Quand les rôles changent

Chapitre 4 : Assumer ses choix

978 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 04/10/2025 02:07

TK ne savait pas combien de temps il était resté là à discuter avec Cooper, mais en raccrochant, l’envie de médocs s’était un peu apaisée. Il fixa son téléphone. Plusieurs textos, mais aucun ne disait si l’état de Carlos avait changé.

Puis soudain la porte de l’ambulance s’ouvrit brusquement. Tommy apparut, le regard scrutateur.

— Tout le monde te cherche, dit-elle. Qu’est-ce que tu fais là ?

TK détourna les yeux, le souffle court.

— J’avais besoin… d’être seul, souffla-t-il, la voix rauque. Juste un moment.

— Et pourquoi ici ? demanda-t-elle, un ton qui mélangeait reproche et inquiétude.

— Je sais pas… je marchais… sans vraiment savoir où j’allais.

Tommy plissa les yeux, visiblement peu convaincu de sa réponse. TK, sentant qu’il devait se défendre, montra ses bras :

— Tu vois ? Rien du tout ! Dit-il sèchement. Tu peux même compter les fioles de fentanyl et de morphine si tu veux…

Tommy s’avança lentement dans l’ambulance, sa voix basse et calme :

— Hey… regarde-moi, TK. Je ne suis pas là pour te juger, d’accord ?

TK laissa échapper un souffle tremblant, ses doigts crispés sur le bord du siège.

— Désolé… murmura-t-il, la gorge nouée. Tu as des nouvelles ?

— Pas encore, répondit Tommy doucement, posant une main rassurante sur son bras. Mais, les parents de Carlos sont arrivés, et tout le monde s’inquiète pour toi. Viens…

TK inspira profondément, laissant enfin tomber un peu de la tension accumulée. Tommy resta à ses côtés, silencieuse mais présente, jusqu’à ce que le jeune homme sente qu’il pouvait bouger. Lentement, il se leva, les jambes encore tremblantes, et suivit Tommy hors de l’ambulance.

Le hall de l’hôpital était calme mais lourd d’attente et d’inquiétude. TK sentit son cœur battre plus vite en voyant Owen appuyé contre le mur, la mâchoire serrée, les yeux scrutant chaque personne qui entrait. À côté de lui, Andréa et Gabriel Reyes, visiblement inquiets, attendaient des nouvelles de Carlos.

— TK ! appela Owen d’une voix ferme mais tendue. On t’a cherché partout.

— C’est fou comme vous avez confiance en moi… marmonna TK.

— Fils…

— Je m’en moque… de tout manière moi non plus j’ai plus trop confiance en moi…

Il se tourna ensuite vers les parents de Carlos.

Andréa s’avança immédiatement, l’inquiétude lisible sur son visage.

— TK…

TK détourna le regard, la gorge serrée. Les images de Carlos coincé sous les décombres et sa douleur remontaient en vagues douloureuses.

— Je suis désoler… j’ai… j’ai…

— Tranquilo, respira, hijo… commença Andréa en déposant sa main sur l’épaule de TK. Owen nous à expliquer ce qui c’est passer. Je suis sûr que tu as tout fait pour nous le ramener.

— Mais…

— Tout n’a pas hésiter à rentrer sous les décombre pour lui TK. S’il est ici c’est grâce à toi, ajouta Andréa.

Gabriel prit une inspiration profonde, sa main se posant doucement sur l’avant-bras de TK.

— On va traverser ça ensemble, d’accord ? Tu n’es pas seul.

TK hocha lentement la tête.

La porte de la salle s’ouvrit enfin, et un médecin en blouse bleue entra. Le silence se fit aussitôt dans la salle d’attente. Tout le monde se leva presque d’un même mouvement.

— Vous êtes la famille de Carlos Reyes ? demanda le médecin.

— Oui, répondit Andrea d’une voix étranglée.

Le médecin hocha doucement la tête, son regard sérieux mais compatissant.

— La chirurgie s’est bien déroulée. Nous avons pu stabiliser plusieurs blessures internes et visser les os de sa jambe, mais… il y a des complications. Pour l’instant, Carlos ne respire pas par lui-même. Il est sous respirateur et maintenu dans un coma artificiel.

Andrea porta la main à sa bouche, Gabriel déposa sa main dans le dos de sa femme. Owen, raide comme une statue, baissa les yeux. Tout le monde se tourna instinctivement vers TK, comme s’il allait s’effondrer.

Mais TK ne bougea pas. Pas un mot. Son visage resta figé, comme vidé de toute émotion. Ses yeux fixaient un point invisible au mur, et même son souffle semblait s’être ralenti.

— Vous pourrez le voir d’ici une heure, ajouta le médecin.

Puis il repartit, laissant derrière lui le poids des nouvelles.

Le silence retomba, presque étouffant, jusqu’à ce que TK remue enfin. Sa voix, rauque mais étrangement calme, fendit l’air :

— Je dois remplir mon rapport.

Tommy se tourna vers lui, interloquée.

— TK… je peux m’en occuper. Tu n’as pas à…

— Non. C’est moi qui étais là, dit-il en secouant la tête. C’est moi qui ai fait les manœuvres. C’est moi qui ai pris chaque décision sous ces décombres. Alors c’est mon rapport.

Il leva les yeux, croisant ceux de son père avec une intensité glacée.

— Et je vais y mettre que j’ai volontairement refusé les ordres de trois supérieurs immédiats.

— TK… souffla Owen, alarmé. Tu réalises ce que tu risques en écrivant ça ? Ça peut détruire ta carrière.

D’un geste brusque, TK se redressa, ses yeux lançant des éclairs.

— Tu crois que j’en ai encore quelque chose à foutre de ma carrière, papa ? Arrête de toujours vouloir me défendre !

Le silence retomba, lourd, seulement brisé par la respiration saccadée de TK qui détournait le regard, comme s’il craignait que ses larmes ne trahissent la douleur qu’il refusait de montrer.



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