La traduction

La cafetière de la caserne ronronnait doucement, emplissant la cuisine d’un parfum chaud et réconfortant. Les rayons matinaux glissaient à travers la fenêtre, illuminant le comptoir où TK s’était accoudé, une tasse de café fumante serrée entre ses mains. Il fixait le liquide sombre avec un mélange de lassitude et d’amusement contenu.

Nancy entra, un muffin encore chaud dans une main et sa gourde de thé dans l’autre. Elle s’arrêta un instant, le détaillant du regard, un sourire malicieux sur les lèvres.

— Bon matin, lança-t-elle en déposant sa gourde sur le comptoir. Alors ? Cette fameuse soirée en amoureux… un vrai succès ou un désastre monumental ?

TK leva les yeux vers elle, affichant un air faussement blasé.

— Une vraie catastrophe, répondit-il, en laissant échapper un soupir dramatique.

Nancy fronça les sourcils, choquée de manière théâtrale.

— Quoi ? Mais pourquoi ?! Comment ça peu être un désastre après les paroles qu’on à traduit hier…

TK but une gorgée de café, en savourant le silence un peu lourd avant de continuer, ses yeux se perdant dans la vapeur qui s’élevait de sa tasse.

— Jonah a fait un cauchemar… Il est arrivé en courant dans le salon avant même qu’on ait eu le temps de se chauffer correctement… et, dix minutes plus tard, il dormait déjà entre nous, comme si de rien n’était.

Nancy éclata de rire, ses épaules tremblants légèrement.

— Non !

— Si, avoua TK, un petit sourire triste aux lèvres. Bras en travers de mon visage, pied dans le dos de Carlos, petits ronflements… Le rêve parfait pour tester ma patience.

Il ajouta, en avalant une autre gorgée, d’un ton un peu sec mais amusé :

— Et ce matin… il m’a regardé avec ses grands yeux innocents et m’a demandé si on pouvait acheter un deuxième lit pour le mettre à côté du nôtre.

Nancy se tint la poitrine, incapable de retenir un rire tonitruant.

— Ce gamin est un génie ! Il ruine ta vie amoureuse et t’attendrit en même temps… Franchement, TK, tu devrais écrire un guide de survie pour parents !

TK secoua la tête, exaspéré mais amusé.

— Oh oui, et dans le chapitre un, il y aurait « Comment transformer une nuit romantique en camping improvisé ».

Nancy se pencha sur le comptoir, un clin d’œil espiègle aux lèvres.

— Mais ne t’inquiète pas. Ce soir, tu vas pouvoir te rattraper. Enfin… si Jonah décide de laisser ses papas tranquilles un petit moment.

TK laissa échapper un petit rire, secouant la tête en signe de résignation.

— On va croiser les doigts, lança-t-il.

Nancy éclata de rire à nouveau, secouant la tête en déposant son muffin sur le comptoir.

— Bon, alors prépare-toi mentalement, parce que ce soir, c’est ta revanche !