La Marée des Ténèbres

Chapitre 7 : Perdide

Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 03:02



. Nekroïous suivait lentement Maverick qui gravissait sans peine les hautes marches noires de l'escalier qui paraissait sans fin. Le Régisseur se trouvait plutôt favorablement convaincu par sa prestation de tout à l'heure. L'humain se remettait assez vite du choc. Voïvode apprécierait certainement : un cœur assez sensible pour qu'on puis utiliser certains leviers contre lui, et ainsi le maintenir sous contrôle ; et une assez grande insensibilité pour accomplir les taches qu'on lui assignerait sans poser trop de questions gênantes.
Après un temps infini, ils franchirent la dernière marche de l'escalier obscur qui débouchait dans une sorte de vestibule moyenâgeux. L'air y avait une drôle de senteur, et le silence était oppressant. Tout comme dans la maison de ses parents après leur meurtre.

« Bienvenue au château du roi Merenas, Maverick. J'espère que vous trouverez son hospitalité à votre goût.
- Le roi Merenas ? Qu'est-ce que c'est encore que cette nouvelle fantaisie ?
- C'est bien loin d'être une fantaisie ! se moqua Nekroïous. Mais je ne peux pas vous en dire plus. Des affaires pressantes m'attendent ailleurs- la mort, toujours la mort... Ne froncez pas les sourcils ainsi. Puisque vous n'êtes pas si monstrueux, je vais vous faire une recommandation d'adieu.
Le Voïvode vous a certainement dit qu'il n'était pas le Diable, n'est-ce pas ? Et en effet, il n'y en a point sur votre monde, mais cela ne l'empêche pas de jouer sur les mo(r)ts. Ne prenez pas tout ce qu'il dit pour argent comptant, restez toujours vigilant face à ses paroles. Tantôt il sera sérieux, tantôt il fera le pitre... Il peut se montrer d'une ambivalence extrême. Toutefois, ce n'est pas singulièrement une mauvaise entité. Attention ! Continuez à vous méfier quand bien même. Il est parfois facétieux. Il n'est pas le Diable, mais à certains moments, il n'aimera rien de mieux que de vous laisser un choix, de vous tendre une perche huilée... Tout cela pour faire ressortir vos péchés. Avez- vous une liste de péchés capitaux proscrits par une religion, Maverick ?
- Je ne suis d'aucune confession, donc je ne peux pas vous répondre. Mais je dois avoir enfreint pas mal de commandements depuis mon entrée à Black Hole. Et même avant.
- Une touche d'humour ? Vous vous améliorez. Paresse, vanité, colère, gourmandise, luxure, avidité, jalousie... Prenez garde à ces émotions, Maverick. Ne plongez pas sans être sûr de pouvoir refaire surface.
- Je vous remercie de cet avertissement, Nekroïous... Que suis-je censé faire par ici ?
- Toujours autant de questions inintéressantes. Agissez et pensez par vous-même, que Dma'llum ! Vous le découvrirez tout seul, comme un grand. Oh, tenez, je me sens l'âme généreuse. Prenez aussi ceci avant que je ne parte. »

