Saut dans le temps
Chapitre 16 : Retrouvailles au milieu du chaos
826 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 20/10/2025 19:58
Marjan distribuait des bouteilles d’eau avec Rose et Leïla. Les deux jeunes filles s’activaient, tendant les bouteilles aux convives, encourageant ceux qui semblaient fatigués ou pâles. La chaleur et la foule rendaient l’air presque étouffant, et chaque pas semblait écraser un peu plus l’atmosphère déjà tendue.
Rose ajusta une mèche de cheveux derrière son oreille, surveillant les visages autour d’elle, prête à repérer le moindre signe de malaise.
Soudain, un jeune homme vacilla à quelques pas d’elles, ses jambes flageolant comme s’il perdait pied. Son visage pâle trahissait la même faiblesse que celle des autres malades, et il s’effondra presque. Marjan réagit immédiatement, se précipitant vers lui.
— Hé, toi, ça va ? demanda-t-elle en le soutenant doucement, ses yeux scrutant le moindre signe de danger.
Le jeune leva lentement la tête, les yeux troubles mais lucides.
— Oui, oui… je… je sais juste pas ce qui m’est arrivé… murmura-t-il, sa voix tremblante.
Le jeune leva lentement la tête, les yeux troubles mais lucides.
— Comment tu t’appelles ? insista Marjan, l’air sérieux.
— Je… je m’appelle Théo, murmura-t-il faiblement.
Malgré sa conscience, il avait l’air déstabilisé, et Marjan savait qu’il fallait agir vite.
— Je vais faire venir un secouriste pour t’examiner, dit-elle.
— Je m’en occupe ! répondit Leïla aussitôt, avant de s’éloigner en courant vers les autres jeunes malades.
Théo posa un regard inquiet sur Marjan.
— Je veux juste retrouver mon petit frère… Il joue dans les jeux gonflables là-bas, dit-il en désignant du regard l’aire de jeux.
Rose, qui s’était approchée, fronça les sourcils, déterminée.
— Je vais aller le chercher. Comment il s’appelle ?
Théo secoua la tête, un léger sourire triste aux lèvres.
— Ravi… Mais il ne parle pas très bien français… On vient de déménager d’El Paso.
— Ne t’inquiète pas, Rose saura très bien le retrouver, assura Marjan avec un petit sourire encourageant.
Rose s’éloigna rapidement, se faufilant entre les groupes de personnes encore préoccupées par la situation. La musique, qui jouait un peu plus tôt, semblait lointaine maintenant, remplacée par les murmures inquiets et les bruits des secours qui s’activaient.
Elle arriva bientôt près de l’aire de jeux gonflables, qui semblait désertée. Le plastique coloré vibrait sous le souffle du vent et le froissement du sol. Rose s’avança prudemment, scrutant les environs du regard.
Puis, au sommet du toboggan gonflable, elle aperçut une petite silhouette assise, les épaules secouées par des sanglots silencieux. Un petit garçon, les yeux rouges et le visage marqué par les larmes, semblait perdu et seul.
— Hola, appela doucement Rose, s’approchant avec précaution pour ne pas l’effrayer. Me llamo Rose. ¿Te llamas Ravi ? (Je m’appelle Rose. Tu t’appelles Ravi ?)
Le garçon leva les yeux, surpris d’entendre sa langue maternelle. Ses lèvres tremblaient encore, mais un faible sourire apparut.
— Yo… estoy buscando a mi hermano… (Je… je cherche mon frère…) souffla-t-il entre deux sanglots.
— Ven, mi corazoncito, sé dónde está tu hermano, (Viens, mon petit cœur, je sais où est ton frère,) dit-elle avec douceur, en lui tendant la main.
Alors, doucement, le petit garçon se déplaça au bout du toboggan et se laissa glisser jusqu’à Rose. Main dans la main, ils quittèrent l’aire de jeux. Rose jeta un coup d’œil vers la foule, tandis que Ravi, encore un peu tremblant, resserrait sa prise.
Pendant ce temps, Marjan était encore à genou près de Théo. Tommy l’auscultait avec soin, vérifiant son teint et sa respiration. Théo semblait reprendre des couleurs.
— Où sont tes parents ? demanda-t-elle avec douceur.
— À la maison, expliqua Théo. C’est moi qui à insister pour amener Ravi ici… on habite à deux coins de rue…
— On va les appeler, pour les prévenir, continua Marjan calmement.
— Je vais le faire, coupa Théo d’une voix faible. Je veux seulement retrouver mon petit frère avant…
Au même moment, Rose arriva avec Ravi. Le petit garçon se jeta dans les bras de son frère.
— Te estaba buscando ! (Je te cherchais !) dit Ravi, la voix tremblante mais soulagée.
— Todo está bien. Llamaremos a tus padres ahora. (Tout va bien. Nous allons appeler tes parents maintenant.) ajouta Tommy en souriant au petit garçon.
Théo se tourna et attrapa la main de Rose juste avant qu’elle ne parte.
— Merci, souffla-t-il, sa voix à peine audible.
Rose se contenta d’un sourire, rougissant légèrement en repoussant une mèche de cheveux derrière son oreille, le cœur encore battant à toute allure.