La Marée des Ténèbres

Chapitre 8 : Noir total

Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 02:31

[Vision du futur]

Huit jours après
Stellapolis
Ville haute
Appartement de Nell
10h30 et des cafetières


Nell s'éveilla en s'étirant langoureusement. Elle avait passé une bonne soirée, quoi que trop courte, mais intense, et avait eu la meilleure nuit depuis bien longtemps. Remplie de rêves agréables, particulièrement celui, très jubilatoire, où elle faisait face à une montagne de papiers, dossiers et formulaires, qu'elle cramait à coup de lance-flammes. Dommage qu'elle ne puisse pas faire cela dans la réalité, mais Ash avait promis qu'il trouverait une solution pour expédier le problème. Et elle lui faisait entièrement confiance, même si elle ne voyait pas comment il pourrait expédier toute cette paperasserie. En plus d'être un conseiller efficace, c'était un homme de parole. Elle ne doutait pas non plus qu'il fut un excellent général, même si elle n'avait jamais entendu aucune rumeur sur des combats engagés par l'armée de Purple Dragoon. Purple Dragoon lui-même n'était connu que de bien peu, et elle ne savait pas plus que le reste de Cosmoland la localisation de cette île. Elle devinait juste qu'elle était très lointaine, vers l'Ouest. Il n'était pas tellement étonnant qu'une île restât inconnue sur une planète aussi petite que Wars World, la guerre avait depuis si longtemps prévalu sur Cosmo Land que toute expédition de découvert était considérée comme potentiellement dangereuse, et coulée, tout au long des siècles. Il n'y avait guère qu'Omégaland, assez proche, qui reçut de la visite, et cela tourna finalement à l'avantage d'Orange Star, même si le continent et l'ensemble d'îles n'entretenaient pas des rapports très étroits.
Et Ash, où était-il ?

Elle se retourna, espérant le trouver en train de marmotter, mais il ne se trouvait pas dans son lit, ce qui la dépita quelque peu. Il ne voulait pas qu'il ne fasse que passer, comme cela avait été souvent le cas. Que pourrait-elle bien inventer pour le forcer à rester ici plus longtemps, et même ne pas le laisser repartir avant très longtemps ? Maintenant que la paix était revenue, et une fois qu'elle aurait éclairci avec lui ces rumeurs sur Sturm, elle devrait y réfléchir. Et s'il pouvait se montrait moins volage, peut-être que...
Enfin, ce n'est pas encore le moment. Elle se leva, quittant à regret sa couette douillette, et s'occupa de toutes ces occupations matinales qui n'ont aucun intérêt, sauf en images pour les adolescents tout à peine post-pubère et dont la machinerie hormonale n'est pas encore bien réglée (notez que cet état peut durer indéfiniment chez certains sujets).
De retour dans sa chambre, elle faucha un chocolat dans la boîte qu'il lui avait offerte, vit la note, la prit et la lut.

« Hello jeune blondinette,
Quand tu liras ces quelques lignes manuscrites et d'une écriture tellement raffinée que ton Président en serait baba, il devrait probablement être tard dans la matinée, connaissant ton tempérament quand il n'y a pas de travail le jour qui vient.
D'abord, je m'excuse de ne pas être resté dormir avec toi- je sais que tu as du être vexée que je passe en coup de vent pour te laisse toute seule comme ça-, mais être le patron ne m'exempte pas de faire des heures supplémentaires, et il fallait que je gère en pleine nuit des problèmes aussi cruciaux que de faire le forcing pour trouver des loueurs de DVD et des pizzerias encore ouvertes à cette heure, et qui livraient à domicile, qui plus est (petit problème de ravitaillement). Je ne me moque pas de toi- nos ingénieurs sont tous de braves garçons (et en minorité de braves filles), mais dès qu'on quitte le monde de la technique, des sciences et des ordinateurs, ils acquièrent l'autonomie d'un enfant de sept ans.
Sérieusement, il fallait aussi que je remplisse quelques opérations discrètes ne pouvant être réalisées qu'à la faveur de la nuit. Des fois que tu prendrais ceci comme une périphrase pour dire que j'avais rendez-vous nocturne avec une autre femme, je peux te rassurer, j'ai 23 témoins, à la louche, qui te diront certainement le contraire.
A l'heure où tu lis ceci, notre camp de base devrait être pleinement opérationnel. Enfin, camp, c'est un bien grand mot J'occupe le même complexe souterrain que la dernière fois, mais mieux aménagé, avec l'accord du Président, etc, etc. Retrouve-moi donc à l'adresse que tu sais vers 13h, je t'aurai préparé une belle surprise, après quoi nous nous occuperons de ces vilaines rumeurs, et comme si je le pense elles ne sont pas fondées, je te kidnapperait ensuite à l'insu de ton plein gré pour te faire visiter Purple Dragoon. Orange Star se passera bien de sa générale la plus gracieuse- pourquoi pas, puisque tous les autres font de même ? Je serai barbare de ne pas t'offrir cette chance.
13h, n'oublie pas ! Le timing est très précis.

