Ce qu’il reste de moi

Chapitre 3 : Ce qu’il n’a jamais dit

439 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 24/10/2025 01:07


TK se leva lentement de sa chaise, les muscles encore crispés par la tension. Il massa ses poignets désormais libres, là où le métal avait laissé une légère marque rosée. Heureusement, personne n’avait porté plainte, et on ne pouvait pas l’incarcérer pour ivresse publique… mais il ne ressentait aucun soulagement.

Tout ce qu’il voyait, c’était le regard de Carlos, posé sur lui. Ce mélange d’inquiétude et de reproche tranquille le déstabilisait complètement — comme si le simple fait d’être observé à ce point le mettait à nu.

— Écoute… commença TK, la voix basse, hésitante. Je… je voulais… je suis désolé.

Carlos le regarda, attentif, sans un mot, ses yeux ancrés dans les siens comme s’il essayait de comprendre au-delà des mots.

— Désolé, reprit TK en inspirant profondément. Pour… pour avoir pété les plombs, l’autre soir, et… et pour m’être enfui.

Un silence lourd s’installa entre eux, chargé de tout ce qu’ils n’avaient jamais osé dire.

— Je suis flic, j’ai l’habitude, répondit finalement Carlos, la voix un peu dure, mais son visage trahissait une crainte qu’il ne parvenait pas à masquer.

TK hocha la tête, nerveux, le cœur battant trop vite. . Il ne savait pas exactement pourquoi, mais la combinaison du regard inquiet de Carlos et du contact presque imperceptible de sa main lui avait rappelé à quel point il avait envi d’être avec lui. Il se connaissait à peine… du moins psychologiquement parlant. Mais tout ce qu’il avait partager avec lui dans l’intimité était bien plus que tout ce qu’il avait déjà pu ressentir auparavant. Et tout d’un coup, il eu envi de tout lui dire :

— Le truc c’est que… j’ai vécu une rupture difficile. Du genre dévastatrice. Et… et ca ma fait replonger…

Carlos fronça légèrement les sourcils, son expression changeant brusquement.

— Tu veux parler de moi ? lança-t-il, la voix plus froide, presque un réflexe de défense.

— Non, répondit TK aussitôt, levant les mains, nerveux. Non… je veux parler de la drogue.

Les mots restèrent suspendus entre eux.

Carlos ne répondit pas tout de suite. Son regard s’adoucit à peine, comme s’il venait de comprendre quelque chose, mais qu’il aurait préféré l’ignorer. Une ombre passa dans ses yeux — quelque chose entre la tristesse et la pitié, cette forme muette de compassion qu’on offre à ceux qu’on ne sait pas comment aider.

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