Tranche de vie

Chapitre 6 : La rébellion matinale de Rose

547 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/10/2025 19:14

Rose était assise dans sa chaise haute, les joues encore un peu rosées du sommeil. Le soleil matinal filtrait à travers les rideaux et jetait une douce lumière sur ses cheveux en bataille. TK, tasse de café fumante à la main, s’accroupit devant elle.

— Alors, ma princesse, tu voudrais une banane pour déjeuner ?

La petite pointa un doigt énergique vers le comptoir, ses yeux pétillants de détermination.

— Nanane !

— Parfait, dit TK en lui épluchant la banane avec soin, déposant chaque morceau dans un petit bol coloré à côté de céréales et d’un gobelet de lait.

Mais Rose fronça les sourcils et repoussa son lait d’un geste théâtral, les lèvres tremblantes.

— Non ! Pas lait-lait ! Jus !

Carlos soupira profondément, déjà usé par les petits caprices matinaux de sa fille. Depuis quelques jours, Rose venait de découvrir le mot « non » et l’opposition semblait devenir son sport favori. Il attrapa le gobelet, vida le lait et versa du jus pour sa fille, le tout en se demandant s’il faisait la bonne chose de céder au caprice…

— Voilà, mi amor, dit-il en lui tendant le breuvage avec un sourire patient.

Mais Rose secoua vigoureusement la tête, son visage se crispant dans une petite moue dramatique.

— Non ! fit-elle en repoussant le jus. Lait-lait !

TK plissa les sourcils, mais la voix douce.

— Rose… chérie, tout à l’heure tu as dit non au lait. Alors maintenant, tu bois ton jus

— Non ! Lait-lait ! cria-t-elle, les joues rouges.

Carlos pencha un peu vers elle.

— Rosie, ça suffit.

La petite tapa du pied, ses petits poings frappant la tablette avec énergie, et lança un regard déterminé qui aurait fait fléchir n’importe quel adulte.

— ¡Quiero leche !

TK écarquilla les yeux, surpris. Carlos éclata d’un petit rire incrédule avant de se reprendre. Les deux papas échangèrent un regard complice, mi-épuisé, mi-amusé, comme s’ils venaient d’assister à un miracle linguistique.

— Ah non, fit Carlos en secouant la tête. Même en espagnol, ça ne marche pas.

Et là, ce fut l’explosion. Rose se mit à hurler, les petits poings frappant la tablette avec fracas. Les larmes coulaient en rivières sur ses joues rosées et elle criait à pleins poumons :

— Lait-lait !

Jonah, installé sur son tabouret avec son bol de céréales, se bouchait les oreilles d’un air horrifié.

— Rosie ! Arrête de crier !

TK haussa les épaules, impuissant, un léger sourire malgré tout sur le visage.

— Bienvenue dans le fameux terrible two… sauf qu’elle a même pas encore deux ans, murmura-t-il à Carlos.

Rose, secouée de sanglots, répétait en boucle son mantra incompréhensible, les yeux brillants de larmes et la bouche tremblante. Carlos finit par la prendre dans ses bras, la berçant doucement.

— Ça va, mi amor, papa comprend que c’est difficile…

Rose se cambra contre son épaule, s’accrochant à son chandail comme si sa vie en dépendait.

— Lait-lait… leche… — reniflait-elle en hoquets désespérés.

Carlos échangea un regard avec TK au-dessus de la petite tête ébouriffée.

— Je te jure, dit-il en chuchotant, j’ai négocié des prises d’otage plus simples que ça.

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