Ton éternel obligé,

Ash T. (Je crois que je ne me lasserai jamais de ce divin calembour que m'ont donné mes parents)

P.S. : Ne mange pas tous les chocolats en une seule fois.



Nell sourit en finissant sa lecture. Cela l'amusait toujours de voir qu'il pouvait lire en elle de façon très pointilleuse sur certains points- comme sa pointe de jalousie causée par son caractère volatile-, et se retrouver complètement à côte de la plaque en d'autres domaines. Mais elle lui pardonnait volontiers, avec lui elle se sentait jeune (allons, Nellie, tes 20 ans ne sont pas si loin, non ?), et c'était une sensation merveilleuse. La plus merveilleuse qu'on puisse donner à une femme, pensait-elle, avec celle qui vous convainc que vous êtes unique.
Elle jeta un coup d'œil à la pendule- 11h15. Elle avait encore le temps de faire quelques préparatifs avant de partir pour le rendez-vous. Elle se dirigea à la cuisine en sifflotant gaiement.


.L'entrée du complexe dont parlait Ash se trouvait au fin fond d'un garage à la propreté douteuse, dans un quartier pas des plus reluisants de la capitale; un ascenseur caché équipé d'un digicode attendait, tapi derrière un faux mur.
Arrivée à l'entrée de la planque, elle s'arrêta, troublée. Une lampe devait toujours être allumée, or, le garage était complètement plongé dan le noir. Bon, bien sûr, en grande fille dégourdie qu'elle était, elle n'avait qu'à trouver l'interrupteur, mais elle avait une mauvaise impression. Plutôt que de demander bêtement s'il y avait quelqu'un, comme on est souvent tenté de le faire dans pareille occasion, elle fit quelques pas à l'intérieur, avançant prudemment pour ne pas heurter une vieille ferraille.
« La voilà, les gars. A l'attaque ! »
Et là, ce fut...

Surprise surprise !

« Ta da ! »fit Ash en s'inclinant devant son unique spectatrice.
Tout d'abord plutôt surprise par le show auquel elle avait assistée et participé à la va-vite, elle se retenait maintenant de rire aux éclats. Elle pointa sur lui un regard qui se voulait sévère, mains sur les hanches.
« Est-ce que tu as déjà été complètement sérieux une seule fois dans ta vie, Ash Twilight ? Je viens pour que tu me donnes des nouvelle sur les rumeurs concernant le possible retour de celui qui a plongé Cosmoland dans le chaos par deux fois, et tu m'agresses en m'embarquant dans un clip vidéo qui tient du coup mont" ? Et est-ce que j'ai l'air d'une femme de la ville haute, d'abord ?
- Hey, mademoiselle, moi j'étais contre ce projet depuis le début.
- Josh, dès que ça reçoit une critique, tu dis TOUJOURS que tu étais contre ce projet depuis le début, histoire de te dédouaner de toute responsabilité.
- Ben oui, faut bien être cohérent. Je tourne avec le vent. De là à dire que je suis une girouette, il faudrait être bien hardi.
- Josh est un hypocrite, mais il a raison, mademoiselle Nell. Nous avons reçu des pressions horribles.
- Il nous a même menacé de nous faire ingurgiter des Orange Burgers si nous ne coopérions pas. Je crois que je n'ai jamais rien vu de plus ignoble que ces deux tranches de pain qui bavaient du ketchup, et laissait pendre une langue de viande doublée d'orange.
- Ne les écoute pas, Nell, ils exagèrent toujours... Je te présente Josh Treasure, expert en communications et réseaux d'informations, et l'homme de la plus mauvaise foi que Purple Dragoon ai jamais enfanté. Mais il a l'œil sur les affaires louches des sociétés de l'ombre. Là, c'est Paul Hawkwood, responsable en chef du système God's Eyes, et ici (le roux) Johan Warlock, qui se prétend maître ès déploiement militaire. Une drôle de spécialité pour un habitant de Purple Dragoon. »

