Ce qu’il reste de moi

Chapitre 17 : Ce que son cœur savait déjà

599 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 26/10/2025 16:43

Carlos était déjà en route vers l’hôpital, se demandant s’il faisait la bonne chose, quand il reçut le texto de TK. Le message tournait en boucle dans sa tête depuis qu’il l’avait lu :

« Tu peux venir me chercher ? Je veux te parler. »

Huit petits mots. Mais ils avaient suffi à faire grimper son rythme cardiaque comme s’il venait de courir un marathon.

Il avait relu le message au moins dix fois en traversant la ville. Parce que c’était rare, si rare, que TK demande quoi que ce soit. Encore plus depuis quelques semaines.

Alors oui, il était fébrile. Inquiet, aussi. Et terriblement nerveux.

Quand il poussa les portes de l’hôpital, l’odeur de désinfectant, le vrombissement des néons, les voix pressées des infirmières… tout lui sembla étouffé, lointain.

Il avança jusqu’à la salle d’attente, les mains moites, le cœur battant dans sa gorge.

Et puis, il le vit.

TK sortait du service d’urgence, la chemise entrouverte, une bande de gaze dépassant de son épaule. Il marchait un peu raide, mais il marchait.

Carlos sentit quelque chose se dénouer dans sa poitrine. Un mélange de soulagement et d’émotion brute.

Leurs regards se croisèrent.

TK s’arrêta une seconde, puis s’avança vers lui.

— TK… murmura-t-il, la voix plus fragile qu’il l’aurait voulu.

Il continua d’avancer, jusqu’à ce qu’ils soient face à face.

Ses yeux étaient clairs, vifs, pleins de quelque chose que Carlos n’avait pas vu depuis longtemps. Pas de confusion, pas de peur. Juste une certitude tranquille.

TK prit une inspiration, puis dit simplement :

— Je sais maintenant.

Carlos fronça légèrement les sourcils, sans oser bouger.

— Tu sais quoi ?

TK esquissa un sourire fatigué, mais sincère.

— Que c’est toi que je veux.

Les mots tombèrent, lourds de vérité.

Carlos sentit le monde s’arrêter. Le bruit des machines, les pas dans le couloir, tout s’effaça.

Il le regarda, cherchant un signe, une hésitation. Il n’y en avait pas.

Alors, sans réfléchir, il s’approcha d’un pas, posa une main contre la joue de TK.

— T’es sûr de toi, cette fois ? demanda-t-il doucement.

TK hocha la tête.

— Ouais. Et je crois que c’est la première fois depuis longtemps que je le suis vraiment.

Un rire nerveux s’échappa des lèvres de Carlos. Il sentit les larmes lui monter sans même s’en rendre compte.

Il passa un bras autour de TK, l’attira doucement contre lui, faisant attention à son épaule blessée.

TK se laissa faire, son front appuyé contre le torse de Carlos.

Et pour la première fois depuis des semaines, tout sembla enfin à sa place.

Carlos ferma les yeux, un sourire tremblant au coin des lèvres.

Il ne savait pas ce que l’avenir leur réservait. Mais là, dans ce hall d’hôpital, il sut qu’il venait de retrouver le sien.

TK finit par se détacher légèrement, les yeux toujours plongés dans ceux de Carlos.

— Carlos… est-ce que tu peux m’emmener à la caserne ?

Carlos cligna des yeux, surpris.

— Maintenant ?

— Ouais, répondit TK avec un petit sourire. J’ai quelque chose d’important à dire à la 126.

Le ton était calme, mais chargé d’une émotion contenue.

Et Carlos sut, sans même avoir besoin de demander, que ce qu’il s’apprêtait à dire allait tout changer.





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