"Pour ta femme, quand tu te marieras"

Chapitre 4 : On est vulnérable dans ce qu'on aime

1523 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 10/12/2016 16:59

Une expression horrifiée s'afficha sur le visage de la lapine.

 

" Avec… Avec la peau… Chef..? "

" Non, fort heureusement… "

 

Bien que toujours aussi terrifiée à l'idée que quelqu'un puisse enlever des animaux pour leur dérober leur fourrure, elle fut soulagée de savoir que le terrible de la situation n'allait pas jusqu'au meurtre… A priori.

Bogo passa deux doigts sur ses sourcils. Après un court soupir, il reprit.

 

" C'est la seule chose concrète que nous ayons pour le moment. Vous pouvez plancher sur cette affaire, mais en attendant, nous n'avons aucune piste claire qui se dessine… Je vous laisse la journée pour vous concentrer là-dessus, sauf en cas d'urgence. "

" Bien chef. "

 

Nick s'empara du dossier, prenant les devants. Ils passèrent comme chaque jour par le hall, se dirigeant vers l'une des salles informatiques afin d'y trouver tranquillité et d'avoir de quoi faire quelques recherches.

La renarde qui passait quotidiennement devant le poste de Police était de nouveau derrière l'une des baies vitrées, sous un parapluie. Nick ne manqua pas de la remarquer, l'observant tandis qu'elle marchait sous l'ondée.

Judy quant à elle avait bien vu le regard de son partenaire posé sur sa congénère.

 

" Nick..? ".

 

Elle avait une voix plus fluette que d'accoutumée, la gorge visiblement serrée. Lorsque Nick se pencha vers elle, il put voir ses magnifiques yeux violets emprunts d'inquiétude.

 

" Ca ne va pas Carotte..? "

" Dit, tu sera toujours mon coéquipier, hein ?"

 

Le renard releva les sourcils, la mine étonnée, avant de rire.

 

" Bien sûr Carotte ! Pourquoi me pose tu une question pareille ? Aurais-tu peur que je te fasse des infidélités ? "

 

Il pointa du doigt la demoiselle rousse, qui commençait à disparaître derrière un mur. A en croire la tête de Judy, il avait visé juste.

 

" Et bien… Si jamais tu avais quelqu'un, enfin je veux dire… Une compagne. J'ai peur que cela change quelque chose dans notre amitié et que nous ne puissions plus avoir des rapports aussi aimables qu'aujourd'hui… "

 

L'espace d'un instant, Nick sentit son palpitant se resserrer. Il avait bien vu la façon dont elle le regardait quand il observait la renarde. Cela lui avait donné à espérer un peu, tant et si bien, qu'il répétait cet examen jour après jour. Mais comme il le savait au fond, ce n'était nullement par jalousie que sa partenaire prenait une mine triste. Juste par inquiétude…

Comme d'accoutumée, il ne laissa rien paraître, souriant malicieusement en venant poser un doigt sur le museau de Judy.

 

" Lapin crétin. Bien sûr que ça ne changerait rien. "

 

La lapine sourit grandement, rassurée, redressant les oreilles qu'elle avait jusqu'alors gardées baissées.

 

" Et de toute façon, je n'ai pas pour projet de me caser pour l'instant ! "

" Pourtant, elle est fort belle, celle que tu regarde si souvent. "

 

Nick eu du mal à sourire à sa réflexion. Venant d'elle, cela lui faisait un pincement au cœur. Judy, redevenue joyeuse grâce aux paroles rassurantes de son ami, ne remarqua pas l'expression contrite et peinée qu'il afficha pendant quelques instants.

 

Alors qu'ils s'apprêtaient à entrer dans la salle, Clawhauser se précipita vers eux à toute vitesse. A bout de souffle, il articula tant bien que mal, tandis que les deux amis lui jetaient un regard hébété.

 

" Le chef… il a… vous devez… à l'entrée… "

 

Sans chercher à comprendre d'avantage, Judy partit en flèche. Nick eu un moment d'absence en regardant la lapine détaler, puis, réalisant soudainement, lui emboita le pas.

Quand ils furent dans le hall, Bogo était sur le pied de guerre.

 

" Judy, Nick. Un vol a main armée a eu lieu sur la place du Sahara. Le brigand est en cavale à bord d'une sportive noire et a été aperçu en train de se diriger vers le Poste de Police pour échapper aux forces de l'ordre. Plusieurs effectifs sont à sa poursuite dans leur véhicule de fonction, mais vous ne serez pas de trop à pied s'il venait à emprunter des voies impraticables en voiture ! "

 

Sans même chercher à répondre au chef, les coéquipiers se jetèrent dehors.