Ils se saluèrent mutuellement, Ash renvoya les figurants engagés pour l'occasion en leur remettant une paye généreuse, puis ils prirent tous l'ascenseur à l'aspect high-tech qui les mèneraient au saint des saints de fortune installé en quelques dizaines d'heures. Nell lui fit remarquer qu'il était tout à fait anti-sexy habillé en garagiste, ce qui fit glousser impunément les trois autres hommes. Flegmatique, il déclara qu'ils régleraient ce point de détail plus tard.
Pendant que le mécanisme les conduisaient vers l'en-dessous, Nell demanda à Ash :
« Tu as trouvé quelque-chose durant les dernières heures ?
- Je ne sais pas trop, ces dernières heures, je m'en suis royalement accordées quatre avant que mon cerveau ne décrète tout seul l'état d'urgence et ne me fasse tomber de sommeil en plein dans le fouillis électronique de ces messieurs. Et puis, il fallait que je me ressource pour le spectacle de tout à l'heure. Paul, tu as eu du nouveau ?
- Je répétais la chorégraphie, monsieur. Quoi, ce n'est pas la bonne réponse ? Bon, d'accord. Non, rien de neuf depuis le dernier balayage optique. Les satellites devraient maintenant être dans une orbite qui nous permettra d'en savoir plus, pour peu que votre menace se montre à l'air libre.
- Josh ?
- Même topo pour le moment. Je devrais avoir de nouveaux rapports de mes indics maintenant, et le programme Eelfinder aura déniché de nouvelles infos entretemps. Ou pas, d'ailleurs.
- Bien. Et toi, Johan ?
- Nos troupes d'élites stationnées ici sont prêtes à intervenir pour une frappe éclair sur n'importe quel point de Cosmoland en moins de dix-huit heures, plus de dix-huit heures s'il faut investir du côté d'Omégaland. »
Nell fut sincèrement impressionnée par l'efficacité apparente de cette équipe, même si elle n'avait encore aucun résultat sous les yeux. Ils paraissaient professionnels et sûrs d'eux, malgré des airs qui prouvaient qu'un certain géant blond en habits de garagiste avait déteint sur eux. Ash avait cette manie inconsciente de transformer insensiblement ceux qui restaient assez longtemps dans son voisinage.
Un horrible grognement résonna ensuite dans la cabine, faisant se tourner les regards vers Ash qui se tenait le ventre.
« Mais je crois que nous serons plus à l'aise après un plantureux déjeuner, non ?
- J'ai déjà paré à cette éventualité. »
Et Nell lui fourra dans les bras le sac qu'elle transportait sur elle. Les trois spécialistes de Purple Dragoon lui lancèrent quelques clins d'œil moqueurs mais pas dépourvu d'envie, car la nourriture locale n'était pas des plus reluisantes.
Clink !
L'ascenseur s'arrêta, les portes coulissèrent. Ash sortit le premier en musardant dans le sac qu'on lui avait remis d'office, semblant totalement subjugué par son contenu.
« Yo ho ho ! Il faut que j'ai un tête à tête avec ce sac, en lieu privé. Une affaire importante entre lui, moi et mon estomac grondant. Les garçons, soyez gentils, traitez miss Nell comme une reine et faites-lui faire le tour du propriétaire. Accédez à toutes ses requêtes, pendant que j'enquête, jusqu'à ce que je revienne de cette gastronomique quête. »