Le juriste des morts lui lança un carnet noir peu épais, à l'air très vieux (comme tout ce qui avait trait au Régisseur, d'ailleurs). Maverick le saisit machinalement, et regarda la couverture. Son nom y était affiché en lettres gothiques argentées.
Il regarda l'être avec une mine incompréhensive.
Le masque de Nekroïous se transforma en parangon de jovialité.
« Lorsque vous sentez que la mort pointera bientôt le bout de sa faux, regardez donc ce carnet pour en avoir le cœur net. C'est le vôtre, même s'il ne vous appartient normalement pas. Vous pouvez bien entendu l'ouvrir avant cela. A votre guise, mon ami ! Que l'Ombre veille sur vous. »
Et il se détourna pour prendre l'escalier en sens inverse.
« Hé ! le héla Maverick, étonné. Vous ne vous évanouissez pas dans les airs ou ne disparaissez pas dans un tonnerre ? »
L'autre tourna sa tête selon un angle impossible de 180 degrés pour lui répondre, sans arrêter de marcher.
« Maverick, quels sont encore ces enfantillages ? Je ne vous crois pas lecteur de contes de fées ou de fantastique dans votre prime jeunesse ! Bien sûr que non, je ne peux pas disparaître ainsi. Quelle idée saugrenue. Sommes-nous dans le rêve ? Sommes-nous dans la réalité ? Qui sait... Au plaisir, petit homme ! »
Encore moins avancé qu'avant, l'ancien général de Black Hole l'entendit s'éloigner tranquillement, en chantonnant :
« Né dans la luxure, pas besoin de sépulture !
Né dans le péché, la mort finit toujours par te rattraper.
Hé, hé, hé. Croque le cookie, miroton, mirotin, mirontaine ! »

. Peu désireux de savoir ce que contenait le livre étant donné la description qui en avait faite pour son usage, il le rangea dans son immense imperméable et s'en alla explorer plus avant ce château. L'atmosphère y était singulièrement déprimante, et l'aurait certainement déprimé s'il n'avait pas été d'une autre trempe. Rien ne bougeait, rien ne bruissait pendant qu'il marchait. Ses pas ne produisaient aucun son, même s'il se mettait à piétiner les dalles de pierre froide en dansant la samba. Ce qu'il ne fit pas, bien sûr, car il avait de la tenue.

Les lieux étaient sans conteste très anciens, mais une bonne fée de la propreté devait avoir élu résidence dans le coin, car il n'y avait pas un grain de poussière, pas une toile d'araignée, aucune crasse, aucune saleté. Il avait l'impression que même l'air ne rentrait qu'à contrecœur pour alimenter ses poumons, et rechignait encore plus à en sortir rempli d'oxyde de carbone dégoûtant. Un air avec un drôle de goût, comme vieux de plusieurs années.
Il marcha ainsi, ses pensées avançant au même rythme, cherchant désespérément ce qui avait bien pu arriver à ce château silencieux. Il ne faisait que croiser que salle vide sur salle vide, sans aucun signe de vie. Salles de réception, cuisines, thermes, salles des trophées, salons, bibliothèques, tout demeurait d'une absence d'activité dérangeante. Le raffinement et le luxe pouvaient plaire à l'œil, mais il trouvait très troublant que les flammes des torchères de platine soient... Fixes. Elles n'émettaient aucune chaleur, ne pétillaient pas, totalement figées dans l'espace.
Maverick tenta ensuite diverses interactions avec des objets, sans pouvoir les bouger d'un iota. Un peu comme si si lui et le châteaux appartenaient à deux dimensions différentes...
N'ayant pas d'autre choix, Maverick continua à arpenter les différentes sections du château, sans plus de succès, jusqu'à aboutir devant une grande double-porte en bois nobles et garnitures impériales, gardée par deux armures. Quel que soit (ou fut) ce roi Merenas, il ne manquait pas de moyens. Sentant par instinct que c'était la bonne pioche, il poussa fermement les deux battants.

