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Chapitre 7 : Nuits mouvementées et petits monstres

1551 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 07/10/2025 20:26

La soirée s’était installée doucement sur la maison, baignant les pièces d’une lumière dorée et tranquille qui se faufilait à travers les rideaux. Jonah, en pyjama, était assis sur le canapé, les yeux encore rivés à l’écran de son petit film du soir, tandis que Carlos finissait de ranger la cuisine et que TK pliait la lessive avec des gestes mécaniques, un peu perdus dans ses pensées les plus cocasse.

— Allez, champion, l’heure du dodo a sonné, lança TK en s’agenouillant devant lui, un sourire à la fois doux et encourageant.

— Mais… j’ai pas sommeil ! protesta Jonah en bâillant à s’en décrocher la mâchoire.

— Ah bon ? Parce que tes yeux disent le contraire, fit remarquer Carlos en arrivant près d’eux, un sourire amusé aux lèvres et les mains sur les hanches.

Jonah les regarda à tour de rôle, l’air conspirateur, comme s’il était en train de mijoter un plan secret.

— Et si je dors dans votre lit… juste pour être sûr qu’il n’y a pas de monstres ce soir ?

TK et Carlos échangèrent un regard rapide, une complicité muette se dessinant entre eux.

— Jonah… on en a parlé ce matin, dit TK d’une voix douce, presque suppliantes. Tu dormis dans ton lit ce soir. Papa Carlos et moi, on est juste à côté. Et si tu as besoin de nous, tu n’as qu’à appeler, d’accord ?

— Mais…

Carlos s’accroupit à son tour, le ton calme mais ferme.

— Ce soir, tu dors dans ton lit… Et tu vas dormir comme un champion.

Jonah baissa les yeux, un petit soupir de résignation échappant à ses lèvres, avant de se laisser guider jusqu’à sa chambre. Les deux pères l’installèrent dans ses draps avec douceur, lui déposèrent un bisou sur le front chacun leur tour, puis refermèrent la porte avec précaution.

Quelques instants plus tard, dans leur chambre, TK se laissa tomber sur le lit avec un soupir de soulagement.

— Espérons que le monstre ne revienne pas…

Carlos sourit en verrouillant la porte à clé, un geste presque théâtral.

Mais à peine eurent-ils échangé un regard complice qu’un petit grattement se fit entendre à la porte.

— Papa ? J’ai soif…

TK roula des yeux et se laissa tomber sur le dos avec un gémissement dramatique.

— Cette maison est hantée. Par un petit monstre en pyjama.

Carlos rit doucement, attrapa son peignoir et ouvrit la porte… pour la refermer deux minutes plus tard, mission accomplie.

— OK. Là, c’est notre moment, souffla-t-il avec un clin d’œil.

— T’as bien verrouillé ? demanda TK, un sourcil haussé.

— Verrouillé. Sécurisé.

Enfin seuls.

Carlos se glissa doucement sur TK, ses doigts effleurant sa peau avec lenteur, comme s’il la redécouvrait. Leurs lèvres se retrouvèrent dans un baiser plus profond, plus pressant, nourri par des jours de frustration accumulée. TK répondit avec ferveur, ses mains glissant sous le tissu du t-shirt de Carlos, traçant la courbe chaude de son dos.

Leurs souffles s’accélérèrent, leurs corps cherchant l’autre avec une tendresse mêlée d’impatience. Chaque geste, chaque soupir, semblait suspendu dans le temps, comme une danse silencieuse entre eux.

Carlos murmura contre ses lèvres :

— Enfin…

TK sourit, ses doigts se resserrant sur la nuque de son mari.

Ils se retrouvèrent, peau contre peau, dans un rythme lent et amoureux. Quand enfin le calme revint, Carlos se laissa retomber doucement contre lui, le front posé dans le creux de son épaule. TK referma les bras autour de lui, comblé, les yeux fermés, bercé par la chaleur de leur étreinte.

Ils restèrent là, immobiles, jusqu’à ce qu’un hurlement perça la nuit :

Jusqu’à ce qu’un hurlement perce la nuit, venu tout droit de l’autre bout du couloir :

— PAPAAAA !

TK se figea. Carlos gémit contre son torse.

— Je vais y aller, soupira TK en attrapant son boxer et son t-shirt à tâtons. Je crois que c’est mon tour de me faire dévorer par le monstre imaginaire.

Carlos attrapa un oreiller et s’enfonça dedans en riant doucement.

TK entra à pas rapides dans la chambre de Jonah, les cheveux en bataille, le t-shirt à moitié mal remis. Il trouva son fils assis dans son lit, les joues encore humides de larmes, serrant son doudou comme si sa vie en dépendait.

