Quand la sirène sonne pour Jonah

Chapitre 9 : On rentre à la maison

1116 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 05/10/2025 22:51

Le soleil déclinait doucement sur Austin quand le médecin fit irruption dans la chambre. TK et Carlos, toujours assis auprès du lit de Jonah, se redressèrent aussitôt.

— Bonne nouvelle, annonça-t-il avec un sourire rassurant. Jonah va beaucoup mieux. Sa respiration est revenue à la normale. Si vous êtes prêts, vous pouvez rentrer à la maison. Il faudra revenir dans quelques jours pour un suivi, mais rien d’alarmant. Je vais faire venir une infirmière pour lui changer son bandage et vous montrer comment faire.

Carlos laissa échapper un long soupir de soulagement et serra la main de TK, qui ferma les yeux un instant, envahi par un mélange profond de gratitude et de fatigue.

Jonah dormait encore, recroquevillé sous sa couverture colorée, les traits adoucis malgré le pansement qui lui enveloppait l’avant-bras. Une infirmière entra alors, ses pas légers, un sourire doux aux lèvres.

— Bonjour. On va essayer de ne pas trop le réveiller, chuchota-t-elle.

Elle posa délicatement son matériel sur la tablette roulante tandis que TK s’approchait doucement du lit. Le petit remua légèrement, les paupières lourdes, et un faible gémissement s’échappa de lui lorsqu’on toucha à son bras.

— Chut… c’est papa, murmura TK en caressant avec tendresse les cheveux de son fils. On va juste changer ton bandage, d’accord ? Promis. Après ça, on rentre à la maison.

Jonah entrouvrit les yeux. Son regard se fixa sur la seringue que tenait l’infirmière, et il se raidit immédiatement.

— Non… non, pas encore, j’veux pas d’aiguille…!

— La seringue, c’est juste pour nettoyer la plaie, mon cœur, expliqua TK d’une voix douce et apaisante. Il n’y a pas d’aiguille. Regarde.

Avec précaution, il prit la seringue en plastique des mains de l’infirmière et la montra à Jonah.

— C’est comme un petit pistolet à eau. Tu veux voir ?

Jonah fronça les sourcils, encore tendu, mais sa curiosité l’emporta. TK appuya doucement sur la seringue, et un jet d’eau salée jaillit dans la bassine préparée.

— Tu vois ? Juste de l’eau. Ça sert à laver ton bras pour qu’il guérisse bien.

— Pas de piqûre ? souffla Jonah, méfiant.

— Promis, répondit Carlos en déposant un baiser tendre sur son front.

L’infirmière s’approcha alors, préparée à agir.

— Je vais mettre un médicament dans ton bras pour que tu n’aies pas mal pendant que je m’occupe de ta blessure.

Jonah se crispa légèrement, cherchant du regard le soutien de Carlos, qui serra doucement sa petite main.

— C’est juste un médicament, expliqua TK en posant une main protectrice sur ses cheveux. Elle va l’injecter dans le petit tube que tu as déjà, pas de nouvelle piqûre. Tu ne sentiras rien.

L’infirmière administra le médicament avec précaution. Jonah cligna des yeux, surpris.

— C’est… fini ?

— Oui, déjà, sourit-elle. Tu n’as rien senti, hein ? Tu as été très brave. Maintenant, on va s’occuper de ta blessure.

Pendant que l’infirmière nettoyait doucement la brûlure, TK restait à ses côtés, expliquant chaque geste à Jonah. Le petit sursauta un peu au contact de l’eau sur sa peau sensible, puis se laissa doucement apaiser.

— C’est bientôt fini, assura TK. T’es super courageux, mon bonhomme.

Quand le pansement neuf fut posé et le bras enveloppé d’un bandage propre, Jonah se laissa retomber contre l’oreiller, épuisé mais visiblement rassuré. L’infirmière rangea son matériel en silence, leur offrant un dernier sourire complice.

— Vous gérez ça comme des pros. Je reviens dans quelques minutes pour lui enlever son cathéter, murmura-t-elle en quittant la chambre.

TK passa une main lente et apaisante dans les cheveux de Jonah, puis échangea un regard avec Carlos.

— On va bientôt rentrer à la maison, mon cœur. Tout va bien maintenant.

Jonah ferma les yeux, sans un mot, tandis qu’une larme silencieuse glissait sur sa tempe. Carlos laissa glisser doucement son pouce sur la joue de son fils avant de déposer un baiser tendre sur son front.

Quelques minutes plus tard, l’infirmière revint, un petit sourire rassurant aux lèvres.

— Tu es prêt à rentrer à la maison ? demanda-t-elle à Jonah en s’approchant du lit.

Jonah hocha doucement la tête, un regard incertain sur ce que l’infirmière faisait. Elle prit délicatement le cathéter entre ses doigts, parlant calmement à Jonah pour détourner son attention. Elle tira doucement, sans précipitation. Jonah ferma les yeux, une grimace légère mais rapide traversant son visage.

— Voilà, c’est fini, murmura l’infirmière en posant un pansement propre. Tu as été incroyable, bravo.

Jonah ouvrit les yeux, un petit sourire timide apparaissant sur ses lèvres fatiguées. TK l’embrassa doucement sur le front.


Un peu plus tard, Jonah était installé à l’arrière de la voiture, emmitouflé dans sa petite couverture à motifs de camions de pompiers. Il s’endormit en quelques minutes, sa tête reposant contre le siège, les traits encore tirés par la peur et la douleur de la veille.

Carlos jeta un coup d’œil dans le rétroviseur. TK regardait Jonah avec tendresse, une main posée sur sa jambe.

— Il n’a pas beaucoup dormi depuis l’incendie, murmura-t-il. Il va récupérer.

Carlos hocha doucement la tête, gardant les yeux sur la route.

— Il a eu tellement peur… nous aussi.

TK acquiesça en silence, caressant doucement la jambe de leur fils endormi.

— Je savais pas que j’étais capable d’avoir aussi peur, souffla-t-il. Le voir là, à bout de souffle, ses petites lèvres bleues… j’avais l’impression que mon cœur allait exploser.

Carlos tendit la main et attrapa brièvement celle de TK.

— Mais tu as été incroyable, TK. Il n’aurait jamais tenu sans toi.

TK sourit faiblement, la gorge serrée.

— Je n’aurais pas pu tenir sans toi non plus… soupira-t-il.

Il tourna la tête vers Jonah et laissa son regard s’attarder sur son visage apaisé. La respiration du petit était régulière, douce, et ses doigts agrippaient toujours un coin de sa couverture.

Pour la première fois depuis des heures, TK sentit la peur se détacher de lui, remplacée par un immense soulagement. Dans le silence rassurant de la voiture, seule la respiration paisible de Jonah les accompagnait, promesse d’un retour à la normalité.

Laisser un commentaire ?