Saut dans le temps
Chapitre 14 : Le silence avant les sirènes
467 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 20/10/2025 18:30
Rose et Leïla avaient écoutés Carlos et arrivèrent près de Marjan. Autour d’elles, l’ambiance joyeuse de la fête s’était transformée en un chaos confus.
Grace, juste à côté, parlait rapidement au téléphone, une main pressée contre son oreille pour couvrir le vacarme. Son ton était tendu, professionnel, et Rose comprit aussitôt qu’elle avait composé le 911.
— Vous allez bien toutes les deux ? demanda Marjan, en les scrutant avec une attention presque maternelle.
— Oui, répondit Leïla d’une voix tremblante. On n’a rien touché, je te jure.
— Qu’est-ce qui se passe ? demanda Rose, cherchant à percer le brouhaha de la grande salle.
Son regard accrocha la scène au centre : un attroupement s’était formé, comme une marée humaine retenant son souffle. Plusieurs personnes étaient assises ou allongées au sol. Paul et Mathéo tentaient de maintenir la foule à distance, les bras écartés, pendant que Nancy et Tommy, accroupies, s’occupaient de ceux qui semblaient les plus atteints. Leurs gestes étaient rapides, précis — mais leurs visages trahissaient l’urgence. Au loin, on entendait déjà le son des ambulances qui arrivaient.
— On sait pas trop, répondit Marjan, sa voix plus basse. Mais Judd et Carlos sont montés dans le bureau. Ton père est au téléphone avec la police.
Rose sentit son ventre se contracter.
— La police ?!
— Ouais, il a dit que ça ressemblait à une affaire sur laquelle il bossait, expliqua Marjan sans la quitter des yeux.
Leïla porta une main à sa bouche, blême.
— Ce serait… criminel ? souffla-t-elle.
— On en sait rien encore.
Un cri retentit derrière elles — quelqu’un qu’on aidait à s’allonger — et Rose sursauta. Son cœur cognait si fort qu’elle crut l’entendre dans ses oreilles.
— Et… où est papa T.K. ? demanda-t-elle, la gorge serrée.
Le regard de Marjan se fit plus doux, mais son expression se voila.
— Jonah aussi est malade, expliqua-t-elle doucement.
Le cœur de Rose se serra violemment. Une image s’imposa dans son esprit : son frère, livide comme Diego quelques minutes plus tôt. Elle voulut courir, mais Marjan posa une main ferme sur son épaule.
— Non, Rose. Tu restes ici.
La jeune fille leva vers elle un regard implorant.
— Mais…
— Je sais… Mais ton père s’occupe de lui.
Elle les attira contre elle, une main sur la nuque de chacune.
— Tout va bien se passer, murmura-t-elle. L’important c’est que vous deux vous n’ayez rien…
Mais même dans sa voix rassurante, Rose perçut un léger tremblement
La fête de la 126 n’avait plus rien d’un moment de joie — c’était devenu une scène d’urgence.