The X-files Unsolved: Fahrenheit

Chapitre 1 : Epilogue

1734 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 17/10/2021 18:26

Chapitre Premier: Epilogue.



Lundi 1er Juillet, 2002

935 Pennsylvania Avenue

Washington DC.






En dépit des buildings de l’autre côté de la rue, le soleil matinal entrait par les grandes fenêtres du FBI, presque à l’horizontal dans le long couloir clair. Dans les derniers étages du J.Edgar Hoover Building, ce lundi matin semblait particulièrement calme… « Le calme avant la tempête » pensait John Doggett, assis sur une banquette austère, un gobelet de café refroidit à la main, attendant qu’on l' appela, se sentant un peu seul. Au cours de sa carrière sans faute, et de ses nombreuses affectations, John n’avait jamais vraiment était seul. Il était le partenaire idéal, celui sur qui on pouvait compter. Fidèle et loyal comme un chien, disait-on de lui avec un jeu de mot facile. C’était assez vrai. Aujourd’hui, John ne pouvait réprimer cette impression d’avoir été lâché, presque trahis, après une parodie de procès ayant pour seul but de faire tomber Fox Mulder, dont la croisade pour la Vérité semblait finalement aboutir. Les hommes de l'ombre derrière cette mascarade n’avaient réussi qu’à se mettre en avant, un temps, dans la lumière, prouvant une partie des allégations de l‘agent Mulder: les hautes instances gouvernementales, dont le Bureau Fédéral, abritaient des forces obscures, aux motivations troubles et aux méthodes expéditives. Bien que condamné, Mulder avait fui, avec l’aide de deux Directeurs Adjoints et d’une poignée d’agent, rien que ça. L’agent Scully, sa partenaire de longue date, faisait depuis profil bas, très probablement pour aider Fox Mulder. Autre complice présumé, l’agent Reyes, la partenaire de Doggett, n’avait plus donné signe de vie depuis maintenant quelques semaines. John n’était pas du genre à spéculer, mais l’absence de Monica Reyes était des plus préoccupantes… Sans partenaires à ses côtés, et convoqué par les hautes instances, il n’était pas dupe : on allait lui faire payer toute cette histoire. Un dommage collatéral, pensait-il. Ces derniers jours de mise à pied, John les avait passés à Syracuse. Un pèlerinage vers ses jeunes années, et peut-être l’aperçu d’un avenir meilleur. Une voix timide le tira de son introspection :

-Agent Doggett…


Il ne l’avait pas vu approcher. Face à lui se tenait, timide, Leyla Harrison. Frêle petite blonde, la jeune femme dégageait une aura rassurante malgré son sombre tailleur strict et réglementaire. Son sourire compatissant mais gêné rappelait a Doggett que les bruits de couloirs et le bouche-à-oreille fonctionnaient toujours aussi bien dans les corridors du FBI. Elle reprit :

-… J’ai appris pour votre convocation.

-Les journées doivent être bien longue à la compta si vous en venez à parler de mes petits malheurs…

John s’était rendu compte de la dureté avec laquelle il s’était adressé à elle. Il le regretta immédiatement et tenta de la rassurer :

-Ce ne sera qu’une formalité : Deux camps, deux points de vue. Ça ne devrait pas être bien long…

Leyla se senti dans l’obligation de le contredire, à contre cœur :

-J’ai bien peur que vous ne serviez de bouc émissaire : le bruit cours que vous seriez muté dans un petit bureau local, dans un coin perdu…

Le regard sincèrement concerné de la jeune femme atténua la peine de l’agent Doggett. Il n’était peut-être pas si seul en fin de compte. Comme pour la remercier, il l’a mis dans la confidence :

-L’issue est effectivement jouée d’avance, Leyla, commença-t-il en se levant. Mais pas de la façon dont-ils s’y attendent.

Il fit quelque pas, jeta son gobelet encore à moitié plein dans la poubelle métallique à côté de la banquette.

-Vous avez eu l’occasion de retourner sur le terrain ?

La jeune femme rougit et regarda ses chaussures. Ils avaient encore tous deux en mémoire l’affaire de la créature reptilienne et qui leur avait valu une courte hospitalisation, après quoi Leyla avait repris son poste à la comptabilité, pour ne plus le quitter. Conscient de l’embara de sa collègue, John ne lui laissa pas le temps de répondre :

-Vous possédez une ouverture d’esprit et une réelle volonté de bien faire Agent Harrison, ce n’est pas le cas de tout le monde au Bureau, vous savez ?


À quelques pas, une porte s’ouvrit. Le Directeur Adjoint Skinner en sortit, les bras croisés sur sa chemise blanche, à la poche de laquelle pendait sa carte d’identification. Les yeux plissés derrière ses lunettes à cause du soleil, dont les rayons se reflétaient sur son crâne rasé, Walter Skinner arborait une barbe de 3 jours et une mauvaise humeur qu’il cherchait visiblement à partager.

-Vous pouvez entrer Agent Doggett.


Puis, il disparut, laissant la porte ouverte. Doggett fit un signe d’au revoir de la tête à la pauvre Leyla Harrison, et ajouta :

-Si je peux me permettre, Agent Harrison… Vous perdez votre temps au service Comptabilité. Mais ce n’est que mon avis.