 

" Prend à droite Nick, je vais à gauche ! On aura plus de chance de tomber sur lui ! "

 

Il s'exécuta, courant de toutes ses forces, arme à la main. Il scrutait chaque rue en cherchant des yeux la fameuse sportive. Le ciel était gris, la pluie tombait sur les épaules du renard, qui malgré le fait qu'il se trempait peu-à-peu, ne sentait pas le froid. L'adrénaline était trop grande et sa concentration plus encore.

Le bruit sourd d'un véhicule qui dérape et qui se brise retentit derrière le poste. Il redoubla sa vitesse pour faire le tour du bâtiment et tandis qu'il continuait sa course, il entendit une série de cris.

 

Il s'arrêta net une fraction de seconde qui lui parut être des minutes entières. La voiture recherchée était entrée dans un lampadaire. Une fumée noire s'échappait du capot tandis que le conducteur semblait être inconscient.

Judy gisait, quelques mètres en arrière, sur la trajectoire empruntée par le véhicule. Elle était allongée sur la route, dans une mare d'eau, son arme à terre. Elle avait dut tenter de faire stopper l'individu en le menaçant de son pistolet tranquillisant dont les officiers avaient étés récemment équipés.

Avant même qu'il ne puisse réfléchir à quoi que ce soit, Nick était déjà à genoux devant la lapine. Elle avait une patte sur son abdomen et les yeux clos. Il posa délicatement ses mains sur ses bras.

 

" Judy..? "

 

Elle entre-ouvrit les yeux, tournant lentement la tête vers lui en souriant un peu. Le renard sentit son cœur s'arrêter.

 

" Désolée, Nick… J'ai été stupide… J'aurai dû m'écarter… "

" Tait toi Carotte, ce n'est pas de ta faute… "

 

Il observa rapidement autour de lui. L'agent Francine était arrivée et appelait une ambulance.

Il serra la patte de sa coéquipière dans la sienne. Il retira son gilet, le plaçant sur elle pour la protéger un minimum du froid malgré le fait qu'ils étaient tout deux trempés.

 

" Les secours vont arriver. Ca va aller. "

 

Elle ouvrit les lèvres, comme pour parler, mais n'en eu pas la force. Sa tête retomba dans l'eau, devenant totalement inerte.

Nick la secoua un peu.

 

" Judy..?! Judy ! Reste avec moi Judy !!! "

 

Le petit corps de la lapine resta immobile, silencieux. Elle ne respirait plus. Il se plaça sur elle et tandis que des sirènes résonnaient dans le lointain, il entama un massage cardiaque. 

 

" Je ne te laisserai pas partir ! Espèce de lapin crétin ! "

 

Il hurla, dans ses sanglots, continuant à tout tenter pour la ramener à la vie. Mais lorsque les urgentistes arrivèrent, son cœur n'était toujours pas reparti.

 

 _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _

 

Une heure ? Deux ? Il ne savait pas depuis quand il attendait dans le couloir de l'hôpital. Ses oreilles étaient inclinées en arrière et son visage tourné vers ses pieds. Il entendait encore le bruit de l'averse, les cris d'épouvante de ses collègues et du chef. Il voyait encore Judy, inanimée, l'eau ruisselant le long de ses joues.

 

" Monsieur Wilde..? "

 

Il se releva dans un bond en entendant son nom, regardant dans les yeux l'infirmière qui se tenait face à lui. Il la scruta en espérant voir une expression qui lui indiquerait quelque chose sur l'état de la lapine. La louve en tenue blanche avait un air prostré, mimant un sourire malgré tout.

 

" Mademoiselle Hopps est sortie d'affaire. "

 

Il passa une patte sur son cou, soulagé.

 

" Cependant… Le choc a été violent. Elle a plusieurs côtes brisées et est toujours inconsciente. "

 

Nick laissa transparaître sa colère, balayant de la main les magazines qu'il y avait sur une table juste à côté. Le chauffard allait passer un sale quart d'heure, il en gageait.

 

" Vous pouvez aller à son chevet Monsieur Wilde, si vous voulez. "

 

L'infirmière désigna la porte de la chambre. Alors qu'il était prêt à s'y précipiter, il se ravisa et appela le chef Bogo pour lui transmettre les nouvelles. Une fois cela fait, il exprima sa rage.

 

" Je veux voir le salaud qui lui a fait ça ! "

" Wilde, c'est ta coéquipière, tu sait bien que c'est contraire aux lois. J'ai pour obligation de te mettre une semaine à l'arrêt. "

" Mais chef - ! "

" C'est mon dernier mot Wilde. Va plutôt veiller sur elle. "

 

Le renard rumina lorsque le sergent raccrocha net.

Il se dirigea alors vers la pièce où se trouvait Judy.

Laisser un commentaire ?