Qui ne bougèrent pas d'un pouce. Quelque peu frustrant. Ne vous êtes jamais sentit stupide, vous l'aventurier chevronné, de vous faire arrêter par une bête porte qui refuse de s'ouvrir ?
Devant un tel obstacle, il y a deux solutions : la réflexion ou la force. Après mûre réflexion, Maverick opta pour la force et déclencha un orage noir canalisé sur l'objectif.
Les portes restèrent de bois devant cet assaut de violence.
Excédé, il leva les yeux au plafond.
Et vit que des ouvertures avait été pratiquées dans le mur en face de lui. Sûrement d'anciens emplacements autrefois occupés par des vitraux.
Il calcula rapidement la distance entre ces dernières et les épaules des armures. Difficile à faire en portant son éternel imperméable, mais pas infaisable. Il grimpa assez adroitement sur l'armure de gauche, qui ne vacilla pas du tout sous son poids, prépara une inflexion des jambes, et avec presque autant d'agilité qu'un certain Prince de Perse, bondit jusqu'à l'ouverture. Il s'y agrippa de justesse d'une de ses mains gantées, pédala quelques instants dans le vide parce qu'il ne maîtrisait pas le wall run, puis s'engouffra finalement dans le trou.
De l'autre côté, la situation était plus problématique. La nouvelle pièce était grande, richement décorée de colonnes de marbre veiné d'or, de draperies et de tapisseries sur les côtes, un lustre de cristal pendant du plafond, immobile. Une grande table ovale trônait au milieu, cerclé de douze sièges finement ouvragés, et d'un trône en son extrémité nord. Toutes les places étaient occupées par des squelettes richement habillés, confortablement installés, comme si la mort les avait surpris en pleine réunion festive.

Et derrière eux, une immense horloge contre le mur- dont le cadran comportait 18 chiffres et nombres, inconnus de Maverick. Lorsqu'il passa une jambe en-dehors de l'ouverture, il crut entendre un faible «tic». Les aiguilles restaient pointées sur ce qui devait être le minuit de cette horloge, et donc le nombre 18.
Le problème était de trouver un moyen de descendre. Non, rectification : le problème était de savoir pourquoi les squelettes se mettaient à tressauter, se levaient d'un coup et marchaient vers lui mécaniquement. Si Maverick avait lu un peu plus dans sa jeunesse, il aurait certainement prévu cet événement. C'est une règle : dans une pièce où attendent des squelettes qui sont là pour une raison douteuse, dès qu'un vivant approche, ils se mettent à prendre morte-vie. Presque une Règle Universelle Mystèrieuse.
Les mort-vivants se mirent à cliqueter de partout, de leur voix sépulcrale.
« Un vivant ! Un vivant !
- Enfin, enfin ! Quelqu'un a trouvé le chemin de Perdide !
- Tellement longtemps que nous attendions qu'une personne vienne ici...

- J'ai bien cru que mes métacarpes allaient tomber en poussière depuis le temps !

- Idiot, tu sais bien que nous sommes dans une bulle de semi-stase lorsque nous sommes les seuls occupants de Perdide...
- Et si longtemps qu'une coupe de bon vin n'a touché mes lèvres sèches ! Vous, amenez-vous du bon vin ?

- Gartrick, tu n'as plus de lèvres...
- Gartrick, nous sommes coincés ici depuis plusieurs lustres, et tu ne trouves rien de bien que de demander à boire ?
- Justement, toutes ces années d'inaction m'ont donné une sacrée soif.
- Notre calvaire va enfin prendre fin, après toutes ces décennies !
- Attendez, mes compagnons, ne nous emballons point. Nous ne savons pas qui est ce sire qui ne connaît pas l'usage élémentaire d'une porte.
- Paix, Philibert, paix ! Il ne peut s'agir que d'une bonne âme pour être arrivé jusqu'ici. Une âme généreuse qui saura nous délivrer de cette farce macabre. De plus, c'est toi qui a bloqué la porte avec ton stupide essai de sorcellerie pour tuer le temps.
- Prends garde, Guillôme, prends garde ! N'oublierais-pas tous les marauds qui sont venus ici, et ayant ouï-dire du trésor, nous ont délaissé pour tenter de le dérober ?
- Que nenni, ils sont vifs dans ma mémoire, et je sais fort bien que leurs ossements doivent être quelque part dans les jardins, pour prix de leur impudence. Tais-toi donc maintenant, avant de planter les graines de la convoitise en son cœur.
- Ah ! Que ne parles-tu de cœur ? Comme j'aimerai pouvoir mirer le mien et en finir avec toute cette forfanterie...
- Tous unis, tous maudits.
- Tu radotes, Isalion, la poussière à l'intérieur de ton crâne doit être définitivement éventée.