X




Au mur pendaient deux drapeaux américains, et derrière un long bureau, les juges et jurés de Doggett attendaient incontestablement convaincu de l'issu de l’entretien. Skinner repris sa place à la gauche du Directeur Adjoint Kersh. À la droite de celui-ci, au centre, la Directrice Adjoint Jana Cassidy, puis le Chef Mc Grath, qui n’avait jamais caché son animosité vis-à-vis du département des Affaires Non Classé. Au bout de table, tout a la gauche se trouvé un individu que Doggett avait déjà croisé, sans pour autant l’identifier. Un homme en costume noir, cheveux gris argenté, le regard mauvais, au menton large, mâchouillant un cure-dent. Et face à la commission, une simple chaise, sur laquelle John pris place. Rigide et procédurière, Cassidy ouvrit la séance par un rappel des faits. Faits que tous avaient encore en mémoire. Puis virent les accusations et les sous-entendus :

-Agent Doggett, vous avez été assignés aux Affaires Non Classées il y a de cela deux ans, afin de retrouver l’Agent Mulder. Pouvez-vous nous dire, où se trouve aujourd’hui l’agent Mulder?

-L’Agent Mulder a été retrouvé, il me semble. Annonça calmement John, le regard imperturbable. Il a été retrouvé, puis passé en jugement. En cours martial qui plus est.

-Là n’est pas la question, Agent Doggett, coupa Mc Grath, visiblement peu enclin à tourner autour du pot. Où se trouve aujourd’hui l’Agent Mulder?

-Je ne possède pas cette information.

Cassidy fit un signe de la main afin d’apaiser son collègue, et clarifia la question :

-Quelles sont les informations à votre disposition, Agent Doggett?

John pris un temps de réflexion. Garder son calme face à une telle imposture lui demandait énormément de sang-froid. Kersh fuyait son regard, Skinner, lui, le fixait. Ils étaient présents durant cette nuit décisive. Complice tous les deux. Si Walter avait confiance, ce n’était pas le cas d’Alvin Kersh. Il était en charge des X-files, il avait plus d’une fois tentait de tendre la main à Doggett. Main que Doggett n’a jamais accepté. La confiance entre les deux hommes ne coulait pas de source. Kersh leva enfin les yeux vers son agent, le regard de John ne laissant rien transparaitre. Ce dernier repris :

-Je sais que jusqu’ici j’ai mené à bien les taches qui m’on étaient assignées. J’ai même témoigné dans ce simulacre de procès qui a été infligé…

-Ce procès était-on non peu plus légitime.


La voix forte de l’homme au cure-dent avait fait l’effet d’un coup de tonnerre. Il continua :

-L’agent Mulder a assassiné un membre de l’armée américaine…

-Vous n’aviez aucun corps.

L’argument de Doggett était sans appel. Il se garda bien d’ajouter que ce corps était celui d’un vieil ami, Knowle Roher. Vieil ami qu’il avait lui-même vu mourir dans le dessert, plusieurs jours après sa mort présumée. L’impatience de Mc Grath l’importât sur le protocole. Il desserra le col sous son double menton en sueur :

-Nous ne tirerons rien de plus de vous, Agent Doggett, je me trompe ? John ne pris pas la peine de répondre. Après avoir réuni ses fiches et pris une grande inspiration, la rigide Cassidy pris la parole:

-Agent Doggett, le département des Affaires Non Classées n’ayant au cours de ces dernières jamais eu de résultats concrets, et ayant surtout porté nombre d’accusations plus folle les unes que les autres, et systématiquement sans fondement, nous vous annonçons aujourd’hui la dissolution permanente des X-files.

Mc Grath semblait jubiler. L’Homme Au Cure Dent était impassible. Skinner coupa sa collègue dans son verdict, avant qu’elle ne statuât sur le sort de Doggett:

-Je tiens à faire part à mes estimés collègues d’un courrier que j’ai reçu avant-hier.

À la vue de la surprise générale parmi les membres de la commission, l’annonce n’était pas prévue. Il sorti une enveloppe du dossier qu’il avait en face de lui, ajusta ses lunettes et continua :

-L’Agent John Doggett m’a fait parvenir sa démission.

L’ancien agent des X-files scrutait calmement les mines se décomposer, il laissa Skinner continuer:

-Puisque la cour n’a rien pu retenir contre lui, et au vu de ces années de services irréprochables, j’accède aujourd’hui à sa requête.


Le silence de plomb qui suivit parut durer une éternité. Walter plia ses lunettes et les glissa dans la poche de sa chemise. Dogget ne put réprimer un sourire satisfait. Puisqu’on l’empêchait de suivre les règles, il allait en trouver de nouvelles. Le silence ne fut brisé que par la veine colère de Mc Grath:

-Vous vous foutez de nous Walter?!

L’Homme Au Cure-Dent fixait l’ancien agent du FBI dans les yeux, cherchant à comprendre ce qui pouvait bien se tramer sous la coupe en brosse de John Doggett…


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