— Hé, mon cœur… je suis là, murmura TK en s’approchant. C’est fini, je suis là.

Jonah se jeta dans ses bras, tremblant, secoué de sanglots irréguliers.

— Il est revenu… le monstre… sous mon lit…

Sa voix était un souffle brisé, chargé d’une peur trop grande pour un si petit corps.

TK soupira doucement, caressant ses boucles avec lenteur, essayant d’apaiser l’angoisse.

— Il n’y a pas de monstre, mon trésor. C’est ton imagination… parfois, elle invente des choses effrayantes quand tu es fatigué. Mais ce n’est pas réel.

Mais Jonah secoua la tête avec insistance, ses grands yeux encore agrandis par la terreur.

— Je l’ai entendu…  

TK resta figé une seconde, une grimace furtive traversant son visage — il se doutait bien que ce n’était probablement pas un monstre que Jonah avait entendu… Il ferma les yeux une seconde, pris entre l’amusement et la culpabilité.

Il balaya la pièce du regard, comme pour jouer le jeu malgré tout, puis reporta son attention sur son fils.

— Bon… tu veux venir finir la nuit avec nous ?

Jonah ne répondit pas, mais son petit corps se serra encore plus contre lui. TK comprit et le porta dans ses bras, revenant vers leur chambre, les pieds traînants sur le plancher froid.

Carlos, les yeux mi-ouverts, se poussa pour lui faire de la place. TK déposa Jonah entre eux, soupira, et se laissa tomber sur l’oreiller.

— On aura de l’intimité quand il sera à l’université, murmura-t-il.

Carlos grogna quelque chose d’approximatif, mais tendit quand même la main pour tirer la couverture sur leur fils.

La nuit reprit son calme… jusqu’au matin.

Une lumière douce filtrait à travers les rideaux lorsque TK cligna des yeux et se roula sur le côté, encore engourdi de sommeil. Il fronça les sourcils. Quelque chose clochait.

Une sensation étrange. Humide. Fraîche. Inconfortable.

Il grogna la tête encore enfoncée dans l’oreiller.

— Carlos… ?

Un grognement ensommeillé lui répondit.

— Hmm ?

— Ne te roule pas sur le côté… il y a un lac dans notre lit.

Carlos ouvrit un œil, plissa les paupières pour se repérer, puis se redressa à moitié sur un coude. Il toucha les draps entre eux… et se figea.

— Oh non.

Entre eux, Jonah dormait encore profondément, étalé de tout son long, une petite main sur le torse de TK. Son visage paisible contrastait franchement avec la flaque humide qui s’étendait sous lui.

Carlos se laissa tomber à la renverse avec un gémissement fatigué et jeta un coup d’œil vers l’horloge posée sur la table de nuit.

— 6 h 12. Parfait.

Ils restèrent là un moment, en silence, les yeux vers le plafond, chacun digérant la situation.

Puis, presque simultanément, ils éclatèrent de rire. Un rire sans force, nerveux, résigné… mais sincère.

— Je vais chercher des serviettes, souffla TK, toujours hilare mais à bout.

Il se redressa, les jambes engourdies, pendant que Carlos se frottait les yeux.

Mais le mouvement réveilla Jonah. Il bougea, cligna des yeux… puis réalisa d’un coup.

Son petit visage passa aussitôt du calme au désarroi. Il se redressa d’un bond, le pyjama collé à lui, les yeux embués.

— J’ai… j’ai pas voulu… J’avais trop peur d’y aller tout seul…

Carlos s’assit aussitôt, posant une main douce dans le dos de son fils.

— Shhh… c’est pas grave, mon cœur. C’est juste un accident.

— Je voulais pas vous réveiller… je me suis dit que je pouvais attendre jusqu’au matin…

TK revint avec une pile de serviettes et s’agenouilla près du lit.

— On n’est pas fâchés, mon trésor.

Jonah hocha la tête, les lèvres tremblantes, puis se réfugia contre le torse de Carlos, cherchant réconfort et chaleur dans ses bras.

Carlos le serra tendrement, posant un baiser léger sur son front encore tiède de sommeil.

— Viens, murmura-t-il en se levant doucement avec lui dans les bras. On va aller te faire couler un bon bain bien chaud.

TK s’étira longuement et bâilla, les mains dans les cheveux, encore ensommeillé.

— Et pendant ce temps, je vais aller préparer le petit déjeuner.

Jonah disparut dans la salle de bain avec Carlos, tandis que TK fit tourner une machine, les pieds nus sur le plancher froid, les cheveux encore en bataille.

Il sourit doucement, malgré la fatigue. Leur lit était trempé, sa nuit de couple ruinée, sa journée à peine commencée… et pourtant, il n’aurait rien changé.


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