- Union ? Pfa ! Quelle vilenie ! Si pour prix de ma libération vous étiez tous damnés, mes côtes flottantes danseraient de joie devant ma liberté retrouvée.
- Et toi tu ne fais que montrer ton mauvais fond, espèce de troufion. Tu as toujours été un troufion. Je me souviens que tu piquais dans les caisses alors même que tu avais les poches pleines, et qu'oncque trois belles feïzarin ne suffisaient pas à chauffer ton lit au matelas rembourré de plumes de pégases...
- Ne décroche donc point ta mâchoire pour sortir pareilles inepties. Des pégases ! Des feïzarins, quoi ! Ai-je une tête à fricoter avec les Naïeps ?
- Non, juste une tête de troufion. Même décharnée, c'est indélébile.
-Tu m'accuses, moi, alors qu'il est de notoriété publique que je faisais tout pour la prospérité de notre bon roi. Je ne souffrirai point pareille injure, viens donc par là que je joue aux osselets avec tes métacarpes !
- SI-LENCE ! » rugit le squelette habillé comme un roi.

Les autres occupants au langage châtié gardèrent la mâchoire tombante pendant un bref instant, puis retrouvèrent leur sourire macabre, dépités.
« Aucunement étonnant que nous perdions toute chance de partir d'ici si vous vous mettez à caqueter comme des jouvencelles le soir de leur premier amour ! Là, ne parlez plus, et laissez-moi l'affaire. Même dans la mort, je reste Merenas, le roi magnifique, et je ne souffrirai point une autre de vos indolences.
- Bah, pfff, qu'est-ce qu'il pourrait nous faire de plus, nous sommes déjà morts... Nous chanter un opéra, peut-être ?
- Guillôme...
- Je soliloquais, Majesté, tout simplement. Il est évident que de nous tous vous êtes le meilleur, et que votre verbe n'a nul pareil en ces lieux.
- J'entends bien.
- En même temps, nous ne sommes que treize...
- Hm, hm... Or ça, étranger au manteau noir comme la nuit ! »
Maverick orienta son regard vers Merenas, quelque peu désorienté par la tournure des événements. Il se sentait de plus en plus pressé de sortir d'ici, pour aller où que ce soit ailleurs. Juste un peu plus de normalité...
« Votre Majesté ? dit-il, le plus courtoisement possible.
- Qui es-tu, et que viens-tu faire en Perdide la mouvante, au château d'icelui, le splendide palace de Merenas le Magnifique ?
- Je suis Maverick... (Il chercha rapidement un adjectif accrocheur, et ne fut pas très brillant) Maverick d'Outre-Mort, à votre service. Je ne viens rien faire de spécial, ici, je le crains, à part vouloir trouver la sortie, car j'ignore quel est ce lieu.
- Par mes radius et mes cubitus ! On ne vient point en Perdide comme on va à un bal galant. Comment es-tu arrivé ici ? »
Il lui conta brièvement sa traversée.
« Bien étrange, bien étrange ! commenta le roi. Mais l'on a déjà vu plus étrange, et il existe moultes façons de s'égarer jusqu'à Perdide. Mais baste. Maverick d'Outre-Mort, tout comme toi, nous n'avons qu'un souhait : sortir de cette île maudite et oubliée des dieux. Nous pouvons t'y aider, toutefois...
- Toutefois ?
- Toutefois, un sérieux handicap nous empêche de nous mouvoir pleinement : nous sommes condamnés à rester en ma royale salle de la Table Ovale. Tant que nous ne récupérons pas nos cœurs emprisonnés dans des vases canopes, disséminés à travers le reste du château, nous ne pouvons rien faire.
- Et vous voulez évidemment que j'aille les chercher pour vous ? Je crois que je suis en train de prendre le coup avec toutes ces histoires... Ce ne serait d'ailleurs pas un peu déjà-vu ?
- Déjà-vu ? Je ne comprends pas ce que vous voulez dire, ne pensons pas à ça. Si vous ne voulez pas finir tout comme nous, ou tout comme les pillards morts, aidez- nous ! Quelle est votre réponse ? »