Et il planta le quatuor là, savourant à l'avance ce lunch-bag.
Habitués à ce genre de comportements, ils lui firent visiter les lieux. Elle fut ébahie par le niveau d'avancée technologique qui semblait caractériser chaque instrument, chaque ordinateur, chaque machine, dotés de designs très différent de ceux qu'elle connaissait. Les systèmes d' Orange Star faisaient figure de jouets de débutants à côté. Johan, Paul et Josh lui expliquaient tout en détail, lui démontrant qu'un petit complexe souterrain tel que celui-ci, équipé de manière idoine, pouvait servir de centre névralgique à une coordination d'investigation de très grande échelle. La taille ne comptait pas, il suffisait d'avoir le bon équipement, les moyens, et, se gorgeaient-ils, un personnel trié sur le volet. Un peu étourdie par cette incursion dans cet univers high-tech, elle souhaita tout de même rester avec Paul, pour en apprendre plus sur ce fameux système 'God's Eyes'. Flatté de son intérêt, il la conduisit directement dans la 'salle ultime'.
« Ne faites pas attention au désordre. C'est un peu petit, mais vous verrez que c'est parfaitement suffisant pour jeter un œil sur le monde entier, sans que personne qui est observé ne le sache. »

Et en effet, raccordés à une console centrale, des demi-douzaines de moniteurs affichaient des images de tout Wars World. Blue Moon, Orange Star, Green Earth, Yellow Comet, Omégaland, Macroland, mers, îles, rien n'échappaient au regard de... Mais ?
« Oui, nous avons beaucoup de satellites en orbite. Tout le monde croit qu'il s'agit d'innocents engins de télécommunication ou d'observation météo, mais nous nous en servons pour la surveillance militaire et la prévention des catastrophes naturelles, ainsi que pour épingler des criminels internationaux ou mettre en déroute des gens pas très fréquentable comme les poseurs de bombes ou les vendeurs de saucisse sèche. Ainsi que toute la lie, la pègre, tout ce qui peut se faire attraper visiblement.
- Attendez... dit Nell, dépassée par l'ampleur de la chose. Vous voulez dire que le monde entier est sous la surveillance de Purple Dragoon ?
- Virtuellement, oui, c'est ça. Pas le tout en même temps, mais une bonne partie. Un rêve de gamin réalisé.
- Depuis combien de temps est-ce que ce... God's Eyes est en place ?
- Hm, laissez-moi réfléchir... Depuis deux ans, à quelques cafetières près. Je n'ai été nommé responsable du système qu'il y a un an. Une sacrée grosse machine à faire tourner, si vous voulez mon avis, et une grosse responsabilité. Il a fallu que le patron use de tout son poids pour faire installer ce relais ici.
- Je ne suis pas sûre de bien comprendre... Depuis tout ce temps Purple Dragoon surveille nos moindres faits et gestes ?
- Pour ça, vous devez mieux savoir que moi, vu comment vous paraissez acoquinée avec le Patron. Rien de méchant dans ce que je dis, notez bien. Mais c'est lui qui s'occupe de ce genre de choses. Moi, je ne fais que recevoir et traiter les données qu'on me demande. Je peux juste vous dire que si vos polices secrètes sont si efficaces pour faire stopper le crime de grande envergure, c'est grâce à nous. Nous vous avons également sauvé la mise en glissant discrètement l'info de nombreuses fois sur des temblements de terre, des tempêtes, des tsunamis à venir, entre autres joyeusetés de Mère Nature. Médias ou police secrète, ce sont toujours eux qui récoltent les lauriers pendant que nous, nous bossons dans l'ombre. Ainsi va la vie ! Je ne pense pas que vos citoyens seraient très heureux de savoir qu'il y a tous ces yeux braqués sur le monde depuis l'espace, non ?
Tiens, en repensant aux sinistres naturels, on dirait qu'une drôle de tempête de neige se prépare à Blue Moon. Je vais envoyer un message aux services concernés. »
Il s'installa à son fauteuil et se mit à rédiger son message au clavier. Pendant qu'il pianotait sur le clavier, Nell réalisait doucement toute l'énormité de la chose. Il y avait de quoi devenir paranoïaque et crier à la théorie du complot. Plus elle y pensait, et plus elle se demandait comment Purple Dragoon n'avait jamais été découverte avec tous ses agissements, et comment elle tirait des ficelles dans l'ombre. Dire qu'avec Ash elle croyait en savoir un peu...
Elle n'avait rien su du tout.

