"Pour ta femme, quand tu te marieras"

Chapitre 6 : L'existence ça vous tord et vous écrase la face

1150 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 04/01/2018 05:29

Nick se rua dans l'hôpital à une vitesse effarante, tant et si bien qu'il se fit arrêter par une infirmière, lui demandant de se calmer. C'est d'un pas rythmé qu'il poursuivit sa course dans les couloirs blancs et aseptisés des lieux jusqu'à arriver devant la porte de la chambre de Judy.


Il inspira longuement, tentant de reprendre son sérieux. Il secoua la tête. De quoi aurait-il l'air si il laissait ses émotions prendre le dessus sur sa façade habituelle? Cela causerait davantage de contrariété à sa coéquipière de le voir ainsi, et il n'avait pas la moindre envie de lui faire de la peine. Après avoir réajusté son col et dodeliné de la tête comme pour rentrer dans son personnage, il toqua franchement.


Un médecin sorti et referma derrière lui, si bien que Nick n'eût le temps d'apercevoir la lapine. 

Le dromadaire se racla la gorge.


- Je suppose que vous êtes Monsieur Wilde ?

- Lui-même. Comment va t-elle..?

- Après un tel choc, elle est encore assez faible. Nous avons poursuivit les examens suite à son arrêt cardiaque, qui est bien plus inquiétant de prime abord que ses côtes amochées. 


Tandis qu'il marquait une pause, Nick se contenta de le dévisager, la boule au ventre, son visage trahissant probablement son désir d'en savoir rapidement plus.


- Il n'y a aucune séquelle. Elle a eu beaucoup de chance, heureusement que le chauffard a été poursuivi jusque devant le Poste, cela a diminué la distance entre elle et les secours. Quoi qu'il en soit, il faudra tout de même lui procurer des soins et la garder en surveillance pour s'assurer qu'elle n'a plus aucun problème. Cela peut durer une quinzaine de jours, ou plus s'il venait à avoir le moindre souci. 

- Je vois...


Voyant que le médecin demeurait désormais silencieux, Nick le salua et demanda s'il pouvait entrer, ce à quoi le médecin répondit d'un signe de tête franc avant de se détourner, les mains dans les poches de sa blouse.


- Carotte..?


Il passa sa tête dans l'entrebaillure en affichant un sourire carnassier surjoué.


- Nick... 


Elle était étendue dans son lit, le dossier légèrement relevé. Malgré un petit sourire, elle semblait exténuée et endolorie. Nick eut un petit pincement au cœur, tandis qu'elle tendait une patte vers lui. Il attrapa une chaise en refermant la porte, puis vint immédiatement se positionner près d'elle, sa patte entre les siennes. 


Judy se sentait enfin apaisée. Elle avait mal, elle était à bout de forces, mais cet instant de calme lui faisait du bien. Depuis son réveil, on s'était affaré autour d'elle, lui faisant passer mille examens. Enfin, elle pouvait savourer un instant avec Nick. 

Ils restèrent tout deux à se scruter un moment, sans dire un mot. Elle le regarda dans les yeux. C'était curieux, elle ne l'avait jamais vu ainsi, avec ce regard là. S'était-il tant soucié de son sort pour paraître à ce point soulagé ? Elle ne parvint pas à organiser correctement sa pensée, encore bien souffrante.


Nick sentait son cœur battre à tout rompre dans sa poitrine. Après quelques instants, il n'y tint plus. Il la prit dans ses bras avec une infinie douceur, lui caressant les oreilles.


- Ne me refait plus jamais une peur pareille Judy.


Elle resta abasourdie, mais sourit doucement, un peu tristement car elle s'en voulait beaucoup. 


- Désolée...


Il s'écarta lentement, prenant garde à ne pas la brusquer. Il pensait se soulager mais son palpitant n'avait fait que soutenir davantage son tambourinement.


- Non... C'est moi, je ne devrais pas dire ça, ce n'est pas de ta faute. 


Il prit les mains de la petite lapine dans les siennes, incapable de se défaire de son contact. Après tout, il n'était là à ses yeux qu'un coéquipier et ami attentionné, il pouvait s'y hasarder sans craindre qu'elle ne comprenne l'émotion qui l'animait en vérité.


- Merci... Nick.


Il la fixa et sans qu'il ne fut en mesure de répondre ou de réagir, une larme coula le long de sa joue. Était-ce d'avoir contenu son tracas tout ce temps ? Était-ce la tristesse, la colère ou la répression insupportable de ses sentiments ? Il n'en avait pas la moindre idée. Mais le temps qu'il essuie à la hâte son visage, sa coéquipière avait bien entendu remarqué ce qu'il venait de se produire.


- Oh Nick, je suis tellement navrée de t'avoir tant inquiété... Je serai plus prudente à l'avenir...


Elle ponctua d'un aimable sourire amical et repentissant. Elle avait bien vu, mais elle n'avait pas tout saisi des émotions de son ami.


- On m'a dit que le chauffard avait été arrêté ? Qu'en est-il ?

- Hm... Et bien...

Il inspira profondément, dire de reprendre son sérieux.

- Il transportait un sac de fourrure, comme celles de la cabane de notre affaire.

Judy écarquilla les yeux. Nick lui expliqua alors toute la suite.

- Après qu'on m'ai appelé pour revenir ici, à l'instant où j'ai raccroché, il a ajouté de l'autre côté de la vitre sans teint que seuls les poils que les malfrats peuvent tisser sont retirés de cette façon. Pour les autres...

Judy afficha un air horrifié.

- Il faut que je retourne sur cette affaire rapidement !

- Il faut surtout que tu te reposes et que tu récupères.

- Mais..!

- Je t'apporterai le dossier complet et je te tiendrai au courant de toutes les avancées. Tu es peut-être un lapin crétin, mais je sais que tu seras utile même d'ici.

Il termina en ponctuant d'un clin d'œil et d'un air narquois.

Judy comprit rapidement qu'elle n'aurait de toute manière guère le choix.


Elle voulu le remercier quand Clawhauser se précipita dans la pièce dans un cri de joie, une boîte de beignets à la main. A sa suite, le chef Bogo tenait un bouquet et plusieurs agents du Poste de Police lui faisaient signe et s'esclaffant, chacun portant un petit présent.

Elle sourit, touchée, tandis que Nick se levait et retirait sa chaise, s'installant dans l'ouverture de la porte en souriant un peu face à tout ce brouhaha.


Alors que Judy riait à cœur joie - au point de se faire terriblement mal aux côtes, elle jeta un œil à la porte, remarquant que le renard se détournait, s'éloignant dans le couloir. Elle revint rapidement à toute son équipe, mais ne cessa de repenser à son cauchemar et à Nick qui s'éloignait d'elle.

Pourquoi donc cette image la hantait tant..?






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