Quand les rôles changent

Chapitre 6 : Entre veille et espoir

657 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 04/10/2025 02:12

Les jours s’étaient étirés, tous identiques. Le bourdonnement du respirateur était devenu la seule musique du quotidien. TK n’avait presque pas quitté la chambre, hormis lorsqu’il laissait les parents de Carlos ensemble.

Toujours la même chaise tirée près du lit. Toujours la même main qu’il tenait, comme un rituel. Ses traits s’étaient creusés, ses yeux rougis par les nuits blanches.

— TK, tu dois manger quelque chose, dit Andrea doucement en caressant son épaule.

— Je n’ai pas faim, murmura-t-il sans la regarder.

— Hijo, tu ne pourras pas l’aider si tu t’écroules. Repose-toi un peu, je prends le relais.

Andrea échangea un regard inquiet avec Gabriel. Elle avait même demande à Owen de passer pour parler à son fils, mais rien à faire. Les jours passaient, et TK s’éteignait peu à peu à force de veiller.

Un matin, alors qu’il se levait pour ajuster la couverture de Carlos, un vertige brutal le saisit. Sa vision se brouilla, ses jambes se dérobèrent.

— TK ! s’écria Andrea en se précipitant.

Son corps s’effondra lourdement sur le sol, inconscient, la main encore crispée sur le drap de Carlos.

Andrea cria pour appeler à l’aide, et presque aussitôt, deux infirmières et un médecin accoururent dans la chambre.

— Il a perdu connaissance, dit-elle d’une voix tendue. Il est à bout, ça fait des jours qu’il ne dort pas et qu’il se nourri avec les distributrices.

Les infirmières vérifièrent ses signes vitaux, le placèrent sur un brancard d’appoint, puis l’emmenèrent dans le couloir sous les yeux d’Andrea, bouleversée.




TK se retrouva soudain dans une lumière douce, irréelle. L’air était calme. Et là, devant lui… Carlos. Debout, sans blessures, vêtu comme lors d’un de leurs premiers rendez-vous.

— Carlos ?… souffla TK, les larmes lui montant déjà aux yeux.

— Hey, mon cœur… dit Carlos avec ce sourire tendre qui le faisait toujours fondre.

— Mais… t’es pas…

— Chut, ne t’inquiète pas. Je suis là.

— J’ai tellement peur de te perdre. Je sais pas quoi faire sans toi.

Carlos s’approcha, posant une main chaude contre sa joue.

— Tu sais déjà quoi faire. Tu l’as toujours su, TK. Même quand tu crois que tu n’es pas assez fort… tu l’es.

— Je t’aime, Carlos… je peux pas… je peux plus vivre en sachant que tu ne respires même plus…

— Alors respire pour moi. Continue de tenir, d’accord ? Je vais revenir…

Les yeux de Carlos semblèrent briller d’une lumière éclatante, puis tout s’effaça dans un voile blanc.





TK ouvrit brusquement les yeux, haletant, couché dans un lit de l’hôpital. Son cœur battait à tout rompre.

Une infirmière était penchée au-dessus de lui.

— Doucement, doucement, prenez votre temps…

— Non, non, je dois y aller ! répondit TK en se redressant.

— Restez allonger, vous venez de vous évanouir.

L’infirmière essaya de le retenir, mais il arracha les électrodes de son torse et sa perfusion. Malgré les protestations, il se leva et courut dans le couloir.

Il déboula jusqu’à la chambre de Carlos. Son sang se glaça en voyant plusieurs médecins et infirmières penchés autour du lit, les alarmes du moniteur résonnant.

— Carlos ! cria-t-il, paniqué, prêt à se jeter dans la pièce.

Andrea surgit et le retint par les épaules.

— TK, écoute-moi ! Il s’est réveillé ! Ils sont en train de lui enlever le respirateur, c’est tout !

TK cligna des yeux, perdu.

— Il… il s’est réveillé ?

— Oui, souffla Andrea avec des larmes de joie. Ton Carlos est revenu.

Ses jambes tremblèrent, et il se laissa glisser contre le mur, les mains couvrant son visage alors qu’un sanglot de soulagement lui échappait.

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