Allons, calme-toi, Nell... Il est ton ami, non ? Plus que ton ami. Le Président lui fait confiance. Tu lui fait confiance. Toutes les personnes mises au courant de l'existence de Purple Dragoon lui font confiance. Et il doit également avoir la confiance de ceux qui l'envoient. Mais elle était quasiment certaine qu'ils ignoraient tous qu'une chose telle que God's Eyes pouvait exister... Et ne seraient certainement pas heureux de l'apprendre. Même si elle détestait les sombres histoires de politique, elle comprenait que les masses n'aimeraient pas voir ce secret révélé au grand jour- mais les dirigeants des Nations Alliées, pourquoi ne pas les tenir au courant ?
« Hello down there ! fit Ash en arrivant. Le meilleur repas depuis des années. Je ne peux pas en dire autant de Josh et de Johan, à voir le teint légèrement verdâtre qu'ils ont fait en sortant de la cafétéria improvisée. Mais l'essentiel est sauf : ils ont eu le temps de me dire qu'il n'y avait toujours rien d'important, avant que leurs intestins ne les rappellent à l'ordre. Hey, quelque chose ne va pas, Nellie ? Tu es toute pâle.
- Non, non rien, bafouilla-t-elle. Je me sens juste un peu bizarre. Cela doit être parce que je n'ai pas l'habitude d'être sous la terre. »
Ash ne lui en lança pas moins un regard dubitatif, avant d'hausser les épaules.
« Puisque tu le dis... (traduction : toi, ma chérie, tu me cache quelque chose...) Et puisque tout semble en ordre pour le moment, pourquoi ne pas remonter à l'air libre ? J'aimerai te remercier pour ton merveilleux repas.
- Oh, euh, oui, pourquoi pas ? Nous devons parler de certaines choses, toi et moi.
- De tout ce que tu voudras, my Blonde Star. Paul, contacte-moi si jamais il arrivait quelque chose sur tes moniteurs chéris. »
Paul ne répondit rien sur le moment- il était crispé devant l'un de ses écrans. Il ne les héla que lorsqu'ils furent sur le seuil.
« Euh, Patron, mademoiselle Nell, je crois que vous devriez venir voir ça...
- Qu'est-ce qu'il y a, Paul ? Tu as zoomé par erreur sur un yatch peuplé de jeune femmes nudistes ?
- J'aurai mieux aimé, Patron. D'ailleurs, d'habitude, c'est ce que je... Hm... Visez plutôt ça... »
Il pointa un doigt tremblant sur la région nord de Green Earth. Un nuage, non, un brouillard noir, épais, à couper au couteau, parcouru d'éclairs rouges iridescents, était en train de la recouvrir entièrement, à une vitesse effrayante. Au cœur de la tourmente obscure apparut un carré de lumière grise, dans lequel s'inscrivait quatre triangles-rectangles de la même teinte.
Et, au milieu d'entre elles, un énorme S stylisé, impérial et menaçant.
« Je crois que vous avez la réponse à vos interrogations, Patron. » fit Paul, quelque peu inutilement.
Puis l'écran devint totalement sombre.

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