Quand la sirène sonne pour Jonah

Chapitre 6 : La famille de feu

503 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 05/10/2025 21:39

TK savait qu’ils seraient là. La 126, toujours réunie dans les pires comme dans les meilleurs moments. Sa famille de feu, de sang et de cœur. Alors, quand il poussa la porte de la salle d’attente, il n’était pas surpris de les trouver tous assis, guettant des nouvelles.

Les épaules basses, le regard rougi par la peur et la fatigue, TK entra. La pièce se figea aussitôt : Tommy, Nancy, Marjan, Paul, Judd, Grace et Mateo se levèrent comme un seul homme, les yeux fixés sur lui, suspendus à ses mots.

— Il va bien, dit-il d’une voix rauque, mais ferme. Jonah va bien.

Un souffle de soulagement traversa la pièce. Des exclamations étouffées s’élevèrent, comme si chacun avait retenu sa respiration depuis trop longtemps.

— Dieu merci, souffla Tommy, les mains jointes contre sa poitrine.

Nancy fut la première à s’avancer. Elle ne demanda pas la permission : ses bras entourèrent TK avec la chaleur d’une sœur. Il se laissa faire, son corps tremblant se lovant un instant dans l’étreinte. Bientôt, les autres suivirent : accolades, tapes dans le dos, larmes discrètes qu’on essuyait du revers de la main.

— Merci à vous d’être là, murmura TK en les regardant tous, les yeux brillants.

— Que disent les médecins ? demanda Nancy doucement.

— Sa brûlure est superficielle, expliqua TK, mais sa respiration reste compliquée… La peur y est pour beaucoup. Chaque fois qu’une infirmière entre, il panique de nouveau.

— Pauvre petit cœur… gémit Grace en portant une main à sa bouche.

TK pinça les lèvres, sa voix se voilant d’une inquiétude qu’il n’arrivait pas à masquer.

— Je pensais pas qu’il aurait si peur. Après tout… il a déjà mis les pieds dans une ambulance, plusieurs fois…

Il s’interrompit, le regard perdu, hanté. Ses doigts se crispèrent contre sa cuisse.

— Ouais, mais chaque fois, c’était un jeu, dit doucement Judd. Il montait pour rire, pour faire semblant. Aujourd’hui… c’était pas un jeu. C’était bien réel.

Le silence qui suivit pesa lourd, chargé de ce que tous comprenaient sans le dire.

Mateo, les bras croisés, finit par hocher lentement la tête.

— Heureusement qu’il nous avait déjà vus en uniforme. S’il ne m’avait jamais vu comme ça… il se serait sûrement caché. Mais là… il est venu droit vers moi.

Sa voix se brisa presque. Ses sourcils se froncèrent, l’émotion à vif.

— Il s’est accroché à moi sans un mot. Ses petits bras autour de mon cou… comme s’il avait peur de disparaître si je le lâchais.

Il ferma les yeux un instant, incapable d’aller plus loin. TK s’avança et le serra dans ses bras, avec une gravité qui disait plus que des mots.

— Merci… souffla-t-il simplement, sa voix éraillée par tout ce qu’il contenait encore.

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