains et leurs amis gnomes, nous leur permettrons de s'organiser pour nous attaquer dans le dos. Au mieux, moi et mon clan pouvons assurer vos arrières et opposer une résistance à l'armée humaine qui arrive.


Il fut abattu de voir le visage du chef de guerre se fermer, mais Orgrim devait avoir une vision pragmatique afin de conduire la Horde au mieux. Lui mentir, ou pire, lui donner de faux espoirs ne résoudrait rien. Et Orgrim était capable de supporter la vérité.

  • J'ai divisé mes troupes pour assurer nos arrières, et les orcs se sont retrouvés éparpillés. Je dois assumer mes choix, dit le chef de guerre, morose. J'ai choisi l'honneur plutôt que la victoire pour mon peuple.
  • Et tu as eu raison, acquiesça l'orc borgne. Que nous perdions ou pas la guerre, au final, l'honneur sera sauf. Et sans honneur, nous ne sommes rien.


Kilrogg venait de lui ôter un poids considérable. Il n'aurait jamais cru que ce vétéran, bien plus âgé et connu pour son impulsivité, puisse faire la preuve d'une telle sagesse.

  • De plus, tu n'a pas tout perdu dans cette guerre (il sourit). Tu peux compter sur une compagne forte et brave, et dont j'attends le récit que tu m'a promis, Marteau-du-destin.


Orgrim se sentait si reconnaissant. Il avait cru que le vieil orc était davantage attaché au chef de guerre Main-noire qu'à la Horde. Il s'était admirablement trompé.




Assise dans un coin de la tente, elle admirait le marteau-du-destin posé sur le sol. Des lanières de cuir entouraient la tête noire du marteau sur laquelle elles étaient cloutées. Une lame bien aiguisée sortait de la tête, et semblait avoir été nettoyée. Un motif avait été gravé, une sorte de rocher surplombé d'un cercle. Elle ignorait quand et avec quel minerai il avait été forgé, mais il semblait avoir traversé les âges et être à la fois sorti de la forge la veille. Le manche, en revanche, avait dû être changé, car il était fait de bois, et avec l'usage et l'usure, il avait dû être abîmé.


En y regardant de plus près, elle réalisa combien il était énorme. Les orcs rochenoire étaient plus grands et imposants que les autres, elle s'en était rendu compte. Mais elle n'imaginait pas que l'on puisse le brandir bien haut.


  • On l'appelle le marteau-du-destin car lorsque son porteur le manie à la bataille, il scelle le sort de ses ennemis.

Orgrim avait parlé haut et fort, et avec solennité. Entrant sous la tente, il s'agenouilla devant le marteau et invita Keera à s'en approcher.

À présent curieuse, la princesse fixa son compagnon et attendit la suite.

  • Il a été forgé dans un bassin de lave, en Gorgond, ma région natale. L'orc qui l'a forgé, Gelnar, a utilisé un granit noir très solide qu'il a fait fondre, puis façonné avec un tel soin que depuis des générations, la tête n'a subi aucun dommage.


Intriguée, car elle n'avait jamais vu un tel marteau, Keera demanda :

  • Mais il est si ancien ? Il semble sortir de la forge, ajouta-t-elle, peu convaincue. Même ceux qui sortaient de la forge du château ne me paraissaient pas si détaillés au niveau de la tête. Il devrait être marqué par l'usure !
  • Il doit avoir été forgé il y a deux cents ans, c'est ce que disaient les anciens du clan.

Stupéfaite, Keera écarquillait les yeux. Orgrim la regarda, un sourire aux lèvres. Puis, il poursuivit :

  • Une prophétie est liée à cette arme. Il est dit que son porteur apportera gloire, puis défaite au peuple orc, et qu'ensuite, il sera remis à un orc étranger au clan, et le marteau sera utilisé pour leur salut.


La princesse était loin de s'imaginer que le peuple orc pouvait détenir des prophéties. Elle avait entendu dire qu'avant, ils constituaient un peuple spirituel lié aux éléments sauvages que leurs chamanes domptaient. Mais il est vrai qu'elle connaissait mal leur histoire.

  • Et tu penses réaliser cette prophétie ? demanda-t-elle.
  • Jusqu'à présent, ma lignée a vécu dans l'ombre de cette prophétie. Si le marteau doit passer à un étranger du clan, cela doit signifier que ma lignée va s'éteindre, ajouta-t-il, l'air maussade.


Prenant une grande respiration, Keera grimaça, puis sourit :

  • Dans ce cas, tu n'es pas celui qui réalisera la prophétie, annonça-t-elle tout en massant son ventre.

Sous le choc, Orgrim resta quelques secondes à la fixer, la gueule ouverte.

Il finit par bredouiller :

  • Tu, je... tu en es sûre ?

Keera prit appui sur son autre bras et bascula son poids du corps de l'autre côté. L'air pincé, elle dit :

  • Tu connais Tula. Tu te doutes bien qu'à des lieux d'ici elle aurait flairé la chose, dit-elle, l'air presque contrit.

Devant le visage toujours éberlué de son époux, elle expliqua :

  • Je me suis faite examinée pour en être sûre, même si je n'ai jamais douté de l'odorat sur-développé de Tula.


La gorge nouée, Orgrim saisit sa femelle par le bras et l'enlaça tendrement. Puis, il posa une main sur le ventre à l'intérieur duquel grandissait leur enfant.

Il se souvint de ce que Main-noire disait de son ami Durotan. À ses yeux, le chef du clan Loup-de-givre, qui manifestait un amour débordant pour sa femelle, faisait preuve de faiblesse. En effet, trop affectueux avec sa compagne, Durotan passait pour un orc sensible. Orgrim n'était pas tout à fait d'accord, ni tout à fait en désaccord. Selon lui, qui connaissait bien son ami, Durotan était un orc authentique, qui assumait pleinement ses émotions. De plus, lui-même n'ayant jamais connu de femelle orque qui trouvât grâce à ses yeux, il ne pouvait réellement comprendre ce que son ami ressentait pour sa compagne.


À présent, il savait ce que son ami avait dû ressentir.

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