La traduction

Le soleil filtrait doucement par les fenêtres. Carlos entra, ébouriffé, traînant des pieds, encore à moitié endormi. TK l’attendait déjà, adossé au comptoir, une tasse de café fumant à la main, un sourire en coin qu’on ne pouvait qualifier que de suspect.

— Buenos días, mi esposo, lança TK d’un ton taquin, ses yeux pétillant de malice.

Carlos haussa un sourcil, intrigué.

— Bon matin…?

— Bien dormi ? demanda TK, sans quitter son sourire malicieux, laissant échapper un petit rire étouffé.

— Comme un bébé. Pourquoi ?

— Ah, j’sais pas… disons que t’avais l’air très… occupé, cette nuit.

Carlos s’arrêta, fronçant les sourcils.

— Hein ?

TK prit une gorgée de café, savourant le moment, puis fixa Carlos avec des yeux pétillants.

— Tu parlais dans ton sommeil. En espagnol. Beaucoup. Et très… expressivement.

Carlos écarquilla les yeux.

— Sérieusement ?

— Oh oui. Et même si j’ai pas compris tous les mots, le ton, lui, disait très clairement que tu étais en train de faire un rêve… disons… 18 ans et plus.

Carlos laissa échapper un petit rire nerveux et jeta un coup d’œil vers le salon.

— Jonah… ?

— Il dort encore. Pas de panique. Tes déclarations torrides sont restées entre toi, moi et ton inconscient, assura TK avec un clin d’œil complice.

— Oh mon Dieu… J’ai dit quoi exactement ?

— Honnêtement ? J’ai retenu un “lento”, un “justo ahí” et aussi “otra vez”. Il y avait plus, mais c’est tout ce que j’ai pu saisir…

Carlos rougit aussitôt, un sourire timide et coupable aux lèvres. TK s’approcha, un air faussement sévère sur le visage.

— Si ce n’est pas moi dans ton rêve, je veux des explications.

Carlos passa une main sur son visage, se massant doucement les yeux.

— J’en ai aucun souvenir…

TK s’approcha, se planta devant lui.

— Tu veux dire que tu t’es éclaté cette nuit et que t’en retiens rien ?

Carlos haussa les épaules, un petit sourire en coin, visiblement fier de son inconscient.

— Peut-être que mon inconscient vit sa meilleure vie.

— Eh bien, il ferait mieux de m’inclure la prochaine fois… ou de sous-titrer ses interventions. Parce que là, je suis frustré, gémit TK, en croisant les bras mais incapable de masquer son amusement.

Carlos se pencha alors pour lui voler un baiser furtif, ses lèvres effleurant celles de TK.

— Tu pourrais toujours engager un traducteur de rêves, murmura-t-il avec malice.

— Ou je pourrais interroger Tommy… Je suis sûr qu’elle serait ravie de me traduire ça, mot pour mot.

Carlos pâlit légèrement.

— Tu ferais pas ça…

TK lui lança un clin d’œil et se retourna pour préparer le petit-déjeuner, secouant légèrement la tête comme pour chasser ses pensées.

— Si ça recommence cette nuit, fit Carlos, une pointe d’amusement dans la voix. Réveille-moi…

TK esquissa un sourire en coin, un brin coupable, et répondit sans se retourner :

— Promis…