Tous les squelettes le fixait maintenant avec une attente perceptible. C'était plutôt ignoble. Maverick fit mine de réfléchir, et faute de mieux pour le moment, donna son assentiment.
« D'accord. », dit-il tout simplement.
Un concert de soupirs de soulagement, semblables à des chuintements, s'éleva de la petite cohorte en contrebas.
« Voudriez-vous bien me faire la courte échelle ? J'ai peur de me casser les chevilles en sautant d'ici.
- Tout de suite, tout de suite ! fit Merenas avec un enthousiasme débordant pour un mort-vivant. Isalion, Philibert, faites donc. Pas la peine de me rétorquer 'Pourquoi nous ?' ou 'Nous ne sommes point des domestiques !' d'une voix si bien plaintive que geignarde, exécutez-vous, sinon, je vous dévisse le crâne et le balance aux oubliettes. »
Les intéressés grognèrent, puis obéirent tant bien que mal. Maverick put redescendre tout en douceur le long de cette échelle improvisée.
« Bien, bien ! Maintenant, reposez-vous, vous avez l'air exténué. Nous allons vous dire comment procéder pour... »
Merenas n'alla pas plus loin dans ses paroles, le noir envahit brusquement la salle, suivi d'un cône de lumière braqué sur le trône, l'entourant d'un cercle lumineux.
« Cesse donc d'écouter les piaillements cliquetant de ces imbéciles, Maverick, dit la Voix chaleureusement. Et que je ne vous entende par prononcer une parole, vous autres. Quant à toi, 'Maverick d'Outre-Mort', prend donc place sur le siège prétentieux de ce roi déchu.
- Ne serait-ce pas une sorte de piège ?
- Ah, Maverick, tu m'enchantes, réellement ! Tu ne perds pas le nord dans toute cette affaire, n'est-ce pas ? Rêve ou réalité ? Qui sait... Tant de méfiance me blesse ! rajouta Voïvode d'un ton qui n'était pas blessé le moins de l'univers.
- Vous n'êtes pas réellement dans mes petits papiers depuis que votre sbire m'a fait traverser ce fleuve de larmes, Voïvode.
- Il a fait ça, cette vieille baudruche masquée ? Ce n'est pas une mauvaise chose. Je lui laisse toute latitude pour décider en la matière. Lui et moi sommes assez détachés l'un de l'autre, comme deux personnes qui apprécient un spectacle d'une manière différente Ne te laisse pas influencer parce qu'il a pu te raconter. Il ne sort presque jamais de ses Lymbes chéries, alors, quand c'est le cas, il est d'une exubérance qui sied mal à un Régisseur de l'au-delà. Bha batasta ! Je ne suis pas là pour parler de ces choses. Installe-toi, Maverick. Je dois t'entretenir de ta nouvelle épreuve.
- Épreuve ? Excusez-moi, mais tout cela me semble un peu relever du cliché... »
La Voix laissa échapper un de ses rires joyeux.
« Merveilleux ! Bien entendu, cela peut sembler ainsi. Je n'ai rien à faire de quelqu'un qui ne peut pas surmonter ces quelques caprices introductifs. Je te promet que ta patience ne sera pas échaudée pour rien, Maverick.
- J'en jugerai par moi-même. » répliqua-t-il, impavide.
Et il s'assit sur le trône de Merenas, éclairé par cette lumière venue de nulle part, attendant ce qu'allait bien pouvoir lui débiter le Voïvode cette fois-ci.

 

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