Ma responsabilité

Chapitre 1 : Prologue

1084 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 25/06/2020 11:13

UA futuristeMa responsabilité


En ce moment, je suis en train de regarder un let's play de Detroit Become Human, je crois que ça joue un peu... Beaucoup.


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Prologue


2100


TEPIHAREURE


L'humidité s'infiltrait sous les énormes plaques blanches qui recouvraient le sol. Les multiples gouttes d'eau venaient frapper la surface dure et réfléchissante, finissant ainsi leur chute vertigineuse. Des chaussures d'homme, dont la légère gravure attestait de son prestige, firent trembler la surface d'eau claire, éclaboussant son pantalon. Un bref claquement de langue fut l'unique réaction de la silhouette encapuchonnée qui continua d'avancer droit devant lui. L'inconnu fit encore quelques pas sous les lampadaires, puis entra dans un des nombreux gratte-ciels, qui habillaient les alentours. Un petit bruit de clochettes se fit entendre, des pleurs inhabituels de bambins l'accueillir et une jeune femme, en tailleur vert, s'avança jusqu'à lui.


« Bonjour, Monsieur de La Vega. Je vous remercie de votre ponctualité. Je vous prie de me suivre. »


Elle claqua des doigts et une seconde femme, portant le même tailleur mais cette fois-ci de couleur jaune, accourut pour débarrasser le visiteur de sa veste. Suivant docilement la demoiselle qui avait déjà tourné les talons, il jeta un rapide coup d'œil derrière lui et, par la grande baie vitrée, vit un éclair zébrer le ciel couvert de nuages noirs. Ils arrivèrent devant une porte vitrée sur la moitié supérieure et la main basanée de sa guide toqua trois fois. Aussitôt, la porte s'ouvrit et une voix forte l'autorisa à entrer. Il fut à peine dans la pièce que la porte claqua derrière lui. Il avala péniblement sa salive face à la froideur de l'accueil. On ne l'avait jamais reçu de la sorte. Un silence froid régnait dans le bureau.


« Monsieur Vega, je vais être clair avec vous. Les traitements sont trop onéreux, vous ne pouvez ...


- Je vous ai pourtant apporté de l'argent hier. interrompit celui qui venait d'entrer, sans se rendre compte qu'il n'avait pas été nommé de la façon correspondant à son rang.


- Et cela ne servira jamais à rembourser toutes les recherches que nous avons déjà réalisées pour votre famille. répliqua l'autre, acide, en croisant les bras.


- Je ne comprends pas, je venais vous rapporter l'argent que j'ai gagné grâce à la vente de...


- Mais vous êtes ruiné Alejandro ! Vos comptes sont vides ! Vous n'êtes plus rien ! éclata-t-il en tapant du poing sur le bureau en marbre blanc.


- Vous... vous trompez... forcément... balbutia le concerné d'une voix blanche.


- L'état de votre femme s'est dégradé dans la matinée, nous avions besoin de nouvelles analyses en urgence. J'ai donc contacté votre banquier qui m'a appris que votre compte était à sec. expliqua son interlocuteur sans aucune autre émotion que la colère.


- Mais... Alejandro pâlit violemment. Mary... Comment va Mary ?!


- Votre femme est morte, emportant votre fils avec elle. » annonça l'autre en se levant et en se dirigeant vers la porte, prêt à faire sortir son visiteur.


Alejandro hurla, des larmes jaillirent de ses yeux. Il cria, agrippant l'homme devant lui par le col de sa blouse, le plaquant contre le mur.


« - Vous mentez ! » cracha Alejandro, une lueur de folie dans ses yeux rougis par les larmes.


« - Je veux... Laissez-moi les voir... Ils doivent rentrer à la maison...»


Sa voix se brisa et ses larmes redoublèrent alors qu'il lâchait le col de l'homme en face de lui. Des bruits retentirent soudain dans le couloir, ses cris avaient averti la sécurité de l'hôpital. La porte s'ouvrit en grand et deux hommes baraqués se jetèrent sur le fauteur de troubles qui se débattit, hurlant à la mort comme un loup blessé. Alejandro fût finalement maitrisé et plaqué contre le sol froid, la botte d'un des hommes enfoncé dans son dos, l'empêchant de se redresser. Il sentit une piqûre dans sa nuque et grimaça en voyant que ses efforts pour se libérer étaient vains. Sa vision devint floue. Il crut entendre des pleurs, au loin. Puis, ce fût le noir complet.



Dans la pièce d'à côté peinte en blanc, un tout jeune homme au crâne chauve portant un costume marron sous sa blouse bleue, observait son supérieur hiérarchique. Celui-ci tentait en vain de faire taire un nouveau-né visiblement prématuré. Il se tordit les mains hésitant à intervenir, des bruits dans le couloir le firent sursauter et il s'avança finalement.


« Je peux essayer de le calmer. » proposa-t-il d'une voix qu'il espérait convaincante.


- Fais vite Bernardo ! ordonna le plus vieux perdant patience, il fait partie de l'expérience SHSA33. N'oublie pas de lui donner un nom, tu devras t'occuper de lui durant toute la durée du test. Et ce sera plus simple pour l'appeler quand il sera plus grand. » Expliqua l'autre en lui donnant le nourrisson et en quittant la pièce sans un regard en arrière.


« Diego...» souffla Bernardo alors que ce nom lui apparaissait comme une évidence.

Il réalisa aussi que ce petit être venait de devenir sa responsabilisé, puisqu'il était celui qui s'occupait du projet.

Le bébé, vêtu d'un pyjama entièrement noir, observa le regard tendre et doux de celui qui le tenait à présent dans ses bras. Et, comme par miracle, il se calma et se blottit contre la poitrine du jeune homme qui sourit, ému par ce petit geste affectueux. Il resta un moment les yeux plongés dans ceux noisette de Diego puis, il quitta la pièce, emmenant son petit protégé dans la partie du bâtiment réservée aux sujets des diverses expériences.

Alors qu'il atteignait la porte, un homme l'arrêta, et lui expliqua que cette fois-ci, le test se déroulerait seulement avec les médecins et lui-même. Il lui indiqua donc une pièce et partit. Lorsqu’enfin, le duo arriva dans la salle en question, le jeune homme constata qu'il s'agissait d'un studio des plus banals. Un soupir lui échappa. L'expérience durerait vingt ans, en théorie. S’il s'agissait d'une réussite, Diego deviendrait un esclave mais, si ce n'était pas le cas, il serait tué, laissant sa place à une autre victime toute aussi innocente.

Une larme roula sur sa joue. Il n'avait jamais voulu ça. Jamais. 

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